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N° 15
juin 2006
Hervé Gaymard doit renoncer à insulter notre histoire.
La Savoie en 1794,
Dumas, Ribbe, Gaymard et la Savoie.
Le Monténégro choisit pacifiquement l'indépendance.
Tourmente politique autour du nouveau statut.
L'Estonie ratifie la Constitution européenne.
Grande incertitude sur le trajet Lyon-Turin.
La fête du pain de mai devient une tradition.
Un groupe de Savoisiens à la découverte de la Sardaigne.
La globalisation vue de Suisse.
Un nouveau nid pour le coucou savoyard.
Complexe d'infériorité.
Germain Sommeiller, l'ingénieur et inventeur savoisien.
L'Appel de Paris fête ses 2 ans!
 
 
Éditorial.
Hervé Gaymard doit renoncer à insulter notre histoire.
L'ancien ministre français s'est mis en tête d'honorer le 23 juin le général Dumas, premier général noir de l'armée française et père de l'écrivain Alexandre Dumas. Fils d'une esclave d'Haïti, il est mort en 1806, voici 200 ans, et la France refuse de commémorer ce bicentenaire.
Mais la faute incroyable et inexcusable de M. Gaymard est de vouloir lui édifier une stèle au Petit Saint-Bernard, comme pour un grand homme de chez nous ou un touriste illustre. Or Dumas commandait l'armée française des Alpes en 1794. C'était une armée de conquête et d'occupation, entrée en Savoie le 22 septembre 1792 pour y imposer la dictature. Dumas se distingua peut-être par quelques actes d'humanité, mais son armée fit régner la terreur avec arrestations, confiscations, déportations, exécutions, pillages et autres sévices. Elle combattait sauvagement l'armée régulière de Savoie qui, repliée sur les cols, tentait légitimement de chasser l'envahisseur français, mais nullement d'envahir la France.
M. Gaymard a manigancé son mauvais coup dès 2005 en toute discrétion, dans le cadre de la FACIM (1), qu'il préside. Il doit renoncer à célébrer en Savoie le chef d'une armée d'occupation: ce projet insulte notre histoire et humilie la Savoie! Après tout, M. Gaymard connaît suffisamment Paris pour y trouver un emplacement pour sa stèle...
Patrice Abeille.
(1) Fondation pour l'Action Culturelle Internationale en Montagne, 81 Place Saint-Léger, 73000 Chambéry. www.savoie-patrimoine.com
Le site de la FACIM ne souffle mot de la honteuse stèle...
 
 
 
 
 
Lupicides baujus: l'affaire ira en appel.
Le jugement du 24 avril (voir notre édition n°14, mai 2006) qui relaxait Denis Dupérier, le tireur d'élite ayant abattu un loup à proximité de son troupeau de chèvres en Bauges le premier juillet 2005, et condamnait son frère Pierre à une amende de 800 euros avec sursis pour avoir transporté le cadavre d'un animal protégé, a été contesté par toutes les associations de protection des animaux qui s'étaient portées parties civiles, ainsi que par le Parquet.
L'ensemble de l'affaire des "lupicides baujus" sera donc rejugée par la Cour d'appel de Chambéry, dans quelques mois.
Le Savoisien, dans la précipitation du "bouclage" de fin avril, a commis une erreur en désignant l'accusé Pierre Dupérier comme "maire d'Aillon le Jeune" alors qu'il est maire de la commune presque voisine de Jarsy: toutes nos excuses aux habitants des communes concernées. Mais les Baujus auront rectifié d'eux-mêmes...
 
 
 
 
La Savoie en 1794,
occupée par l'armée du général Dumas.
par Guy Martin.
Le 22 septembre 1792, sans déclaration de guerre, la Savoie est envahie à partir du Dauphiné par une armée française avec à sa tête le général de Montesquiou. Le Petit Saint-Bernard et le Mont-Cenis restent sous le contrôle des armées du Duc de Savoie, Roi de Sardaigne. À l'été 1793, alors que le mécontentement, la révolte et la répression s'aggravent, les patriotes savoisiens contre-attaquent avec les troupes du Duché et repoussent les Français jusqu'à Aiguebelle, Conflans et Bonneville. Les armées françaises, commandées par Kellermann et Rossi, regagnent à l'automne le terrain perdu, mais toujours pas les cols du Petit Saint-Bernard et du Mont-Cenis.
C'est alors qu'Alexandre Dumas (père et grand-père des écrivains célèbres du même nom) est nommé, en janvier 1794, général en chef de l'armée française des Alpes, avec mission de conquérir les cols afin de menacer directement le Piémont: la conquête française veut aller beaucoup plus loin.
Le combat du Petit Saint-Bernard.
Dumas échoue en avril à reprendre le Mont-Cenis. Il arrive à Bourg Saint-Maurice avec le général Badelaune (écrit "Bagdelonne" par l'auteur Rullier).
Aucun ouvrage d'histoire locale ne mentionne sa présence à la bataille du col du Petit Saint-Bernard: c'est pourtant au col même que certains veulent en 2006 ériger une stèle en l'honneur de sa victoire au combat!
Le général Badelaune dirige une attaque simulée contre l’hospice, le jour de Pâques 24 avril 1794: il monte avec ses troupes par "La Colonne" et le "Pas de Forclaz". Les patriotes observent, du fort de Traverset (le verrou du col), les républicains en face d’eux. La nuit arrive. Les patriotes sont sous le commandement du capitaine (félon) Bergoz, bernois d’origine; celui-ci est étrangement indifférent. Dans la nuit, il rassemble les soldats et les dirige promptement vers le plateau du col, pour s’opposer aux soldats français.
Lui même reste à Traverset, tranquille et sûr de l’issue du combat! Il ne reste à ses cotés que quelques hommes; on dit même qu’il va se coucher en ne laissant qu’une sentinelle de garde!
Dès la tombée de la nuit les envahisseurs républicains redescendent en direction de Saint-Germain, pillent et brûlent le village, traversent le Reclus, retrouvent des renforts, avec Badelaune, montent en direction de Traverset via le "Roc noir".
À l’aube, ils escaladent les murs en silence et tombent à l’improviste au milieu de la forteresse pratiquement déserte. Un cri formidable se fait entendre: "Traverset pris"! Les patriotes au col se retournent et voient le drapeau français flotter sur les redoutes. Les batteries sont tournées contre eux. Des bruits courent que 3000 républicains arrivent en renfort. L’ennemi occupant les hauteurs et possédant les canons, la lutte est perdue!
 
