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An
05, numéro 01.
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- En janvier, chacun ajoute ses voeux personnels à la liste obligatoire (santé,
bonheur...) des souhaits qui s'échangent. Les Savoisiens voudraient voir leur pays sortir
des ornières françaises, reprendre confiance en lui-même, renouer avec le bien-être
social, découvrir les voies nouvelles de la démocratie libre, se refaire la place qu'il
mérite dans le concert des nations européennes.
- Pour concrétiser de tels voeux si légitimes, Le Savoisien sera de tous les débats et
de tous les combats: avec notre équipe je lui souhaite de conquérir par des qualités
certaines une place de choix dans le coeur de ses lecteurs, comme un compagnon utile,
efficace et chaleureux.
- Nous nous inspirerons modestement du saint patron des journalistes, François de Sales.
Il sut résister aux compromissions dont le roi de France lui tendait le piège, et
déclara: "Je suis essentiellement savoisien, et moi et tous les miens, et ne saurais
être autre chose". Cela fait bien longtemps qu'on n'a plus entendu de tels propos
dans la bouche de ceux que l'on nous présente comme l'élite de la Savoie d'aujourd'hui.
- Que ce journal soit votre journal, qu'un dialogue permanent s'instaure entre lecteurs et
rédaction, et ainsi Le Savoisien progressera avec vous, pour vous.
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- Joël Ducros, Directeur de la publication.
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- Faites ce que je dis, pas ce que je fais!
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- Pour sa première conférence à Chambéry, le Pr. Belpomme a déplacé la foule. Le
centre de congrès Le Manège était trop petit pour accueillir les 300 à 400 personnes
qui ont répondu à linvitation de la mutuelle Radiance.
- Le Pr. Belpomme fait-il déjà partie des stars qui cartonnent? Son dernier livre, paru
en mars, na pourtant pas fait beaucoup de bruit dans les Pays de Savoie, lEcho
de Savoie ayant été la seule publication à lui consacrer quatre pleines pages. Est-ce
le parrainage de sa conférence par le Conseil Général de Savoie et la Ville de
Chambéry qui a attiré lattention des Chambériens?
- illustration: "Belpomme01" (JPEG) avec légende:
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- Qu'allaient faire les sponsors (Chambéry, Chauffage
Urbain, Conseil Général, DL, etc.) dans cette galère?
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Les sponsors dans la galère.
- Le Conseil Général, qui est maintenant responsable du Plan Départemental
dÉlimination des Déchets Ménagers et Assimilés (plan qui prévoit la
construction dun énorme incinérateur pour remplacer celui de Gilly-sur-Isère, de
sinistre mémoire), pourrait se trouver mal quand on lui rapportera les propos du Pr.
Belpomme: les dioxines, produites par les incinérateurs, font partie des poisons les plus
toxiques
Ce sont des mutagènes puissants qui provoquent des cancers
Et qui
voudra de cet incinérateur près de chez lui, maintenant que le Pr. Belpomme a
recommandé, pour éviter le cancer, de ne pas habiter près dun incinérateur!
- La Ville de Chambéry avait également accordé son parrainage avec quelques-uns de ses
satellites comme "Ville de Chambéry Développement Durable", lOffice du
Tourisme Chambéry Promotion
et même la SCDC Chauffage Urbain dont on pouvait
naïvement se demander ce quelle venait y faire. Parmi toutes les
mauvaises raisons qui pourront être avancées, il y en a au moins une bonne:
lunité dincinération des ordures ménagères de la ville est à la fois le
plus gros et le plus polluant des incinérateurs de Savoie! On risque de vous dire à la
Mairie: "Circulez, il ny a rien à voir!" bien quil suffise de
circuler sur lautoroute pour voir le panache de fumée qui sen échappe jour
et nuit, surtout la nuit dailleurs car il se voit moins
On risque de vous dire
aussi que ça nest pas de la fumée mais seulement de la vapeur deau, que ça
nest pas dangereux!
- Cest là que vous pourrez rapporter à vos élus les propos du Pr. Belpomme! Vous
pourrez aussi leur rappeler les derniers chiffres publiés par le Ministère de
lEcologie et du Développement Durable en octobre 2003 pour lincinérateur de
Chambéry : 1,72 grammes de dioxines ont été émis en 2002 soit plus de 28 fois la
limite autorisée pour les incinérateurs modernes. Il ne reste plus quun an pour
mettre aux normes cet incinérateur puisque l'État français a différé jusquen
décembre 2005 lapplication de la directive européenne du 4 décembre 2000, ce qui
a fait cinq ans de gagnés pour la Ville de Chambéry mais cinq ans de perdus pour ses
administrés vivant sous la menace des dioxines.
- Alors, faute de pouvoir sopposer au Pr. Belpomme, responsable national du Plan
Cancer et expert auprès de la Commission Européenne, le Conseil Général de Savoie et
la Ville de Chambéry ont dû appliquer le proverbe arabe "La main que tu ne peux
couper, baise-là!"
Ils peuvent commencer à trembler,
les élus qui ont seulement essayé déponger les débordements de la pollution
alors quils auraient dû en fermer les robinets. Lopinion publique se
réveille : le Pr. Belpomme a déjà recueilli 80.000 signatures pour lAppel de
Paris et il en espère un million pour bientôt. Combien de milliers de signatures à
Chambéry ?
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- Un
professeur désobéissant.
- Pendant plus dune heure le public a été
soumis à une perfusion accélérée de connaissances sur le cancer et les autres les
maladies causées par la pollution de lenvironnement, puis sur les mesures à
prendre pour sen sortir, individuellement et collectivement.
- Il sagissait pour le Pr. Belpomme, en reprenant
la démonstration faite dans son livre , de détruire un par un les foyers de
désinformation qui infectent la pensée unique, de convaincre aussi quil nest
pas trop tard pour agir.
- LAppel de Paris (voir encadré), lancé le 7
mai dernier par lARTAC, a marqué le début dune véritable croisade contre la
dégradation de lenvironnement qui met lespèce humaine en danger. Cet Appel a
déjà été signé par plus de 400 scientifiques dont plusieurs Prix Nobel, par 250
associations et par environ 80.000 personnes. Le but est datteindre un million de
signataires.
- Les questions du public ont permis ensuite au Pr.
Belpomme de préciser son point de vue.
- Le Plan National Santé Environnement, lancé en juin
par le Gouvernement français, est très critiquable pour son manque dambition. Il
ne sattaque pas aux causes de la pollution et vise seulement à en limiter les
effets. "Ce plan nest pas bon!" a dit le Pr. Belpomme, "On fait
linverse de ce quil faudrait!"
- Attaquer de front les industriels serait pourtant une
erreur car nous avons besoin du progrès. Seulement, cest dun progrès au
service de lHomme que nous avons besoin, non pas dun progrès qui met
lHomme au service de lindustrie.
- Dans la lutte contre les O.G.M. le Pr. Belpomme
nhésite pas à donner raison à José Bové. Il avoue être favorable à la
désobéissance civique comme moyen de pression
mais ne le dirait pas à la
télévision!
- Encore beaucoup de questions dont certaines très
pratiques et dautres plus scientifiques recevaient des réponses avant que le Pr.
Belpomme naille dédicacer son livre et recueillir des centaines de signatures sur
lAppel de Paris.
-
- Jean AYMARD
-
- 1 Ces maladies créées par lHomme,
comment la dégradation de lenvironnement met en péril notre santé, Editions Albin
Michel S.A., Paris, 2004
- 2 Echo de Savoie n°74, août 2004,
p.6-7, et n°75, septembre 2004, p.4-5
- 3 Par son arrêté du 20 septembre 2002
-
- L'incinération des déchets en question à
Annemasse.
- Un forum sur les Solidarités internationales, organisé par les Associations de
Solidarité internationale de Haute-Savoie, sest tenu à Annemasse du 26 au 28
novembre 2004. Le thème dune des réunions était: Gestion citoyenne des déchets
et incinération: comment faire mieux?
- Ont pris la parole des représentants de lindustrie de lincinération, le
Président du Sidefage (usine de Bellegarde sur Valserine qui traite les déchets de
lagglomération annemassienne), le Directeur du Sydom (Jura) et des opposants à
lincinération: ACALP (Association Citoyenne Active de Lutte contre la Pollution) et
USCP (Union Santé Contre Pollution)
- Le débat a montré que la pratique en matière dincinération était fort
différente suivant que lusine avait ou non été surdimensionnée au départ. Dans
le cas dune usine de capacité moindre, il y a obligation de penser à des
alternatives à lincinération: récupération, recyclage et compostage. Alors que
la production de déchets par habitant est de plus de 1 kg par jour (450 kg environ par an
par habitant) il est dangereux de construire de nouvelles unités qui ne devraient en fait
servir qu'à lélimination des déchets ultimes (ce qui na pu être
récupéré, recyclé ou composté).
