Pour pouvoir réagir au résultat du référendum du 29
mai sur la Constitution européenne, Le Savoisien n°6 du mois de juin paraîtra un peu
plus tard que d'habitude, c'est-à-dire dans la semaine qui commence le 6 juin.
Éditorial.
Constitution
européenne: dernière révision avant l'examen.
Les Gaulois ont deux passions: la querelle et le psychodrame. Le traité établissant
une Constitution pour l'Europe leur fournit une nouvelle occasion de se déchirer et de se
ridiculiser sur la scène continentale.
Monsieur Bolkestein, libéral néerlandais, est assurément un original: il a acquis une
résidence dans les environs de Maubeuge (pour son clair de lune?). Début avril, Frits
Bolkestein s'était répandu dans les media français pour défendre son projet de
directive. Il avait notamment déclaré qu'il serait bon que des plombiers et des
électriciens polonais se présentent pour effectuer des travaux en France, car il est
difficile de trouver un artisan disponible dans la région où il habite, le nord de la
France. Le 13 avril, des agents EDF sont venus couper le courant à sa maison. Ils
entendaient lui faire comprendre qu'il y a des électriciens en France. Mais M. Bolkestein
aurait-il un jour décroché son téléphone pour trouver un électricien disposé à
couper le courant chez lui? Désormais M. Bolkestein a découvert les électriciens à la
française...
Il est urgent que la Savoie quitte cette vaste maison d'aliénés qu'est devenue la
France.
Pour en revenir au référendum du 29 mai, la seule question posée est d'approuver ou
de refuser le traité constitutionnel. Pour ses lecteurs, Le Savoisien en présente
les principales dispositions en page 2.
Les Savoisiens ne se sentent pas concernés par le psychodrame français: leur OUI n'est
ni de gauche ni de droite, ni libéral ni socialiste, il est seulement prudent et
raisonnable. Que les Gaulois se débrouillent avec leurs frayeurs, leurs haines et leur
bêtise.
Patrice Abeille.
Il y a une volonté politique
d'étouffer le scandale de Gilly sur Isère!
Entretien avec Me. Thierry Billet,
avocat des parties civiles au procès de l'incinérateur de Gilly sur Isère (1).
Aujourd'hui (6 avril 2005) le Canard Enchaîné
publie un article intitulé "Comment Perben a écarté une juge trop
impétueuse" (2). Est-ce que vous confirmez que l'ordre de dépayser l'affaire de
Gilly sur Isère d'Albertville à Marseille a été donné par le ministre français de la
justice?
Ça ne peut pas être autrement. Depuis que la droite est revenue au pouvoir, il
est très clair que les ordres individuels au Parquet sont redevenus à la mode (la gauche
les avait exclus). Bien entendu sur un dossier comme celui-là, qui met en cause en
particulier Michel Barnier, le procureur d'Albertville n'a pas pris la décision tout
seul! Il a très clairement dit qu'il a eu des contacts avec le Parquet général, avec la
Chancellerie, et il se s'en cache pas du tout: il reconnaît qu'il a agi sur ordre mais
qu'il a pris la décision tout seul, ce qui fera sourire tout le monde. Bien entendu la
requête est signée par le procureur, mais il est tout à fait clair qu'elle a été
négociée en haut lieu.
Comment allez-vous organiser la défense des
victimes de l'incinérateur de Gilly dans ces nouvelles conditions?
Si l'affaire est renvoyée au tribunal de Marseille ce serait d'une gravité
particulière: il ne s'agit pas seulement de l'instruction mais aussi du jugement,
c'est-à-dire toute l'audience. Pendant plusieurs semaines on renverrait à Marseille le
jugement d'un dossier qui ne concerne que Gilly sur Isère. On favoriserait ainsi les mis
en examen. Pour eux cela ne pose aucune difficulté d'aller à Marseille. C'est bien plus
simple pour monsieur Gibello d'aller à Marseille aux frais du contribuable, et de même
pour son avocat: vos impôts paient les frais de défense des mis en examen, les
déplacements ne leur coûtent rien. Pour les victimes de la pollution, c'est très
différent: elles doivent prendre à leur charge l'ensemble des frais de déplacement,
transports, hébergement, etc. C'est une situation d'inégalité totale!
Il faut donc d'abord se battre pour que le dossier ne
soit pas transféré. L'ACALP (Association Citoyenne Active de Lutte contre les
Pollutions) mène campagne à bon droit pour que la juge d'instruction (madame Lastéra)
et le tribunal d'Albertville ne soient pas dessaisis. On ne sait pas encore si la juge
d'instruction va accepter ou refuser son dessaisissement. Si par hasard elle l'accepte, ce
sera vraiment contrainte et forcée, et alors nous attaquerons sa décision (avec son
accord) devant la chambre criminelle de la Cour de Cassation; si elle refuse de se
dessaisir, c'est le procureur qui pourra saisir la chambre criminelle. Ce n'est pas couru
d'avance. Nous essayons d'expliquer au public comment on en arrive là: une instruction
judiciaire qui a énormément avancé et dont on veut tout-à-coup confier la conduite à
une magistrate qui travaille à mi-temps dans une "pôle de santé publique" à
Marseille où il n'y a personne! C'est pour étouffer ce dossier qu'on fait ça.
Dernière heure:
Le 20 avril, madame Lastéra, juge d'instruction, a
refusé de se dessaisir du dossier. Affaire à suivre...
Est-il possible à madame Lastéra de refuser son
dessaisissement? Quelles conséquences pour sa carrière?
Elle peut le refuser, et alors elle est "grillée", c'est clair. Dans
un cas comme celui-là, c'est plus que du courage: elle se trouvera au ban de toutes les
promotions du ministère de la justice, au moins pendant tout le temps où la droite sera
là. La pression sur madame Lastéra est très forte: non seulement de sa hiérarchie,
mais aussi de la plupart de ses collègues qui préfèreraient qu'elle ne vienne pas
embouteiller le tribunal d'Albertville avec son dossier.
Pourtant le tribunal de Bonneville, qui n'est pas plus grand, a été capable
d'organiser le procès de la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc. Alors?
Bien sûr, mais le maire de Bonneville n'était pas poursuivi pénalement par
le parquet de Bonneville.
Mais le maire de Chamonix l'était!
C'est là que l'on voit le traitement de faveur promis à monsieur Gibello,
c'est tout à fait scandaleux. Il n'y a pas de commune mesure: le coût d'un procès à
Albertville serait bien moindre que celui de Bonneville, ne serait-ce que parce qu'il n'y
a pas besoin de traductions. On aurait pu imaginer un dépaysement de l'affaire du
Mont-Blanc sans grande difficulté puisque les familles des victimes viennent de partout,
cela n'aurait gêné personne. Pour Gilly, toutes les victimes habitent à proximité
d'Albertville!
Il y a donc une volonté politique. Pour la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc on n'a
pas mis en examen les préfets alors qu'ils avaient une part de responsabilité évidente.
À Albertville madame Lastéra a exprimé son intention de mettre en examen les préfets:
pour éviter cela, d'une part on n'a pas renouvelé sa greffière depuis septembre 2004 de
façon à la "coincer" au niveau de la procédure, et maintenant qu'il y a une
greffière on veut dessaisir la juge! Parce que, derrière les préfets, il y a Michel
Barnier, c'est ça qui est visé.
