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N° 17
août 2006
 
Le deuxième général.
La Savoie et sa Maison.
L’Europe trop ambitieuse pour l’eau des Français!
Le système de santé français en cause.
Libérer sa voie?
Ils reviendront.
Chambéry libéré?
14 juillet savoisien aux Gets.
Italien: quelques pièges à éviter!
Bloc-notes.
La Savoie se dote d'une marque touristique : Savoie Mont-Blanc.
L'Union Valdôtaine change de présidence.
Alpes-Méditerranée : et si on faisait une euro-région?
Italie : 5 ans de perdus pour réformer la Constitution.
La Catalogne adopte un nouveau statut d'autonomie.
Le catalan, langue d'Europe mais pas de France.
Embrouille dans l'internet rural.
La Slovénie adopte l'euro en 2007.
C'est vous qui le dites...
ÉCOnomies: chasse au Gaspi!
 
 
 
 
 
Éditorial.
Le deuxième général.
Les Savoisiens se sont opposés bruyamment (voir nos précédentes éditions) aux honneurs rendus au général Dumas, qui fut le premier général noir, ou plutôt métis, de l'armée française, entre 1794 et 1804. L'opposition n'avait évidemment rien à voir avec la couleur, mais se fondait uniquement sur les souffrances endurées à l'époque par la Savoie sous l'occupation française. Mais le destin de ce Dumas a éveillé l'intérêt des Savoisiens, dont certains se demandent à présent s'il fut unique et sans lendemain ou seulement précurseur.
Revenons d'abord sur les évènements de juin et leur retentissement.
L'affaire Dumas, avec en particulier les sonneries de cloches actionnées par les Savoisiens au col du Petit Saint-Bernard le 24 juin, a fait un peu de bruit dans l'opinion et les media. Des messages de soutien sont arrivés d'un peu partout, notamment d'Occitanie et de Guadeloupe. En Tarentaise on n'a parlé que de "ça" pendant une bonne semaine: même si tout le monde n'approuvait pas l'action des Savoisiens, personne ne semblait comprendre l'initiative d'Hervé Gaymard.
Les lecteurs du Dauphiné "Libéré" ont eu droit à une photo choc du ministre de la Culture s'égosillant en vain sur fond de drapeaux savoisiens, puis le lendemain à un billet indigné de Gilles Debernardi. La Ligue faisait à nouveau parler d'elle, et ne recevait pas les félicitations du monopole de la presse quotidienne, évidemment! Sollicité par l'obligeant DL, Gaymard déplora "le réductionnisme, le chauvinisme et la xénophobie" des Savoisiens. Vous avez dit xénophobie? Mais comment des Savoyards, essentiellement français selon les conceptions politiques de Gaymard, peuvent-ils être xénophobes à l'égard d'un Français comme le général Dumas? La xénophobie franco-française, voilà un nouveau concept du gaymardisme...
Dans l'édition de Chambéry, le sujet se prolongea par des déclarations du commandant du 7e. BCA, "choqué comme militaire et comme Français" et par des courriers de lecteurs pour et contre.
Dans l'hebdo La Savoie, Hervé Gaymard se plaignait des "méthodes terroristes" de la Ligue savoisienne: à croire qu'il aurait besoin de prendre quelques vacances en Corse! Dans le même journal, l'historien chambérien André Palluel-Guillard déplorait l'invitation de Claude Ribbe, "historien nul et dangereux". Hervé Gaymard devra apprendre le respect pour un historien important et inoffensif comme Palluel...
Le Peuple Valdôtain, organe de l'Union Valdôtaine, permettait à Lucien Caveri, le président de la Région autonome, d'exprimer son embarras. Invité le 24 juin au col par "l'ami Hervé Gaymard", il avait été surpris par les cloches savoisiennes et avait dû renoncer à son discours. J'ai répondu à ses conclusions équivoques en lui conseillant de mieux choisir ses amis en Savoie.
 
La Quotidiana de Coire (Suisse, canton des Grisons), le 11 juillet, informait son public de toute l'affaire des "cloches de la Saint-Jean": en effet le 24 juin était de jour de la saint-Jean-Baptiste.
Enfin Le Faucigny, daté du 13 juillet, donnait le point de vue d'un ancien député CDS du Chablais, Yves-Marie Sautier: une prise de position accablante pour Hervé Gaymard et approuvant vigoureusement la réaction de la Ligue savoisienne.
Avec la chaleur de l'été, les échos des cloches savoisiennes se sont dissipés. Mais une nouvelle question surgit, posée par des lecteurs: Thomas-Alexandre Dumas nous a été présenté comme le premier général noir de l'armée française; qui fut le deuxième général noir, et quand?
 
Le Savoisien publiera toutes les réponses de ses lecteurs, notamment celles de Claude Ribbe et d'André Palluel, avec l'aide probable de la FACIM et d'Hervé Gaymard. Question à suivre...
Patrice Abeille.
 