- Le tout incinération doit être banni, cela a été souligné par les opposants, car il
sagit dune technique polluante, coûteuse, dangereuse pour la santé, et ces
usines dincinération sont des investissements très lourds pour les collectivités
locales chargées par la loi de lélimination des déchets sur leur territoire.
- Le citoyen, quant a lui, doit avoir un comportement plus responsable, dabord dans
ses achats en privilégiant les emballages recyclables (verre plutôt que plastique), dans
sa consommation (bien quincité à toujours consommer plus) et dans
lélimination de ses déchets (compostage individuel encouragé).
- Dans un système qui prône la croissance comme moteur de léconomie et réduction
du chômage, le traitement des déchets est un problème majeur de nos sociétés et il
est clair que la réduction du déchet par lécoconception simposera (le
recyclage et lélimination dun emballage ou dun produit manufacturé
doit être prévu à la conception du produit, en accord avec lindustriel, le
distributeur et le consommateur) dautant que le nombre de biens jetables tend a
exploser. Le débat a aussi fait apparaître le comportement cynique et irresponsable de
nos sociétés occidentales, qui font don de leur matériel informatique aux pays du
tiers-monde, à charge pour eux de les traiter au stade ultime, sans quon leur donne
les moyens pour le faire! Cette réunion a permis aux participants davoir une
réflexion sur les limites de la croissance: nous sommes empoisonnés par nos déchets.
Nous ne pourrons pas longtemps encore continuer ce mode de développement suicidaire.
- Dr. Bluteau.
-
-
-
- Dioxines à la Une.
Et voilà que les dioxines reviennent à la Une pour deux
affaires récentes
plus une autre dont personne ne parle en Savoie.
- Ukraine.
- Les gros titres sont pour laffaire
Iouchtchenko. Le candidat à lélection présidentielle en Ukraine a bel et bien
été empoisonné à "la" dioxine, comme lont prouvé les examens
pratiqués dans une clinique de Vienne. Tous ceux qui regardent la télé ont pu voir son
visage ravagé, couvert des pustules du chloracné, maladie de la peau caractéristique de
lintoxication aiguë résultant dune absorption massive de dioxines. On
navait pas vu cela depuis 1961 au Vietnam et 1976 à Seveso. Sans vouloir épiloguer
sur cet acte criminel, il faut cependant souligner que le poison choisi est le plus
redoutable qui soit: au-delà des pustules les dioxines provoquent une atteinte du foie,
du diabète, des maladies cardiovasculaires et des cancers. Pas immédiatement peut-être,
mais 20 ans après le risque de cancer est encore augmenté de 40%.
- Vietnam.
Avec de moins gros titres, mais avec tout de même une page
dans LExpress du 29 novembre, le monstre reparaît sous son nom de guerre: agent
orange. Des millions de litres de défoliant contenant des dioxines ont été déversés
par laviation sur les forêts et les cultures agricoles. Plusieurs millions de
civils et de militaires en ont absorbé et ont été malades, tout comme leurs enfants et
petits-enfants. LExpress cite le Dr. Nguyen Thi Ngoc Toan, directrice dune
maternité à Hô Chi Minh-Ville: "Dans les régions concernées, le nombre de
cancers et de bébés malformés est nettement plus important quailleurs".
LAssociation des victimes de lagent orange (Avao) a décidé de porter plainte
pour crime de guerre en attaquant les industriels qui ont fabriqué et fourni le
défoliant à larmée américaine.
- Savoie.
- Chez nous, en Savoie, la presse est muette bien quune dizaine dusines
dincinération des ordures ménagères aspergent nuit et jour les habitants de
dioxines. À des doses très inférieures, bien heureusement, à celles utilisées en
Ukraine et au Vietnam! Mais à des doses suffisamment nocives pour provoquer des cancers.
Va-t-on un jour regarder le danger en face?
- P. O-P.
- Voir larticle " Air pollué et aliments empoisonnés : la sale
affaire des dioxines ", LEcho de Savoie n°68, Décembre 2003, page 5-6.
-
- Daprès LExpress le gouvernement
américain disposerait dune immunité pour tout ce qui a lieu hors de son
territoire !
-
- Ligue savoisienne: décisions faisant suite au 9e.
Congrès.
- Le Conseil des Provinces est le principal organe dirigeant de la Ligue savoisienne. Élu
par le Congrès (3 membres élus à bulletins secrets par les adhérents de chque
province), il se réunit tous les deux mois pour examiner l'action du Bureau exécutif et
décider de l'orientation du mouvement.
- Lors de sa réunion du 28 novembre 2004, le Conseil des Provinces de la Ligue
savoisienne, dans sa nouvelle composition issue du Congrès de Bourg Saint-Maurice (13 et
14 novembre 2004), a élu le nouvel exécutif de la Ligue et adopté trois résolutions.
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- Résolution 1:
- Les limites de la province de Tarentaise.
- Le Conseil des Provinces,
- ayant entendu les demandes argumentées présentées par le Comité de Tarentaise
lors du 7e. Congrès (Sciez, 26 et 27 octobre 2002);
- se conformant à l'avis favorable donné par le Conseil consultatif le 22
décembre 2003;
- soutenant les propositions de compromis faites par le Secrétaire général;
- ayant recueilli l'accord des adhérents concernés lors du 9e. Congrès (Bourg
Saint-Maurice, 13 et 14 novembre 2004);
- décide:
- que les cantons de Beaufort, Albertville-nord et Albertville-sud font désormais
partie du territoire de la province de Tarentaise;
- que Gilbert Morand et Alain Ract deviennent membres du Comité de Tarentaise
jusqu'au 10e. Congrès de la Ligue savoisienne;
que la modification des
cartes d'identité et des plaques d'immatriculation des adhérents concernés interviendra
sur leur demande.
Résolution 2:
Constitution de l'Union européenne.
Le Conseil des Provinces,
en conclusion des débats du 9e. Congrès (Bourg Saint-Maurice, 13 et 14 novembre
2004);
se conformant au résultat de la consultation des adhérents lors du 9e. Congrès
(81% pour la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe);
décide:
que la Ligue savoisienne s'engagera pour la ratification du traité établissant
une Constitution pour l'Europe, signé à Rome le 29 octobre 2004.
que les messages
diffusés par la Ligue savoisienne sur ce sujet mettront en évidence la réussite des
petites nations en Europe et l'utilité pour le peuple savoisien d'exister et d'être
représenté comme nation aux côtés des autres nations du continent, à la faveur de la
réduction des prérogatives des grands États de l'Union.
Résolution 3:
Candidature de la Turquie à l'adhésion à l'Union
européenne.
Le Conseil des Provinces,
en conclusion des débats du 9e. Congrès (Bourg Saint-Maurice, 13 et 14 novembre
2004);
se conformant au résultat de la consultation des adhérents lors du 9e. Congrès
(96,5% contre l'acceptation de la candidature de la Turquie à l'adhésion à l'Union
européenne);
décide:
que la Ligue savoisienne s'engagera contre l'acceptation de la candidature de la
Turquie à l'adhésion à l'union européenne;
que, si cette candidature était acceptée par le Conseil européen et que des
négociations étaient ouvertes, la Ligue savoisienne continuera à s'opposer à
l'adhésion de la Turquie pour des raisons essentiellement géopolitiques, prenant en
considération les dangers induits par:
- l'extension de l'Union européenne au moyen-orient, au contact de l'Iran, de l'Irak et
de la Syrie;
- l'imposition à un peuple du moyen-orient des conceptions européennes de l'humanisme
et des rapports économiques, sociaux, culturels et politiques;
- l'intégration à l'Union européenne de 70 millions, bientôt 100 millions de
Musulmans.
que la Ligue savoisienne résistera à tous les efforts des groupes de pression
économiques visant à faire passer leurs intérêts immédiats avant la paix civile et le
bien-être social en Europe.
que la Ligue savoisienne considère que la Turquie ne saurait être un
interlocuteur ordinaire de l'Union européenne, ni bénéficier de ses aides, tant qu'elle
n'aura pas:
- réformé en profondeur son régime politique en éliminant tous les caractères d'une
dictature;
- reconnu officiellement et concrètement la diversité de son peuple et en particulier
les droits de sa minorité kurde;
- reconnu officiellement la réalité du génocide des Arméniens, des Grecs d'Anatolie
et du peuple suryoye-assyrien;
- renoncé à l'occupation militaire d'une partie de l'île de
Chypre, État souverain membre de l'Union européenne.
Élections aux fonctions exécutives.
À l'unanimité, le Conseil des Provinces a attribué les fonctions suivantes.
Chancelier de Savoie: Gérald Wojtal-Aillaud (chancelier de Tarentaise)
Membres du Conseil consultatif: Jean de Pingon et Georges Billard
Trésorier: Sophie Matrat
Trésorier suppléant: Jean-Claude Buffin
Bureau exécutif:
Secrétaire général: Patrice Abeille
Secrétaire général adjoint: Joël Ducros
Délégué aux Provinces (sud): Christian Montagnon
Délégué aux Provinces (nord): Michel Jazarguer
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- Joël
- Ducros
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- Michel
- Jazarguer
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- Les
alpinistes du Club Alpin Savoisien (CASE) au sommet de laBérengère.