Bergoz, qui attendait une récompense de son infamie, sera pris et enchaîné par les Français!
Séez, Saint-Germain, Bourg, Sainte-Foy furent particulièrement victimes des troupes françaises d'occupation et d'invasion. Saint-Germain, par sa position, fut souvent envahi, repris, pillé et brûlé.
Voici le bulletin de victoire laconique envoyé par Badelaune:
"Je te fais part, citoyen représentant, que j'ai ce matin enlevé le Petit St Bernard et que je vais poursuivre l'ennemi au Val d'Ost (sic). Je n'ai eu que 5 hommes tués et 40 blessés. J'ai 20 pièces d'artillerie, et je t'embrasse de tout mon coeur".
Le destinataire du message était probablement le "représentant du peuple" Albitte. Badelaune s'attribue seul la victoire. Oserait-il l'écrire si le général Dumas, son supérieur, avait été avec lui à la tête des soldats français? La victoire personnelle de Dumas au Petit Saint-Bernard n'est probablement qu'une légende fabriquée après coup.
L'occupation et la guerre en Maurienne.
En Maurienne, l'armée du général Dumas est assistée par le "représentant du peuple" Gaston, acolyte du funeste Albitte.
Dans la nuit du 5 au 6 avril 1794, les Français, commandés par le général Sarret, attaquent le Mont-Cenis. Parmi les patriotes sont mentionnées 2 compagnies de Chablais et de Maurienne. Des austro-sardes? Des Piémontais? Non, des Savoisiens! Le général Sarret est tué à la première attaque: échec! Les patriotes de Lanslevillard et Lanslebourg manifestent leur joie. Par malheur des soldats malades étaient dans ces villages et furent témoins des sentiments anti-français des occupés.
Le 30 germinal (19 avril) Gaston donne aux habitants 48 h. pour se préparer.
Le 20 (veille de Pâques) à 10 h. du soir plus de 1000 soldats envahissent les rues des villages; à 1 h. du matin il ne restait que des maisons vides!
Gaston prend une mesure cruelle contre ces villages:
— Les habitants de ces communes sont transférés sous bonne escorte à l’étranger, à Fort-Barraux en France.
— Les hommes sont employés aux travaux des fortifications. Journées payées (en assignats) à ceux qui ne s’étaient pas montrés ennemis de la République.
— Femmes et enfants sont employés à des travaux proportionnés à leur force, payés selon leur travail.
—Subsistance militaire fournie à tous jusqu’à Barraux. Effets, approvisionnement et bétail transportés en même temps.
Ils restèrent prisonniers 4 mois. Le cheptel fut vendu pour le compte de l’État afin de rembourser les frais de logement!
À leur retour dans leur village, ceux dont la maison n’était pas brûlée, la trouvèrent complètement vidée de tout. Ils n’avaient plus de bétail, plus d’animaux de trait, pas de récolte; dénuement le plus complet!
Gaston leur donne le droit d’exploiter leurs biens, situés sur les flancs du Mont- Cenis, sous la surveillance de l’officier général, en précisant: "Ceux qui, oubliant ce qu’ils doivent à la République, se rendraient criminels au point de se soustraire à la surveillance, seraient convaincus de cette perfidie et trahison, seront condamnés comme ennemis de la patrie et traités comme tels".
Dumas se rend à Saint-Jean de Maurienne avec Albitte. Dans les premiers jours de mai, les Français occupent la vallée de Bardonnèche. Les patriotes dégarnissent le Mont-Cenis pour défendre la ville de Suse. Ils n’étaient pas 2000 lorsqu’ils furent attaqués par 5500 Français, le 14 mai 1794. Sous le commandement de Bagdelonne, qui venait quelques jours auparavant de s’emparer du Petit Saint-Bernard, aidé du capitaine Herbin et du guide modanais traître Ratel, la prise du col par les Français devient effective.
Qui sont les "Sardes"? Quel est ce pays? Conséquences de l'occupation en Savoie...
En 1715 les traités d'Utrecht mettent fin aux guerres provoquées par Louis XIV roi de France ("J'ai trop aimé la guerre", confessa-t-il avant de mourir). La Savoie reçoit la Sicile, légalement un Royaume: le Duc de Savoie devient donc Roi de Sicile. En 1720 il cède la Sicile à l'Espagne et reçoit en échange la Sardaigne, autre Royaume possédé alors par l'Espagne. Il devient donc Roi de Sardaigne, et conservera ce titre jusqu'en 1861, date de la création du Royaume d'Italie.
De 1720 à 1860, on appellera "Sardes" tous les sujets des États de Savoie (Piémont, Nice, Sardaigne, Savoie, puis Ligurie): nous voilà donc devenus "sardes" après avoir été savoisiens, piémontais puis siciliens!
Parmi les combattants "sardes" de Tarentaise, je relève de nombreux noms savoisiens, comme Jean-François Emprin, Claude Grand, Michel Clément-Guy, Nicolas Merel, tous condamnés à mort...
De 1796 à 1800, la conscription enlève 3 fois plus d’hommes qu’au temps du "roi sarde"! Réquisitions en tout genre en approvisionnements pour l’armée! La soldatesque française met à sac la Savoie... La tyrannie révolutionnaire française se révèle bien plus insupportable que l’ancien régime.
Sous la Convention, à Moutiers, la prison avait enfermé plus de détenus en un mois qu’en 10 années de "despotisme sarde"!
À ma connaissance, aucune guillotine n'a fonctionné en Savoie. Les rebelles ou suspects étaient exécutés à la baïonnette, fusillés (comme Marguerite Frichelet à Annecy), déportés pour être guillotinés en France ou mourir en déportation. La phrase de Claude Ribbe, qui raconte que Dumas "se distingue encore en arrachant à la guillotine, à Bourg Saint-Maurice, des malheureux qui refusaient de décrocher les cloches de leur église" (article du 1er mars 2006 dans Le Monde) est à prendre au sens figuré.
L’occupation (23 ans, de 1792 à 1815) coûta à l’ensemble de la Savoie 80 000 morts sur une population de 440 000 habitants: un habitant sur cinq!
G.M.
Notes:
L'article ci-dessus est tiré d'une abondante documentation, notamment des ouvrages de Léon Vercoutere, E. Pascalein, Chanoine A. Gros, Bernard Janin, Jean Rullier, Jean de Pingon, Gisèle Gaide, Odile Mérendet, Jean-Luc Penna, Bernard Iselin, Célestin Freppaz, Marius Hudry, Lucien Chavoutier.
Je suis demandeur de tous documents, notes, archives ou livres se rapportant à la période 1789-1809 en Savoie et en particulier en Tarentaise.
J'ai bien l'intention d'intervenir à la tribune aux conférences programmées à Lanslebourg le 22 juin et à Bourg Saint-Maurice le 23 juin.
 
 
 
 
 
 
 