 
 
 
 
La Savoie et sa Maison.
par Patrice Abeille,
Secrétaire général de la Ligue savoisienne.
Victor-Emmanuel de Savoie, arrêté le 16 juin à Varenna (consonance funeste pour un héritier royal!) au bord du lac de Côme, emprisonné une semaine à Potenza (Basilicata, sud de l'Italie), aux arrêts domiciliaires à Rome pendant un mois, est à présent sous le coup d'une interdiction de quitter l'Italie pour un temps indéterminé. C'est un comble pour celui qui dut attendre pendant 56 ans l'autorisation d'entrer dans son pays: il ne peut plus en sortir! L'affaire a fait le tour du monde dans les rubriques judiciaires, "jet-set" et "people". Elle est grave: le prince est accusé d'association de malfaiteurs, de corruption de fonctionnaires et de proxénétisme. Elle fait du tort, une fois de plus, à l'image de la Savoie, dont le prince porte le nom comme ses ancêtres.
C'est l'occasion de faire le point sur cette illustre Maison, qui ne possède plus aucun droit sur la Savoie, peut-être plus guère sur l'Italie, et qui demeure en tout cas totalement étrangère au projet savoisien. Ne pas confondre souveraineté et prétendus souverains!
Prince des mondanités avec mauvaises fréquentations.
Victor-Emmanuel porterait le numéro IV s'il régnait sur l'Italie. Né à Naples en 1937, il prit le chemin de l'exil en 1946 avec son père, le roi Humbert II (décédé en 1983 et inhumé à Hautecombe). Tous les héritiers mâles de la famille royale étaient bannis, par la Constitution républicaine, du territoire italien.
Alors que le dernier roi d'Italie, de caractère austère et digne, vivait au Portugal, son fils choisit une résidence principale à Genève et une vie de nomade de luxe, séjournant régulièrement à Téhéran (jusqu'à la révolution islamique), New-York, Gstaad et Cavallo, une petite île quasiment privée au sud de la Corse.
La vie de "jet-setteur" coûte cher, très cher. Victor-Emmanuel ne semble avoir jamais eu de grande difficulté à la financer. Il a su se faire rémunérer comme intermédiaire commercial, notamment pour vendre des équipements militaires à son ami le Shah d'Iran. L'ordre des Saints Maurice et Lazare, dont il était le grand-maître (jusqu'à l'intervention de son cousin Amédée, voir ci-après), a séduit des personnes fortunées, avides d'un titre prestigieux. L'appartenance de Victor-Emmanuel à la loge maçonnique secrète P2 a été prouvée: il y recherchait probablement des relations d'affaires plutôt que des complots politiques. Dans les affaires, surtout quand de grosses sommes sont en jeu, il est capital de bien choisir ses partenaires...
Victor-Emmanuel décida d'épouser en 1970, contre la volonté de son père, une roturière: Marina Doria Ricolfi, championne de ski nautique et fille d'une riche famille d'industriels lombards. Le mariage fut célébré d'abord à Las Vegas, puis à Genève, enfin à Téhéran.
Le prince se fit déjà remarquer en 1978, quand un touriste allemand fut mortellement blessé par balles sur le yacht voisin du sien à Cavallo. Au terme du procès, Victor-Emmanuel ne fut condamné que pour port d'arme illégal et non pour homicide, l'auteur du coup de feu restant inconnu. Il ne s'était rien passé...
Dans les années plus récentes, le prince semblait s'être assagi. Son fils Emmanuel-Philibert, qui remplit de vagues fonctions au sein d'une banque genevoise, prenait sa place au firmament des gazettes populaires, ayant épousé la comédienne française Clotilde Coureau. Le père, Victor-Emmanuel, était invité en Savoie de plus en plus souvent, les fastes prospéraient.
Le premier à dérouler le tapis rouge fut le socialiste Roland Merloz, maire de Saint-Jean de Maurienne: il organisa dans sa ville, le 29 juin 1997, de somptueuses cérémonies du "millénaire" de la Savoie, en présence de Victor-Emmanuel, de la duchesse conjointe Marina, et d'Emmanuel-Philibert, ainsi que de Michel Barnier et de tous les principaux élus de Savoie. D'autres cérémonies du même genre ont eu lieu, notamment grâce aux députés-maires Marc Francina à Évian, Martial Saddier à Bonneville et Dominique Dord à Aix en Savoie.
Tous ces élus républicains doivent à présent se sentir quelque peu gênés, car le personnage qu'ils ont reçu avec faste, Victor-Emmanuel, doit répondre d'accusations extrêmement graves. Comme tout accusé, il est pour le moment présumé innocent, mais des écoutes téléphoniques accablantes et des témoignages non moins accablants ont été publiés dans la presse italienne. Le député-maire d'Aix en Savoie s'est déclaré "abasourdi"...
Ces élus avantageux croyaient sans doute amadouer, par leurs mondanités coûteuses et ostentatoires (auxquelles s'associe régulièrement la pompeuse "Compagnie de Savoie" en costumes) l'opinion savoyarde ou même savoisienne. Ils commettaient une erreur naïve autant que grossière, révélant la profondeur de leur ignorance. En effet Victor-Emmanuel ne représente en rien la Savoie, pour une raison historique très simple: sa famille a abandonné toute prétention sur notre pays et notre nation.
En 1860, la dynastie abandonne définitivement la Savoie.
En histoire, il faut manier avec précaution le concept de "définitif", car l'histoire repasse souvent les plats, contrairement à l'affirmation de Karl Marx. Mais en ce qui concerne la Savoie, le traité d'annexion de 1860 est très clair en son article 1, qui commence ainsi:
 