Arrivés au sommet de la Bérengère
le premier août 2004, les alpinistes du Club Alpin Savoisien (CASE) étaient toujours
vaillants, malgré les 2200 mètres de dénivelé dans les jambes!Et il faudra encore les
redescendre, ces milliers de mètres, ce qui est encore plus pénible. Mais rien n'arrête
les membres du Club Alpin Savoisien!
photos: CASE01, CASE02
Football: championnat national.
Les Croix de Savoie aiment le
défi!
Les protégés de Pascal Dupraz
peuvent aborder la trêve avec sérénité. Les nouveaux promus de National s'en sortent
avec les honneurs dans un championnat où les places sont chères. Le choix de créer un
grand club en Savoie n'était donc pas une utopie. Après la fusion de Gaillard et de
Ville la Grand qui donnait naissance à l'équipe des Croix de Savoie, beaucoup
d'observateurs restaient sceptiques. Aujourd'hui, force est de constater que le club a su
se structurer pour construire son avenir autour d'un groupe de personnes qui croyaient
dès le début à cette aventure.
Le titre de champion amateur 2003-2004 n'était donc pas usurpé, et la place actuelle
en milieu de tableau est amplement méritée. Les tribunes du stade Louis Simon à
Gaillard n'ont pas fini de vibrer avec une équipe aussi vaillante, qui sait trop bien que
seul compte le travail pour atteindre les sommets.
J.D.
Tableau du National.
- Rang
|
- Club
|
- Points
|
- Gagnés
|
- Nuls
|
- Perdus
|
- 1
|
- Valenciennes
|
- 35
|
- 9
|
- 8
|
- 2
|
- 2
|
- Valence
|
- 34
|
- 10
|
- 4
|
- 5
|
- 3
|
- Sète
|
- 33
|
- 9
|
- 6
|
- 4
|
- 4
|
- Tours
|
- 32
|
- 9
|
- 5
|
- 5
|
- 5
|
- Nîmes
|
- 31
|
- 7
|
- 10
|
- 2
|
- 6
|
- Ajaccio GFCO
|
- 31
|
- 9
|
- 4
|
- 6
|
- 7
|
- Paris Racing
|
- 30
|
- 9
|
- 3
|
- 7
|
- 8
|
- Sannois St G
|
- 27
|
- 6
|
- 9
|
- 4
|
- 9
|
- Croix de Savoie
|
- 25
|
- 7
|
- 4
|
- 8
|
- 10
|
- Libourne
|
- 24
|
- 5
|
- 9
|
- 5
|
- 11
|
- Cannes
|
- 24
|
- 7
|
- 3
|
- 9
|
- 12
|
- Bayonne
|
- 24
|
- 6
|
- 6
|
- 7
|
- 13
|
- Pau
|
- 22
|
- 5
|
- 7
|
- 7
|
- 14
|
- Raon
|
- 21
|
- 5
|
- 6
|
- 7
|
- 15
|
- Rouen
|
- 20
|
- 5
|
- 5
|
- 8
|
- 16
|
- Besançon
|
- 20
|
- 6
|
- 2
|
- 11
|
- 17
|
- Wasquehal
|
- 19
|
- 3
|
- 10
|
- 6
|
- 18
|
- Roye
|
- 19
|
- 5
|
- 4
|
- 10
|
- 19
|
- Cherbourg
|
- 18
|
- 3
|
- 9
|
- 7
|
- 20
|
- Romorantin
|
- 18
|
- 4
|
- 6
|
- 9
|
-
- Stich et Favre lancent un "diccionèro de
fata"
-
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- Yoran Embanner, Ida Mermillod, Dominique Stich et Alain Favre
|
-
- Comme le déclare Yoran Delacourt, "un dictionnaire savoyard publié par un
éditeur breton, c'est tout un symbole, celui d'une solidarité entre deux peuples qui
luttent pour préserver leurs identités, leurs cultures... ET LEURS LANGUES."
- C'est dire que la langue de bois n'était pas représentée lors de la présentation
publique à Thônes, le 26 novembre 2004, du mini-dico savoyard-français (et
français-savoyard) par son éditeur et par ses auteurs, Dominique Stich et Alain Favre.
- Les deux spécialistes du francoprovençal n'en sont pas à leur coup d'essai,
puisqu'ils ont déjà travaillé ensemble (avec la collaboration de Xavier Gouvert) à la
réalisation du Dictionnaire de francoprovençal, un gros volume paru fin 2003 aux
éditions Le Carré à Thonon les Bains.
- Avec ce "diccionèro de fata", c'est un objet bien différent qu'ils livrent
à notre curiosité. Par son format (480 minuscules pages de 65 X 50 millimètres):
l'ouvrage se logera dans toutes les poches, mêmes les plus étroites. Mais aussi par le
choix des mots: à l'intérieur du monde francoprovençal, nos linguistes ont
sélectionné l'essentiel des mots usités en Savoie (et pas forcément en Bresse, au Val
d'Aoste, etc.).
- Lorsque plusieurs formes concurrentes existent, ils ont retenu celle qui sera la mieux
comprise dans toute la Savoie. Ils ont considéré que le savoyard parlé à Thônes
fournit une des meilleures bases à ceux qui veulent apprendre le savoyard et accéder
ensuite à la compréhension de ses autres parlers et dialectes. Stich et Favre rendent un
hommage particulier à madame Ida Mermillod, qui a réalisé pour elle-même et ses
proches un immense travail de collectage du patois des Villards sur Thônes, où elle vit.
- Pour la petite histoire, on peut ajouter que c'est le secrétariat de la Ligue
savoisienne qui a mis en relation l'éditeur et les auteurs, qui ne se connaissaient pas.
Yoran Embanner ("Yoran l'éditeur", en breton) cherchait en effet à poursuivre
sa collection de mini-dicos, qui en comptait déjà huit: alsacien-français,
breton-néerlandais, breton-anglais, breton-français, breton-allemand, breton-italien,
breton-espagnol et corse-français.
- C'est désormais chose faite. Stich et Favre ont d'autres projets pour développer la
connaissance du francoprovençal et de ses dialectes. Un album de Tintin ("L'affaire
Tournesol") entièrement en francoprovençal est en préparation...
- "Diccionèro de fata, mini-dico", éditions Yorann Embanner, 6 euros chez
votre libraire.
- photos avec légendes suivantes:
- - Yoran Delacourt
- - Ida Mermillod
- - Dominique Stich et Alain Favre
- photo sans légende:
- - dico poche
-
-
- L'unité dans la diversité.
- Interview de Nelly Maes, présidente de l'Alliance
Libre Européenne.
- L'Alliance Libre Européenne est un parti
politique européen qui représente les droits des nations sans État, notamment leur
droit d'autodétermination. L'ALE fédère 32 partis, parmi lesquels la Ligue savoisienne
et le Mouvement Région Savoie. Cette interview a été réalisée le 10 décembre 2004 à
Bruxelles par Eva Mendoza. Nous publions le texte traduit de l'anglais par Patrice
Abeille.
-
|
- Nelly Maes au parlement européen en novembre 2003 (Bruxelles),
- entourée par (de gauche à droite)
- Patrice Abeille, Evelyne Anthoine et Jean Jacquier.
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- Racontez-nous vos débuts en politique...
- C'était il y a longtemps. En 1968 j'étais sur la liste électorale de mon
parti, la Volksunie (Union Populaire, ndt), il n'y avait pas encore de parlement flamand.
C'était une époque pleine de symboles, d'agitation et de passion, dans le monde entier
et aussi en Belgique. J'étais engagée dans une campagne pour l'établissement d'une
université flamande à Louvain, c'est ce qui m'a amenée à rejoindre la Volksunie, le
parti autonomiste flamand.
- C'est alors que j'ai aperçu clairement que les questions nationales et internationales
étaient liées. Les partis flamands traditionnels appréhendaient un aspect, mais pour
moi la Volksunie comprenait les deux et proposait les solutions que nous attendions pour
nous projeter dans l'avenir.
- J'étais alors une jeune enseignante, j'avais de nombreux contacts avec l'Université,
avec des étudiants et avec le mouvement culturel flamand.
J'ai été élevée dans une forte
conscience de mon identité culturelle, grâce à ma mère, et la culture comptait
beaucoup dans le mouvement flamand de cette époque. Mon père était très défavorable
à mon engagement politique, et j'ai attendu d'être mariée avant d'adhérer à la
Volksunie. Pour moi, c'était un choix naturel: un nouveau parti pour une Flandre
nouvelle, libre et autonome.
- Parlez-nous de votre carrière politique et
de ses développements principaux...
- J'ai été élue pour la première fois en 1970, c'était au Conseil municipal de
ma commune de Sint Nikklas. J'ai toujours accordé une grande importance à la politique
locale, en relation avec les problèmes de société, même quand je suis devenue
eurodéputée.