Pour élargir le sujet, que pensez-vous du PDED 74 (Plan Départemental d'Élimination
des Déchets de la Haute-Savoie) qui a fait l'objet d'une récente enquête publique?
Ce plan est piloté par la DRIRE (Direction Régionale de l'Industrie, de la
Recherche et de l'Environnement) sous le contrôle du préfet. C'est un plan du 19e.
siècle! Le plan de 1996 a été annulé par Dominique Voynet parce que la part de
l'incinération était trop forte et qu'il n'y avait pas assez de recyclage, et on nous
refait exactement le même plan aujourd'hui avec quelques phrases sur la réduction des
déchets à la source. L'essentiel de ce plan, c'est de "vendre" le doublement
de l'incinérateur de Marignier et une décharge de classe 2. Gérer les déchets de
classe 2 en Haute-Savoie est une nécessité dans le département, mais faire une seule
décharge le plus loin possible des habitations pour que les camions puissent y déposer
tout ce que l'on veut, à commencer par les mâchefers des usines d'incinération que l'on
ne sait pas traiter...
C'est un plan qui ne tire pas les conséquences de la circulaire Voynet de 1998, qui n'a
aucune ambition en matière de réduction à la source, et qui ne tire aucune conséquence
d'une catastrophe sanitaire aussi grave que celle de Gilly sur Isère. Pour les
fonctionnaires, l'incinération est encore la voie royale, comme s'il n'y avait rien
d'autre à faire en matière de gestion des déchets. Ils sont encore dans le mythe du feu
purificateur.
Continuer à produire toujours plus de déchets et les incinérer, c'est un gaspillage
délirant!
L'incinération réduit un peu le volume des déchets, mais libère dans l'atmosphère
des métaux lourds et des dioxines qui sont la cause de cancers, on en a maintenant la
certitude à Gilly.
L'État est-il responsable?
Il faut que vos lecteurs le sachent: la personne que le gouvernement a
nommée secrétaire général des DRIRE, c'est-à-dire celui qui organise le travail des
directions régionales, celui qui a le contrôle de la police de toutes les installations
classées pour la protection de l'environnement et en particulier des incinérateurs,
s'appelle Alain Vallet. Il a été mis en examen pour ne pas avoir fait respecter la
réglementation à Gilly sur Isère. On est dans une situation où le pyromane est le chef
des pompiers! Et on voudrait nous faire croire que la réglementation va être
appliquée...
Propos recueillis par Patrice Abeille le 6 avril 2005, relus et amendés par Thierry
Billet.
(1) Thierry Billet est Conseiller municipal (opposition) à Annecy.
(2) Le Canard Enchaîné publiait le 13 avril un nouvel article encore plus affirmatif
sur la volonté du ministre de la Justice de protéger Michel Barnier, Hervé Gaymard et
deux anciens préfets de la Savoie du sud (Paul Girod de Langlade et Pierre-Étienne
Bisch) très proches de Jacques Chirac et de Jean-Pierre Raffarin.
Les électeurs d'Euskadi (la Communauté basque en Espagne) ne se sont guère mobilisés
le 17 avril pour élire leurs députés au parlement basque de Vitoria. Contrairement aux
élections de 2001, auxquelles la participation s'était élevée à 80%, ils n'ont été
que 69% à se déplacer.
Si la coalition PNV-EA (nationalistes modérés)
arrive en tête, elle n'obtient que 29 sièges sur 75, bien en-deça de la majorité
absolue qu'elle espérait. Les socialistes gagnent 4 députés au détriment du Parti
Populaire (droite): 18 pour les premiers, 15 pour le second. Un parti inconnu dénommé
Parti communiste des terres basques a recueilli en masse les voix des sympathisants des
nationalistes de la lutte armée et fait une percée avec 9 élus. Le Lehendakari
(président) Juan José Ibarretxe devra donc gouverner le Pays Basque en position
difficile. Comment pourra-t-il, dans ces conditions, persévérer dans son projet de
souveraineté basque associée à l'Espagne?
La Région Rhône-Alpes vint
d'augmenter la fréquence des transports par autocars entre Annecy et l'aéroport de Lyon
Saint-Exupéry. Personne ne s'en plaindra. Mais le vice-président régional chargé des
transports, le glorieux Bernard Soulage, aurait pu nous épargner cette justification
moralisante: "L'agglomération d'Annecy est tournée vers Genève et il est du devoir
de la Région de solliciter les transporteurs pour mettre en place une offre de service
pertinente et attractive pour rallier l'aéroport régionale de Lyon Saint-Exupéry".
Monsieur Soulage pense encore, comme les Français de 1914, que "derrière chaque
Suisse, il y a un Boche". Mais pourquoi vient-il villégiaturer au Grand-Bornand au
lieu de se détendre dans une commune du Rhône ou de l'Isère "tournée vers
Rhône-Alpes"?
Le traité établissant une
Constitution pour l'Europe, signé par les chefs d'États et de gouvernements à Rome le
29 octobre 2004, est un texte de compromis. On y trouve des équilibres subtils, et pas
toujours très clairs, entre plusieurs conceptions politiques. Il ne faut donc pas
s'étonner si chacun, en fonction de ses propres choix, y voit tantôt du noir, tantôt du
blanc. Mais une lecture attentive permet de dégager les principaux apports de ce traité
par rapport à la situation présente de l'Union européenne.
1. Les droits fondamentaux.
La partie II du traité intègre à la Constitution la Charte des droits fondamentaux
des citoyens et résidents de l'Union européenne. Ces droits sont plus étendus que ceux
définis par le Conseil de l'Europe (Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des
Libertés fondamentales): ils comportent des droits sociaux pour les travailleurs et les
chômeurs, des droits à la santé et à un environnement de qualité, et d'accès aux
services d'intérêt général (appelés "services publics" en France). Les
droits définis dans la Constitution pourront être invoqués contre les institutions
européennes, et aussi contre les États uniquement lorsqu'ils mettent en oeuvre le Droit
de l'Union (c'est le cas pour 80% des lois françaises).
2. La simplification.
Le traité remplace par un texte unique les principaux traités européens existants
(Partie IV). Tout le fonctionnement de l'Union européenne est décrit dans un seul texte.
Les normes européennes sont réduites à six catégories (I-33 à I-39): lois-cadres,
lois, règlements, décisions, recommandations et avis.
3. La transparence.
Les réunions du Conseil des Ministres sont publiques quand il délibère et vote
sur un projet législatif (I-24 et I-50): c'est la fin des tractations secrètes entre les
États sur le dos des peuples.
4. La démocratie.
Le pouvoir de décision du Parlement européen, élu directement par les citoyens,
est augmenté.
Une pétition signée par un million de citoyens européens oblige la Commission à
présenter un projet de décision pour résoudre un problème.
5. La subsidiarité protégée (I-11 et protocoles 1 et 2).
Les parlements des États seront saisis de tous les projets législatifs de la
Commission et disposeront d'un délai de six semaines pour les contester. La Commission
devra revoir son projet si un tiers des parlements nationaux s'y opposent au nom de la
subsidiarité.
6. Adhésion et démission (I-58 à I-60).
L'adhésion est possible pour tout État européen qui respecte les valeurs
définies dans la Constitution: la Savoie a donc sa place dans l'Union européenne.
