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N° 2
FEVRIER 2005
Une 
   Le Savoisien démarre en beauté!
Pays Basque sud:
   Coup d'accélérateur vers la souveraineté.
Ferroviaire :
   Ceux qui creusent et ceux qui espèrent.
Sports d'hiver :
    Investissements records dans les stations de sports d'hiver françaises.
Les RG :
   Les RG ne répondent pas.
La Turquie "suite) :
   Pour s'en tenir à des faits...  
Les sapins de Noël :
   Ça sent le sapin.
Le Faucigny :
  En 1355, le Faucigny rejoignait la Savoie
Maurienne :
   Fenaisons en Haute Maurienne.
Amiante :
   Le choix qui tue.
    Qui sont les responsables, où se cachent les coupables?
Appel de Paris lancé par le Pr. Belpomme :
   Avis aux lecteurs et aux lectrices du Savoisien
Commencer par se libérer...
   Libérer la Savoie
Fête de la Savoie:
   Rendez-vous le 19 février
Votre journal:
  Un mot sur les finances
  Hervé GAYMARD
    La route des Chapieux
Divers :
    Permanence à Chambéry
    Soirée spéciale à Chapéry
Le Savoisien démarre en beauté!
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C'était le samedi 8 janvier en soirée, une soirée de grande classe préparée par les Savoisiens d'Aix-les-Bains et des environs pour célébrer la naissance du "Savoisien"

 

 

 

 

 

 

 

 

Que de monde réuni dans le salon Raphaël du Casino Grand Cercle, illuminé par un lustre gigantesque en cristal blanc de Baccarat! Des Savoisiens bien sûr, mais aussi d'autres lecteurs et amis de "L'Écho de Savoie" dont le dernier numéro, le 77e., était paru en décembre 2004.
Le secret du "Savoisien" avait été bien gardé, et c'est une vraie surprise que Joël Ducros a dévoilée en guise de vœux de bonheur pour 2005. Dans sa présentation, Joël a rendu hommage à Jean-Paul Cavalié, le créateur de L'Écho de Savoie qui était né dans ce même Casino Grand Cercle un certain 19 février 1997: pendant huit ans L'Écho de Savoie a été le principal vecteur des idées et des progrès de l'émancipation de la Savoie. Joël Ducros, directeur de notre publication, concluait en rappelant la ténacité et le courage de Charles Pictet de Rochemont, le père de la liberté genevoise, pour restaurer l'indépendance de sa patrie en 1815, après tant d'épreuves sous le joug français. Pictet, déjà, se plaignait de l'indifférence de ses compatriotes pour les affaires publiques; il dut à la qualité de son journal, la "Bibliothèque britannique", lue dans toute l'Europe, la réussite de son aventure diplomatique.
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Jean de Pingon avec l'état-major de l'Association Savoisienne d'Éditions (Patrice Abeille, Sophie Matrat, Joël Ducros)

Alain Burtin et Evelyne Anthoine

Les premiers lecteurs du Savoisien

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Patrice Abeille, directeur de la rédaction, présentait ensuite la maquette de votre journal en soulignant quelques imperfections de démarrage qui devraient être bientôt corrigées. Même plus attrayant, avec des couleurs et des photos, le Savoisien reste bien sûr selon lui un journal, car même si la presse écrite est en déclin la lecture reste indispensable pour structurer des analyses autour d'un projet ambitieux: l'émancipation de la Savoie dans une Europe des peuples libres.
Jean de Pingon, auteur des trois premières pages du premier numéro, relevait en conclusion que la naissance du Savoisien va bien au-delà d'un "relookage": après un 9e. Congrès de la Ligue savoisienne riche en participations de haut niveau (juristes, historiens, linguistes...), il est désormais possible de faire du journal une plate-forme de débat. Il s'agit de traiter sérieusement tous les sujets, notamment politiques et sociétaux, même ceux sur lesquels ne s'expriment habituellement que des tribuns outranciers.
La ligne éditoriale du Savoisien ayant été ainsi clairement tracée, l'assistance put enfin découvrir ce premier numéro tant attendu, en se désaltérant et se restaurant autour des buffets bien garnis, dans une euphorie qui balançait au rythme élégant de l'orchestre Cha-Cha Love. Un bien beau début!
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Michel Fontaine et Pierre Ottin-Pecchio
Gérard Ménachémoff
et Patrice Abeille
La souriante équipe du vestiaire
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JP Cavalié, créateur de l'Echo de Savoie
 
 
Pays Basque (sud):
Coup d'accélérateur vers la souveraineté.
Le Plan Ibarretxe (du nom du président du gouvernement basque) propose et définit une souveraineté du Pays Basque sud en association avec le royaume d'Espagne. Ce plan devait former le coeur du programme électoral du PNV (Parti Nationaliste Basque, démocrate-chrétien) pour l'élection, en mai 2005, du Parlement basque. Mais ce Parlement, qui siège à Gasteiz (Vitoria, capitale de la province d'Alava), a approuvé le Plan Ibarretxe le 30 décembre dernier par le vote de 39 députés sur 75. Coup de théâtre, car jusqu'alors le gouvernement Ibarretxe ne disposait que d'une majorité relative de 36 députés, composée du PNV et des deux groupes plus restreints EA (social-démocrate) et IU (ex-communistes).
Le 30 décembre, le groupe issu de Batasuna (parti proche des terroristes d'ETA et maintenant interdit en Espagne) s'est scindé en deux pour le vote: 3 abstentions et trois votes pour.
Le 15 janvier, le Plan Ibarretxe a été officiellement remis aux Cortès, le parlement de Madrid, qui doit en débattre au mois de mars.
Il ne fait aucun doute que l'assemblée espagnole refusera la souveraineté-association demandée par le parlement basque. Alors s'ouvrira une confrontation politique: les élections autonomiques de mai indiqueront si le peuple basque renforce son soutien au PNV en particulier et au projet de souveraineté en général. Si tel est le cas, Juan José Ibarretxe a déjà annoncé depuis plus d'un an qu'il consultera les électeurs du Pays Basque par un référendum.
L'émancipation du peuple basque vient de franchir une nouvelle étape. Contrairement à son prédécesseur Aznar, le Premier Ministre Zapatero se déclare ouvert au dialogue, même s'il refuse d'envisager la souveraineté basque. Une concertation permanente s'organise entre Zapatero, le chef de l'opposition Mariano Rajoy, et le roi Juan Carlos. En janvier, Batasuna et ETA ont émis des communiqués laissant espérer l'abandon de la violence au profit de la négociation politique. L'extrémisme d'ETA (dont l'objectif est l'instauration dans les sept provinces basques d'un État marxiste-léniniste) semblé arrivé au fond de son impasse.
Cette situation basque est à observer attentivement par les Savoisiens car elle montre à l'oeuvre une puissante tentative d'émancipation pacifique d'un peuple européen, montagnard et industrieux de surcroît. Nous en reparlerons.
 