- En 1971 j'ai été élue au parlement belge: j'étais la première femme députée de la
Volksunie, à l'époque cela a eu beaucoup d'importance. La Volksunie, et toute la
politique belge, étaient aux mains des hommes, et la participation des femmes à la vie
publique était fortement contestée. Ce fut une élection agitée: je fus d'abord
déclarée élue, puis les suffrages furent recomptés et nous avons appris que je n'avais
pas remporté le siège. Je suis entrée au parlement ensuite, lorsque mon maître en
politique, Maurits Coppieters, chef de notre parti dans ma commune, démissionna pour
entrer au sénat de Belgique.
- Maurits avait du talent, il était populaire, c'était un bon orateur qui avait du
succès en Flandre, surtout auprès des jeunes. Ce personnage charismatique persuadait les
gens qu'on pouvait être en même temps Flamand et Européen, et que l'autonomie de la
Flandre pouvait se combiner avec l'unité européenne pour diminuer la Belgique.
- Pendant mon mandat, la Volksunie était la force principale pour changer la constitution
belge et donner l'autonomie à la Flandre. Au cours des années 1970, les partis belges se
divisèrent avec la création de partis wallons et de partis flamands. Une autonomie
limitée fut instituée, dans les domaines de la culture et de l'économie. (...)
- En 1978 la Volksunie connut des revers électoraux importants et je perdis mon siège au
parlement. Nous avions dû signer un compromis sur la constitution, qui se révéla très
impopulaire et fut rejeté par le mouvement flamand. Ce fut une période affreuse pour mon
parti et pour moi-même, mais je voulus tout faire pour revenir. Trois ans plus tard la
chance avait tourné, en 1981 j'entrais au Sénat de Belgique.
- J'avais alors la réputation d'une extrémiste de gauche, on m'appelait Nelly la Rouge!
Je ne sais pas si c'était exact, mais ce n'était alors pas ordinaire de trouver des gens
très à gauche, surtout des femmes, dans une situation politique d'influence en Belgique.
Je suis restée sept ans au Sénat avant de retourner au parlement.
- La politique flamande connaissait des tensions croissantes au cours des années 1970 et
1980. À l'extrême droite, le Vlaams Blok se constitua et prospéra sur le
mécontentement populaire à l'égard du mauvais traitement réservé à la Flandre par le
"compromis belge" du début des années 1980. Nous avions une autonomie limitée
mais le mouvement flamand était à la recherche de son âme.
Ce n'est qu'en 1995 qu'un parlement
flamand fut institué. J'ai éprouvé l'honneur et l'émotion d'être élue à sa
première élection de l'histoire.
- Quelles ont été les principales
controverses politiques auxquelles vous vous êtes consacrée?
- Il y en a eu beaucoup. Bien sûr le mouvement flamand, la lutte pour l'autonomie
et la démocratie flamandes ont été au cur de tout ce que j'ai fait en politique.
- Au long de ma carrière j'ai oeuvré pour étendre les droits des femmes, pour
l'émancipation des femmes; pour moi cela allait de soi, étant donné que j'étais
entrée dans un monde politique qui était alors presque entièrement dominé par les
hommes. Vous pourriez dire que j'étais une féministe. J'ai participé à la lutte pour
légaliser l'avortement en Belgique, pour donner aux femmes le droit de choisir, ce fut
certainement l'un de mes engagements les plus durs.
- J'ai été très active dans le domaine de l'enseignement, en particulier pour une
réforme du système en Flandre qui a réduit l'influence religieuse dans le système
éducatif. J'ai aussi lutté pour l'instauration d'un salaire minimum en Belgique: la
Volksunie a été pionnière sur ce sujet et nous avons fini par obtenir satisfaction.
C'était important de combattre la pauvreté et les bas salaires en Belgique.
J'ai accordé une grande importance
aux questions internationales. Au parlement belge j'ai pesé pour qu'il y ait une enquête
sur le commerce des armes. J'ai toujours mis en avant le développement international et
la coopération.
- Parlez-nous de l'histoire de l'Alliance
Libre Européenne...
- Maurits Coppieters, mon mentor politique, fut élu au Parlement européen en
1979. J'étais dans son équipe et dans toutes ses campagnes ultérieures, j'étais
présente quand l'Alliance Libre Européenne fut fondée en tant que fédération de
partis, à Bruxelles en 1981. La force d'initiative en était Jaak Vandemeulebroucke, qui
était un assistant de Coppieters et devint par la suite un parlementaire européen de la
Volksunie. (...)
- En 1984, trois membres de l'ALE (Vandemeulebroucke et Kuijpers de la Volksunie, et M.
Columbu du Partito Sardo d'Azione) fondèrent, avec les écologistes, le groupe
Arc-en-Ciel au Parlement européen; ils furent rejoints par M. Garaikoetxea, du parti
basque EA.
- Des relations informelles avec des partis d'inspiration similaires dans d'autres parties
de l'Europe avaient déjà commencé. C'était très important pour nous. Même quand nous
avions les pires difficultés dans la politique intérieure, j'ai toujours trouvé une
source d'inspiration dans la politique européenne. L'Europe est très importante pour
moi; j'ai toujours cru que nous avons besoin d'unité européenne pour la paix dans le
monde, mais l'unité de l'Europe a besoin de respecter la diversité européenne.
- Les petites nations n'ont jamais provoqué de conflits en Europe; j'ai toujours eu le
sentiment que la paix et la sécurité sont menacées par les grands États.
Les partis qui ont formé l'ALE
étaient unis par un désir de paix en Europe et de respect pour les traditions, les
cultures, les langues et les modes de vie. Nous voulions un Europe différente de celle
qui était en train de se construire: moins de pouvoir aux mains des grands États et des
groupes d'intérêts, davantage de démocratie locale et de respect pour les droits des
peuples.
- Vous êtes entrée au Parlement européen...
- Devenir eurodéputée a été pour moi la réalisation d'un rêve. Je suis
entrée au Parlement en 1998 et j'ai été réélue en 1999. J'ai eu la possibilité
d'être une porte-parole pour la Flandre et pour le rôle des petites nations en Europe et
dans le monde, en particulier de promouvoir la paix, la justice, la diversité nationale,
culturelle et linguistique, l'accroissement de l'autonomie.
- La philosophie de l'ALE est d'établir une solidarité entre ceux qui ont leur propre
État et ceux qui sont toujours en lutte pour l'obtenir. Entre ceux qui veulent davantage
d'autonomie et de démocratie locale et ceux qui ont déjà atteint ce niveau. Nous
pouvons être un pont qui aide tous les partis qui ont ces objectifs à travailler
ensemble. Nous travaillons aussi à construire un pont entre les institutions européennes
et les petites nations. Pour l'instant les grands États sont les principaux acteurs
européens; nous voulons que les voix diverses des petites nations européennes soient
entendues. Nous voulons une subsidiarité concrète et non plus seulement de principe.
- (Nelly Maes a terminé son mandat européen en juin
2004. Elle est l'actuelle présidente de l'Alliance Libre Européenne, refondée avec des
statuts de parti politique européen à Barcelone fin mars 2004.)
- Algérie: la question kabyle.
- Un livre de Ferhat Mehenni, fondateur du MAK (Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie)
- Né il y a 50 ans, chanteur célèbre en Algérie, Ferhat Mehenni a fondé, en août
2001, le MAK (Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie), qui a fait de la défense des
intérêts kabyles sa priorité.
- Que veut la Kabylie? Région oubliée d'un pays qui a sombré dans le chaos, la Kabylie
a toujours été jalouse de sa spécificité berbère. Niée par la colonisation, niée
par l'Algérie indépendante, elle est victime d'une arabisation forcée et d'une
répression devenue sanglante à partir d'avril 2001. De révolte en révolte, pour tenter
de démocratiser l'Algérie, la Kabylie s'est trouvée isolée dans son combat. Son
particularisme réclame un traitement à part. Aujourd'hui se pose la question de son
autonomie et c'est à cette question que répond avec vigueur et conviction Ferhat
Mehenni.
- Ce livre est une lettre ouverte aux Kabyles pour qu'ils prennent leur destin en main et,
pour tous, l'occasion de faire le point sur la Kabylie.
- Ce livre ne laissera pas indifférents les Savoisiens, qu'ils aient fait ou non
l'expérience personnelle de la guerre d'Algérie. L'auteur passe en effet en revue toute
l'histoire de l'Algérie contemporaine, sans en escamoter les aspects les plus terribles,
et en tire la conclusion qu'il s'est trompé, comme la plupart des Kabyles, en
s'identifiant à une Algérie dominée par les Arabes, qui insultent ordinairement les
Kabyles en les traitant de Juifs!
- Quelques extraits du livre de Mehenni feront sentir aux lecteurs du Savoisien
l'originalité et le courage de son engagement autonomiste.