Les adhésions sont acceptées à l'unanimité des États membres.
La France, elle, peut choisir de se retirer de l'Union européenne en application de
l'article I-60.
7. L'efficacité (Partie I, Titre IV).
Au lieu d'une présidence tournante tous les six mois, le Conseil élit son
président pour un mandat de 2 ans 1/2, renouvelable une fois. Il élit également un
ministre des Affaires étrangères de l'Union.
Au Conseil européen et au Conseil des ministres, la plupart des décisions se prennent
à la majorité qualifiée (55% des États représentant 65% de la population). Les États
perdent leur droit de veto, sauf dans certaines matières (fiscalité, défense...).
8. Libéralisme ou socialisme?
Les Libéraux voient dans le texte une philosophie social-démocrate. Les
socialistes européens y lisent un compromis entre le libre marché et la protection
sociale. En France il n'y a pour ainsi dire pas de Libéraux: gauche et droite sont
d'accord sur la prépondérance de l'État et de l'administration sur l'économie. Mais
les réalistes de gauche comme de droite ont compris que le dirigisme français est mort,
et les doctrinaires s'y accrochent encore.
En fait la Constitution se contente de reprendre l'ensemble des traités qui régissent
l'Union européenne. Certains sont libéraux (marché unique, euro, libre circulation des
travailleurs et des capitaux), d'autres socialistes (agriculture, aide aux régions en
retard).
9. Dispositions aggravant les défauts actuels de l'Union européenne.
Il n'y en a pas.
10. L'avenir de la Constitution.
La Constitution européenne est adoptée pour une durée illimitée (IV-446). Mais
elle pourra être modifiée de deux manières:
selon une procédure simplifiée pour des modifications mineures;
selon le système de la Convention, du Conseil et de la ratification à
l'unanimité des États membres pour les modifications importantes.
Il n'y a donc rien de changé par rapport aux traités successifs qui ont construit
l'Union européenne depuis 1957.
Le Pape est mort,
Vive le Pape!
Le décès de Jean Paul II a
été largement relaté par les médias, néanmoins sa mort minterpelle.
Depuis 4 ans, lÉtat du Vatican nous préparait à sa disparition. En 2001 les
cardinaux sétaient réunis, Jean-Paul II en avait nommé de nouveaux afin de
rajeunir les électeurs du prochain Pape.
Souvenons-nous de Jean-Paul II, cet homme qui a su motiver les foules et plus
particulièrement les jeunes qui lont rencontré. Ils ont vu en lui le patriarche de
lÉglise qui depuis Jean XXIII était bien mal. Par son charisme, il a su intervenir
dans des affaires internationales, n'a-t-il pas contribué courageusement à la chute du
communisme?
Il a porté son message dans le monde entier malgré la maladie, la vieillesse, il
sest donné sans compter. Il sest comporté comme un bon apôtre de Dieu,
opiniâtre à sa tâche. Combien de prêtres actuels pourraient en dire autant?
Néanmoins malgré tout le respect que je lui porte comme Père de lÉglise, Homme
politique (lÉtat du Vatican), et personne dun certain âge, jai en
mémoire une phrase qui a valu à mon père une paire de claques de la part de ses
parents: "Et croyez au discours de ces vieilles personnes qui trompent la
jeunesse"... Na-t-il pas trompé les jeunes et les adultes en disant que le
préservatif ne préservait pas du SIDA? Combien de personnes ont-elles été contaminées
par ce Divin principe que labstinence est mère de sûreté, cela était bon pour le
début du 20e. siècle, mais plus de nos jours. Je ne pense pas que ce soit du ressort de
la papauté dédicter des lois sur la santé, ils sont là pour lEsprit et non
pour le Corps.
Avant l'élection de Benoît XVI, une vision m'est apparue: le Pape, les bras levés,
face à la Savoie, du haut de ses appartements pontificaux sécriant "Rendons
à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, de même rendons la Savoie
aux Savoisiens et laissons à la France lÎle de France."
Le rêve ne fait de mal à personne, il permet de vivre en attendant mieux. Ne peut-on
pas rêver? Est-ce interdit par la loi française? Les Français font des cauchemars, les
Savoisiens savent rêver.
En 1982, Jean-Paul II se faisait lui-même pèlerin de Compostelle doù il lança
cet appel: "ô vieille Europe je te lance un cri plein damour: retrouve-toi
toi-même, sois toi-même, découvre tes origines, renouvelle la vigueur de tes racines,
revis ces valeurs authentiques qui couvrirent de gloire ton histoire et firent bénéfique
ta présence dans les autres continents."
Anne Marie ROSSET.
Tourner le
dos à l'avenir?
Les Français, aussi peu
habitués à la démocratie par référendum que largement ignorants des institutions
européennes et de leur histoire, n'ont jamais été aussi désemparés à la veille d'un
scrutin. Leur république incapable de se réformer ne les rassure pas. Il est à craindre
que les changements nécessaires se fassent bientôt dans la douleur, la France est
coutumière du fait, contrairement à la Savoie.
On entend tout et surtout n'importe quoi au sujet du traité constitutionnel. Tout y
passe! Si tout va mal en France, c'est "naturellement" la faute à Bruxelles!
Cela a toujours arrangé les politiciens français de le faire croire, mais maintenant les
voici pris au piège des mécontentements convergents, du ras-le-bol qui enfle et qui
menace d'engloutir les urnes. Qu'ils s'en dépatouillent!
La Savoie d'hier, au cours de son histoire millénaire d'indépendance au cur de
l'Europe, a su y tenir son rang pour le bien de ses habitants. La Savoie d'aujourd'hui
dispose de nombreux atouts pour participer avantageusement à la nouvelle architecture du
continent. Ceux qui en doutent devraient méditer sur ce terrible 20e. siècle qui vit
l'Europe se détruire par la faute des grands États, la plupart multinationaux mais se
prétendant États-nations. Les Savoisiens furent l'un des nombreux peuples martyrs de
cette catastrophe.
Il n'est donc pas étonnant que le 9e. Congrès de la Ligue savoisienne (novembre 2004,
Bourg Saint-Maurice), en conclusion d'un débat interne de plusieurs mois, ait donné un
soutien écrasant au oui à la Constitution européenne. Depuis quatre ans nous sommes
présents à Bruxelles pour soutenir, au sein de l'Alliance Libre Européenne,
l'édification de l'Europe des peuples libres. Depuis longtemps nous avons compris que
l'émancipation de la Savoie n'est possible que si l'Europe avance et dans la solidarité
avec les autres petites nations. Alors, pourquoi tourner le dos à l'avenir?
Joël Ducros, Directeur du Savoisien, Secrétaire général adjoint de la Ligue
savoisienne.
Dimanche 5 septembre, à 5 heures 30 du mat': sous un ciel pur et fantastique,
protégés par le bouclier d'Orion et l'arrivée de Vénus, éclairés par la Lune en
phase de 1/2, nous faisons nos premiers pas au sortir du refuge de Chabot.
Éclairage fort, reflets sur les glaces que nous allons aller fouler. Quelques lampes
frontales résistent encore à cette ambiance naturelle et insolite, éblouissent
soudainement un rocher en travers du chemin...