 
Ferroviaire.
Ceux qui creusent et ceux qui espèrent.
Les Savoisiens savent déjà que la Suisse, contrairement à la France et à l'Italie, est très avancée dans ses chantiers de modernisation des voies ferrées transalpines, les NLFA. Le nouveau tunnel de base du Lötschberg est presque entièrement percé, et celui du Gothard l'est à 40%. Mais un autre pays est engagé à fond dans le rattrappage de son retard ferroviaire: l'Espagne.
Outre l'achèvement des voies nouvelles à grande vitesse entre Madrid, l'Andalousie, l'Aragon et la Catalogne (et le Languedoc-Roussillon), l'Espagne réalise des travaux impressionnants entre sa capitale et le nord de la péninsule.
Au nord de Madrid, un ouvrage colossal est en cours d'avancement pour le franchissement de la chaîne de montagnes du Guadarrama: ce double tunnel, dont le percement sera terminé au printemps 2005, sera le cinquième du monde par sa longueur (2 tubes de 28,3 km) et le premier en Europe à permettre la circulation de trains à 300 km/h.
Deux autres tunnels de 25 km sont en chantier plus au nord, sous la chaîne Cantabrique, en direction d'Oviedo dans les Asturies. Lors de la mise en service de ces ouvrages, en 2008, le trajet de Madrid à Valladolid, 2h30 actuellement, sera ramené à 50 minutes, Madrid sera à 2h30 de Saint-Jacques de Compostelle en Galice et 2h20 d'Oviedo. Les relations vers le Pays Basque, la Navarre et le réseau français seront considérablement accélérées, avec du matériel à grande vitesse circulant sur une voie à l'écartement standard européen (1435 mm). La ligne actuelle de Madrid à Ségovie et Valladolid, qui fait un énorme détour par Avila pour éviter la pente, sera utilisée principalement par les convois de marchandises, le fret ferroviaire devant se développer considérablement avec la libéralisation en cours de ce secteur qui devrait devenir un concurrent sérieux de la route.
Les tunnels du Guadarrama sont financés à 73,3% par l'Union européenne. L'Espagne n'a pas perdu de temps pour présenter ses projets et les financer. Aujourd'hui, avec l'adhésion des 10 nouveaux États d'Europe centrale et méditerranéenne, une participation aussi élevée du budget communautaire ne serait plus envisageable...
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Pendant que l'Espagne investit pour moderniser ses transports, l'Union européenne s'impatiente au sujet du financement du fameux Lyon-Turin, et ne voit toujours rien venir! Le chantier de la "descenderie" de Modane (galerie d'exploration, d'aération et de secours) est même arrêté depuis mai 2004, un litige sur le prix étant survenu entre le maître d'oeuvre et l'entreprise Eiffage (celle du viaduc de Millau) et un nouvel appel d'offres venant d'être annulé pour vice de forme!
Autre projet, vieux de trente ans et toujours dans les cartons: pas de financement pour l'électrification et le doublement de la voie Valence-Grenoble-Montmélian. Enfin, le raccordement du réseau urbain suisse CEVA entre la frontière genevoise et la gare d'Annemasse n'est envisagé qu'en voie unique avec six passages à niveau, alors que les Suisses amènent deux voies enterrées.
Et ce constat désastreux inspire à Jean-Jack Queyranne et à son exécutif rhônalpin un communiqué de presse (du 11 janvier 2005) qui claironne "Le ferroviaire en Rhône-Alpes: les projets avancent"!
Encore heureux qu'ils ne reculent pas...
sources: "Le Rail" n°113 (novembre 2004)
 
Investissements records dans les stations de sports d'hiver françaises.
En 2004, les stations de sports d'hiver françaises ont investi 348 millions d'euros dans la modernisation et le développement de leurs équipements. Il s'agit d'un montant record. Alors que les investissements ont augmenté d'environ 200% au cours des dix dernières années, le chiffre d'affaires durant la même période ne s'est accrû que de 50%. Le nombre de journées de ski stagne aujourd'hui à 63 millions. Selon le Syndicat national des téléphériques de France, plus de 70% des investissements sont utilisés pour remplacer et moderniser d'anciennes installations, et non pour en construire de nouvelles. On se concentre surtout sur le remplacement d'anciens téléskis par des télésièges et des télécabines. Certains dénoncent le gigantisme et le surdéveloppement liés à cette extension croissante des domaines et à ces nouveaux équipements. Les partisans de la hausse des investissements font remarquer qu'il faut investir plus que dans d'autres branches pour rester concurrentiel sur ce marché âprement disputé.
On observe actuellement trois tendances dans les régions de montagne françaises. On constate d'une part l'émergence de domaines skiables toujours plus grands, issus du regroupement de stations. C'est le cas de Paradiski, entre Les Arcs et La Plagne, qui annonce 425 kilomètres de pistes de ski. Dans le même temps, certaines stations connaissent un développement massif dans d'autres régions. Ainsi Gourette, dans les Pyrénées, où a lieu le plus important projet d'extension jamais réalisé. 43 millions d'euros sont prévus pour étendre le domaine skiable de 10 hectares, doubler quasiment le nombre de canons à neige et aménager 13 nouvelles remontées mécaniques qui devraient attirer de nouveaux visiteurs. De plus, les canons à neige seront utilisés à des altitudes toujours plus élevées. Alors que l'objectif initial était d'assurer un certain enneigement dans les fonds de vallée, la neige artificielle monte de plus en plus haut en altitude. L'enjeu est également de prolonger la saison : certains représentants de stations de ski ouvriraient volontiers les pistes dès la Toussaint. Ce serait là, selon eux, la seule façon d'augmenter le nombre de nuitées, actuellement en stagnation.
Sources et infos :
alpMedia
Im Bretscha 22
Postfach 142
FL-9494 Schaan
info@alpmedia.net
www.alpmedia.net
 