"La France a mis vingt-sept ans pour venir à bout de la
Kabylie, ce fut la dernière région soumise alors qu'elle n'était qu'à une journée de
marche d'Alger. C'est cette farouche résistance à leur avancée que les Français ont
sanctionnée en décidant de ne prendre en considération leur identité et leur langue
que pour les mettre en conflit avec les autres Algériens dont l'arabité était reconnue
et consacrée, notamment à travers les "Bureaux arabes". L'autorité coloniale
discriminait déjà les Kabyles dans les faits. Leur existence ne mouvant être occultée,
des anthropologues ont été mis à contribution pour opposer les "Arabes" et
les Kabyles en incitant à la haine. Le "particularisme kabyle" était
né". p.83
- Le séisme de Boumerdès était durement
ressenti par notre région sans que quiconque ne mentionne qu'il s'agissait de la Kabylie
- "L'isolement de la Kabylie n'a fait que s'accentuer au fil des ans. En 1980, le
Printemps berbère était confiné au réduit kabyle tout comme l'a été le boycott
scolaire de 1994-1995. Le Printemps noir qui a commencé en avril 2001, malgré sa durée,
le nombre de prisonniers politiques et les 123 morts par projectiles d'armes automatiques
des services de sécurité algériens, n'échappe pas à cette règle. En revanche, les
Algériens se sont mobilisés pour les Irakiens à deux reprises, pour les Palestiniens de
façon systématique, pour le monde entier à n'importe quelle occasion, mais jamais pour
la Kabylie, y compris lorsqu'il s'est agi d'un tremblement de terre comme ce fut le cas en
1998. Les sinistrés d'Ayt Oumaouche et d'Ayt Ourtilane sont toujours abandonnés sous
leurs tentes de fortune. Le séisme de Boumerdès était durement ressenti par notre
région sans que quiconque ne mentionne qu'il s'agissait de la Kabylie". p.86-87
"La crise qui secoue l'Algérie depuis son indépendance a
pour origine la volonté du pouvoir algérien de diluer la Kabylie dans l'identité
nationale arabe conquérante". p.142
- Le modèle français calqué sur l'Algérie
est un crime historique
- "Lorsque les lignes de fractures politiques qui traversent un pays sont ethniques,
la conception centralisatrice et jacobine de l'État est une absurdité, une grenade
dégoupillée pouvant exploser à n'importe quel moment. Le modèle français calqué sur
l'Algérie est un crime historique". p.124
- "La Kabylie n'est en avance sur personne. Elle a juste des aspirations différentes
du reste du pays. Les Kabyles ont investi dans la modernité et regardent du côté de
l'Occident tandis que les autres Algériens aspirent à ressembler ou à recréer, chez
eux, un mythique Orient arabe et musulman". p.94
- Pour conforter les propos de Ferhat Mehenni, on peut se référer à ce qu'écrit Masin
Ferkal, représentant du mouvement berbère Tamazgha, dans "Le Peuple Breton"
(n°491, décembre 2004), le mensuel de l'UDB (Union Démocratique Bretonne):
"Même s'ils ont été confrontés à des défaites
militaires, Imazighen (nom collectif par lequel se désignent eux-mêmes les Berbères, en
l'occurrence les Kabyles, NDE) sont toujours arrivés à renverser les situations et à se
soulever contre l'occupant et à le repousser. Le seul colonialisme duquel Imazighen n'ont
pas pu encore se débarrasser est l'arabo-islamisme, puisqu'à ce jour il domine en
Afrique du Nord et continue à coloniser cette terre et son peuple. Contrairement à ce
que l'on veut faire croire, l'islamisation de l'Afrique du Nord s'est faite dans le sang
et la violence la plus sauvage: viols de femmes, massacres des populations, pillages,
déportation de femmes et d'enfants au Moyen-Orient où ils ont été vendus aux marchés
des esclaves... (...)
- Le seul colonialisme duquel Imazighen n'ont
pas pu encore se débarrasser est l'arabo-islamisme (Masin Ferkal)
- C'est cette politique qui règne encore aujourd'hui en Afrique du Nord et qui constitue
le socle de l'idéologie dominante qui a, par ailleurs, programmé l'éradication de
l'amazighité (berbérité).
- Cette politique d'arabisation a été reprise par le colonialisme français. Et
aujourd'hui encore on déplore l'attitude de l'État français qui soutient et assiste les
régimes des États qu'il a lui-même, par ailleurs, créés en Afrique du Nord.
- L'entretien de la confusion qui règne aujourd'hui quant aux Berbères, considérés
délibérément comme étant arabes, illustre l'implication de l'État français dans
cette volonté d'assimilation des Imazighen. Comme il y a une tendance à confondre
Imazighen avec des Arabes, il y a également une tendance à les catégoriser comme
"musulmans". S'il y a des peuples dont l'histoire est liée à une religion
donnée, cela est loin d'être le cas des Imazighen, dont l'histoire est beaucoup plus
vieille que celle de beaucoup de religions...
- Après avoir été animistes, Imazighen ont découvert la première religion
monothéiste qu'et le judaïsme, qui s'est propagé en Afrique du Nord. Ils ont par la
suite embrassé le christianisme et ont contribué à son développement: Saint Augustin,
pour ne citer que lui, n'était-il pas amazigh (berbère)? Enfin la religion musulmane s'y
est installée depuis treize siècles. Sans oublier que nombre d'Imazighen n'ont pas de
religion et ne souhaitent pas en avoir. Aujourd'hui, Imazighen sont faits de toute cette
diversité, même s'il y a une religion qui détient le pouvoir et qui oeuvre pour asseoir
son hégémonie par la force et la violence."
- Au moment où toute l'attention publique est tournée vers le Bosphore, le livre de
Ferhat Mehenni jette une lumière cruelle sur l'Algérie, un pays trop souvent oublié
depuis sa tragique indépendance: le totalitarisme arabo-musulman y est à l'uvre,
avec le soutien de la France. L'oublier serait plus qu'une négligence, ce serait une
faute.
- Patrice Abeille.
- Le cheval
de Troie turc,
- ou comment nationaliser l'immigration et
islamiser l'Europe.
- par Jean de Pingon.
-
- Jean de Pingon reformule et développe les propos qu'il tenait à la tribune du 9e.
Congrès de la Ligue savoisienne (Bourg Saint-Maurice, 13 et 14 novembre 2004). Points
forts de sa démonstration: la Turquie n'est pas un État laïque; l'islam turc est une
menace pour nos libertés; compte tenu de son poids démographique, l'entrée de la
Turquie dans l'Union européenne marquera la fin du rêve européen et même de la
civilisation européenne que nous connaissons.
- Lors de notre dernière fête nationale, j'ai démontré que l'islam n'est pas une
religion mais une idéologie politique totalitaire dont les musulmans sont les premières
victimes. Mon allocution fut imprimée en première page de l'Écho de Savoie. Quelques
jours après la parution de l'Écho, deux mosquées furent incendiées à Annecy. Personne
ne s'est avisé de trouver dans mon texte la moindre "incitation à la haine
raciale" et ne s'est permis de faire un rapprochement entre mon analyse de l'islam et
l'incendie des mosquées. Personne ne l'a fait parce que personne ne pouvait le faire. Ce
que j'ai avancé est la simple vérité, une vérité que bien peu osent formuler.
- Si on établit que l'islam est une idéologie politique totalitaire alors il n'est pas
interdit de dire que l'immigration massive de population musulmane en Europe constitue un
danger pour nos démocraties.
La France, qui, selon Alexandre Adler est "le quatrième
État maghrébin", est déjà le théâtre des dérives communautaires engendrées
par l'islamisme. D'autres pays européens, dont l'Espagne et les Pays-Bas,
- "... Entre l'islamisme qualifié
d'islam politique et l'islam, il existe une différence de degré, mais absolument pas de
nature..." A-M. Delcambre
- commencent également à connaître de sérieux problèmes dus à l'islamisme. Le
processus d'érosion démocratique est en oeuvre; la plupart des États d'occident ont
déjà renforcé leur arsenal juridique pour cause d'insécurité liée à l'immigration
ou au terrorisme islamique, Nos libertés sont les secondes victimes de l'islamisme.
- "... Entre l'islamisme qualifié d'islam politique et l'islam, il existe une
différence de degré, mais absolument pas de nature...", écrit Anne-Marie Delcambre
dans son livre "L'islam des interdits". Il est étonnant que ce petit livre ait
si peu d'audience: c'est un excellent ouvrage de vulgarisation qui "montre que nombre
d'interdits ou de blocages actuels de la religion musulmane ne sont pas seulement des
dérives intégristes mais font partie intégrante de l'islam lui-même." Anne-Marie
Delcambre connaît bien son sujet, elle est Docteur d'État en droit, docteur en
civilisation islamique, conférencière islamologue et professeur d'arabe au Lycée
Louis-Le-Grand à Paris.
- À ceux qui prétendent avoir lu le Coran et ne pas y avoir vu autre chose qu'un livre
saint, je conseille la lecture de cet ouvrage, puis celle du "Livre des Ruses",
le plus ancien ouvrage de stratégie politique des Arabes. Si, après ces lectures, ils
n'ont pas pris conscience du danger que représente l'islam pour la démocratie, alors
c'est qu'ils sont de mauvaise foi!