Dumas, Ribbe, Gaymard et la Savoie.
Depuis 2002, l'écrivain français Claude Ribbe se bat pour faire connaître et honorer le général Dumas Alexandre, père de l'écrivain Alexandre Dumas. Il voit en ce personnage un double symbole à défendre:
- symbole de l'émancipation d'un fils d'esclave grâce aux valeurs universalistes de la République française;
- symbole de la malfaisance de Napoléon Ier qui, après avoir rétabli l'esclavage aux colonies antillaises, mit fin à la carrière du général Dumas.
En septembre 2002, Claude Ribbe publie une biographie: "Alexandre Dumas, le dragon de la reine", aux éditions du Rocher.
À partir de janvier 2005 il demande avec persévérance aux autorités françaises d'inscrire le bicentenaire de la mort du général Dumas sur la liste des commémorations officielles de l'année 2006. Sans succès. Mais dès 2005 il a des contacts avec le Conseil Général de la Savoie, qui lui promet des manifestations. On apprendra bien après que c'est Hervé Gaymard qui en a pris l'initiative.
Dans une lettre à Jacques Chirac datée du 27 janvier 2006, Ribbe écrit:
"Après une progression harassante et périlleuse dans la neige, il (Dumas) monte à l'assaut des redoutes austro-sardes et emporte le site stratégique du Petit Saint-Bernard, sauvant la République de l'invasion étrangère.
Alors, sous les vivats des soldats de l'An II, les Piémontais viennent s'incliner devant ce Français à la peau noire et déposent à ses pieds leurs sabres et leurs étendards".
Dans un article publié par Le Monde le 1er mars 2006 il ajoute:
"Ce soldat de l'An II emporte, à la tête de ses troupes, les places du Mont-Cenis et du Petit Saint-Bernard, sauvant la France de l'invasion et la République, une fois de plus, d'une restauration". (1)
Cette évocation est sans doute fausse dans le détail (voir ci-dessus les précisions historiques de Guy Martin), mais elle est à coup sûr un contresens historique complet.
Face au général Dumas, Ribbe voit des "austro-sardes" et des Piémontais. C'est à croire que tous les Savoisiens avaient pris fait et cause pour la République et qu'un an après avoir été envahis et annexés ils étaient déjà tous français dans leur cœur. Pourtant des Savoisiens avaient fui, pourtant certains combattaient dans l'armée régulière de leur pays, pourtant beaucoup d'autres tentaient de résister sur place à l'imposition d'un régime brutal usurpant le nom de la liberté.
Claude Ribbe renverse la réalité historique d'une manière stupéfiante: les soldats qui résistaient sur les cols deviennent des envahisseurs, l'agresseur français devient l'agressé, et les patriotes sont accusés contre toute évidence de vouloir restaurer la monarchie à Paris, alors que les Français venaient de proclamer leur République à Chambéry! Les armées françaises, sans doute pour mieux se défendre, seront bientôt à Turin, à Genève et en Égypte...
On ne peut pas s'attarder à reprocher à Claude Ribbe de telles contre-vérités: l'histoire de la Savoie n'est pas son sujet. Il ne fait que reprendre l'éternelle vision nombriliste française: la France, c'est partout où il y a des Français, que ce soit en Afrique, aux Caraïbes ou en Savoie!
Inexcusable, en revanche, est l'initiative prise par Hervé Gaymard, président de la FACIM, d'édifier une stèle au Petit Saint-Bernard pour célébrer la victoire de Dumas. Il a d'ailleurs été fort discret dans la préparation de son mauvais coup.
Il serait déjà contestable qu'un élu de la Savoie aille s'associer à des cérémonies parisiennes en l'honneur de Dumas, compte tenu des fonctions exercées chez nous par ce général. Mais offrir à ce bicentenaire un terrain de repli en Tarentaise, au Petit Saint-Bernard, quand la France a refusé de le fêter, cela dépasse l'entendement. C'est adopter aveuglément, au mépris de l'histoire, le point de vue de l'État qui nous a si souvent conquis et annexés. C'est se montrer plus Français que les Français. C'est détourner discrètement l'argent public (la FACIM vit aux crochets du Conseil Général et d'autres subventionneurs) au profit de la célébration du chef d'une armée d'occupation. C'est maintenir les Savoyards dans l'ignorance de leur histoire, c'est tromper leur confiance, c'est les humilier. C'est une honte, c'est une infamie! C'est à ne pas savoir si Gaymard est devenu fou ou s'il a perdu toute dignité.
En tout cas les Savoisiens ne laisseront pas perpétrer cet affront à la mémoire de nos ancêtres et à la dignité de la Savoie. Les Savoyards doivent ouvrir les yeux sur les forfaitures de ceux qui prétendent les représenter et les défendre. Un acte impardonnable ne serait pas pardonné.
La cérémonie prévue le 23 juin ne doit pas avoir lieu! Pas de monument au général Dumas en Savoie!
(1) Informations trouvées sur le site officiel de Claude Ribbe: http://www.claude-ribbe.com/
 
 
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Col du Petit Saint-Bernard. Si le général Dumas y est monté, c'était en envahisseur...
 
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Hervé Gaymard, Conseiller général de Moutiers et président de la FACIM.
 
 
 
 
 
Le Monténégro choisit pacifiquement l'indépendance.
Le 21 mai, par référendum, le peuple du Monténégro a choisi nettement l'indépendance. Le résultat est sans ambiguïté: 86% de participation, 55,5% des suffrages en faveur de l'indépendance. Le Monténégro (Cerna Gora en langue serbe) va donc restaurer un État qui avait disparu en 1919 au profit de la Yougoslavie, et se séparer politiquement de la Serbie. Les dirigeants monténégrins assurent qu'ils sont prêts à coopérer économiquement avec tous leurs voisins (Bosnie, Croatie, Albanie, Serbie) dans un esprit européen, et que leur pays cherchera à adhérer à l'Union européenne. C'est d'ailleurs l'Union qui a fixé les règles du référendum (une majorité de 55% exigée) et devra en reconnaître le résultat.
Plusieurs aspects du Monténégro sont à comparer avec les caractéristiques de la Savoie:
— Le territoire est de 13 800 kilomètres carrés, la population de 672 000 habitants (Savoie 10 000 km2 et 1 million d'habitants);
— Il s'agit d'un vieux pays européen, gouverné depuis des siècles d'abord par des princes-évêques puis par la dynastie Njegos jusqu'à sa fusion en 1919 dans le royaume de Yougoslavie;
— La monnaie en circulation est déjà l'euro, après le mark adopté en 1999 (à la différence de la Serbie qui a conservé le dinar);
— La grande majorité de la population est ethniquement serbe, de langue serbe, ce qui n'est nullement contraire à sa volonté d'indépendance par rapport à la Serbie;
— Le Monténégro n'a pas participé aux récentes guerres dans l'ex-Yougoslavie (mais ses jeunes étaient obligés de servir dans l'armée yougoslave, puis serbe, et son territoire a accueilli des réfugiés du Kosovo fuyant l'armée serbe); il ne connaît pas de luttes ethniques ou religieuses; les Monténégrins de culture albanaise et musulmane ont largement opté pour l'indépendance.
Après la Slovénie, le Monténégro fournit un deuxième exemple de pays balkanique, donc européen, accédant pacifiquement et démocratiquement à l'indépendance. C'est un encouragement de plus pour les Savoisiens.
 
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Le nouveau drapeau du Monténégro: rouge, bordé de jaune, portant l'aigle bicéphale d'or portant lui-même un lion d'or sur fond bleu.
 