Les RG ne répondent pas.
Cela fait maintenant plus d'un an que Patrice Abeille, le directeur de notre rédaction, a demandé, comme la loi le permet à tout citoyen, la communication des informations le concernant dans les fichiers des Renseignements Généraux. Sa demande a été enregistrée le 28 janvier 2004 par la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés). Depuis, aucune réponse...
Le 14 novembre, au Congrès de la Ligue savoisienne à Bourg Saint-Maurice, Patrice Abeille avait interpellé de la tribune le fonctionnaire des RG présent dans la salle, lui demandant de presser sa hiérarchie. Sans résultat.
Certes les temps sont durs pour le budget de l'État français. Les RG ont-ils consommé tous leurs crédits de photocopie, cartouches d'imprimantes, gommes et effaceurs? Si tel est le cas, qu'ils le disent: Le Savoisien leur fera parvenir quelques founitures de bureau.
Rappelons que chacun peut adresser une demande de droit d'accès à son fichier RG à:
M. le vice-président délégué
CNIL
21 rue Saint-Guillaume
75340 Paris cedex 07
À condition bien sûr de ne pas être pressé!
 

Pour s'en tenir à des faits...
Certains lecteurs du Savoisien se sont émus de l'audace de la manchette de notre première édition, "Turquie: le cheval de Troie", et de la teneur de l'article de Jean de Pingon qui suivait.
Pourtant, un reportage de l'envoyé spécial du journal "Le Monde" à La Haye, Jean-Pierre Stroobants (19 janvier 2005), vient à point pour corroborer deux des thèses formulées par Jean de Pingon, le fondateur de la Ligue savoisienne, qui préside son Conseil consultatif.
 
La scénariste Ayaan Hirsi Ali est réapparue, mardi 18 janvier, à la Deuxième Chambre de La Haye après avoir été, pendant soixante-quinze jours, protégée, cachée, soustraite à l'attention des médias et même exfiltrée temporairement vers les États-Unis. Cette jeune députée libérale d'origine somalienne avait réalisé, avec le cinéaste Theo Van Gogh, le film Submission, vision provocatrice du statut de la femme dans l'islam. On est certain, désormais, que c'est elle que visait Mohammed Bouyeri, le jeune islamiste qui a poignardé et égorgé Van Gogh dans une rue d'Amsterdam, le 2 novembre 2004. C'est à elle qu'était destinée une lettre de cinq pages, accrochée à l'arme plantée dans la poitrine du cinéaste. "Souhaite la mort si tu es réellement convaincue d'avoir raison ; tu te briseras sur l'islam", affirmait notamment le long texte, inspiré de l'idéologie du Takfir, qui prône le retour aux sources de l'islam et la rupture avec une société jugée impie.
Mohammed Bouyeri et ses complices présumés sont désormais mis en examen pour l'assassinat de Van Gogh et pour leurs projets d'attentat contre la députée, ainsi que contre trois autres personnalités, dont Job Cohen, le maire d'Amsterdam.
"C'est terrible que Theo ne soit plus là", a commenté, mardi, Ayaan Hirsi Ali, d'une voix qui se voulait sans émotion. Menue dans son tailleur noir, entourée de gardes du corps, elle s'est exprimée devant une centaine de journalistes réunis dans une salle dont les fenêtres avaient été occultées. "Mesdames et messieurs, je continue", a expliqué la jeune femme, née à Mogadiscio il y a trente-cinq ans, puis réfugiée aux Pays-Bas en 1992 pour fuir la perspective d'un mariage forcé.
Première thèse confirmée:
"l'islam n'est pas une religion mais une idéologie politique totalitaire dont les musulmans sont les premières victimes".
Certes, Ayaan Hirsi Ali n'entend pas assimiler islam et islamisme: elle proclame que le défi actuel des libéraux et des adeptes de la Raison est d'affronter l'islam pour l'amener à devenir une religion humaniste, à l'instar du judaïsme et de la religion chrétienne.
Certes, cela n'est pas absolument impossible, comme en atteste l'islam bosniaque ou albanais, qui au fil des siècles est parvenu à se transformer en une religion européenne. Mais telle n'est pas la tendance actuellement observée au sein de la majorité du peuple turc, même si certaines couches sociales en Turquie sont en voie d'européanisation.
Poursuivons le reportage de Jean-Pierre Stroobants:
 
Pourra-t-elle poursuivre sa carrière politique? "Je pourrai continuer à parler en public, avec le soutien de gardes du corps", dit-elle, en jetant un regard un peu interrogateur vers les hommes qui montent la garde. Elle espère aussi pouvoir voyager à l'étranger, notamment pour soutenir celles qui œuvrent à l'égalité entre hommes et femmes dans les sociétés musulmanes: "Fatima Mernissi au Maroc, Nawal Saadawi en Égypte, Chadhortt Djavann en France".
A-t-elle peur? "Oui." Croit-elle que son pays d'adoption, longtemps persuadé qu'il n'était pas concerné, prend les menaces au sérieux? "Theo et moi en étions conscients. Désormais, nous allons tous devoir nous préparer à l'hypothèse de la violence."
Au bout de trois quarts d'heure, Ayaan Hirsi Ali s'éclipse, entourée de vigiles qui l'emmènent vers sa limousine aux rideaux tirés. Elle refuse toute interview, toute question sur les mesures de sécurité qui lui sont appliquées, tout détail sur sa "planque" américaine. Elle est l'une des dizaines de personnalités désormais surveillées de près, dans un pays où le premier ministre s'est, pendant longtemps, déplacé seul, à vélo."
Deuxième thèse confirmée: "Nos libertés sont les secondes victimes de l'islamisme".
Au lieu de s'effrayer à la lecture des analyses de Jean de Pingon, nos lecteurs feraient mieux de méditer le proverbe chinois bien connu: "Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt".
Notre tradition bien savoisienne de modération et de tolérance nous autorise parfaitement à récuser fermement l'anathème et l'intolérance qui menacent la vie en société jusqu'en Europe. Et il n'y a aucune raison de ne pas exercer cette critique à l'égard de l'islam comme à l'égard d'autres croyances ou idéologies.
Quant au sujet principal de l'article de Jean de Pingon, à savoir la candidature de la Turquie, il nous a valu une longue lettre d'un lecteur turc vivant en Angleterre. Ce lecteur reproche à Jean de Pingon de méconnaître les réalités de la Turquie contemporaine. Il nous écrit son aversion pour les religions monothéistes en général et sa préférence pour le bouddhisme. Et voici sa conclusion:
 
Notre Premier Ministre était un inconnu; il a compris que, pour obtenir des suffrages, le plus facile était de tenir un discours religieux aux pauvres, qui sont majoritaires. Avant lui nous avions un chef de parti qui commença à proférer ce genre de sornettes, lui aussi pour gagner des voix. L'armée lui ordonna de dégager et supprima son parti. Pour ma part j'espère sincèrement, comme tous les Turcs instruits, que nous n'entrerons pas dans l'Union Européenne. (traduit de l'anglais par le rédacteur)
Nous sommes donc d'accord sur l'essentiel avec les Turcs instruits...
Patrice Abeille.