À la fin du 19e. siècle, Chrétiens et Juifs étaient
encore majoritaires à Istanbul. Istanbul c'est l'ancienne ville européenne de
Constantinople tombée aux mains des Turcs. Aujourd'hui Istanbul est musulmane à 95%.
Cela montre qu'en un siècle l'Islam s'est radicalisé en Turquie et a fortement
développé son intolérance naturelle. Cela montre également ce que les Turcs font de
l'Europe quand ils y ont mis le pied.
- La Turquie, un État laïque: rien n'est
plus faux!
- Qu'on ne s'y trompe pas, notre propos n'est pas d'établir une hiérarchie entre les
monothéismes orientaux. L'Europe a mis 15 siècles pour se libérer des turpitudes de
ceux qui avaient détourné la religion pour affermir leur pouvoir. C'est précisément au
nom de cette libération que nous ne pouvons pas accepter le retour du fanatisme religieux
en Europe: on a déjà donné!
- Le parti de Recep Erdogan, l'actuel Premier Ministre de la Turquie, est un parti
islamiste fondé sur les cendres d'un parti religieux interdit. Erdogan lui même a été
condamné pour "incitation à la haine religieuse", et cela dans un pays
musulman à 99,8%.
- Le 12 décembre 1997, lors d'un meeting public, Recep Erdogan déclara:
- "Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées nos
casernes et les croyants nos soldats." Et c'est ce fanatique musulman, dont la femme
et les filles portent le voile, qui a dominé le sommet européen à Bruxelles, le 17
décembre dernier, et propulsé la Turquie dans l'antichambre de l'Europe! C'est cet homme
que les Turcs à présent acclament comme "le conquérant de l'Europe"! Et c'est
ce fanatique musulman que les Turcs ont acclamé en décembre, à son retour de Bruxelles,
comme "le conquérant de l'Europe"...
- "Si Erdogan cache son jeu, il l'a fait de magistrale façon", pouvait-on lire
dans "La Libre Belgique". Si les parlementaires européens lisaient le
"Livre des ruses", ils comprendraient peut-être qu'ils se sont fait rouler
comme des loukoums (célèbre confiserie turque).
- On nous présente souvent la Turquie d'aujourd'hui comme un État laïque; rien n'est
plus faux!
- L'héritage laïque d'Atatürk a été remis en question. La Turquie connaît
aujourd'hui une véritable ré-islamisation.
En 1993, "les barbes à la mode islamique et les voiles
chez les femmes proliféraient; les mosquées attiraient des foules; les librairies
regorgeaient de livres, de disques compacts et de vidéos à la gloire de l'histoire, des
préceptes et des modes de vie islamiques, chantant les louanges de l'Empire ottoman pour
avoir su préserver les valeurs du prophète. On ne comptait pas moins de 290 maisons
d'édition et sociétés de presse, de 300 publications dont quatre quotidiens, de
plusieurs centaines de radios libres et de presque 30 chaînes de télévision libres
propageant l'idéologie islamique". (Éric Rouleau "the challenges to
Turkey", Foreign Affairs, 72, Novembre-décembre 1993, P. 119).
- "Les minarets sont nos baïonnettes,
les coupoles nos casques, les mosquées nos casernes et les croyants nos soldats." R.
Erdogan
- "Dans les années quatre-vingts et quatre-vingts-dix, le gouvernement turc, bien
que soi-disant laïc, a soutenu un bureau des affaires religieuses, avec un budget
supérieur à celui de certains ministères; il a financé la construction de mosquées,
instauré l'instruction religieuse obligatoire dans les écoles publiques, subventionné
des écoles islamiques" (Samuel Huntington "Le choc des civilisations" p.
160).
C'est Jacques Chirac qui, interrogé le 15 décembre dernier
sur le problème que pouvait constituer l'entrée d'un pays musulman aussi peuplé que la
Turquie dans l'Union Européenne, répondit sur un ton offusqué: "la Turquie est un
État laïque!"
- Avec la Turquie c'est une communauté
musulmane de 200 millions de fidèles qui entrera en Europe
- L'Islam est incompatible avec la prospérité économique. Il n'est donc pas étonnant
que la Turquie soit dans un état économique déplorable: c'est le premier débiteur
mondial auprès du FMI.
- Comme dans tous les pays sous-développés la croissance démographique est
impressionnante: actuellement 70 millions d'habitants, 100 millions dans trente ans!
- La constitution européenne indexe le pouvoir politique des États sur leur poids
démographique, cette règle assurera la prédominance de la Turquie en Europe.
- En plus de la Turquie il y a l'arrière-boutique: les ressortissants des Républiques
turcophones de l'ex-URSS.En 2014 cette population totalisera à peu près 200 millions
d'habitants, tous musulmans, tous pauvres, tous candidats à l'immigration vers l'Europe.
- La Turquie a profité de l'écroulement de l'Union soviétique pour se tourner vers les
anciennes républiques turcophones d'Asie centrale: l'Ouzbékistan, le Turkménistan, le
Kazakhstan, le Kirghizstan et l'Azerbaïdjan. En 1992 la Turquie s'est fortement endettée
pour leur prêter 1,5 milliard de dollars à des taux d'intérêts à long terme faibles.
En remplacement de la télévision russophone elle a accordé 79 millions de dollars à
ces pays pour créer une télévision turcophone par satellite. Elle accorde des bourses
pour former des cadres, des officiers, des diplomates. Elle envoie des professeurs pour
enseigner le turc. Elle a également passé des accords avec l'Azerbaïdjan pour la
construction d'un pipe-line transportant son pétrole et celui d'Asie centrale vers la
Méditerranée à travers le territoire turc. Ces territoires représentent la deuxième
réserve mondiale de pétrole. Ces pays d'Asie centrale sont également les pays de toutes
les contrebandes et de tous les trafics, ils servent aussi de base arrière aux réseaux
islamistes dont le plus connu est Al Qaïda.
- Il ne faut pas parler de frontière entre la Turquie et ses voisins turcophones. Le
terme de passoire serait mieux approprié. Le redéploiement de la Turquie en direction du
Caucase et de l'Asie centrale n'est rien d'autre que la réalisation d'un projet connu
sous le nom de la Communauté Turque des Nations.
Avec la Turquie c'est une communauté musulmane forte de 200
millions de fidèles qui entrera en Europe. Cela constituera un sérieux renfort pour les
18 millions de musulmans établis en Europe, qui la considèrent déjà comme une terre
d'Islam et qui forment la tête de pont de cette future invasion.
- L'adhésion de la Turquie: une façon de
nationaliser l'immigration extra-européenne.
- La tête de pont de la nouvelle invasion islamiste est également constituée par les
organisations internationales, souvent dirigées par des musulmans, qui ne cessent de
faire pression sur l'opinion et sur les instances européennes en vue de l'adhésion de la
Turquie et du développement de l'immigration extra-européenne majoritairement musulmane.
- Dans mon prochain exposé j'aborderai ce sujet avec, en particulier, les dernières
déclarations sur ce thème des plus hauts responsables de l'Organisation des Nations
Unies et du Bureau International du Travail. Le sujet de cet exposé sera l'immigration
extra-européenne. Je montrerai, chiffres en mains et preuves à l'appui, que cette
immigration n'est pas, et n'a jamais été, une source de prospérité pour l'Europe. Je
montrerai également que le dynamisme économique peut être associé à un fort
troisième âge et combien il est faux d'avancer que l'Europe sera ou bien entraînée
dans le marasme économique à cause du vieillissement de sa population, ou bien sauvée
par le dynamisme démographique de l'immigration extra-européenne.
- L'adhésion de la Turquie, c'est en fait une façon de nationaliser cette immigration
extra-europénne.
- Si ce projet devait aboutir, c'en sera alors fini de l'Europe: les héritiers des hordes
arabo-musulmanes, des hordes turco-mongoles ou turco-tartares qui, pendant près de dix
siècles l'ont menacée et souvent envahie, y prendront pied définitivement.
- Que reste-t-il de Byzance, la première capitale de la chrétienté, quel héritage de
Constantinople, le dernier sanctuaire de l'Empire romain? Que reste-t-il de cette ville
qui fut la capitale de la chrétienté pendant plus de mille ans, la métropole la plus
opulente d'Europe, dépositaire de tout l'héritage de l'Antiquité classique? Que
reste-t-il de celle que les Vikings appelaient dans leurs sagas Micklegarth, "la
grande cité"?
- Elle tomba aux mains des Turcs le 29 mai 1453. Après trois jours de pillage, la prière
musulmane du vendredi fut dite dans Sainte-Sophie transformée en mosquée.
- Que restera-t-il de l'Europe lorsque la Turquie, membre de l'Union Européenne, et État
le plus peuplé de cette communauté, aura nationalisé l'immigration musulmane? C'en sera
alors fini du rêve européen!