 
 
 
 
 
 
Catalogne sud:
Tourmente politique autour du nouveau statut.
Le 18 juin, les électeurs de la Généralité de Catalogne (communauté autonome du Royaume d'Espagne) devront se prononcer par référendum sur le texte d'un nouveau statut d'autonomie, fruit d'un compromis entre le gouvernement du socialiste José-Luis Rodriguez Zapatero et les autonomistes catalans de centre-droit dont le porte-parole est Artur Mas (Convergencia i Unio). Ce statut va plus loin que le statut en vigueur depuis 1979, notamment en matière fiscale et par le fait que Madrid confère à Barcelone de nouvelles compétences.
Cependant le texte soumis au référendum est en retrait par rapport à celui qui fut adopté par 90% des députés au parlement de Catalogne. Zapatero a dû ménager l'opposition des nombreux ennemis de l'émancipation catalane.
Les dirigeants du parti indépendantiste ERC (Esquerra Republicana de Catalunya - Gauche Républicaine de Catalogne), qui est présent au Gouvernement catalan depuis 2003, préconisaient l'abstention, pour ne pas entraver l'adoption du nouveau statut tout en manifestant leur insatisfaction. Mais la base du parti a décidé de voter NON, car elle aspire à une accélération sur la voie de l'indépendance de la Catalogne.
Dans ces conditions, il se pourrait que le référendum n'accorde qu'un faible soutien populaire au nouveau statut, ce qui serait périlleux pour l'avenir des relations avec Madrid.
Pascual Maragall, président socialiste du gouvernement catalan, a tiré les conséquences du vote négatif d'ERC: il a chassé du gouvernement les six ministres membres de l'ERC, et a décidé des élections anticipées, à la mi-novembre, pour renouveler le parlement de Catalogne. En attendant, il gouvernera avec une équipe restreinte composée uniquement de socialistes.
En Catalogne nord (Perpignan) le Bloc Català, fidèle à son alliance avec le parti Convergència, approuve le nouveau statut et invite les décideurs des Pyrénées-Orientales à réfléchir sur les opportunités offertes par l'autonomie. En effet, même si en Espagne les controverses sont vives sur les limites de l'autonomie, la centralisation française paraît, en comparaison, préhistorique.
 
 
 
 
 
 
 
 
L'Estonie ratifie la Constitution européenne.
Le parlement de la petite république balte (dont la capitale est Tallinn) a ratifié le 9 mai, par 73 voix pour et une voix contre, la Constitution de l'Union européenne. C'est le 15e État de l'Union a donner son accord.
Certes cette ratification ne relancera pas vraiment le texte constitutionnel refusé en 2005 par les Français et les Néerlandais. Mais l'Estonie, comme la plupart des petits États européens, maintient sa pression pour que l'Europe aille de l'avant malgré les résistances de plusieurs États fondateurs.
 
 
 
 
 
 
Grande incertitude sur le trajet Lyon-Turin.
Alors que le financement de l'axe ferroviaire Lyon-Turin n'est toujours pas annoncé, certains s'inquiètent des rumeurs de doublement du tunnel routier du Fréjus.
Le 28 avril, la Commission Inter-gouvernementale franco-italienne a rendu publique la décision des deux États de faire creuser une galerie de secours de 8 mètres de diamètre, parallèle au tunnel à péage. Une telle dimension fait craindre que cette galerie de secours puisse être ultérieurement aménagée en galerie de circulation permanente: ce serait le doublement de la capacité routière de l'axe et l'abandon du report du fret sur le rail.
Sur l'initiative du groupe UDF, le Conseil régional de Rhône-Alpes a voté, presque à l'unanimité, un vœu demandant l'interdiction, par ajout au traité franco-italien du Lyon-Turin, de toute augmentation des capacités routières.
Sur le terrain, l'opposition des habitants du Val de Suse au Lyon-Turin ferroviaire n'a pas baissé depuis les élections italiennes. En Maurienne, l'opinion évolue et s'alarme de plus en plus vivement des conséquences du chantier sur l'environnement et la santé. Le bout du tunnel est encore loin...
 
 
 
 
 
 
 
 
Mon pays.
 
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Un chalet trapu, sis à l'adret du vallon,
Un balcon de dentelle, des murs blanchis de chaux,
Le toit débordant et couvert de tavaillons
Protégeant l'immense fenil de couënnaux,
C'est ça mon pays!
Les sombres sapins qui semblent donner l'assaut
Aux verts alpages émaillés de fleurs parfumées,
Les rochers crénelés qui veulent monter si haut
Que leurs sommets de neige sont tous saupoudrés,
C'est ça mon pays!
Des gentianes faisant la cour aux renoncules,
Un lis martagon au bord d'un raide sentier,
La menthe odorante, la campanule,
L'edelweiss velouté accroché au rocher,
C'est ça mon pays!
De rudes paysans, tenaces et travailleurs,
Taciturnes mais attachants, si l'on insiste,
Des guides qui d'eux-mêmes donnent le meilleur
Pour que sain et sauf revienne l'alpiniste,
C'est ça mon pays!
Des lacs verts ou bleus, calmes ou bien coléreux,
Où se mirent les rocs, les sapins ou les voiles,
Accueillent en leurs eaux l'aboutissement heureux
Des torrents fatigués par leur course folle,
C'est ça mon pays!
Les solides pêcheurs, de nuit, par tous les temps,
Hiver comme été, vont lever leurs lourds filets;
Ils n'hésitent pas à secourir l'imprudent,
N'attendant aucun remerciement: "il fallait".
C'est ça mon pays!
Du Léman au Mont-Blanc, du Rhône en Italie,
D'Évian à Chambéry, de Seyssel à Chamonix,
Du blanc, du bleu, du vert, le rouge des armoiries,
De la plaine à la montagne, tout est harmonie.
C'est tout ça mon pays.
La Savoie autrement dit.
Robert Schuler. 1976.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Grésy sur Aix (Savoie Ducale):
La fête du pain de mai devient une tradition.
 