Ça sent le sapin.
En décembre 2004, le proviseur d'un lycée francilien (on ne dit plus "banlieusard") recevait une délégation d'élèves, des filles "dont il n'a pas pu déterminer la religion", a-t-il déclaré à la presse. Ces élèves contestaient, au nom de la laïcité, la présence d'un sapin de Noël dans le hall du lycée. Le sapin fut donc enlevé.
En réaction, d'autres élèves installèrent un sapin de Noël dans la cour. Les enseignants, alarmés par les proportions que prenait l'affaire, distribuèrent un texte précisant que le sapin de Noël, symbole de la continuité de la nature pendant l'hiver, n'est pas un signe d'appartenance religieuse. Pour finir, un sapin de Noël prit place dans le restaurant du lycée.
La tradition du sapin est née en Alsace au 16e. siècle: il représentait l’arbre de l’Eden dans les mystères que l’on jouait devant l’église la veille de la fête de la nativité. L’habitude de l’illuminer vient de la légende de Parsifal (Perceval, un des chevaliers de la table ronde) qui, s’étant endormi au bord du Rhin, voit en songe un arbre étincelant de petites flammes, qui brûlent curieusement à rebours les unes des autres, pointe en bas et pointe en haut.
Le sapin de Noël est si peu chrétien que les églises, tant protestante que catholique, essayèrent de l’interdire dans les maisons en 1605. Il se généralisa en Europe au lendemain de la guerre 1914-1918.
Et voilà qu'aujourd'hui, dans un lycée français, des jeunes se divisent et s'affrontent au sujet d'un sapin dont ils ne comprennent plus la symbolique. Gamineries, direz-vous? Cette anecdote dérisoire est pourtant révélatrice de l'inculture et de la passion du conflit qui affligent la France d'aujourd'hui. La Savoie, pays des sapins selon une étymologie peut-être fantaisiste de "sabaudia", a un besoin vital de se dégager des convulsions franco-françaises qui conduisent une société entière au sapin du cercueil. Il nous faut réapprendre notre civilisation savoisienne et européenne pour sauver la liberté et la concorde des générations futures.
Michel Jazarguer.
 
 
Un "remembrement vieux de 650 ans:
1355, le Faucigny rejoignait la Savoie.
 
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Il y a 650 ans, le Faucigny rejoignait la Savoie.

 
 
Amis savoisiens de la Province du Faucigny, soyez soulagés, vous avez bien failli être français!
Ce n’est pas un mauvais poisson d’avril, mais une réalité historique. Sachez que si Amédée VIII, premier duc de Savoie, a été le grand personnage de ce pays, Amédée VI le Comte Vert, son grand-père, a été le fédérateur de terres jusqu’alors dispersées et en particulier l’artisan de l’acquisition de notre belle province du Faucigny par notre beau pays souverain de Savoie.
1355, le 5 janvier, il y a exactement 650 ans, le Traité de Paris entre le roi français Jean le Bon et le Comte Vert agrandit la Savoie du Faucigny, alors enclavé dans ses terres.
Le lieu dit Faucigny au-dessus de la vallée de l’Arve, aujourd’hui commune du canton de Bonneville, a donné son nom à la maison souveraine de Faucigny, ainsi qu’à la région qui fut sous sa domination pendant plusieurs siècles. Il existe encore surplombant ce village les vestiges de l’ancien château, berceau des seigneurs et hauts barons qui firent leur apparition dans l’histoire vers la fin du second royaume de Bourgogne, sous le dernier roi, Rodolphe le Fainéant. Les domaines du sire de Faucigny comprenaient non seulement la vallée de l’Arve (à l’exception de Chamonix) mais diverses seigneuries en Genevois, en Chablais, en Bresse et en Bugey.
Enclavés dans les possessions des comtes de Savoie et des comtes de Genevois, les sires de Faucigny lutteront perpétuellement pour leur indépendance. La descendance mâle de cette famille s’éteint en 1253 avec Aimon II. La seigneurie appartient à Agnès de Faucigny, épouse de Pierre II de Savoie, le Petit Charlemagne. Puis elle fut portée par alliance aux dauphins du Viennois par Béatrice, la Grande Dauphine (1268 – 1304). En 1349, le Faucigny est cédé au roi de France par le dauphin du Viennois, Humbert II, sans descendance. En 1353, la guerre est acharnée. Le Comte Vert lutte simultanément contre le roi de France et contre Hugues de Genève. La lutte se situait autour de Genève et dans le Chablais. Philippe de Valois tente une conciliation et un traité est conclu à Paris, le 5 janvier 1355.Amédée VI peut alors s’entendre avec le nouveau maître du Dauphiné et du Faucigny. Il cède au dauphin de France les terres, villages, châteaux qu’il possède en Dauphiné, au-delà de la rivière du Guiers, en échange de la baronnie du Faucigny et du Pays de Gex qui font dès lors partie de la Savoie.
Mais l’union ne se fait pas sans peine, car les Faucignerands ne l’entendent pas de cette oreille et les armes parlent. En effet, les franchises accordées fin XIIIe. et début XIVe. aux principaux bourgs apportaient de nombreux avantages à leurs habitants. Ceux-ci refusent de se soumettre, craignant, entre autre, la perte de ces franchises.
Lorsque le Comte Vert croit aller prendre possession du Faucigny, la population lui oppose une sérieuse résistance. Il entre en campagne. Les grands vassaux, les baillis, les syndics des communes et les châtelains reçoivent les ordres de recrutements dits de cavalcade dans le pays de Vaud, le Chablais et bientôt jusqu’en Tarentaise et Maurienne. Les limites sont gardées, les cols, y compris les cols d’altitude, sont surveillés. Le blocus de la contrée à conquérir est organisé, y compris du côté du Genevois, pourtant neutre. Le Faucigny est enserré par des gardes sur les passages des vallées de Flumet, de Beaufort (alors faucignerand), de Saint Maurice en Tarentaise, de Courmayeur, de Martigny, d’Abondance et de Saint Jean d’Aulps. Des troupes sont massées le long du Rhône. L’armée du Comte Vert commence par le siège du château d’Hermance, dépendance du Faucigny. C’est par le Léman que l’attaque a lieu à l’aide de la grande galère de Chillon et d’un certain nombre de bateaux de moindre importance.
Hermance est pris mais la bataille a lieu sur terre également et Amédée VI est vaincu dans un premier temps. Jean le Bon, arbitre, décide que le Faucigny devait accepter l’autorité des princes de Savoie.
Une nouvelle expédition est nécessaire avec des troupes fraîches et suffisantes pour occuper cette terre de Faucigny à la fin de juin 1355. Des débats et pactes locaux complétèrent le Traité de Paris. Quelques émissaires français accompagnent les gens d’Amédée VI de village en village pour persuader les Faucignerands, et tout rentre dans l’ordre.
Tous les chefs de famille doivent prêter serment de fidélité devant l’église, à deux mains levées, mais à la condition, stipulée dans l’acte, de conserver toutes les libertés et franchises accordées par les Dauphins.
Durant près d’un siècle, les princes de Savoie doivent encore au roi de France hommage du Faucigny et ce n’est qu’en 1445 qu’un accord intervient entre Louis, duc de Savoie, et Louis XI, roi de France, qui libère le duc de tout hommage, fidélité et redevances envers notre voisin français.
Amis Faucignerands, Savoyards, Savoisiens… cette tranche d’histoire de vos ancêtres, vous ne la trouverez dans aucun manuel scolaire et dans peu de livres d’Histoire. En 1355, nous guerroyions contre la perfide Albion, un point c’est tout. La Savoie n’a pas d’Histoire, veut-on nous faire croire? Et pourtant… si les Français perdent peu à peu la mémoire, nous pourrions la leur rafraîchir le 10 août 2007 à l’occasion du 450e. anniversaire de la victoire des troupes du duc Emmanuel Philibert à Saint-Quentin sur l’armée de François Ier, leur grand monarque. N’oublions pas non plus celle de Waterloo, mais c’est une autre histoire…
Pierre Borrel,
Saint-Pierre en Faucigny.
 