"Sa Majesté le Roi de Sardaigne consent à la réunion de la Savoie et de l'arrondissement de Nice (circondario di Nizza) à la France et renonce pour lui et tous ses descendants et successeurs, en faveur de S.M. l'Empereur des Français, à ses droits et titres sur lesdits territoires".
Ce texte fut signé le 24 mars 1860 par le plénipotentiaire de Victor-Emmanuel II. Il engage tous ses descendants et successeurs. L'actuel descendant, Victor-Emmanuel de Savoie, n'a donc évidemment aucun droit sur le pays dont il porte le nom. Il ne doit même plus porter le titre de duc de Savoie. La république italienne, successeur de la monarchie, n'a aucun droit non plus sur la Savoie.
Pour confirmer son abandon, Victor-Emmanuel II, par un acte de la fin mars 1860, publié à Turin le 1er avril, libéra ses sujets savoisiens de leur lien d'allégeance à la couronne: il leur donnait ainsi la liberté de voter, au plébiscite des 22 et 23 avril 1860, pour l'annexion à la France.
Le traité prévoyait en effet une consultation. L'article 1 poursuit ainsi: "Il est entendu entre Leur Majestés que cette réunion sera effectuée sans nulle contrainte de la volonté des populations et que les gouvernements de l'Empereur des Français et du Roi de Sardaigne se concerteront le plus tôt possible sur les meilleurs moyens d'apprécier et de constater la manifestation de ces volontés".
Cela veut-il dire que la nation savoisienne appartient définitivement à la France? Non, car le contrat passé avec la France en 1860, outre le fait que le vote du plébiscite fut truqué et manipulé, a été violé gravement en 1919 sans consultation du peuple, par l'abolition de la neutralité et de la grande zone franche.
Restaurer la souveraineté du peuple savoisien est l'objectif proclamé de la Ligue savoisienne. Cela veut dire exactement restaurer la liberté de choix qui était, juridiquement, entre les mains de nos ancêtres en avril 1860, car ils avaient été libérés du lien d'allégeance par leur roi. Aujourd'hui, l'avenir de la Savoie ne dépend en aucune manière de la Maison de Savoie et de ses initiatives plus ou moins bien inspirées. L'avenir est entièrement entre les mains des habitants actuels de la Savoie: en premier lieu des Savoyards, héritiers naturels d'un peuple trompé en 1860; en second lieu de tous les Savoyards d'adoption qui se sont volontairement associés à la nation savoisienne. La situation ressemble à celle du Monténégro, État indépendant depuis le référendum du 21 mai dernier: l'indépendance est un choix qui ne dépend ni de l'origine ethnique, ni de la langue, ni de la religion. Le projet savoisien est une volonté d'autodétermination. Cette volonté n'a rien à voir avec l'idée de restaurer la monarchie. Il est puéril de confondre la souveraineté d'une nation, sa liberté de choisir son statut et son avenir, avec les représentants d'une dynastie royale qui a abandonné volontairement et définitivement son pouvoir.
Mais que reste-t-il alors de légitime à l'actuelle famille de Savoie? Des prétentions sur l'Italie?
La légitimité contestée de Victor-Emmanuel II.
Le monarque qui réalisa l'unité politique de l'Italie, Victor-Emmanuel II, reste surtout connu pour ses deux passions: la chasse et les jeunes paysannes. Le "re galantuomo" (roi gentilhomme) serait, selon certains récits récurrents, un enfant trouvé, substitué en 1820 à Turin à l'enfant royal mort d'une pneumonie à cause d'une négligence de sa nourrice.
Alain Roullier a publié en 2003 (dans son livre Nice, demain l'indépendance, pp. 283-291) deux lettres de Jean de Pingon adressées à Emmanuel-Philibert de Savoie et à son père Victor-Emmanuel, leur demandant de faire toute la lumière sur la naissance de leur ancêtre Victor-Emmanuel II. Ces lettres n'ont jamais reçu de réponse. La technique récente des analyses de l'ADN permettrait d'établir de façon certaine l'hérédité de Victor-Emmanuel II et donc de ses actuels descendants, mais la famille ne donnera pas facilement son autorisation...
Quelles sont les conséquences du doute qui pèse sur la filiation de Victor-Emmanuel II?
Peut-on dès lors contester la validité de l'annexion de la Savoie et de Nice au motif que Victor-Emmanuel II n'était pas le vrai fils de Charles-Albert? Je ne le crois pas, pour deux raisons. La première est que la famille royale n'a jamais mis en doute officiellement la filiation. La deuxième, plus sérieuse, est que la monarchie, depuis 1849, était constitutionnelle: ses actes étaient approuvés par un parlement élu. La cession de la Savoie et de Nice, signée au nom du Roi, fut approuvée par le parlement de Turin, qui allait se transformer en parlement du royaume d'Italie.
En ce qui concerne le royaume d'Italie, en revanche, la légitimité de Victor-Emmanuel II ne souffre aucune contestation, comme l'a bien vu Jean de Pingon. En effet le roi de Sardaigne, qu'il fût ou non le fils abandonné du plus humble des sujets turinois de son père, reçut personnellement l'allégeance des Lombards, des Toscans, de Garibaldi, des Siciliens et des Napolitains. Ces peuples voulaient majoritairement être italiens, ils s'unirent assez volontiers, sinon par une volonté très réfléchie, aux Piémontais, Sardes et Ligures pour former un nouvel État, l'Italie. C'était en 1861. Mais depuis lors, les successifs rois d'Italie ne se sont pas toujours montrés à la hauteur, ils ont déçu, et le dernier d'entre eux fut chassé par les Italiens.
Déboires de la maison de Savoie en Italie.
Je n'ai pas la prétention de retracer, pour l'apprécier, l'œuvre des rois d'Italie, Victor-Emmanuel II (1861-1878), Humbert I (1878-1900), Victor-Emmanuel III (1900-1946) et Humbert II (le "roi de mai" pendant un mois en 1946). Je me contenterai de quelques remarques.
Quand l'unité italienne fut accomplie, en 1861 (à l'exception de Venise et de Rome, conquises en 1866 et 1871) Cavour aurait déclaré: "L'Italie est faite, maintenant il nous faut faire des Italiens".