C'était le commencement d'une riche journée d'émotions et de premières: première
rando démarrant si tôt, première rando sur glacier avec crevasses, ponts de neige,
crampons et en cordée, premier sommet à plus de 4000mètres (4061m), première
traversée du tunnel du Mont-Blanc et première fois en Italie, première fois que je vois
les chamois en liberté à (à peine) 20 mètres, première fois que je tiens encore
debout (enfin presque) après une quinzaine d'heure de marche dans la journée.
Premières... tant de premières pour atteindre... Le Grand Paradis!
Son autre nom est aussi "le 4000 des Dames"!
Alors je laisse à votre bon jugement lequel des noms est le plus approprié, ou à
votre composition poétique de jouer sur les mots en mixant les 2 noms...
Ces journées ont marqué mon cur de joies, démotions, de gratitude, de
plaisirs. Et pour être vraiment honnête, elles mont aussi laissé quelques
empreintes aux pieds, jambes, bras, dos, abdos... qui heureusement ne sont que de passage!
Merci à vous tous pour mavoir accueillie avec simplicité, sécurité, naturel et
spontanéité et permis de partager avec vous ces moments forts. Que du bonheur!
Et bien sur, il nous reste les photos à visionner et quelques coupes à partager...
champagne!!!
Dici là, portez-vous bien, prenez soin de vous... et rendez-vous le jeudi 16
septembre au soir?
Tout mes remerciements les plus forts à Sylvie, Christiane, Jonathan, Dudu, Jean-Marie,
François, Robert...
Cette photo a été prise en novembre 2004 au cur du vieux Paris, rive gauche. La
rue de la Huchette est depuis longtemps bordée de restaurant "ethniques", grecs
et orientaux. Cette devanture cherche donc à se singulariser en misant ostensiblement sur
la cuisine française. Mais que viennent faire sur la table des Gaulois la fondue et la
raclette? Ces deux spécialités typiquement suisses, importées en Savoie par les
fruitiers (fromagers) bernois puis par les touristes, ont déjà été annexées par la
cuisine savoyarde. Les voici à présent à la conquête de la France. Gare à
l'avalanche!
Deux cruciverbistes savoisiens, "le jeune" et
"l'ancien", vous proposent chaque mois des énigmes à résoudre pour remplir
leurs grilles. Il n'y a rien à gagner, mais vous pouvez montrer votre science à vos
amis!
Le livre de Colette Gérôme "Histoire de Samoëns, sept montagnes et des
siècles", a été pour moi une lecture enrichissante, tant il est vrai que pour
vraiment comprendre lhistoire générale, il faut sintéresser à
lhistoire locale, et que celle de Samoëns est passionnante pour son originalité et
le caractère compact du territoire sur lequel elle se déroule. Cest un livre que
je conseille pour se faire une idée des conditions qui sont le creuset de la mentalité
savoyarde, et de cette mentalité elle-même, même si le cas particulier de Samoëns est
loin de représenter exactement dans son entièreté la mosaïque de cultures
particulières qui forme la Savoie.
Malgré lintérêt de ce livre, jai quand même une critique à lui
apporter. En premier lieu, le texte est truffé de boulettes, de mots manquants, coquilles
qui si elles étaient clairsemées auraient pu être excusées, mais au vu de leur
densité, montre que la phase de relecture finale du livre a été bâclée, et rend pour
finir la lecture un peu pénible, tout en laissant limpression que sa sortie était
plus conditionnée par des impératifs commerciaux que littéraires...
En second lieu et je vais maintenant madresser à lauteur(e) le
livre prend une tournure politique lorsque vous abordez la septième partie "Samoëns
à lère contemporaine". Vous détaillez les conséquences de lannexion
sur Samoëns, en les séparant en deux catégories, favorables et néfastes, et dans cette
seconde catégorie, vous abordez le problème de la guerre. Et bien que vous rappeliez (p.
222) que les Septimontains (et les Savoyards en général) de lépoque de 1870
considéraient toujours que leur patrie était la Savoie, et non pas la France, vous
tentez par la suite de prouver que leur engagement, ainsi que celui de leur descendants,
vis-à-vis de la France était acquis et total, en vous appuyant sur le fait quils
ont fait sacrifice de leur vie pour celle-ci dans les guerres qui ont suivi
lannexion. Pour commencer, je doute quils aient tous eu le choix, et votre
argumentation contraste étrangement avec les chapitres précédents où vous insistiez à
maintes reprises sur la "tradition" de désertion des Septimontains tant sous la
domination française que sarde, et la "pénibilité" des guerres qui
introduisent toujours des désagréments dans une vie montagnarde déjà difficile. Vous
oubliez dailleurs de préciser que cette tradition de désertion a été, pour
loccasion de la guerre de septante, dûment suivie par les Tarins et Mauriennais,
désertant en masse (850 soldats déserteurs) et rentrant chez eux à pied depuis le front
prussien. Vous oubliez également de rappeler que la France, pour cette même occasion,
rompit ses engagements qui accordaient la neutralité à ces populations, et quun
stratagème odieux fut mis en place en convoquant les Savoyards à Lyon pour les y
enrôler, hors du territoire savoyard frappé de neutralité. Vous nous dîtes également
que les Savoyards "ont lutté courageusement pour défendre leur pays contre
larmée prussienne", or cest un contresens puisque, si je me souviens
bien, cest Napoléon III qui a déclaré la guerre, et donc ces Savoyards ne
défendaient nullement héroïquement "la patrie en danger", mais participaient
contre leur gré à une guerre bourgeoise, ce qui change de beaucoup la lecture quon
peut se faire des événements. Enfin, votre angélisme belliqueux atteint des sommets
quand vous expliquez comment les Savoyards "se battent courageusement sur la ligne
bleue des Vosges, à Verdun et au chemin des Dames", ce quen termes moins
romancés on pourrait exprimer par "les Savoyards se font décimer certes en
affrontant la situation avec le courage qui les caractérise sur les fronts de la
guerre de 14, au point que les deux départements savoyards sont, en proportion de leur
population, ceux qui ont eu le plus de morts durant le conflit". Certains vont même
jusqu'à parler de génocide...
Je reviens à létrange contraste, sur le sujet de la guerre, quil y a entre
cette partie et le reste du livre, qui pour finir nous amène, en fin de la page 223, à
lire ceci: "Tant dhommes qui ont donné leur vie au nom de la patrie sont le
plus fort témoignage que Samoëns fait partie de la nation française". Là
cest un direct à lestomac quon reçoit, la preuve principale quon
soit français serait donc quon soit mort sur un de ses champs de bataille?! La
France intègre donc ses citoyens EN LES TUANT!! Cest beau, mais on le savait
déjà. Vous auriez mieux fait de lécrire noir sur blanc plutôt que
dutiliser une tournure qui essaie de ménager la chèvre et le chou.
Pour conclure, vous avez donc abordé les conséquences néfastes de lannexion
(les guerres), tout en finissant par la phrase citée plus haut. Vous cherchiez donc à
démontrer par le rapprochement que faire partie de la nation française est quelque chose
de néfaste? En tout cas, merci pour ce passage en apparence patriotique pro-français,
mais qui en réalité dit le contraire. Je me demande même si on ne vous a pas imposé un
petit paragraphe patriotique de ce genre, tant votre initiative paraît illogique au
regard du reste du livre. Samoëns serait donc française par démonstration,
lhonneur est sauf! Je suis même tenté de dire: "Mort de rire"...