Les barons de Faucigny
 
1002 ( ?) – Aimerard
1030 ( ?) – Louis
1060 ( ?) – Guillaume I
1124 ( ?) – Rodolphe I
1138 ( ?) – Aimon I
1168 (?) – Rodolphe II
1178 (?) – Henri
1197 (?) Guillaume II
1202 – Aimon II
1253 – Agnès de Faucigny
1268 – Béatrice de Faucigny, dite la Grande Dauphine, dernière de sa race.
1304 – Hugues Dauphin, petit-fils de Béatrice.
1321 – Guigues et Humbert, dauphins de Viennois.
1333 – Humbert, dauphin de Viennois
1349 – Jean, dauphin de France (par cession du 31 mars).
1355 – Amédée VI, comte de Savoie (par traité du 5 janvier).
 
 
Fenaisons en Haute Maurienne.

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L'homme au chapeau est Jean Blanc, le dernier paysan à faire des barillons (ou cordesses) et à les envoyer par le câble (pas par le net!). L'homme à la casquette s'appelle Célestin, surnommé Tin, il aide Jean à accrocher au câble à foin "ena corda" de 90 kilogrammes environ (barillon pour certains).
La scène se passe au chalet de la Feiche, à 2250 m d'altitude au dessus de l'Écot sur la commune de Bonneval sur Arc.
Tous les ans, Jean Blanc fabrique entre 100 et 140 "cordesses" (pluriel de corda) au chalet, à la main. Celles-ci descendent, accrochées au câble de 960 m de long, et se décrochent seules à l'arrivée.
Elles sont ensuite démontées, mises en bottes de 12 kilos avec le tracteur et la presse, et descendues au village pour nourrir les brebis durant l'hiver suivant.
photos 16 et 17 sans légende

Amiante: économie ou santé publique? Le choix qui tue.
L’amiante est un produit naturel d’origine minérale qui a été largement utilisé dans l’industrie et le bâtiment: le fibrociment (mélange de fibres d’amiante et de ciment) pour les toitures et le flocage à l’amiante pour isoler et ignifuger les immeubles.
Pourtant, dès 1945 l’amiante figurait dans le tableau des maladies professionnelles. En 1970 le CNRS avait alerté les pouvoirs publics sur les risques de cancer par inhalation de particules d’amiante. En 1977 l’amiante était classée comme cancérigène par l’Agence internationale de recherche sur le cancer (IARC).
On sait donc depuis 60 ans que c’est un produit dangereux et depuis presque 30 ans que l’inhalation des poussières d’amiante est à l’origine de cancers de la plèvre et des poumons. Comment est-il possible que ce produit, dangereux mais bien connu depuis longtemps, puisse faire 100.000 morts en France et représenter près de la moitié (48%) des 372 millions d’euros d’indemnités versés en 2001 pour les maladies professionnelles du secteur privé?
Les victimes sont connues et les milliers de témoignages recueillis par l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva) montrent qu’elles travaillaient dans des entreprises où la réglementation n’était pas respectée.

Qui sont les responsables, où se cachent les coupables?
Ces questions restent sans réponses bien qu’une vingtaine de plaintes aient été déposées depuis plus de huit ans par les victimes et l’Andeva. Pourtant la liste des fautes commises est longue et les responsables faciles à identifier pour M. François Desriaux, Président de l’Andeva : ce sont les industriels de l’amiante, les employeurs des victimes et les pouvoirs publics.
 