Les rois successifs connurent bien des déboires dans un royaume trop grand et trop disparate. Il y eut de nombreux massacres dans le sud, où l'administration piémontaise se trouvait comme en pays conquis. Même à Turin, une manifestation populaire contre le transfert de la capitale à Florence fut réprimée dans le sang.
La monarchie tenta d'imposer l'italien à tous ses sujets, au détriment des langues régionales. L'oppression linguistique, commencée au 19e. siècle, connut son apogée pendant le régime fasciste, notamment au Val d'Aoste. Le Sud-Tirol fut annexé et italianisé à partir de 1919, au mépris de l'identité allemande de ses habitants.
Victor-Emmanuel III n'opposa pas une grande résistance à Benito Mussolini, devenu l'homme fort du régime en 1922. L'Italie se lança dans une peu glorieuse expansion coloniale, puis dans la collaboration avec l'Allemagne nazie. Même si le fascisme n'était pas antisémite, à la fin le roi Victor-Emmanuel III signa des décrets contre les Juifs, décrets dont les descendants actuels ont fini par accepter de se repentir, après bien des tergiversations.
Il n'est donc pas très étonnant qu'après la Libération la dynastie de Savoie ait été bannie d'Italie, car les forces issues de la résistance voulaient tourner la page d'une monarchie peu glorieuse. Toutefois, le référendum de 1946 fut gagné d'assez peu par les républicains (12,7 millions de votes contre 10,7) et des doutes sérieux persistent sur son caractère démocratique.
Le Duc d'Aoste favori des monarchistes.
Aujourd'hui la République italienne se traîne de crise en crise, depuis la faillite morale de la Démocratie Chrétienne vers 1990. Pourtant les monarchistes demeurent peu nombreux. Dans ces milieux confidentiels, le prince Victor-Emmanuel ne fait pas l'unanimité, sa légitimité dynastique est même fortement contestée.
Déjà en 2003, le Conseil des sénateurs du Royaume avait désavoué Victor-Emmanuel lorsqu'il avait fait allégeance à la République italienne pour obtenir la levée de la décision d'exil perpétuel. Le Conseil avait alors désigné le duc d'Aoste comme successeur dynastique.
Le duc d'Aoste, Amédée, est issu d'un fils cadet de Victor-Emmanuel II. Il vit en Toscane. Il a reçu un coup de poing de son cousin Victor-Emmanuel, dont les éruptions combatives sont assez fréquentes, lors d'un mariage en Amérique. Il vient de renouveler ses prétentions dynastiques, après avoir toutefois manifesté son soutien à son cousin lors de son emprisonnement.
Amédée a lancé son attaque le 7 juillet dernier sur internet (site: www.realcasadisavoia.org). On peut y lire un communiqué d'un certain Aldo Alessandro Mola, Président du Conseil des Sénateurs du Royaume, qui précise les raisons qui font d'Amédée le seul prétendant légitime au trône d'Italie. Il ne s'agit plus de causes politiques, mais matrimoniales. En effet les règles de la maison royale de Savoie, fixées en 1780 et 1782 par Victor-Amédée III, confèrent au Roi seul la prérogative d'autoriser les mariages des membres de la maison royale, et excluent de la famille les membres qui violent les règles. Le roi Humbert II ayant désapprouvé l'union de Victor-Emmanuel avec Marina Doria Ricolfi, ledit Victor-Emmanuel et son fils Emmanuel-Philibert se trouvent privés de tout titre nobiliaire et de tout droit dynastique.
Amédée affirme dans une déclaration solennelle qu'il n'avait pas voulu jusqu'à présent exercer son droit de chef légitime de la maison de Savoie, notamment pour préserver les chances d'une levée du bannissement qui frappait Victor-Emmanuel et son fils, mais que les récents évènements colportés par les gazettes l'ont déterminé à agir. Et il prend déjà quatre décisions:
- il nomme son fils Aymon (Aimone di Savoia) représentant dans le monde de l'économie et de la politique;
- il nomme Marie-Gabrielle de Savoie (sœur de Victor-Emmanuel) représentante dans le monde de la culture historique et de l'art;
- il charge Aymon de réorganiser les ordres dynastiques et les distinctions honorifiques: l'attribution de l'ordre de l'Annonciade est suspendue; l'ordre de Maurice et Lazare sera réformé, seuls les chevaliers nommés par Humbert II restant membres de droit.
Il doit y avoir quelques chevaliers de l'ordre mauricien qui ont payé un peu cher leur inscription et qui tremblent de la voir annulée...
Mais surtout, pour l'Italie où la nostalgie monarchique est assez discrète, se retrouver avec deux prétendants à un trône aboli, c'est beaucoup.
Et en Savoie, Roland Merloz, Martial Saddier, Marc Francina, Dominique Dord (et pourquoi pas Hervé Gaymard, qui aime tant l'histoire frelatée?) vont devoir se mettre en quatre pour inviter avec faste et splendeur le Roi Amédée avec son fils Aymon et tous ses Sénateurs, pour permettre aux superbes Compagnons de Savoie de venir s'agenouiller en implorant d'une voix tremblante le renouvellement de leurs médailles...
P.A.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ils reviendront.
Savoyards, êtes-vous conscients de votre perte?
Laissez-vous à l'abandon vos alpages
Ces montagnes savoureuses d'herbe verte
Ces chalets aux toits de tavaillons éventés?
Que diront vos enfants, devenus citadins,
Qui auront tout à reconstruire en revenant?
Paysans, soyez sûrs, leur retour est prochain.
Ils reviendront, ils reviendront vos enfants.
Mais oui, de la ville ils reviendront, vos enfants.
Que diront-ils en voyant le pêle embaranné,
Le disque d'or de l'horloge figé et terni,
La crédence avec sa vaisselle mutilée,
La cheminée laissant pleuvoir sur le fornè?
À la porte du beu le ciselin rouillé
Qui a perdu l'odeur du bon lait parfumé
Qui a oublié la musique des potets
Regarde tristement le bachal étiafé.
Le croesu poussiéreux, le corti enrouellé,
Le cofi fendu, le c'macle tout édenté,
Le fasoré démanché, le breugue ébouellé
Resserviront un jour, un jour ensoleillé.
Paysans, quand vos enfants lassés de la ville
Penseront qu'il est grand temps de lui dire non,
Alors joyeux ils retrouveront la famille.
Paysans, tenez bon, vos enfants reviendront!
Robert Schuler. 1976.
 