- Ce sera un autre rêve qui se réalisera: le rêve des califes Omeyyades, dont l'empire
s'étendait de l'Espagne aux frontières de la Chine et de l'Inde du nord, ou le rêve de
l'Empire Ottoman qui soumit les Balkans à la loi coranique. Soliman II, dit le
magnifique, fut le plus fameux de ces Ottomans. Des premiers califes Omeyyades aux
derniers califes ottomans, en passant par les califes de Cordoue, tous n'avaient qu'un
rêve pour l'Europe: la soumettre à l'islam. Certains parvinrent au seuil de l'Europe,
cependant le foyer de la civilisation occidentale leur demeura toujours interdit.
Mais ce rêve de calife n'a rien à voir avec le rêve
européen, car l'islam a pour vocation de soumettre par la force, ou de se substituer par
la ruse, afin d'établir sa domination et ses principes qui sont contraires aux principes
démocratiques sur lesquels s'est édifiée l'Europe.
- L'Union Européenne se désintégrera si
elle intègre la Turquie.
- La civilisation occidentale est la seule civilisation dont on peut dire aujourd'hui
qu'elle est civilisée dans ses principes; elle cessera de l'être si elle tolère
l'islamisme sur son sol.
- En cette affaire la Turquie joue le rôle de cheval de Troie: l'intégrer à l'Union
Européenne permettra de nationaliser cette immigration extra-européenne qui ne cesse de
poser problème. Le corollaire de cela c'est que l'Union Européenne se désintégrera si
elle intègre la Turquie.
- De puissants lobbies sont à l'uvre pour réaliser ce dessein, les intérêts les
plus divers et souvent les plus antagonistes s'y rejoignent, le but commun est clair: en
finir avec la vieille Europe.
La civilisation occidentale aura alors déserté le continent
qui l'a engendrée. Si cela devait advenir, un nouveau Saint Empire renaîtra
outre-Atlantique, sur une terre désormais fermée à l'immigration arabo-africaine pour
cause de 11 septembre, une terre où 40% de la population se définit aujourd'hui comme
adepte du "Born again", le protestantisme de GeorgeW. Bush, une terre où la
minorité noire est en régression tandis que les "Latinos", fervents
catholiques, s'y imposent chaque jour davantage.
- Quant aux habitants de la vieille Europe,
qu'ils se souviennent de Byzance! On y discutait du sexe des anges...
- N'oublions pas que c'est sous la pression des États-Unis que l'Union Européenne a
négocié une union douanière avec la Turquie en 1995.
- Ce qui se met en oeuvre à présent, avec le projet d'adhésion de la Turquie â l'Union
Européenne, c'est ni plus ni moins que la fin de la civilisation occidentale sur les
terres qui l'ont vu naître et sa renaissance, sous une forme plus conquérante, plus
dominatrice, plus fondamentaliste que jamais sur les terres de la première puissance
mondiale.
- Quant aux habitants de la vieille Europe, qu'ils se souviennent de Byzance! On y
discutait du sexe des anges; c'était là l'objet de toutes les polémiques, de toutes les
querelles, alors que la ruine s'approchait de ses murs, que les Byzantins croyaient
imprenables.
- Il en est de même aujourd'hui en Europe: on fait mine de croire que la Turquie n'est
pas un pays islamiste, et l'on discute de la façon dont elle va appliquer les préceptes
des droits de l'Homme, et l'on discute de savoir si elle reconnaîtra le génocide
arménien, ou d'autres génocides, que cet État laïque a perpétrés pour des causes
religieuses (J'évoque ici le génocide des Grecs d'Anatolie en 1922).
- Ces querelles byzantines relèvent de l'angélisme, et je ne peux m'empêcher de songer
au Livre cles Ruses lorsque le chef du gouvernement turc vient plaider la cause de son
pays devant la Commission Européenne, lui qui, avant d'accéder au pouvoir, tenait des
propos d'une violence inouïe à l'encontre de ceux qui n'adhèrent pas à l'islam.
L'islam dont la source est le saint Coran:
-
- Ô vous qui croyez! Les infidèles ne sont qu'impuretés... Combattez ceux qui ne
croient point en Allah... Combattez-les jusqu'à ce qu'ils payent la jizya, de leurs
propres mains, après s'être humiliés... Ceux qui croient à Jésus fils de Dieu
méritent la mort. Il faut qu'Allah les tue ou les anéantisse. Ils méritent l'enfer où
ils demeureront éternellement. Ce sont comme les Juifs les pires des humains.
- (versets 28, 29, 30 de la sourate 9).
- J. de P.
- Légende de l'image de Une:
- Constantinople, ville fondée par l'empereur romain Constantin en 330 de notre ère sur
le site de l'ancienne Byzance, est située sur la rive européenne du Bosphore. Son port
ancien, nommé Corne d'Or, l'un des meilleurs du monde, a 6500 mètres de long sur 600 à
1000 mètres de large.
- Les Turcs, ayant conquis cette ville en 1453, lui ont donné le nom de Stamboul, ou
Istanbul, par déformation de la locution grecque "eis tèn polin" (en ville),
ou même Islambol (ville de la foi).
- À la fin du 19e. siècle, Chrétiens et Juifs étaient encore majoritaires à Istanbul.
Aujourd'hui, Istanbul est musulmane à 95%.
- Légende du drapeau turc:
- Drapeau de la République de Turquie.
- Le croissant de lune qui figure sur les drapeaux et
monuments de nombreux pays musulmans n'est pas un symbole de l'islam! Il ornait les armes
de Byzance et fut pendant mille ans le symbole de la chrétienté d'orient. Au lendemain
de la prise de Constantinople, les Turcs firent du croissant byzantin leur symbole
national.
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- L'Europe, fille des Lumières: Une identité
tournée vers l'avenir.
- par Guiu Sobiela-Caanitz.
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- (Texte amendé de l'allocution prononcée le 13 novembre 2004 à Bourg Saint-Maurice
devant le 9e. Congrès de la Ligue savoisienne)
- Le "Traité établissant une Constitution pour l'Europe", dans son article
I-2, définit comme suit nos valeurs communes: "L'Union est fondée sur les valeurs
de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité, de l'État de
droit, ainsi que de respect des droits de l'homme, y compris des droits des personnes
appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une
société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la
justice, la solidarité et l'égalité entre les femmes et les hommes".
Tout cela s'est cristallisé au cours des siècles, mais surtout
à partir des idées politiques, sociales et philosophiques du 18e. siècle, de ce qu'on
nomme "les Lumières". Ces valeurs ne sont jamais acquises une fois pour toutes;
ainsi, la Suisse n'a pu signer la Convention européenne des droits de l'homme qu'après
avoir stipulé dans sa constitution fédérale l'égalité entre femmes et hommes, et il a
encore fallu bien du temps pour qu'on fasse progresser cette égalité, notamment dans les
domaines politique, civil et salarial.
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- Plus jamais de guerres fratricides!
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Le combat continu pour le triomphe et la sauvegarde de ces valeurs
définit l'identité européenne, une identité tournée vers l'avenir. Le préambule
rappelle que l'Europe est "désormais réunie au terme d'expériences
douloureuses". De ces "expériences douloureuses" témoignent les longues
listes gravées sur les monuments aux morts de vos beaux villages savoisiens. Ces hommes
ne sont pas morts "pour la France", mais "par la France", et, dans le
cas de la Savoie du Nord, en violation de la neutralité "helvétique" que les
traités du 19e. siècle avaient stipulée pour cette région. Si vous allez dans les
villages alpestres du Piémont et de la Vallée d'Aoste, vous trouverez souvent des listes
plus longues. En effet, les régiments d'"Alpini" de Victor-Emmanuel III,
décimés de 1915 à 1918 dans la neige et la glace du front autrichien, le furent à
nouveau, de 1941 à 1943, en Ukraine où Mussolini les envoya se battre, car ces
montagnards résistaient aux températures les plus extrêmes. Les deux guerres mondiales
firent des dizaines de millions de morts. Les premiers traités d'intégration européenne
furent négociés par des hommes conscients de leurs valeurs communes qui ne voulaient pas
que leurs descendants revoient "cela". On nomme souvent trois catholiques
parlant l'allemand: le chancelier allemand Konrad Adenauer, le Lorrain germanophone Robert
Schuman, né à Luxembourg, qui avait fait la Grande Guerre sous l'uniforme allemand, et
Alcide De Gasperi, qui représenta sa patrie trentine à Vienne à partir de 1911 et resta
fidèle à l'Autriche impériale jusqu'à la disparition de celle-ci en 1918. Mais
n'oublions pas des artisans "laïques" de l'Europe, tels que le Bruxellois
Paul-Henri Spaak et le Charentais Jean Monnet.
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- Des héritages ambivalents.