Le Ptiou dSbliossy.
"Histoire de Samoëns, sept montagnes et des siècles", Colette Gérôme,
éditions La Fontaine de Siloé, collection "Les Savoisiennes", novembre 2004,
23 euros. ISBN 2-84206-274-4
L'auteur (notice au dos du livre):
Après des études d'histoire et d'histoire de l'art à Nancy, Colette Gérôme a choisi
de venir travailler en Haute-Savoie, là où elle passait ses vacances. Depuis, elle
enseigne l'histoire et la géographie dans un établissement scolaire de Sallanches. Son
intérêt pour le patrimoine l'a amenée à faire partie de la Société des Maçons de
Samoëns, ainsi qu'à faire découvrir l'art, l'architecture et les traditions locales
dans le cadre de ses activités de guide-conférencier de la Caisse des monuments
historiques et des sites.
Le Journal Officiel du 8 janvier 2005 annonçait officiellement la création de
l'Association Savoisienne d'Éditions, éditrice du mensuel Le Savoisien. Il comportait
bien d'autres avis relatifs aux associations. Dans la même page on apprend ainsi que
l'association paroissiale d'Alby sur Chéran (province du Genevois), qui a son siège
social au presbytère, a ainsi redéfini son objet: "Aider à subvenir au
fonctionnement, à l'entretien et à l'investissement concernant l'ensemble des bâtiments
et du matériel utiles à toutes les activités de la communauté paroissiale".
Comment s'appelle cette association? Tenez-vous bien: ALBY-JOIE! Un jeu de mots d'une
légèreté à couper le souffle! Allusion très fine aux Albigeois (du nom d'Albi, dans
le Tarn) ou Cathares, massacrés par milliers au cours de la "croisade des
Albigeois" qui commença en 1209 à l'initiative du pape et du roi de France. Les 20
000 habitants de Béziers furent mis à mort. Jusqu'en 1331 les Cathares furent
pourchassés, frappés et brûlés, jusqu'au dernier. S'il y a des Occitans à Alby sur
Chéran, ils savent qu'ils sont les bienvenus à la salle paroissiale pour se joindre à
de bonnes parties de rigolade, et tant pis pour la repentance...
La justice
aveugle et la juge trop clairvoyante dAlbertville.
Ce nétait pas le jaune vif des forsythias qui égayait le Palais de justice
dAlbertville le mercredi 30 mars, mais les tracts de même couleur distribués par
lACALP (1) à une centaine de manifestants. On y lisait "La vérité est là,
pourquoi la chercher ailleurs?". On aurait pu lire aussi sur une pancarte tenue par
un aveugle "Le printemps est là mais je ne le vois pas".
La Justice, elle aussi, est aveugle. Son allégorie a une balance dans une main pour
peser le pour et le contre, un glaive dans lautre main pour punir le coupable, et
les yeux bandés pour rester insensible à la superbe des puissants. À Albertville aussi
elle a les yeux bandés, mais c'est pour ne pas voir ce qui déplairait à ses amis. Ses
amis au pouvoir, bien sûr!
En Savoie autrefois, au temps des ducs et des rois, il y avait séparation du pouvoir
exécutif et du pouvoir judiciaire. En France une séparation est difficile à apercevoir.
En Chiraquie on n'a plus aucun scrupule, on dessaisit, on dépayse. On nomme un nouveau
juge à Marseille plutôt que de laisser travailler une juge compétente mais trop
clairvoyante à Albertville. Elle pourrait mettre en examen nos beaux ministres savoyards!
On préfère gagner du temps, quelques années... cest toujours ça de pris!
Si cest ça, cest ignoble. Deux cent quarante victimes de
lincinérateur ont porté plainte. Combien seront encore en vie, combien auront
encore la force daller témoigner à Marseille, disons dans cinq ans, le temps que
le procès sy tienne? Déjà que toutes nont pas pu venir manifester devant le
Tribunal dAlbertville...
Jean Aymard
(1) Association Citoyenne Active de Lutte contre les Pollutions
Incrédules, les habitants de Marignier (Faucigny) invités à une réunion sur les
"Maladies causées par la pollution" un premier avril, ont cru à une blague et
sont restés chez eux. Pas tous, quand même, car il y avait une trentaine de personnes
dans la salle.
La participation du Maire, Conseiller Général, Président du SIVOM Raymond Mudry se
réduisit à quelques minutes. Après son départ, le niveau de lauditoire ne tomba
pourtant pas à zéro puisquil restait dans la salle M. Chavanne, maire de Mieussy,
M. Rubin, maire-adjoint de Marignier, des conseillers municipaux et le Directeur de
lUIOM (1) de Marignier. Sils étaient venus là pour sinstruire, ils
nont pas dû être déçus!
Le Dr. Bluteau, président de lUSCP (2), commençait par la présentation des
autres membres de la tribune: Dominique Frey et Pierre Trolliet, coprésidents de
lACALP (3) et Pierre Ottin Pecchio, vice-président de lUSCP. Il rappelait les
principales initiatives internationales pour limiter les conséquences de la pollution.
Les principaux polluants de lair sont le gaz carbonique (effet de serre,
réchauffement du climat), les gaz déchappement (destruction de la couche
dozone), les particules produites par les moteurs diesel (asthme, allergies), les
métaux lourds et les dioxines (effets CMR) (4).
Les dioxines sont des poisons redoutables à des doses infinitésimales. Elles sont
générées par toutes les combustions et principalement par les foyers industriels (1/3)
et les incinérateurs dordures ménagères (2/3). Pour éviter que les fumées de
ces usines contiennent trop de dioxines il faut installer des systèmes de filtration
très complexes, donc très coûteux et peu fiables. Tous les incinérateurs devront en
être équipés avant la fin de décembre 2005. Celui de Marignier dont les émissions en
dioxines sont encore très supérieures à celles dun incinérateur moderne (5)
devra en disposer avant cette date au prix dune augmentation de 54% du budget 2005.
Comment les responsables du SIVOM vont-ils faire pour respecter la Charte de
lenvironnement, promulguée en 2005 avec la force dune loi constitutionnelle,
dont larticle 1 affirme que "Chacun a le droit de vivre dans un environnement
équilibré et favorable à la santé"? Le public attend toujours la réponse...
Pierre Ottin Pecchio, Pharmacien.
(1) Usine dIncinération des Ordures Ménagères.
(2) Union Santé contre Pollution, 98 route de Corbier, 74650 Chavanod, e-mail:
uscp_savoie@ yahoo.fr
(3) Association Citoyenne Active de Lutte Contre les Pollutions, Mairie, cd 925, 73200
Grignon, www.acalp.org
(4) Cancérigène : provoque le cancer ; Mutagène :
provoque des mutations, maladies ou malformations transmises à la descendance ; Reprotoxique :
nocif pour la reproduction.
(5) Dépassement de 38 fois (en 2002) et de 14 fois (en 2003) du taux de 0,1 ng/m3.
Commencer par se libérer soi-même pour pouvoir libérer son pays, cest le
sens du message que nous adresse Michel Fontaine dans son ouvrage Libérer Sa Voie (à
paraître) dont Le Savoisien publie de larges extraits.