 
 
 
 
 
 
Chambéry libéré?
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Merci à la Coupe du monde de football: grâce à elle tous les drapeaux et emblèmes tricolores de notre voisin colonisateur avaient déserté notre chère capitale pendant quelques jours avant la finale. Voyez les photos: toutes les villes et villages de Savoie devraient s'en inspirer en permanence...
Mais le réveil fut dur. Dès le lendemain de la défaite de l'équipe de France, le bleu-blanc-rouge était de retour.
L'explication de ces pavoisements à rotation rapide? La voici. À l'approche du 14 juillet, la Ville de Chambéry avait peur de se faire voler tous ses drapeaux français par les supporters des Bleus. Les tricolores ont donc été mis à l'abri, mais pas les couleurs de la Savoie et de ses provinces, qui ne participaient pas à la Coupe.
 
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La France a perdu, les drapeaux de l'annexion sont revenus. Dommage! Mais quel bonheur de voir un ou deux jours des rues chambériennes complètement désannexées!
Christia et Jean-Luc, Chambéry.
 
 
 
 
 
 
 
14 juillet savoisien aux Gets.
Grand beau temps, air frais et petit vin blanc aux Gets pour le 12e Festival de la musique mécanique qui, pour sa vingt-quatrième année, montrait toujours autant de jeunesse et de dynamisme aux milliers de spectateurs présents. Les Gets connaissent le secret du "Wahoo"! comme l’a dit plaisamment le maire Alain Boulogne en faisant allusion à la capacité d’initiative et d’inventivité des Gétois pour créer des évènements.
Beaucoup de monde donc autour des trois cents festivaliers venus de tous les coins de l’Europe avec leurs orgues de barbarie, leurs costumes, leurs chansons, leur bonne humeur communicative et leur plaisir de se trouver là, en Savoie.
Car ceux qui l’ignoraient encore allaient le découvrir bientôt: ils étaient en Savoie et, aux Gets, le 14 juillet était savoisien!
En effet c’était la Brigade de Savoie, et non les Chasseurs alpins, qui rendait les honneurs pour l’inauguration d’une nouvelle salle du musée de la musique mécanique par M. Ernest Nycollin, Président du Conseil Général de Haute-Savoie. La Brigade défilait ensuite en tête du cortège qui parcourut le village devant le cortège des festivaliers jouant de leurs instruments. C’était toujours la Brigade qui gardait la tribune officielle et tirait une salve d’honneur de 12 coups de fusils… Enfin, devant une foule innombrable, la cérémonie d’ouverture débutait avec les hymnes nationaux, joués à l’orgue mécanique, pendant que les drapeaux étaient lentement hissés sur fond de ciel bleu. Après la Slovénie, le Danemark, la Belgique, l’Angleterre…- j’en passe- et la France, ce fut au tour de la Savoie, avec un traitement de faveur puisque les Allobroges furent joués puis chantés, d’abord en patois puis en français, pendant que notre bannière à la croix de neige sur fond de braise s’élevait lentement dans le ciel sous les applaudissements. Moment d’émotion et d’espoir, préfiguration d’un futur plus proche qu’on ne croit?
Un autre moment fort fut celui du discours de M. Denis Bouchet, Conseiller Général, qui, en tant que président de l’Association de la Musique mécanique et principal responsable du Festival, trouva des mots chaleureux pour remercier la municipalité et surtout la population gétoises de leur aide infatigable. Il sut aussi trouver d’autres mots, plus corrosifs, pour fustiger l’attitude du Conseil Régional de Rhône-Alpes qui, en refusant toute aide, a montré le peu de cas qu’il fait de l’initiative locale, fut elle d’envergure internationale!
Enfin, ce fut l’heure du petit vin blanc, d’abord chanté par les Troubadours de la Vallée, en costume savoisien, puis dégusté pour de bon sous la halle de la Maison communale, avant que tous les festivaliers gagnent, par la télécabine du Mont Chéry, le restaurant d’altitude où un splendide déjeuner réunissait dans la joie et les chansons plus de 500 convives. Une belle journée pour les Gets et pour la Savoie!
Pierre Ottin Pecchio.
 
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Sous la garde de la Brigade de Savoie (de gauche à droite) Denis Bouchet, Alain Boulogne, Ernest Nycollin.
 
 
 
 
 
 
 
 
Italien: quelques pièges à éviter!
Un cortigiano = un courtisan ; una cortigiana = une p…
Un massagiatore = un kinésithérapeute ; una massagiatrice = une p…
Un professionista = un professionnel ; una professionista = une p…
Un uomo di strada = un dur ; una donna di strada = une p…
Un uomo senza morale = un politicien ; una donna senza morale = une p…
Un uomo pubblico = un homme célèbre ; una donna pubblica = une p…
Un uomo facile = un homme facile à vivre ; una donna facile = une p…
Un intrattenitore = un homme sociable ; una intrattenitrice = une p…
Un adescatore = un séducteur ; una adescatrice = une p…
Un uomo molto disponibile = un homme serviable ; una donna molto disponibile = une p…
Un macho = un italien ?
 
Ces quelques conseils linguistiques nous ont été donnés par un ami qui n’est pas italien mais piémontais. Merci André !
 
 
 
 
 
 
 
 
Bloc-notes.
Dimanche 20 août:
 
Fête des Bergers au col du Petit Saint-Bernard.
Combats de Reines.
Stand du Savoisien près de l'Hospice.
 
 
Jeudi 7 septembre:
 
Foire de Crête à Thonon.
Le stand du Savoisien vous accueille toute la journée dans la rue du Manège, en bas de la Place des Arts.
 