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- Pour l'intégration européenne combattent aujourd'hui des femmes et des
hommes appartenant à toutes les familles spirituelles, sauf certes la jacobine. Il ne
faut donc pas confondre l'identité de l'Europe avec nos racines communes, ce que le
préambule du traité nomme "les héritages culturels, religieux et humanistes de
l'Europe". C'est fort sagement que la Convention présidée par Valéry Giscard
d'Estaing a mis au pluriel le terme d'"héritages" et l'a assorti de trois
adjectifs soulignant encore sa variété. Le passé de notre continent est si divers qu'on
n'a pu lui définir aucune identité historique. Ses racines chrétiennes elles-mêmes
sont multiples. Le schisme entre Orient et Occident remonte à presque mille ans, la
Réforme de Luther à près de cinq siècles, et elle a été suivie d'une Réforme
anglicane et d'une calviniste. Nos héritages religieux, c'est tout ce que nous devons à
l'activité des différentes écoles monastiques, comme celle de l'Irlande dont parle
Thierry Mudry, ce sont les différents styles architecturaux qui concernent d'abord la
construction des églises, c'est le chant grégorien, puis la musique sacrée. Mais il y a
aussi tout un pan de notre héritage chrétien dont nous ne nous réclamons certes point,
c'est cette intolérance qui a engendré les croisades, l'inquisition, la chasse aux
prétendues sorcières, etc. L'ambivalence du christianisme historique s'incarne dans la
figure de saint Bernard de Clairvaux, grand mystique à qui nous devons de belles pages
sur l'humilité et la nécessité socratique de se connaître soi-même, mais aussi des
appels à la guerre sainte et à l'extermination des mécréants qui en font un véritable
Abou Djihad chrétien (dans son traité destiné aux Templiers "Ad milites templi de
laudibus novae militiae").
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- Mais il y a aussi tout un pan de notre héritage chrétien dont nous ne nous réclamons
certes point, c'est cette intolérance qui a engendré les croisades, l'inquisition, la
chasse aux prétendues sorcières, etc.
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- L'être européen est une personne.
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- Le préambule du projet de "Constitution pour l'Europe" proclame que l'Europe
"veut demeurer un continent ouvert à la culture, au savoir et au progrès
social". Or, la base de la recherche telle que nous la connaissons, c'est son
autonomie par rapport à la foi religieuse. Cette règle est apparue dans l'Occident sous
l'influence du philosophe arabe Abou al Oualid Ibn Rouchd (Averroès), disciple
enthousiaste d'Aristote. C'est surtout le moine franciscain anglais Guillaume d'Ockham
(1285-1349) qui en a tiré une conséquence révolutionnaire: tout ce que l'esprit humain
peut connaître part de l'objet unique et concret. Voilà du coup réhabilité l'individu;
cette réhabilitation est l'élément essentiel commun de la Renaissance et de la
Réforme. Les uvres d'art ne sont plus anonymes, mais signées. Le
chrétien ne peut plus se contenter d'écouter le sermon et de
contempler les fresques et vitraux de son église; il doit lire et méditer la Bible. Dès
la seconde moitié du XIVe siècle, l'empereur Charles IV, celui-là même qui en 1361
accorda l'immédiateté d'Empire au "Comte vert" Amédée VI de Savoie, écrivit
lui-même sa biographie au lieu de laisser ce soin à un chroniqueur, comme c'était
l'usage avant lui. Ockham a marqué une véritable révolution de l'esprit européen.
Après lui se sont affinées peu à peu les notions de personne, de dignité de la
personne, de droits de la personne, de responsabilité de la personne, etc. Ces notions
ressortent notamment du projet de constitution européenne, dès son titre I. L'art. I-2
relève les valeurs fondamentales de "respect de la dignité humaine, (...) des
droits de l'homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités, (...)
et de l'égalité entre les femmes et les hommes". L'art. I-4 § 2 stipule:
"Toute discrimination exercée en raison de la nationalité est interdite".
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- la base de la recherche telle que nous la connaissons, c'est son autonomie par rapport
à la foi religieuse
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- Qu'est-ce que le fédéralisme?
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Néanmoins, une insistance unilatérale sur l'individu isolé le
laisserait seul face à l'État-Moloch, au Léviathan de Hobbes. Pour limiter le pouvoir
de cet État, il faut un contre-pouvoir plus proche du citoyen, que ce soit un canton
suisse, un "Land" (pluriel: "Länder") allemand ou autrichien, ou
encore l'une des trois régions de la nouvelle Belgique fédérale. Ce n'est pas par
hasard que trois "Länder" et deux villes hanséatiques de l'Allemagne se
nomment officiellement "libres" ("État libre" ou "ville
libre"); non seulement ce sont de véritables États, souverains dans bien des
domaines, mais encore leur existence politique est antérieure à la République
fédérale d'Allemagne qui n'est née qu'en 1949. En Suisse, Genève n'est pas seulement
canton, mais "République et canton". Tous ces États fédérés savent
défendre vigoureusement leurs libertés contre les tentatives d'empiètement du pouvoir
central. Le fédéralisme, c'est bien autre chose que la très timide décentralisation
française qui laisse à Paris une pléthore de fonctionnaires. Une véritable
fédéralisation contraindrait, je dis bien contraindrait une grande partie de ces
ronds-de-cuir à émigrer pour se mettre au service des contre-pouvoirs régionaux. Le
projet de constitution européenne, bien qu'encore beaucoup trop timide, présente
l'avantage de tenir compte des États régionaux, existant déjà comme niveaux
intermédaires entre États et communes, et de laisser la porte ouverte à la naissance
d'autres autonomies. L'art. I-5 § 1 rappelle "l'autonomie locale et
régionale", et l'art. III-386 institue un Comité des régions. D'autre part, les
stipulations relatives aux langues permettent aux ressortissants de certaines minorités
linguistiques de contourner les restrictions centralistes de leurs États. Ainsi, le
citoyen français ou italien de langue allemande (Alsace-Lorraine, Haut-Adige) et le
citoyen autrichien ou italien de langue slovène (Carinthie, Frioul-Vénétie Julienne) ne
peuvent toujours pas s'adresser en leur langue propre à leur État respectif, mais ils
peuvent le faire à l'égard des institutions européennes (art. I-10 § 2 du projet de
constitution), puisque celles-ci reconnaissent l'allemand et le slovène. À cet égard,
d'autres communautés linguistiques de l'U.E. sont discriminées, notamment la catalane
qui compte pourtant quelque 8 millions de personnes.
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- Le fédéralisme, c'est bien autre chose que
la très timide décentralisation française qui laisse à Paris une pléthore de
fonctionnaires
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- Nous ne sommes pas Américains...
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- Le fédéralisme est commun aux quatre États européens mentionnés ci-dessus et à la
superpuissance américaine qui se nomme justement États-Unis. Mais ce pays, dont les
fondateurs se réclamaient expressément des Lumières, se différencie de notre Europe
par des divergences qui s'accentuent depuis la fin du siècle dernier. Sa vie politique
est de plus en plus influencée par les religions, alors que chez nous se manifeste la
tendance contraire. Dans "Le christianisme en accusation", petit livre à lire
et à relire (éd. Desclée de Brouwer), l'auteur, l'historien catholique René Rémond,
de l'Académie française, écrit: "Cette période se caractérise par l'émergence
d'une revendication d'autonomie personnelle qui va s'affirmer de plus en plus fortement.
En d'autres termes, nos contemporains n'acceptent plus que le comportement individuel, en
ce qu'il a de vraiment personnel, de plus intime, soit défini et régi par des autorités
extérieures, que ce soit le magistère de l'Église ou l'autorité de l'État, et par la
loi (...). La société en est ainsi venue à tolérer des comportements jadis
considérés comme déviants. L'Église ne voit pas de raison de modifier son jugement et
continue de rappeler ses propres principes" (p. 30). C'est ce décalage qui a
provoqué l'affaire Rocco Buttiglione, ce ministre italien, candidat au poste de
commissaire européen, qui, répondant aux questions des parlementaires européens, a
défini l'homosexualité un péché ("It's a sin"). L'on a estimé qu'il avait
parfaitement le droit de s'exprimer ainsi en tant que citoyen, mais que dans sa fonction
il devait faire abstraction de ses convictions religieuses. Les groupes du Parlement
européen ont donc fait pression avec succès sur l'Italie pour obtenir le remplacement de
Buttiglione par un autre. Au même moment, aux États-Unis, la mobilisation massive d'une
"majorité morale" expressément hostile à la reconnaissance légale de
l'homosexualité a entraîné le renouvellement du mandat présidentiel de George W. Bush,
malgré sa politique sociale qui se distinguait surtout par des cadeaux fiscaux aux plus
riches. Il devient de plus en plus clair que nous sommes séparés des États-Unis par
bien plus qu'un simple océan. Il est temps d'en prendre conscience pour renforcer notre
Europe une et multiple en permettant à ses mille fleurs, dont la Savoie, de s'épanouir,
chacune selon son propre vouloir-vivre, dans un cadre plus vaste à la mesure de notre
siècle.
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- Il devient de plus en plus clair que nous
sommes séparés des États-Unis par bien plus qu'un simple océan
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- G. S-C.