Michel Fontaine, né en 1947, Docteur en Médecine, vit à Chamonix où il exerce la
médecine générale depuis une vingtaine dannées après avoir consacré plus de
dix ans à la recherche médicale en immunologie.
Cest de sa réflexion de chercheur, de praticien au contact des malades et de
Savoisien passionné de montagne quil tire le message fort quil nous adresse
aujourdhui.
LÉtat français prétend
résoudre les problèmes des autres pour fuir ses propres problèmes.
Dans un cadre politique "autoritaire oppressif occulte", il n'y a rien
d'étonnant à ce que les Français se dépriment et deviennent les premiers consommateurs
au monde de tranquillisants et d'antidépresseurs. La coercition énorme qu'ils ont à
subir du fait de cette gestion par le "stress conditionnant hostile" qui leur
est imposé par l'État français et ses institutions, dans tous les secteurs de leur vie,
est en fait le premier facteur de la dépression ambiante qui règne actuellement en
France et de tout le cortège de pathologies qui en résulte. L'État français est le
premier générateur du mal-être et de la baisse de vitalité générale responsable de
la surconsommation médicale actuelle. Ses institutions procédant de la même logique que
lui participent à cet état de choses. Mais même quand cas rare et très
heureux il arrive à être conscient d'une de ses erreurs, l'État est incapable de
passer au niveau de la réalisation de la solution: il suffit de se rendre compte à quel
point le diagnostic annuel effectué par la Cour des Comptes de la mauvaise gestion et de
la gabegie qui règne dans ses services n'est jamais suivi d'un traitement efficace.
Quant à la surconsommation médicale actuelle, il préfère trouver des boucs
émissaires périphériques et accessoires comme le corps médical ou l'indiscipline de
certains patients, plutôt que d'admettre que c'est sa mauvaise façon de gérer la France
qui contribue grandement à rendre les Français stressés et malades, qui en est donc la
cause centrale et que la sécurité sociale, en n'en étant que le paravent, participe à
et procède de cette surconsommation.
Mais cette façon de se défausser systématiquement de sa responsabilité en la
projetant sur des victimes expiatoires livrées aux médias dénonce son incapacité à
définir une solution à ce problème: il s'agit là d'un aveu d'incompétence. Étant
eux-mêmes au cur du problème, l'État et ceux qui l'agissent ne peuvent avoir le
recul suffisant pour accéder à la vision d'ensemble permettant de faire le bon
diagnostic et le bon traitement, qui passeront automatiquement par une mise à plat et une
remise en cause qui devront aller au fond des choses. La moindre parcelle de problème
occultée, oubliée ou laissée en suspens sera la porte ouverte aux échecs futurs. Ceux
qui sont à la fois juge et partie dans le problème, ceux qui puisent la justification
d'eux-mêmes ou de leur fonction dans son existence, ne peuvent se comporter comme des
thérapeutes vis à vis de lui. De plus ces mêmes personnes expertes dans le "c'est
pas moi, c'est l'autre", s'interdisent par ce comportement toute possibilité de
pouvoir le solutionner comme il convient.
Par extension, la compulsion d'échec
dans laquelle est actuellement enfermée la France et qui explique pourquoi elle n'arrive
pas à se sortir de la crise autrement qu'en se faisant remorquer par la dynamique
économique mondiale, impose cette psychanalyse sans complaisance et en totale clarté qui
permettra d'aller au fond de la cure. Mais là encore souvenons-nous qu'une telle
thérapie est elle-même limitée dans son efficacité par les limites de son (ses)
thérapeute(s), limites qui correspondent aux problèmes qu'il(s) a(ont) résolus, à ce
qu'il(s) connai(ssen)t expérimentalement de lui(eux)-même(s), des autres, du monde, de
la vie.
Toute "protection" apportée par
le système français se paye d'une perte d'autonomie et d'identité...
Dr Michel Fontaine.
La puissance de la liberté. Le
nouveau défi américain.
Ce livre est, dans l'édition française, une provocation. Yves Roucaute, agrégé de
philosophie et de science politique, docteur d'État, professeur à l'université de Paris
X Nanterre, l'assume sans complexes. Au dos de la couverture il résume sa thèse en cinq
questions rhétoriques:
Les États-Unis d'Amérique sont à l'aube de leur puissance, comment ne pas s'en
réjouir? Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, la liberté a trouvé une
démocratie en mesure d'imposer l'organisation du monde. Faudrait-il la haïr avec les
nouveaux barbares? La combattre avec les altermondialistes? Limiter son action avec
certains princes archaïques, Jacques Chirac et John Kerry en tête? L'appeler à baisser
sa garde avec les pacifistes?
Pour Yves Roucaute, la réponse à ces questions est non. Pourfendant
l'anti-américanisme qui s'étale partout dans les gazettes et sur les rayons des
librairies, il va beaucoup plus loin que Jean-François Revel. À ses yeux les États-Unis
sont investis d'une mission planétaire: faire triompher la liberté pour le bien du genre
humain. Publié aux Presses Universitaires de France, son livre n'a pourtant rien d'une
dissertation savante. C'est un plaidoyer pour l'Amérique, et plus précisément celle de
ces protestants qui fuyaient l'Europe par besoin de liberté, celle du parti républicain
d'Abraham Lincoln, de Ronald Reagan et George Bush père et fils.
Toujours au dos de couverture et pour bien enfoncer le clou, Yves Roucaute insère une
photo où on le voit le 7 juillet 2004 serrer la main du président intérimaire de l'Irak
Ghazi Al-Yaouar, installé par les forces alliées! Ce président vient d'être remplacé
par un autre intérimaire, choisi cette fois par une assemblée élue en janvier, le Kurde
Jalal Talabani, premier Kurde à présider l'Irak.
Le propos d'Yves Roucaute est tellement à l'opposé de tout ce qui se répète en
France qu'il vaut la peine de s'y plonger pour se rendre compte de la solidité de ses
arguments. Je les trouve assez convaincants, même si dans le détail la présentation
laisse à désirer. On sent la passion, le parti-pris, dans un ouvrage qui se veut une
ode à la souveraineté des individus contre la souveraineté des États, au courage de la
morale armée contre la lâcheté, à la puissance de la liberté contre les routes de la
servitude.
Dans son introduction, l'auteur nous explique: Ce livre a été écrit pour dire
l'espérance à des millions d'hommes qui vivent l'horreur, et contre ces démagogues qui
prennent leurs aises avec la moralité et flattent le relativisme des valeurs. Il est né,
en novembre 2001, d'un voyage qui me portait d'une base de l'Alliance du Nord au
Tadjikistan vers l'Afghanistan, dans un hélicoptère troué par les balles, celui d'un
ami, feu le commandant Ahmad Shah Massoud.
Yves Roucaute s'oppose de toutes ses forces à la thèse du choc des civilisations. Nous
n'en sommes pas, dit-il, à l'affrontement entre la civilisation occidentale
judéo-chrétienne et la civilisation musulmane. Dans toutes les civilisations il
aperçoit des hommes de bonne volonté qui aspirent à la liberté. Ils sont plus nombreux
aux États-Unis d'Amérique (surtout dans le camp républicain), moins nombreux en Europe,
et très rares dans les pays musulmans. L'affrontement majeur de notre temps, selon Yves
Roucaute, oppose les partisans de la liberté aux nouveaux barbares qui ont pour but de
détruire la civilisation (la civilisation tout court, et non pas la civilisation
occidentale).