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Le 7 mai dernier à Grésy sur Aix, le village des Filliards s'est encore une fois animé pour fêter le Pain de mai, une vieille tradition de la Savoie ressuscitée par l'association Amédée III. Tous les ingrédients étaient réunis pour une fête réussie: le four à bois et ses boulangers produisant un délicieux pain à l'ancienne, les chaudières où cuisaient diots sur sarments et tartifles, l'étal des tommes de Savoie, et bien sûr une buvette très animée par les conversations et les chansons. Il se dit que des fêtes du même genre se préparent dans des villages d'autres provinces de Savoie...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Un groupe de Savoisiens à la découverte de la Sardaigne.
Du 27 avril au 4 mai, 38 Savoisiennes et Savoisiens ont séjourné en Sardaigne. Deuxième plus grande île de la Méditerranée (après la Sicile) avec 24 000 kilomètres carrés, la Sardaigne a été associée au destin de la Savoie pendant 140 ans. En effet le Duc de Savoie reçut en 1720 la couronne de Sardaigne, qui appartenait précédemment au Roi d'Espagne. C'est à cause de ce hasard de l'histoire (consécutif à la défaite du Roi de France Louis XIV à la fin des guerres européennes qu'il avait provoquées) que les historiens ont pris l'habitude d'appeler "Sardes" les forces militaires et politiques des États de Savoie aux 18e et 19e siècle, ou de parler d'architecture "sarde", de "période sarde"...
En 1720, la Savoie ne tombait pas sous la domination sarde: bien au contraire, puisque la Sardaigne s'ajoutait aux autres territoires de la Maison de Savoie: Piémont, Val d'Aoste, Nice et bien sûr Savoie.
Aujourd'hui la Sardaigne ne présente que peu de vestiges de l'époque où elle dépendait du gouvernement de Turin, capitale des États de Savoie depuis 1537. Elle conserve en revanche le caractère d'une île habituée à se gouverner par elle-même et attachée à ses particularismes. La langue sarde y est vivante (à côté d'un dialecte catalan parlé dans la région d'Alghero, au nord-ouest, depuis qu'au moyen-âge le roi d'Aragon en avait fait sa tête de pont, et d'un dialecte très proche du corse dans la Gallura, au nord) ainsi que la musique traditionnelle. Les Savoisiens ont apprécié les chants polyphoniques d'un chœur d'hommes du village de Luras (province d'Olbia).
L'autonomie, inscrite dans la Constitution italienne depuis 1948, semble convenir aux 1,6 millions d'habitants, même si elle ne les met pas à l'abri de la mauvaise administration, voire de la corruption. Toutefois les affichages en faveur de l'indépendance sont fréquents, et cette idée semble plaire à une partie de l'opinion, surtout chez les jeunes.
Le groupe savoisien à séjourné au nord, au cœur des forêts de chênes-liège (à Tempio Pausania), puis au sud dans les plaines du golfe d'Oristano (à Cabras). Une journée était consacrée à la visite de Caprera, une petite île inhabitée de l'archipel de la Maddalena, au nord de la Sardaigne: Garibaldi, l'illustre Niçois, en avait fait l'acquisition dès 1856 et en fit sa retraite après une vie mouvementée sur les cinq continents. On visite sa maison, sa ferme, la remise de ses barques et son cimetière familial, le tout étant administré par le ministère italien de la Culture, car en Italie Garibaldi est le grand héros national, le "père de la patrie" en même temps que le "héros des deux mondes" (il avait combattu longtemps en Amérique du sud pour la liberté).
Les Savoisiens ont visité les villes de Sassari, Alghero, Oristano et Cagliari, et encore la Costa Smeralda (Côte d'Émeraude, un des plus beaux sites de la Méditerranée). Ils ont passé toute une journée avec des jeunes montagnards de la Barbagia (la région centrale) qui leur ont fait découvrir la nature sauvage et la gastronomie des bergers sardes. Sans oublier la visite de plusieurs "nuraghi", ces étranges habitations fortifiées datant d'une civilisation du bronze (1800-600 avant JC).
En même temps que des vacances pleines d'agréments, ce fut une moisson de connaissances nouvelles pour les participants, grâce aux dévouées organisatrices, Evelyne Anthoine et Sophie Matrat.
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Peinture murale à San Sperate: un art très vivant dans certains villages sardes.
Un nuraghe, fortification préhistorique.
Le tombeau de Joseph Garibaldi à Caprera.
L'olivier sauvage le plus vieux du monde (3000 ans).
 
 
 
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Le groupe savoisien sur le port de Caprera.
 
 
 
 
 
 
 
 
La globalisation vue de Suisse.
par David Frank.
 