"Les premiers à avoir gravement manqué à leurs responsabilités sont les industriels de l’amiante. Dès 1971 (…) les industriels vont s’organiser pour que la réglementation qu’ils pressentent soit la moins contraignante possible. Ils vont faire appel à des experts en relations publiques et en communication pour contrer les attaques venant du corps médical ou des épidémiologistes. Les industriels français créeront le Comité permanent amiante (pour) tromper l’opinion publique sur les dangers réels de ce matériau.
Les employeurs également ont commis de nombreuses fautes caractérisées. Des milliers de témoignages (…) montrent que dans certaines entreprises (…) les aspects les plus élémentaires de la réglementation n’étaient pas appliqués. (…)
Les pouvoirs publics, enfin, ont failli à leur mission de protection de la santé des populations, et notamment des salariés. (…) Le Conseil d’État a sanctionné en avril de cette année, les pouvoirs publics. (…)
Comment peut-on admettre que ceux qui ont privilégié les intérêts économiques au détriment de la santé publique n’aient pas à rendre des comptes à la justice?"
Le ministre de la justice dispose pourtant, avec la loi Perben II, du pouvoir de donner des instructions aux procureurs sur les poursuites qu’ils doivent engager. Mais les magistrats peuvent s’abriter derrière la loi Fauchon sur les délits non intentionnels pour ne pas poursuivre… Ce qu’ils ont fait à Dunkerque, où les "Veuves de l’amiante" ont manifesté en vain en décembre dernier pour réclamer un procès contre les employeurs de leurs défunts maris. Ce qu’ils n’ont pas encore fait à Paris —mais on peut s’y attendre— où les universités Paris VI, Paris VII et l’Institut de physique du globe ont été mis en examen le 12 janvier en tant que personnes morales.
Pour résumer, est-il excessif de dire que les industriels ont sciemment dissimulé la dangerosité de l’amiante? Que les employeurs ont sacrifié la santé et la vie de leur personnel au profit? Que l’État français a été leur complice et n’a pas fait son devoir? Que la Justice ne s’attaque qu’aux responsables qui ne pourront être pas être déclarés coupables?
Le procès de l’amiante, qui rappelle celui du sang contaminé, débouchera-t-il sur des non-lieux comme cela pourrait être le cas en 2005 pour le procès du tunnel du Mont-Blanc et celui des dioxines à Gilly-sur-Isère?
Pierre Ottin-Pecchio.
 
Union Santé contre pollution-98 route de Corbier- 74650 Chavanod
 
 
Voir le rapport annuel du Conseil supérieur de la prévention des risques professionnels rendu public le 13 avril 2004 et son analyse par Michel Delberghe dans Le Monde du 20 avril 2004.
 
Cf. son article dans Le Monde daté des 28-29 novembre 2004, p. 15.
 
Il s’agit de l’année 2004.
 
Des plaintes ont été déposées depuis 1996 par des enseignants et des employés de l’université atteints de maladies respiratoires attribuées à l’amiante.
 
 
Avis aux lecteurs et aux lectrices du Savoisien.
L’Appel de Paris lancé par le Pr. Belpomme a été reproduit intégralement dans le n° de janvier de votre journal. Il était accompagné d’une liste afin de bénéficier du soutien d’un grand nombre de signataires savoisiens. Le but est d’arriver à 1 million de signatures.
 
Vous pouvez photocopier la liste pour recueillir d’autres signatures.
Toutes les listes sont à envoyer à l’adresse suivante pour transmission groupée au Pr. Belpomme:
Union Santé Contre Pollution – 98 route de Corbier – 74650 Chavanod
 
 
Libérer sa voie? Libérer la Savoie? Libérer Sa Voie!
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Michel Fontaine

Commencer par se libérer soi-même pour pouvoir libérer son pays, c’est le sens du message que nous adresse Michel Fontaine dans son ouvrage Libérer Sa Voie (à paraître) dont Le Savoisien publie de larges extraits.
Michel Fontaine, né en 1947, Docteur en Médecine, vit à Chamonix où il exerce la médecine générale depuis une vingtaine d’années après avoir consacré plus de dix ans à la recherche médicale en immunologie.
C’est de sa réflexion de chercheur, de praticien au contact des malades et de Savoisien passionné de montagne qu’il tire le message fort qu’il nous adresse aujourd’hui.
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Aujourd’hui en France tout se dit, et le contraire de tout aussi, de telle sorte que ce qui est dit ne véhicule plus de sens ni de repère, mais seulement une agitation désordonnée et une désorientation. Pourquoi cette perte de référence et d’où vient-elle? À qui profite-t-elle?
Il est vraisemblable qu’elle provienne du non-sens actuel du système français et qu’elle contribue à le nourrir, comme s’il était devenu un maître fou à servir.
Comment alors s’y retrouver soi-même pour séparer le vrai du faux, l’utile de l’inutile, le bon du néfaste, l’essentiel du superficiel, le haut du bas?
Aucune pensée collective ne propose de réponse à cette question sauf les systèmes rétrogrades et fermés de pensées toutes prêtes à répéter servilement, style sectes religieuses ou sectes politiques basées sur les archéo-idéologies socialo-marxistes. Beaucoup s’en contenteront…
Mais pour certains, il ne sera pas question de se résigner à cette abdication de soi-même, de cette réduction de soi à l’état d’objet numéroté. Le challenge sera alors à relever par l’individu qui en aura fait le choix et qui devra tenter d’élaborer par lui-même une réponse avec les instruments dont il dispose: ses yeux pour voir, ses oreilles pour entendre, son cœur pour ressentir, son mental pour réfléchir, son bon sens et son intuition pour intégrer, sa foi éventuellement pour croire et espérer. C’est comme si, aujourd’hui, le non-sens de la pensée collective qui se dégage de la société française imposait à l’être humain qui ne veut plus s’en contenter, de prendre son bâton de pèlerin et de partir explorer un nouvel espace de vie, en quête de ce qui peut se faire individuellement et collectivement.
C’est cette aventure que j’ai moi-même tentée, vécue et développée depuis plusieurs années. J’ai donc cherché à libérer ma voie d’évolution plutôt que de subir le joug du système et de m’en contenter. Cet ouvrage essaiera de synthétiser en une vision cohérente les réponses que j’ai pu trouver et valider par mon expérience en tentant de défricher mon propre chemin de vie. Ma libération est passée par la redécouverte de mes attachements à la terre où je me trouve, à l’air que je respire, à l’eau que je bois, aux forêts et aux sommets enneigés que je contemple, aux gens au milieu desquels je vis, c’est pourquoi par moments elle se confond avec mon engagement en faveur de l’indépendance de la Savoie, qui m’apparaît comme la seule façon de construire une société pour les miens faisant sens pour aujourd’hui et demain, en face du non-sens du système français en train de mourir.
Dr Michel Fontaine
 
 
Fête de la Savoie: un 19 février qui rassemble!
La Savoie mérite bien une fête annuelle: depuis 1996 les Savoisiens se réunissent le 19 février en mémoire d'un évènement historique fondateur (voir encadré). Ils se réunissent avec leurs familles, leurs amis, des sympathisants et tous les amoureux de la Savoie pour le plaisir de passer de bons moments ensemble, de bien manger et de s'amuser en musique. Cette année c'est l'amicale Marguerite Frichelet, du Genevois, qui vous invite:
samedi 19 février à Annecy le Vieux (Espace Rencontre, aux Glaisins) à partir de 10h30.
Banquet à 13 heures. Participation 25€ (10€ jusqu'à 12 ans). Réservez sans tarder vos places en envoyant un chèque à l'amicale Marguerite Frichelet. 2 avenue de la Mavéria. 74940 Annecy le Vieux. (tel. 04 50 09 87 13)
La journée sera animée par l'orchestre Marcel Mazout.
 