La première partie du livre nous décrit la quatrième guerre mondiale (succédant aux
deux guerres mondiales historiques et à la Guerre Froide). Les barbares sont à
l'uvre partout. Les islamistes qui frappent à New-York, Djerba, Bali, Casablanca,
Madrid et en Palestine, mais aussi les Musulmans qui ravagent le Soudan, la Somalie, le
Nigeria, l'Indonésie, les Philippines, le Pakistan et bien d'autres pays. Pour limiter
leur pouvoir de nuisance et, à terme, les vaincre, on ne peut compter que sur les
États-Unis. La guerre d'Irak était donc juste, pour abattre un tyran, qui n'était pas
particulièrement musulman jusqu'aux derniers mois de son règne. Et Yves Roucaute
envisage d'autres guerres contre d'autres tyrans: vaste programme. C'est la lutte du Bien
contre le Mal qui est engagée, et elle promet d'être longue.
Dans une deuxième et une troisième parie, Yves Roucaute nous entraîne dans une
cavalcade à travers l'histoire des États-Unis depuis l'arrivée du bateau Mayflower à
Cape Cod le 26 novembre 1620, et de l'Europe depuis le 14e. siècle. Impossible d'en
fournir ici un résumé, car tout y passe, ou presque. Pour l'auteur, si l'athéisme
est en Europe, la puissance de la liberté est en Amérique. D'un côté la
toute-puissance de l'État, le Léviathan de Hobbes, un monstre marin armé de crocs
puissants, selon la Bible; de l'autre le message porté par la statue de la Liberté, la
souveraineté limitée de l'État préservant la liberté de l'individu. Yves Roucaute
voit dans ce message libérateur l'héritage de la philosophie de Guillaume d'Occam,
auteur médiéval dont il place une formule en épigraphe à son livre: Quant à moi,
je ne veux pas être ajouté au nombre de ceux qui craignent de parler librement parce
qu'ils redoutent de perdre les bonnes grâces des hommes.
L'auteur réserve un sort particulier à l'histoire de la France. Il écrit: L'histoire
nous montre que le premier État né sur le sol européen, l'État français, a
précisément les caractéristiques du Léviathan. Et s'il fallait désigner un modèle de
l'État-Léviathan, celui de France apparaît comme le plus pur. Il a pris forme et rang
dans le monde par la violation des droits individuels et des minorités sous couvert de
souveraineté. Par lui, a pris force imaginaire le mythe de l'État-nation naturel auquel
il est étonnant de voir tant d'intellectuels se référer comme à une réalité. Comme
si "naturellement", Basques et Bretons, Bourguignons et Alsaciens, Franciliens
et Occitans, Flamands et Basques, Cévenols et Savoyards formaient de toute éternité une
nation...
Vu l'importance de la matière, nous laisserons donc le lecteur découvrir lui-même les
évocations du Mayflower, de l'indépendance américaine, de la conquête de l'ouest, de
la guerre de Sécession, en parallèle avec l'histoire de l'Europe, dans laquelle des
réquisitoires particulièrement implacables sont dressés contre Philippe le Bel, Louis
XIV et Napoléon Ier. Le livre nous fait ensuite parcourir l'histoire du 20e. siècle, où
les forces d'oppression et de mort à l'uvre en Europe contrastent si vivement avec
l'esprit de liberté toujours vivace de l'autre côté de l'Atlantique. Au passage, Yves
Roucaute démontre vigoureusement (chapitre 16) que les États-Unis n'ont aucune
caractéristique d'un empire; ils n'imposent aucune forme d'administration et n'annexent
aucun territoire, ils seraient donc un "contre-empire". Voilà une contestation
radicale de la thèse du déclin de l'empire américain.
Prenant à contre-pied les prophètes du déclin, Yves Roucaute annonce en conclusion
que "Troie sera détruite", que le Mal sera terrassé, que l'histoire donnera la
victoire à la liberté individuelle contre les idéologies. Il rejoint ainsi Ibn Warraq
("Pourquoi je ne suis pas musulman", traduction française 1999 aux éditions
L'Âge d'Homme, Lausanne) qui conclut son propre livre ainsi:
L'essor du fascisme et du racisme en Occident est la preuve que tout le monde
n'est pas amoureux de la démocratie. Par conséquent, la bataille finale ne sera pas
nécessairement entre l'islam et l'Occident mais entre ceux qui attachent du prix à la
liberté et ceux qui n'en attachent aucun.
L'entretien qui suit a été publié en espéranto le 15 décembre 2004 dans la revue
internationale "Etnismo", qui nous autorise aimablement à en reproduire une
version abrégée.
Guiu (prononcer comme "Guillou") Sobiela-Caanitz est un ami de la Savoie,
depuis de nombreuses années il participe au Congrès annuel de la Ligue savoisienne.
Nicole Margot a rencontré Guiu Sobiela-Caanitz lors de la présentation du Dictionnaire
francoprovençal-français (de Dominique Stich) à Lausanne. Il a été un des premiers
parmi les non locuteurs de cette langue à senthousiasmer pour ce dictionnaire et il
a aidé à le faire connaître. Monsieur Sobiela-Caanitz est actuellement traducteur, il
est aussi collaborateur de la "Quotidiana" (quotidien romanche). Il vit avec son
épouse dans un des plus beaux villages de Basse-Engadine: Ardez. LEngadine est une
région au sud-est du canton suisse des Grisons, dont le chef-lieu touristique est
Saint-Moritz (en romanche San Murezzan).
Monsieur Sobiela, vous êtes romaniste, vous vivez dans le canton des Grisons, il serait
intéressant de savoir comment le Nord-Catalan que vous êtes en est arrivé à
soccuper dune langue minoritaire comme le Romanche (1).
Oui, je suis en effet originaire du Nord de la Catalogne,
cest-à-dire du Roussillon, département français des Pyrénées-Orientales, dont
la langue néo-latine est depuis toujours le catalan. Mais jai été élevé dans la
région parisienne où mes parents étaient instituteurs, ce qui a créé un certain
dualisme entre le français que nous parlions là où jhabitais, et le catalan que
nous retrouvions chaque fois que nous allions dans les Pyrénées, ma patrie
dorigine. Déjà cette situation a aiguisé mon sens pour les langues, et il est
évident que dans le système français le catalan était considéré comme un dialecte
sans grande dignité, la langue illustre étant le français. Je suis arrivé en Suisse en
1959, à lâge de faire mon service militaire, et cétait alors la guerre
coloniale dAlgérie, une guerre avec laquelle je nai jamais été en accord.
Jai toujours été contre loppression dun peuple par un autre, et,
concernant lAlgérie le cas était très net, les Algériens nétaient pas des
Français, mais des colonisés. Je suis venu en Suisse avant dêtre appelé, je
nai donc pas déserté, jétais seulement insoumis et lorsque lordre de
me rendre sous les drapeaux est arrivé, jétais déjà en Suisse. Mais dès mon
enfance, avant même de venir en Suisse, juste après la guerre, à lépoque où
lon a de nouveau eu contact avec létranger, je savais quil existait la
langue romanche, et jétais attiré par les noms de lieux comme Scuol, Tarasp
et Vulpera quon voyait sur les cartes géographiques que je contemplais. Ces
noms me fascinaient parce que je sentais leur profonde parenté avec le catalan.