David Frank, jeune Savoisien, est étudiant de deuxième année en Hautes Études Commerciales à l'Université de Lausanne. Dans son exposé, il passe en revue les bienfaits de la mondialisation, prenant à contre-pied le discours dominant. Les termes de globalisation et mondialisation sont équivalents, le premier provenant de l'anglais et le second des langues latines.
La globalisation, l’accroissement de la libre circulation des capitaux, des biens et des personnes à l’échelle mondiale, est clairement le plus grand phénomène politique, économique et social du 20e siècle.
Mais ce phénomène n’est pas si récent que cela. Son apparition remonte à plusieurs siècles. En effet dès le 15e siècle, avec l’avènement de puissances telles que l’Espagne, la France ou l’Angleterre, les premiers échanges "mondialisés" font leur apparition. C’est à cette époque que les grands explorateurs découvrent le monde et permettent l’ouverture aux autres cultures et civilisations. Le commerce maritime prend donc une grande ampleur avec la mise en place de plateformes commerciales, destinées à la vente de produits tels que la soie ou les épices orientales…
Plus tard, au 18e siècle, les thèses libérales viennent troubler les théories économiques. Adam Smith prône le libre échange et l’abandon des barrières, notamment douanières, empêchant le commerce entre les nations. L’Angleterre, puis les États-Unis s’en inspireront, entraînant avec eux une grosse partie de la planète.
Mais c’est au 19e siècle que le mouvement de globalisation s’intensifie avec les inventions clés telles que la locomotive, permettant l’acheminement des marchandises dans des délais réduits. Portés par la révolution industrielle et les modifications dans le processus de production qui font augmenter les cadences, les échanges mondiaux se multiplient…
La globalisation aujourd'hui.
Le phénomène est donc très ancien, mais la globalisation telle que nous la connaissons aujourd’hui repose sur des concepts plus contemporains. L’avènement du capitalisme et de l’économie de marché comme modèle mondial, dû notamment à l’effondrement de l’empire soviétique, a encouragé et porté la mondialisation. Les innovations technologiques, l’évolution spectaculaire des transports, les inventions universelles telle que l’Internet, permettent au citoyen du monde de découvrir d’autres coutumes, de partager des cultures, d’apporter son savoir-faire à l’étranger, de voyager aux quatre coins de la planète. Du coté des firmes, ces mutations leur permettent d’investir et de se financer à l’étranger, d’ouvrir de nouveaux marchés, de diversifier et d’adapter leur production, de redistribuer les profits à l’échelle mondiale… Au niveau de l’éducation, la mondialisation a eu un impact positif incroyable. Il est aujourd’hui possible pour un étudiant de l’Université de Lausanne d’aller étudier en Amérique, en Asie ou en Australie. En plus de découvrir une autre culture, ces échanges apportent une ouverture d’esprit sur d’autres méthodes d’enseignement, complétant les formations traditionnelles nationales et enrichissant les parcours. Ces expériences se répercutent au niveau professionnel et cela profite aux entreprises ou administrations dans leur développement et leurs indispensables mutations…
Toute personne vivant au 21e siècle est donc confrontée à la mondialisation et cela a permis d’ouvrir un débat international, sur lequel chaque être humain est amené à s’exprimer. Certains la conspuent, d’autres en font l’éloge…Mais quels sont les conséquences et enjeux de la globalisation du nouveau millénaire?
Uniformisante ou diversifiante?
Uniformise-t-elle les cultures? Accroît-elle réellement les écarts de richesse entre les peuples? Allons-nous assister à la fin des spécificités économiques et culturelles locales? À qui profite-t-elle?
Les anti-mondialistes, vedettes des rassemblements de Seattle, Gênes ou Davos, dénoncent la standardisation et l’uniformisation des sociétés, la marchandisation de la culture, la "macdonaldisation" de la nourriture, ou l’injustice économique…
Pourtant, de tout temps, la globalisation a plutôt été synonyme de diversité, d’ouverture et ce dans tous les domaines, à commencer par la culture… L’art, le cinéma, la littérature s’enrichissent avec l’ouverture mondiale, les artistes exposent partout, les livres sont traduits dans toutes les langues et chacun peut s’inspirer des idées des autres. C’est ainsi que les influences se succèdent et se complètent, françaises, italiennes, américaines, le spectateur a le choix et peut adopter le courant qu’il préfère… Les critiques internationales permettent aux auteurs de se remettre en cause et de connaître les réactions de leur public étranger, de diversifier leurs œuvres, de se recycler plus facilement. Le festival de Cannes n’est-il pas l’évènement cinématographique reflétant une mondialisation pluriculturelle intense où les chefs d’œuvres anglo-indiens, ou américano-japonais sont à l’honneur?
D’un point de vue social, la mondialisation a bouleversé les habitudes de consommation, à commencer par les habitudes gastronomiques. S'il est effectivement possible de se restaurer chez McDonald’s dans 137 pays, il est aussi devenu élémentaire et habituel de déguster des spécialités indiennes, arabes ou japonaises partout en Suisse… Les jeunes européens portent des jeans américains, jouent aux jeux vidéo japonais, roulent en voitures coréennes et mangent des kebabs turcs! Se sentent-ils pour autant opprimés ou esclaves de quoi que ce soit?
Appauvrissement ou enrichissement des nations?
La concurrence internationale imposée aux firmes par le libre échange, condition de la globalisation, en matière de coûts a permis aussi une démocratisation de la consommation et des loisirs. Il y a 40 ans, seules les classes bourgeoises ou privilégiées pouvaient se permettre de prendre l’avion, de posséder une voiture ou une télévision. Se rendre au cinéma était une fête annuelle pour beaucoup de foyers… Il en est de même au niveau des dépenses d’alimentation: les hypermarchés cassent les prix, proposent des spécialités régionales ou étrangères, et le consommateur dépense moins pour acheter plus!
Cette minimisation des coûts, qui a permis une maximisation des profits des firmes, a profité à tous. Les salaires ont crû régulièrement au rythme de l’accélération de l’économie, entraînant la consommation. Le développement international des marchés boursiers a permis à de modestes salariés d’arrondir confortablement leurs fins de mois en investissant dans des fonds de placements mondiaux. Le phénomène d’actionnariat des employés s’est amplifié et les travailleurs récoltent donc les fruits de leur travail. Les actionnaires ont engrangé de l’argent qu’ils ont pu réinjecter dans l’économie internationale, favorisant la recherche et le progrès technique.
Il n’a par ailleurs jamais été démontré que la globalisation a accru les inégalités entre les pays. L’exemple de la Corée du Sud démontre même très clairement le contraire. En s’inspirant du savoir-faire occidental et en ouvrant son économie, tout en protégeant ses produits, elle a connu une expansion fulgurante dans les années 80-90. C’est aujourd’hui une des plus grosses puissances économiques d’Asie, avec des groupes comme Samsung ou Hyundai. Ces produits inondent le monde et les Coréens ont été les premiers à bénéficier des fruits de cette croissance. Son voisin du Nord ne peut pas se féliciter d’une telle réussite, et la famine et la pauvreté, fléaux épouvantables que subit le peuple nord-coréen, sont dus à un régime communiste totalitaire qui refuse le capitalisme, le libre échange et donc la globalisation.
L’Asie, avec ses pays émergents les Dragons, comme Singapour, a vu son niveau de vie global augmenter de manière exponentielle grâce à la mondialisation...
L’Amérique du Sud commence aussi à en récolter les fruits: le Brésil a vu son PIB/habitant multiplié par cinq sur les vingt dernières années. Même si les régimes corrompus ne permettent pas toujours une bonne répartition des richesses, les taux de croissance font avancer et évoluer l’économie, permettant modernisation et amélioration des conditions de travail.
Des organismes tels que l’OMC ou le FMI, bien que contestés, ont quand même permis de faire tomber des barrières douanières nuisibles aux pays les plus pauvres, et tentent de contrôler et de niveler la mondialisation. Les pays en voie de développement ont désormais le droit à la parole, ils sont écoutés et les présidents Lula ou Fox l’ont montré au forum international de Davos.
Globalisation et développement mondial.
D’autre part, les droits de l’homme sont renforcés par la mondialisation, qui permet de dénoncer au niveau mondial les abus des dictatures et régimes totalitaires, de créer des coalitions et des fonds de soutien aux populations opprimées, de dissuader les tyrans ou de les neutraliser. La presse internationale, disponible dans tous les kiosques, la télévision par câble à prix abordable permet à un Chinois vivant en Allemagne de rester au contact de l’actualité de son pays.
Les firmes agissent sur les populations locales et favorisent le progrès. Nestlé par exemple a beaucoup œuvré pour l’accès à l’eau potable en Inde. Quand une firme multinationale s’implante dans un pays en voie de développement, elle s’implique localement, crée des emplois et investit dans des infrastructures, elle distribue de la nourriture et s'il est vrai qu’elle se substitue à l’État dans bien des domaines, il existe beaucoup de pays où cela ne peut être que bénéfique, tant certains régimes asservissent leur population.
Il est évident que pauvreté et famine demeurent dans le monde, et qu’encore trop de pays ne bénéficient pas de la globalisation, à commencer par les pays d’Afrique. Mais les causes sont plus profondes et surtout très politiques et sociologiques. Les dictatures, les guerres civiles et tribales se succèdent, la corruption règne en maître. La religion, déformée au bénéfice d’une minorité totalitaire, se fait l’ennemie du développement et empêche l’éducation, la recherche et l’ouverture d’esprit. La mondialisation n’est donc pas, contrairement aux idées reçues, responsable de cette situation, et si elle a pu bénéficier au paysan brésilien, elle pourra un jour bénéficier à l’agriculteur ivoirien…
Diversité, échange, développement, amélioration des conditions de vie sont des notions que l’on voit trop peu associées au terme de globalisation. Comme le disait le Professeur Rieben, le monde a évolué à une telle vitesse que la vie au début du 20e siècle ressemblait plus à celle du Moyen Age qu’a celle des années 1990… Cette évolution, cette modernisation n’ont-elles pas enrichi le monde dans lequel nous vivons, en le diversifiant, en l’ouvrant, en le développant? La mondialisation en a été la condition, alors au final, a-t-elle plus détruit ou créé?
D.F.
 