En 1414 (deux ans après la naissance de Jeanne d’Arc en France) le Comte Amédée VIII réunit les États Généraux de Savoie à Chambéry afin d’harmoniser la cohésion de son domaine comtal, qui va du Jura et de la Bresse au Piémont et à la Méditerranée. Le 19 février 1416 il est élevé au rang de Duc par l’Empereur du Saint Empire Romain Germanique Sigismond IV. En 1430 il promulgue une Constitution, les Statuts de Savoie. C'est un an avant le supplice de Jeanne d'Arc à Rouen.
Depuis 145 ans, la propagande française inculque aux enfants de Savoie l'histoire de France. On leur parle de Jeanne d'Arc: c'est peut-être une héroïne française, mais elle n'a rien à faire dans l'histoire de la Savoie. Les Anglais, au 15e. siècle, occupaient la majeure partie du royaume de France, mais la Savoie, faisant partie de l'Empire (le Saint Empire Romain Germanique) était libre et n'avait aucune querelle avec l'Angleterre.
On enseigne aussi, dans les écoles de Savoie, que nos ancêtres rédigèrent des cahiers de doléances, à la demande de Louis XVI, afin de connaître les changements demandés par le peuple à la veille de la réunion des États généraux de 1789. Mais en Savoie il n'y eut rien de tel, puisque nos ancêtres n'étaient pas français: le duché de Savoie ne connaissait pas la faillite financière du royaume de France, et les privilèges nobiliaires y étaient en voie d'extinction par une méthode progressive et pacifique.
Bien d'autres faits historiques doivent être redécouverts pour que la Savoie retrouve le fil de son histoire et échappe à sa triste condition de colonie française. Nous, Savoisiens, devons replacer les évènements historiques dans un contexte européen, en tenant compte de la vision des autres peuples d'Europe sur les faits qui, depuis la chute de l'empire romain, ont marqué notre continent.
Notre Fête Nationale est une excellente occasion pour nous réapproprier notre histoire, pour devenir "nous-mêmes" ("Sinn Fein", le nom du parti nationaliste irlandais) nous-mêmes au cœur de l'Europe.
Michel Jazarguer.
 
Marcel Mazout, un orchestre qui sort de l'ordinaire!
Depuis plus de vingt ans cette joyeuse bande de rockeurs alpins promène un look peu commun, des paroles ahurissantes, des rythmes aventureux dans la région annécienne et quelques contrées éloignées. Ils en sont à leur sixième album et ils sont maintenant treize musiciens, musiciennes, chanteurs, chanteuses. Venez les voir, les entendre et délirer avec eux, c'est indescriptible!
Attention, réservation indispensable!
 

Un mot sur les finances.
Le lancement de votre journal a été une réussite éclatante: cadre somptueux, musique jazzy, lunch de qualité, élégance de vous tous qui faisiez honneur à notre mouvement. Cependant la Trésorière est restée muette! Étonnement de certains, soulagement pour d'autres! Joël Ducros, Patrice Abeille et Jean de Pingon ont été éloquents, je n'ai pas voulu retarder plus longtemps le moment des agapes, encore moins mettre une touche sombre dans cette harmonie...
Sachez cependant que mon rôle et mon engagement sont toujours les mêmes! Trésorière de la Ligue savoisienne depuis plusieurs années, me voici responsable d'un nouveau coffre-fort (encore vide pour l'instant), celui de l'Association Savoisienne d'Éditions, éditrice du Savoisien. Il va falloir l'approvisionner pour donner le plein de force et d'influence à vos idées.
Avec notre ouverture sur l'Europe nous avons pris de l'altitude, et je ne vous apprends pas que plus on monte, plus on consomme d'énergie.
Je souhaite sincèrement que ce journal, fort de votre soutien, réponde à toutes vos attentes.
 
 
La route des Chapieux: quo non ascendet?