 
Samedi 4 et dimanche 5 novembre 2006:
à Saint-Gervais (Faucigny).
 
11e Congrès de la Ligue savoisienne.
 
 
Naissance.
 
Le Savoisien souhaite la bienvenue à Aloïs, beau petit garçon de 2,970 kg et 48 cm chez Nathalie et Joël DUCROS le 11 juillet 2006.
 
Le Savoisien se réjouit de cette première naissance au foyer de son Directeur de publication et présente ses plus vives félicitations aux heureux parents et à leur famille.
 
 
 
 
 
 
 
L’Europe trop ambitieuse pour l’eau des Français!
La directive-cadre européenne sur l’eau adoptée en 2000 (y compris par la France) a fixé des objectifs en 2015 pour la gestion et la protection de l’eau afin d’arriver à un bon état général des eaux souterraines, superficielles et côtières. À fin 2006 les États doivent franchir la première étape en mettant en place des réseaux de surveillance de la qualité de l’eau.
Encore une fois, c’est sous la contrainte d’une directive européenne que la France va enfin prendre des mesures pour limiter la dégradation de l’environnement des Français… et des Savoisiens par la même occasion! On peut comprendre que l’Europe soit la bête noire de certains politiciens qu’elle empêche de gouverner au mieux de leurs seuls intérêts.
Encore une fois, c’est au dernier moment ou presque, 6 mois avant l’échéance, que le Ministère de l’écologie et du développement durable (sic) vient de faire adopter dans la nuit du 18 au 19 mai le projet de loi qui transpose la directive en droit français. Encore 5 ans de gagnés qui ont permis de polluer sans contrainte de 2000 à 2006!
Encore une fois, l’état des lieux est inquiétant, pour ne pas dire plus!
Une étude publiée en 2005 (*) montrait qu’en France 50 à 75% des eaux sont gravement dégradées et prévoyait que seulement 25% retrouveront un "bon état général" en 2015 par l’application de la directive et des lois et règlements nationaux… La raison de cette situation, pour le moins inquiétante, est facile à comprendre: il n’y a pas en France de politique de prévention, l’État subventionne le traitement des pollutions mais pas leur réduction! On retrouve là un problème analogue à celui du traitement des déchets: subvention à leur incinération (polluante) mais pas de politique de réduction.
"Les bilans de l’Institut français de l’environnement font apparaître une contamination générale des eaux par les pesticides, dont la présence est détectée dans 80% des rivières et 57% des eaux souterraines", vient de déclarer Mme Nelly Olin, ministre de l’écologie. Qui n’hésite pas à qualifier les objectifs de la directive de "très ambitieux" devant les députés, ce qui revient sans doute à prévoir qu’ils ne pourront pas être tenus…
Quand on n’a pas l’ambition de gouverner au mieux des intérêts de son pays, et qu’on n’a pas non plus l’ambition de rétablir une situation gravement compromise, on n’a peut-être plus que l’ambition d’être ministre. Mais pour combien de temps?
 
Pierre Ottin Pecchio
Union Santé Contre Pollution (USCP)
http://uscp.savoie.free.fr
 
(*)Rapport de Jean-Claude Lefeuvre, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, cité par Le Monde du 25 mai.
 
 
 
 
 
 
Le système de santé français en cause.
Le titre complet de l’article paru dans Le Monde du 30 juin 2006 est "Le système français de santé en cause dans la surconsommation de psychotropes". Il s’appuie sur une étude, parue le 29 juin, qui a été réalisée par une équipe de chercheurs de l’Inserm et de l’université de Bordeaux sur commande de l’Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé. Rien de plus officiel pour le bilan d’un désastre! Cette évaluation de la consommation constate que:
- Le montant des remboursements des psychotropes a progressé de 300 millions en 1980 à 1 milliard d’euros en 2004.
- Le traitement des troubles mentaux se situe au deuxième rang des prescriptions. Un adulte sur quatre est sous psychotrope au moins une fois par an.
- Les médecins généralistes qui prescrivent 80% des psychotropes le font pour "gagner du temps" par rapport à un traitement basé sur le conseil ou sur une psychothérapie.
On apprend également que cette consommation élevée "ne s’explique pas par une prise en charge plus adéquate en France des troubles psychiques". Les durées de prescription sont "longues quand elles devraient être courtes" (anxiolytiques) ou à l’inverse "courtes quand elles devraient être longues" (antidépresseurs). Entre la moitié (antidépresseurs) et les deux tiers (somnifères et anxiolytiques) des personnes sous traitement ne présentent pas de trouble psychiatrique reconnu, mais à l’inverse moins d’une personne sur trois souffrant de dépression bénéficie d’un traitement approprié.
À l’incompétence des médecins s’ajoute encore l’incohérence des politiques qui décident de dérembourser les traitements par homéopathie et par phytothérapie, qui ne font rien pour permettre le conventionnement des psychothérapeutes, mais voudraient en même temps réduire le recours aux psychotropes les plus lourds.
L’étude recommande enfin "de promouvoir une information grand public sur les règles élémentaires de l’hygiène de vie" qui représentent "une véritable alternative" en l’absence de troubles psychiatriques avérés.
C’est évidemment un coup dur pour tous ceux qui pensaient que le Docteur Michel Fontaine n’était qu’un libéral intégriste doublé d’un imprécateur stérile! (relire notre édition du mois de juillet, n°16) Et s’il n’avait que le tort d’avoir eu raison trop tôt?
Pierre Ottin Pecchio.
 