(Titre et intertitres sont de la Rédaction)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Un nouveau nid pour le coucou savoyard.
par Patrice Abeille,
Directeur de la rédaction,
Secrétaire général de la Ligue savoisienne.
Croyez bien, chers lecteurs savoisiens, qu'il ne m'est pas agréable de mettre sur la place publique certaines explications détaillées sur les coulisses de la politique: normalement, cela n'intéresse pas grand monde. Cela risque aussi de transformer des rivaux ou adversaires en ennemis, ce qui n'est pas souhaitable en démocratie. Mais cette fois c'est nécessaire, car il y a trop d'années qu'un curieux personnage s'emploie à diviser l'opinion savoisienne. Cette opinion, je veux tenter de l'éclairer au moyen de faits précis.
M. Noël Communod essaie de faire parler de lui en Savoie depuis l'automne 2002, date de la parution de son premier livre. Il essaie en même temps de faire oublier que, de 2000 à 2002, il était membre de la Ligue savoisienne, et bien plus qu'un membre ordinaire arrivé chez les Savoisiens par hasard.
Le 2 juin 2002, Noël Communod présentait au Conseil des Provinces de la Ligue savoisienne un projet ambitieux. Après avoir posé les fondements historiques et juridiques de notre droit à la souveraineté, après avoir adopté un projet de Constitution, après avoir donné des aperçus politiques, financiers et économiques, il fallait aller plus loin sur la voie tracée par la Ligue savoisienne: élaborer un projet de société pour la Savoie, apte à fédérer toutes les forces progressistes dans les entreprises (patronat et syndicats de salariés). Il fallait commencer à répondre à la question: "qui est prêt à prendre la relève pour administrer la Savoie libre?"
(Toutes ces phrases sont tirées du compte-rendu du Conseil des Provinces de l'époque)
Le Conseil des Provinces fut enthousiasmé par le projet de Noël Communod et lui donna carte blanche.
Que se passa-t-il exactement entre juin et août 2002? Je n'en sais rien. Mais la France découvrait un nouveau Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin, qui voulait décentraliser la France pour de bon. Comme touché par la grâce, Communod se mit au travail et produisit en un temps très court un livre intitulé "La Région Savoie, en 2004, c'est possible". J'en fis paraître un compte-rendu dans L'Écho de Savoie n°59. Le 15 septembre 2002, Communod démissionnait de la Ligue savoisienne par lettre recommandée.
On le retrouva très vite à la "Région Savoie j'y crois", une association fondée en 1998 par Benoît Bro et Claude Barbier pour réunir sur un projet régionaliste des élus de plusieurs partis politiques. Communod est devenu président de cette structure en 2004 ou 2005, mais alors tous les élus l'avaient quittée, il ne restait que quelques membres, et M. Raffarin terminait son ministère sur les rotules, n'ayant à peu près réussi à décentraliser que les routes nationales...
Et voici que Noël Communod, en avril 2006, dépose les statuts d'un "parti fédéraliste et régionaliste de Savoie". Nouveau départ, vers quelle aventure?
M. Communod n'est pas un imbécile, il a donc le droit et la capacité de changer d'avis, et même vite. Mais puisqu'il veut maintenant se présenter à des élections, il doit s'expliquer sur ce qui motive ses brusques changements. Comme il ne le fait pas, il donne plutôt l'impression de se conduire en politique comme un coucou savoyard, qui fait son nid où il le peut, chez les autres.
P.A.
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Complexe d'infériorité.
Du grand, du pathétique, du mélodramatique, en ce mois d’avril, dans nos boîtes email, avec l’arrivée de la Lettre du tout nouveau Parti fédéraliste et régionaliste de Savoie. La feuille est intitulée " N°1 Avril 2006 ". Il faut bien sûr comprendre que c’est un numéro spécial-premier-avril, destiné à nous dérider un bon coup. Enfin… Rire du malheur des gens, ça n’est pourtant pas ce que préfère.
Puisque je l’ai reçue, je l’ai lue, eh oui! Et qu’y ai-je donc trouvé de si intéressant que je décide d’en faire un article? Eh bien, en deux mots, les confessions de Noël Communod sur son divan, qui essaie de nous faire comprendre que si c’était lui qui avait eu l’idée de créer un parti désannexionniste en premier, il n’aurait pas eu besoin de créer un parti fédéraliste et régionaliste de Savoie. Mais ma foi les choses sont mal faites, le créneau étant déjà occupé, il a bien fallu qu’il se positionne de manière concurrente comme il nous le dit très explicitement page 8: "Noël Communod milite depuis un certain nombre d’années pour une Région Savoie par opposition aux volontés de séparatisme et d’indépendance de la Ligue savoisienne". Ça n’est donc pas un projet original, mais bien un projet qui se positionne par rapport à un projet déjà existant, et "contre". Là où Noël Communod prétend en finir avec une logique dualiste gauche/droite en apportant la nouveauté fédéraliste, il crée dans la foulée, et pour s’y enfermer, une seconde logique dualiste au sein du fédéralisme savoyard, impérialiste/désannexionniste. A-t-on vraiment besoin de perpétuer un système de pensée aussi stérile?
Mais creusons donc un peu mieux. Noël Communod nous prétend qu’il veut "fédérer, rassembler", contrairement à d’autres qui veulent "séparer et isoler". Qu’appelle-t-il fédérer et rassembler? Eh bien en premier lieu, c’est diviser la région Rhône-Alpes pour en extraire une région Savoie. "Rassembler en divisant", je trouve ça assez intéressant. Du point de vue de l’étude psychologique bien sûr. L’argumentaire de Noël Communod, pour l’extraction de cette région Savoie, tourne autour de l’existence d’une entité Savoie historique. Un argumentaire nationaliste, donc. Le même que celui de la Ligue Savoisienne, mais avec des conclusions différentes. Rassembler en divisant, une recette à la Communod, certes, mais pourquoi ne pas faire des propositions responsables, comme mettre dans la même région des territoires qui ont des problématiques communes, en même temps qu’une culture commune, comme par exemple la Savoie, le Bugey, le pays de Gex et la partie montagneuse de l’Isère, qui ont en commun une langue, un écosystème, une architecture traditionnelle, des pratiques culinaires? Dans ce cas on verrait un peu mieux l’intérêt de diviser la région Rhône-Alpes, et on gagnerait en crédibilité en proposant la création d’une région avec une cohérence forte. Pourquoi vouloir créer une région Savoie, sur la base d’intentions évidemment nationalistes, à l’intérieur d’une entité, la France, qui nie l’existence de cette nation Savoie, et ce depuis 1793? Pourquoi, si ce n’est à cause d’un complexe d’infériorité? Il y aurait donc bien, selon Noël Communod, une nation Savoie, légitime, mais subordonnée à la nation française. Cette nation Savoie n’aurait donc, selon lui, pas de légitimité à s’autodéterminer désannexée de la France… Étrange… Surtout lorsque l’argumentaire pour justifier le programme de son nouveau parti est une copie exacte de l’argumentaire de la Ligue Savoisienne. Il propose un système fédéral, avec une Savoie autonome, dans une France fédérale, elle-même membre d’une Europe fédérale. Quelle différence avec la position de la Ligue Savoisienne qui propose une Savoie libre et fédérale, elle-même membre d’une Europe fédérale? Aucune, si ce n’est ce complexe d’inféodation d’une nation par une autre. Quel est l’intérêt de dépenser une somme d’énergie considérable à convaincre les citoyens d’un pays qui ne se sentent majoritairement pas concernés par le fédéralisme (le PF n’est d’ailleurs présent que dans seulement quelques régions françaises), alors qu’il serait bien plus avantageux et efficace de concentrer ses efforts sur la seule Savoie, culturellement plus ouverte au système fédéraliste, comme le souligne lui-même Noël Communod (p. 2 de sa Lettre)? Noël Communod a donc tout piqué à la Ligue Savoisienne, et en plus il se définit par rapport à elle (en s’y opposant). On doit évidemment en déduire que si la Ligue savoisienne n’était pas là, on n’aurait jamais eu le plaisir de voir se créer ce nouveau parti inutile pour la Savoie. Du mélodramatique et du pathétique donc, comme je le disais au début de cet article. Tout ceci ressemble un peu à une émancipation affective mal maîtrisée.
À souligner, avant de conclure, quelques perles dans cette lettre, comme page 3, un imbroglio dans son argumentaire pour démontrer qu’il est ouvert au rassemblement et à la solidarité (certainement contrairement à ces méchants vilains de la Ligue savoisienne), solidaire pour la reconnaissance des langues et des cultures avec les "peuples de l’hexagone", mais oubliant bizarrement la solidarité avec les Suisses de la Romandie, dont la langue vernaculaire ne doit pas être en danger selon lui. La solidarité s’arrête certainement aux frontières... jolie leçon d’ouverture. Autre perle dans la même page: "la présence du drapeau savoyard obligatoire sur tout les bâtiments administratifs", belle leçon de coercition nationaliste, largement incompatible avec les principes de libres choix collectifs du fédéralisme. Et si vous laissiez plutôt les Savoyards décider eux-mêmes, monsieur Communod? Décidément, même avec les meilleures intentions du monde, la culture de la démocratie n’est pas un fait naturel pour un monchu de culture française comme monsieur Communod. Pour combien de temps encore, entre les drapeaux savoisien et européen, flottera aux frontons de nos mairies, le drapeau de la tyrannie?
Le Ptiou d’Sbliossy.
(Titre ajouté par la Rédaction)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Germain Sommeiller, l'ingénieur et inventeur savoisien.
Voici une brève évocation d'un des grands hommes de la Savoie, Germain Sommeiller. Une exposition permanente lui est consacrée à la Mairie de Bonneville.
Germain Sommeiller est né en 1815 à Saint-Jeoire en Faucigny, dans une famille modeste. Il fut boursier à l'Université de Turin, où il obtint en 1842 le diplôme d'ingénieur en mécanique. Après des stages techniques en Angleterre et en Belgique, il travaille comme ingénieur à la percée des montagnes pour la construction de la voie ferrée entre Turin et Gênes.
En 1857 il est nommé directeur du percement du tunnel ferroviaire du Fréjus, au-dessus de Modane. Sur les bases des travaux du physicien genevois Daniel Colladon, il invente une machine perforatrice à air comprimé. La source d'énergie est une chute d'eau, qui actionne des compresseurs, inventés également par Sommeiller. L'air comprimé actionne la perforatrice, et il sert également à l'aération forcée de la galerie. Germain Sommeiller fit installer une batterie de perforatrices sur un chariot. Grâce à cette technique toute nouvelle (ancêtre des tunneliers actuels), il parvint à percer 13 kilomètres de roches en 13 ans, alors que ce travail aurait demandé 34 ans avec les moyens traditionnels de cette époque.
Après 13 ans de travail acharné, Germain Sommeiller mourut le 11 juillet 1871, deux mois avant l'inauguration du tunnel du Fréjus.
Il eut également des responsabilités politiques. Libéral (démocrate réformateur favorable à Cavour), il fut député du Faucigny au parlement de Turin. En 1860 il refuse l'annexion et opte pour la citoyenneté piémontaise, puis italienne.
Germain Sommeiller a légué sa fortune à l'hôpital de La Tour en Faucigny, qui porte son nom (Hôpital départemental Dufresne Sommeiller).
Tout Savoisien devrait se souvenir de Germain Sommeiller, symbole de la modernité de la Savoie au 19e siècle, qui n'avait rien de bon à attendre de l'annexion.
Jean-Charles Beccarelli.
 