Quand je suis arrivé en Suisse, je me suis dabord installé à Zürich. Mais
jai été très vite attiré par les Grisons. Je me suis intéressé à
lhistoire du canton, à travers notamment le manuel dhistoire de Friedrich
Pieth, qui était à lépoque le manuel classique dhistoire grisonne (2). Et,
dès que jai pu, je suis allé travailler à proximité des Grisons, dabord
dans une école qui nexiste plus, à Bad Ragaz, dans le canton de Saint-Gall (3),
puis à Coire. Jai pris des leçons de romanche chez un instituteur qui enseignait
dans un collège de Coire.
Très rapidement je suis arrivé à posséder le romanche, qui nest pas difficile
pour un Catalan, et ça ma donné lidée de reprendre des études
universitaires. Je les avais interrompues à Paris pour venir en Suisse. Et à
lautomne 1962 jai consulté le professeur Reto Bezzola (4) qui est un grand
spécialiste de linguistique, et aussi de littérature romanche. Il a écrit des livres
connus sur la littérature française du Moyen Âge. Et lui ma conseillé de
reprendre mes études, ce que jai fait. Je suis retourné à Zurich, à
luniversité de Zurich, et jai alterné mon travail et mes études, ça a
été assez long.
Vous enseigniez?
Oui, jenseignais dans des écoles commerciales. Jai aussi
travaillé dans une bibliothèque italienne à Zurich. Jenseignais surtout le
français. Cest à cette époque que je me suis marié. Ma femme, dorigine
allemande, qui connaît bien les langues latines, alors que sa spécialité est la
musicologie, ma encouragé à terminer mes études. Actuellement elle continue à
maider dans mes travaux, que ce soit de rédaction, ou de traduction.
Il est intéressant quétant vous-même de langue latine vous étudiez les
langues romanes dans des universités et avec des professeurs de langue allemande.
Oui, lallemand ma beaucoup apporté, et en effet la linguistique
romane est en grande partie une discipline germanique. Les premiers linguistes qui se sont
occupés des langues romanes étaient déjà allemands, ou suisses alémaniques: Diez qui
était allemand, et qui a rédigé le premier dictionnaire étymologique des langues
romanes, Meyer-Lübke, Suisse allemand de Zurich, était professeur en Autriche, et a fait
un autre dictionnaire étymologique des langues romanes. En Suisse Walther von Wartburg,
du canton de Soleure, qui a écrit un dictionnaire étymologique en français comprenant
toutes les langues dOc, et aussi Jakob Jud et Heinrich Lausberg. Tous ces gens-là
étaient des germanophones. Il y a en second lieu des Italiens, je pense à Carlo
Tagliavini, et aussi des Français, mais les principaux étaient vraiment des Allemands.
Je dois dire que je naurais pas pu faire les études que jai faites si je
navais pas possédé la langue allemande.
Vous êtes maintenant installé dans les Grisons depuis plusieurs années...
Oui, je suis revenu dans les Grisons en 1986 pour prendre un poste de professeur
de gymnase (5) en Basse Engadine, notamment de romanche. Ce fut pour moi une période
féconde en ce sens que jai mis sur pied lenseignement du romanche et aussi de
lespagnol au niveau de la maturité fédérale (6). Parce quà lépoque
le romanche nétait pas admis comme épreuve de maturité. Cest moi qui ai mis
en uvre les nouvelles directives au gymnase privé où j'enseignais.
Dans lannuaire de la Nouvelle Société Helvétique (7), vous semblez dire que
le canton des Grisons ne fait pas assez pour lenseignement du romanche dans les
gymnases.
Oui, effectivement le canton des Grisons, qui est tout de même le seul canton
trilingue de Suisse (8), ne fait pas assez pour faire avancer la maturité bilingue. Parce
quil y a cette possibilité-là maintenant, il y a une maturité bilingue. Il
faudrait encourager cette nouveauté parce que, sil y a trop peu de candidats, donc
de petites classes, laspect uniquement financier, cest-à-dire le salaire
dun professeur pour un très petit nombre délèves, nécessite un soutien de
lÉtat, du canton. Et le canton fait trop peu. Sil sinvestissait
davantage la Confédération le soutiendrait. Car il y a un article de la Constitution
fédérale qui mentionne le soutien au romanche et à litalien, mais à condition
que le canton fasse le premier pas.
Jai aussi lu dans larticle de Monsieur Jean-Jacques Furer, rédacteur du
dictionnaire sursilvan-français, que les parents de langue romanche préféraient que
leurs enfants, au niveau des études secondaires, étudient en allemand, voire en anglais,
plutôt quen romanche.
Je ne crois pas quon puisse donner une réponse générale. Évidemment il
y en a qui pensent que le romanche ne sert à rien. Seulement il offre quand même des
débouchés comme enseignant de romanche dans le primaire, par exemple. Actuellement il
manque des enseignants de langue romanche, et ça crée un cercle vicieux. Avec
lintroduction des Hautes Écoles Pédagogiques, accessibles avec nimporte quel
type de maturité, il y a trop détudiants qui arrivent avec une maturité seulement
en langue allemande et ne sont donc pas capables denseigner le romanche. Ils
reçoivent des cours de rattrapage, mais ça ne suffit pas, leur formation na pas la
profondeur quaurait une maturité romanche (bilingue).
Alors vous pensez que ce problème ne vient pas du manque de candidats à une
maturité bilingue (avec romanche), mais au canton qui ne soutient pas cette maturité?
Oui, parce que si un élève veut suivre le gymnase en romanche, et quil
ny a pas de classe bilingue pour des raisons financières, il fréquentera une
classe en langue allemande seulement. Et il naura pas les bases de la langue et de
la littérature romanche; sans oublier que, dans une maturité, il ne sagit pas que
de langue et de littérature, mais aussi de tout un nombre de branches enseignées dans
cette langue.
Suite de l'entretien dans notre prochaine édition.
(1) Le Romanche est la quatrième langue officielle de Suisse, elle appartient au
sous-groupe des langues rhétiques, à lintérieur du groupe des langues
néo-latines.
(2) Bündnergeschichte, Coire 1945.
(3) Le canton de Saint-Gall borde les Grisons au nord.
(4) Reto Raduolf Bezzola (1898-1983), né et mort en Haute-Engadine, a écrit deux
uvres monumentales: "Les origines et la formation de la littérature courtoise
en Occident" (français) et "La litteratura dals Rumauntschs e Ladins"
(romanche). En outre, il a élaboré avec R. O. Tönjachen un gros dictionnaire
allemand-romanche (1944), aujourd'hui périmé, mais qui a marqué une étape importante
de la codification du romanche.
(5) Le Gymnase est en Suisse l'équivalent du lycée.
(6) Diplôme suisse équivalent au baccalauréat.
(7) La Nouvelle Société Helvétique a été fondée en 1914 pour consolider la
communication entre les différentes cultures de Suisse.
(8) Les langues officielles du canton des Grisons sont lallemand, litalien
et le romanche.