 
 
 
 
 
Libérer sa voie? Libérer la Savoie? Libérer Sa Voie!
Commencer par se libérer soi-même pour pouvoir libérer son pays, c’est le sens du message que nous adresse Michel Fontaine dans son ouvrage Libérer Sa Voie (à paraître) dont Le Savoisien publie de larges extraits.
Michel Fontaine, né en 1947, Docteur en Médecine, vit à Chamonix où il exerce la médecine générale depuis une vingtaine d’années après avoir consacré plus de dix ans à la recherche médicale en immunologie.
C’est de sa réflexion de chercheur, de praticien au contact des malades et de Savoisien passionné de montagne qu’il tire le message fort qu’il nous adresse aujourd’hui.
Toutes les fois où s’est présentée une opportunité de promouvoir une médecine qui permet à l’individu de mieux s’assumer, mieux se gérer, mieux se respecter, mieux se responsabiliser et devenir conscient de soi-même, elle a été combattue par les institutions sociales qui voyaient là une menace de fond pour leur hégémonie et leur main-mise sur la vie et le mental des Français. Le seul modèle de médecine promu par le système est la médecine de "prise en charge" qui considère les patients comme de pauvres victimes innocentes et irresponsables, subissant un sort injuste et qui n’ont aucune part dans la genèse de leurs problèmes. Le système ne veut pas entendre parler d’une autre conception de la maladie qui dirait que le patient est bien souvent responsable des maux qui le frappent, que ceux-ci sont souvent la conséquence des atteintes qu’il peut faire à sa santé du fait de comportements aberrants ou d’un mode de vie destructeur, ou encore le résultat de sa psychologie et qu’ils sont une tentative d’exprimer de façon symbolique ses problèmes de vie ou de personnalité non résolus.
Ainsi, la médecine du système tend-elle de plus en plus à devenir la médecine des masses, se résume-t-elle de plus en plus à considérer l’être humain comme un objet uniformisé duquel la dimension des particularités individuelles est progressivement évacuée, à considérer le médecin qui la met en oeuvre comme un mécanicien bientôt remplaçable par un ordinateur. Cette uniformisation-standardisation de la médecine officielle, des patients et des médecins tend ainsi à évacuer la dimension de variable individuelle fonction de chaque praticien qui transformait la médecine en art médical. Aussi aujourd’hui, cette médecine non standardisée, non mécanicisée, ne se cantonne-t-elle plus qu’aux quelques rares médecins qui savent encore la mettre en oeuvre à travers des pratiques non standardisables collant encore à l’individu et qui ont survécu à leur holocauste mis en place par le système pour les faire disparaître.
En conséquence, la seule médecine encouragée par le système est la médecine de prise en charge qui va dans le même sens que lui. Cette médecine a les mêmes besoins en clientèle que le système de protection sociale: des malades, des personnes dépendantes et en détresse pour continuer à fonctionner.
Les médecines alternatives style homéopathie, phytothérapie, acupuncture, psychosomatique, etc., proposent des solutions thérapeutiques de très bonne qualité à des coûts très inférieurs par rapport à la médecine officielle pour bon nombre de maladies. Et de cela, la sécurité sociale est parfaitement consciente et depuis très longtemps. Si elle avait bien fait son travail, elle aurait cherché à évaluer officiellement et mettre en évidence les techniques thérapeutiques fiables, efficaces et peu coûteuses que recèlent ces médecines alternatives afin de les promouvoir en remplacement de certaines techniques moins fiables et plus coûteuses de la médecine officielle. Pourquoi ce travail n’a t-il jamais été fait alors qu’il permettrait de réduire considérablement les coûts de santé? L’étude du profil et du coût des prescriptions de chaque médecin a révélé depuis longtemps que les praticiens utilisant les médecines "douces" coûtaient beaucoup moins cher à la collectivité que les médecins classiques. Si cette étude était faite sur le prix de revient et la qualité des résultats thérapeutiques pour chaque maladie où les médecines alternatives proposent une solution valable face à la médecine du système, la surprise serait encore plus grande.
Le système veut bien des progrès de la médecine mais pas de tous, seulement de ceux qui l’intéressent, l’enrichissent, accroissent son pouvoir sur les individus et le justifient. Des progrès majeurs qui ne le justifiaient pas, parce que ne lui rapportant pas assez d’argent ou de pouvoir, ont été mis à l’écart par lui et c’est notamment le cas des nombreuses applications issues des médecines naturelles. Le système fonctionne sur l’escroquerie de faire croire aux gens que pour améliorer la qualité des soins dont ils peuvent bénéficier, cela devra leur coûter automatiquement plus cher. Mieux, et même souvent beaucoup mieux, pour moins cher et même souvent beaucoup moins cher, voilà ce que pourraient apporter les médecines alternatives à la santé des Français. Mais mieux pour moins cher n’est pas politiquement et économiquement correct surtout que ça ne justifie pas le système en place pour qui mieux ne peut être que plus cher pour pouvoir encore plus rançonner les Français.
Dr  Michel Fontaine 
 
 
 
 
 
 
La Savoie se dote d'une marque touristique: Savoie Mont-Blanc.
 