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Statue de Germain Sommeiller à
Saint-Jeoire.
La perforatrice (seul spécimen existant) visible
dans le hall de la mairie de Bonneville.
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Hôpital de La Tour, qui reçut l'héritage de
Germain Sommeiller.
Essais de perçage visibles dans le parc de
l'hôpital de La Tour.
 
 
 
 
L'Appel de Paris fête ses 2 ans!
Beaucoup de Savoisiens s'intéressent aux répercussions de la pollution sur la santé, et ont signé ou signent l'Appel de Paris, lancé il y a 2 ans par un grand professeur de médecine, le Pr. Belpomme.
Voici un résumé des conclusions provisoires que professeur tire de son initiative deux ans après.
Pourquoi et comment est né l'Appel de Paris?
En 2004, le lien entre pollution chimique et maladies n'avait été perçu que par un nombre restreint de scientifiques. C'est aux ONG qu'il faut rendre hommage pour le travail considérable qu'elles ont accompli, en particulier le WWF et Greenpeace. C'est d'abord et avant tout à elles que l'on doit d'avoir "éveillé" les consciences sur ce thème par un travail de longue haleine.
L'idée de l'Appel de Paris est née de la volonté de mobiliser beaucoup plus fortement et largement le corps médical, scientifique, académique, ainsi que les ONG et les citoyens et de favoriser la prise de conscience des répercussions sanitaires de la pollution chimique. Au-delà du constat indéniable du lien entre les maladies contemporaines et l'exposition aux polluants chimiques, l'objectif était d'inciter les pouvoirs publics à agir et légiférer pour protéger les personnes, en particulier les plus vulnérables.
Quel est le bilan des signatures?
Bien que le message ait pu être considéré par certains comme alarmant, voire "alarmiste", le contenu scientifique de l'Appel est aujourd'hui validé par un très grand nombre de scientifiques et d'intellectuels. Un millier d'entre eux ont en effet donné leur caution en signant la déclaration, et ce nombre s'accroît chaque jour.
L'Appel a été signé par le Comité Permanent des Médecins Européens (CPME), organe représentant tous les conseils ou organismes nationaux des médecins des 25 États membres de la Communauté Européenne regroupant plus de 2 millions de médecins européens.
Plus de 1 000 ONG, dont certains collectifs, ont aujourd'hui signé l'Appel, et environ 200 000 citoyens. En France, l'Appel vient d'être signé par l'UNAF ( Union Nationale des Associations Familiales) qui regroupe 8 000 associations, auxquelles adhèrent 800 000 familles.
Si l'Appel a été largement diffusé dans les pays francophones, il commence à l'être activement dans les milieux anglophones, en Europe, ainsi qu'aux États-Unis, grâce au relais d'ONG européennes et américaines.
Quelles avancées l'Appel de Paris a-t-il permis?
L'Appel de Paris a constitué un élément clé auprès des décideurs européens pour l'adoption d'un REACH* fort, incluant le principe de substitution des produits chimiques les plus nocifs pour la santé et l'environnement.
Quelles sont les prochaines étapes?
L'Appel de Paris est un document scientifique, à valeur historique avant d'être une déclaration internationale. Nous sommes aujourd'hui à un tournant majeur, que nous ne pouvons pas nous permettre de rater. Il est impératif de convaincre les autorités nationales et européennes de l'urgence de prendre les bonnes décisions pour l'avenir.
Pour cela notre action se poursuit dans quatre directions :
1. Prolonger la diffusion de l'Appel afin d'obtenir un million de signatures.
2. Unir les différentes forces de la société: scientifiques et ONG, mais aussi l'ensemble des parties prenantes sensibilisées aux questions santé-environnement. Seule l'union fait la force.
3. Créer un comité de soutien de l'Appel, ouvert aux ONG et aux scientifiques qui le désireront.
4. Organiser le deuxième congrès européen de l'Appel de Paris sur le thème "Santé, environnement et développement durable" : il aura lieu le 9 novembre 2006, à la Maison de l'UNESCO, Paris, France. Le congrès aura pour objectif de proposer des mesures concrètes et recommandations dans un cadre international.
*Projet de règlement européen d'enRegistrement, d'Evaluation et Autorisation des substances CHimiques.
www.artac.info