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Il n'est guère difficile de tracer un parallèle entre les parcours d'Hervé Gaymard et de Charles Millon, que dix ans d'âge séparent. Origines modestes et rurales. Départ pour les études (Paris pour l'un, Lyon pour l'autre) puis la carrière. Rencontre avec une étudiante douée à qui tout réussit, fille d'un professeur d'université (Clara Lejeune pour l'un, Chantal Delsol pour l'autre). Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants, et servirent Jacques Chirac et, bien sûr, la France.
Il y a sept ans, la trajectoire de Charles Millon s'est soudain brisée: ne voulant plus suivre les conseils de Jacques Chirac, il a tenté de se maintenir à la tête de Rhône-Alpes avec le soutien du Front National. Charles Millon est aujourd'hui ambassadeur de la France à la FAO, un poste diplomatique qu'Hervé Gaymard ne semble pas avoir postulé.
Hervé Gaymard vient d'être nommé ministre de l'économie et des finances: la route des Chapieux, pour celui qui marche d'un pas lent de montagnard en se guidant sur la trace du guide Jacques Chirac, conduit au palais de Bercy. C'est une halte prestigieuse avant d'entreprendre d'autres courses dans cette montagne de problèmes où, comme le dit le sherpa Raffarin le soir à la veillée, "la route est droite mais la pente est forte"...
On comprend donc aisément pourquoi le nom de Jacques Chirac est si souvent invoqué par l'écrivain Gaymard. Notre brave Savoyard a même gardé une certaine naïveté à la semelle de ses souliers. Il surmonte sa timidité pour être le plus vaillant dans l'éloge: "Nommé par Jacques Chirac qui a marqué ce monde depuis trente ans au point d'en être devenu la référence incontestée, et par Jean-Pierre Raffarin, bon connaisseur des problèmes agricoles par atavisme autant que par conviction, la tâche pour moi serait rude" (p.176). Pour le lecteur, tomber sur cette pépite d'humour involontaire est un vrai soulagement, qui aide à affronter l'ennui incommensurable qui se dégage de cette "route des Chapieux" laborieusement littéraire et très éloignée de la grandeur de la vraie route qui mène de Bourg Saint-Maurice au Cormet de Roselend.
Lorsqu'il a composé son pensum, Hervé Gaymard ne savait pas que, trois mois plus tard, il serait appelé aux Finances. Il a donc puisé dans les matériaux qu'il avait sous la main: souvenirs de postes de jeune fonctionnaire à Mayotte, aux Antilles, au moyen orient, expériences difficiles de ministre de la santé puis de l'agriculture. Il recycle même sans vergogne un hommage de lycéen à Joseph Fontanet, et un autre de jeune homme à Georges Pompidou: déjà Napoléon pointait sous Bonaparte!
Au fil des chapitres, le désopilant malgré lui Gaymard nous inflige, toujours grave, tourmenté et sentencieux, le récit de ses combats pour la banane antillaise, contre le sida, pour le développement des pays pauvres (une des nombreuses priorités de Jacques Chirac, bien entendu), contre la détresse des pêcheurs français, pour Malraux, contre les manigances des pays européens complotant à Bruxelles ou à Luxembourg, sans parler des glauques tractations de l'OMC: un homme infatigable, mais qui fatigue le lecteur!
Hervé Gaymard nous affirme d'emblée (p.21): "Je ne signe pas des pages écrites par d'autres". C'est bien dommage. Paris ne manque pas de bons "nègres" capables de rendre intéressantes les plus plates des confessions d'un personnage public. Gaymard nous prive de ce plaisir.
Pour la sensualité, il faudra se contenter de cette anecdote (p.188): "Le ministre italien, Giovanni Alemanno, intervient une fois de plus pour défendre le riz. Je le soutiens ardemment. Puis, à court d'arguments, je retiens un instant la fin de ma phrase: "...et puis, nous le devons bien aux jambes de Silvana Mangano dans "Riz amer"! Elles font partie aussi de l'identité européenne!". Doux Jésus, quel égarement! Le Malin rôderait-il nuitamment dans les palais européens?
Pour l'analyse, "La route des Chapieux" égrène, au long du chemin, toutes les tristes banalités du moment: une "société cadenassée qui étouffe dans un monde toujours plus fini", "la France est dépressive", "nous vivons donc une époque en mal de projet", "nous ne sommes pas loin d'une fracture démocratique", "la tentation communautariste", "le trouble profond de l'élu de la nation devant la crise du sens et de l'engagement politique"... On se raccroche aux branches: "La France a assurément un rôle moteur à jouer dans le sillage des déclarations répétées du président de la République" (p.111). On l'a échappé belle! On se demande quand même si quelqu'un d'autre qu'Hervé Gaymard a entendu la parole volontaire et optimiste de Jacques Chirac tracer une voie française pour résoudre tous les problèmes...
Et voici que jaillit une sentence digne d'un discours de Conseiller général: "Il faut maintenant (...) que notre tendance à l'uniformisation ne provoque pas une fuite en avant qui déboucherait fatalement sur une impasse" (p.58). Avec stationnement interdit ou à sens unique?
Conseiller général du canton de Moutiers en Tarentaise, Hervé Gaymard est aussi ministre: il est donc également à l'aise dans le concept que dans la métaphore routière. On ne sait s'il a lu Guy Debord au cours de sa scolarité à l'ENA, mais on observe que l'expression "société du spectacle" fleurit plusieurs fois sous sa plume. Il se plaint amèrement, lui le petit enfant de Bourg Saint-Maurice, des misères que lui font le cynisme et la méchanceté du monde médiatico-politique parisien. Voilà de quoi faire pleurer dans les chaumières de haute Tarentaise. Mais qui oblige le petit Gaymard, à part Jacques Chirac, à se construire un destin français, à s'identifier à la France et à toute son histoire, alors que la Savoie n'est française que depuis 1860 et que la politique française est si cruelle?
Hervé Gaymard et Michel Barnier sont les deux braves portefaix savoyards de la garde rapprochée d'un Chirac qui a détruit un à un tous ceux qui auraient pu lui faire de l'ombre. Ils sont prêts à se faire tuer pour lui. Alors ils ne doivent pas se plaindre. Jouer à "Jacques a dit" comporte un risque: Jacques a ses ruses, il ne dit pas toujours la même chose et se contredit souvent. La pente est forte à la descente comme à la montée. Hervé pourrait bien un jour tomber dans le ravin: il se remettra sur ses pieds et aura plus de temps pour randonner tranquille sur la route des Chapieux. Et ne plus jamais écrire un livre, par pitié...
Patrice Abeille.
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annonces:
Recherche presse à métaux pour compacter les canettes en aluminium. tel 06 60 90 19 30
 
 
NOUVEAU: Permanence chambérienne ouverte à tous.
Passez pour 5 minutes ou venez pour la "veillée",
pour poser vos questions, partager vos informations, communiquer vos idées, vos suggestions, discuter d'un sujet qui vous tient à cœur.
L'association Amédée V ouvre sa permanence tous les mardis de 20 heures à 22 heures (hors vacances scolaires) à la Maison pour Tous de Bissy, 728 Avenue de la Motte Servolex.
N'hésitez pas à amener vos enfants ( jeux calmes, dessin, coloriages...) et/ou à apporter votre ouvrage ( tricot, raccommodage...).
Vous pouvez aussi téléphoner au 06.61.33.05.85
Pour venir : Voie Rapide (VRU) sortie 15, direction Parc des Expositions. Au rond-point suivant le Parc des Expositions continuer tout droit (Avenue du Grand Ariétaz). Au feu, tourner à droite, direction La Motte Servolex: la Maison pour Tous est à environ 100 m, à droite, juste avant le Rond-Point de la Croix de Bissy.
 
 
Soirée spéciale à Chapeiry.
Le jeudi 10 mars 2005 à partir de 19h30,
tous les Poissons (et les autres) se retrouveront à
La Grange à Jules
Le Pelevoz
Chapeiry
pour une soirée spéciale (musique, danse et chants) animée par
Patrice Combey
40€ par personne
Réservations:
Sophie Matrat
41 bis av. de Genève
74000 ANNECY
chèques à l'ordre de "La Grange à Jules"
Inscriptions possibles à la Fête de la Savoie.