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Les réalisations de l'Assemblée (des Pays) de Savoie, qui réunit tous les Conseillers Généraux des deux départements depuis 2000, ne sont ni nombreuses ni audacieuses. Alors pourquoi ne pas en signaler une? La marque touristique "Savoie Mont-Blanc" est née, pour mieux "vendre" la Savoie aux touristes.
La Maison de Savoie à Paris va quitter ses coûteux locaux de l'avenue de l'Opéra: la plupart des contacts se faisant maintenant par internet, il n'est plus utile d'avoir une vitrine de prestige. Des locaux plus modestes, achetés par l'APS, feront l'affaire, situés au 20/22 rue Croix des Petits Champs, dans le premier arrondissement de la capitale des Gaulois. Cette antenne sera chargée du marketing sur la France et l'Europe, dans un rayon de trois heures de transports pour atteindre la Savoie.
Une nouvelle structure, dénommée Savoie Mont-Blanc Tourisme, regroupe les moyens des deux ATD (Associations Touristiques Départementales) 73 et 74, et de l'ancienne Maison de Savoie. Il ne s'agit pas d'économie d'échelle ni de compression de personnel: la structure continuera d'employer une soixantaine de personnes.
Mais la marque commerciale sera commune. Les Conseillers Généraux Denis Bouchet (canton du Biot, dans le haut Chablais) et Michel Charlet (canton de Chamonix) sont assez fiers de leur trouvaille, qui leur a été suggérée par des études de conseils en communication. Ils signalent que dans l'activité touristique, la Corse ne se disperse pas entre Haute-Corse et Corse-du-sud, ni l'Alsace entre Bas-Rhin et Haut-Rhin. Il était temps que la Savoie renonce à la fracture départementale. L'émergence de la Ligue savoisienne aura au moins servi à ça, mais il suffisait d'y penser.
Les initiés feront remarquer que, dans le logo de la nouvelle marque, la lettre T de "Mont-Blanc" a pris la forme d'une croix et rappelle ainsi discrètement (oh! très discrètement) l'emblème des bannières de Savoie.
"Savoie Mont-Blanc" ne devrait pas être traduit dans les langues des clients potentiels, mais on leur adaptera le slogan "simplement merveilleux".
Les premières opérations marketing prévues porteront sur les courts séjours, sur les périodes de Noël et de Pâques en montagne, sur le printemps et l'automne autour des grands lacs. Ce n'est pas idiot, car il s'agit de relancer des saisons assez creuses.
L'année 2007 devrait voir de grandes opérations publicitaires à la gloire de Savoie Mont-Blanc. L'APS a l'intention de coller sa marque touristique sur deux évènements sportifs: la Grande Odyssée (course de chiens de traîneaux en Chablais et Maurienne) et les championnats du monde de ski à Val d'Isère en 2009.
Les nouvelles ambitions touristiques de l'Assemblée (des Pays) de Savoie provoquent des frictions avec la Région Rhône-Alpes, qui dispose d'un budget à peu près équivalent pour promouvoir le tourisme régional. Mais les élus sauront s'arranger entre eux pour ne pas se marcher sur les pieds et surtout ne pas aborder le sujet qui fâche, la création d'une Région Savoie.
 
 
 
 
 
L'Union Valdôtaine change de présidence.
 
 
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Guido Césal, nouveau président de l'Union Valdôtaine.
 
Le grand parti autonomiste, à peine un an après son brillant succès aux élections municipales (il dirige, seul ou en coalition, 80% des communes de la Vallée), a tenu un Congrès extraordinaire, du 16 au 18 juin à Saint-Vincent, dans des conditions dramatiques. Les délégués, et même la présidente démissionnaire Manuela Zublena, ont évoqué un parti en ruines, les élections politiques perdues (le député et le sénateur du Val d'Aoste ne sont plus Unionistes, mais DS) et la perte des principes fédéralistes au profit des intérêts personnels. L'Union Valdôtaine est divisée, beaucoup d'adhérents la quittent, et le risque de sa disparition est réel: amère récolte d'un succès qui semblait sans limites depuis une vingtaine d'années...
Le Congrès a amorcé la refonte des statuts du parti, et a engagé ses représentants au Conseil régional à proposer une réforme du statut d'autonomie de 1949.
L'Union Valdôtaine a élu à une très forte majorité un nouveau président: Guido Césal, Conseiller régional, chef du groupe U.V. au Conseil et ancien syndic de la commune de Morgex. Le nouveau président avait fait connaître à l'avance son programme. Fort de 40 ans d'engagement politique, il affirme ne rechercher aucun profit personnel. Il s'est engagé à remettre de l'ordre dans le parti, en veillant à la discipline et au respect des valeurs fondamentales. Il a également promis de "reprendre les rapports avec les autres minorités ethno-linguistiques et les peuples frères".
Patrice Abeille, Secrétaire général de la Ligue savoisienne, a écrit à Guido Césal pour le féliciter de son élection et l'inviter au prochain Congrès de la Ligue, qui se réunira à Saint-Gervais (Faucigny) les 4 et 5 novembre 2006.
 
 
 
 
 
Alpes-Méditerranée: et si on faisait une euro-région?
Dans la discrétion la plus totale, une réunion politique s'est tenue le 10 juillet pour jeter les bases de la création d'une Eurorégion Alpes-Méditerranée.
Y participaient les présidents des régions Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Piémont, Val d'Aoste et Ligurie. Ces présidents souhaitent associer quelques cantons suisses à leur entreprise, et développer des "partenariats stratégiques" et des "coopérations renforcées" sur un territoire de 110 000 kilomètres carrés occupés par 17 millions d'habitants.
Rien n'a été dit sur la cohérence possible de ces territoires et de ces habitants, sur leur histoire ni sur le moindre projet commun, à l'exception du sempiternel "Lyon-Turin", qui ne concerne ni la Ligurie ni le Val d'Aoste et n'a jamais convaincu la Provence.
Sur le même territoire existe déjà la COTRAO (Communauté de Travail des Alpes Occidentales), une structure plongée dans un profond sommeil depuis de nombreuses années. La nouvelle Eurorégion n'ira probablement pas beaucoup plus loin: elle ne servira qu'à canaliser à son profit quelques subsides européens.
Le concept d'Eurorégion reste désespérément flou. On n'y trouve de concret que les agréables voyages que s'organisent quelques grands élus pour échanger des banalités autour de tables gastronomiques dans les meilleurs hôtels. Les peuples alpins (et méditerranéens) ont d'autres priorités.
 
 
 
 
 
Italie:
5 ans de perdus pour réformer la Constitution.
Contraint de laisser le pouvoir à la coalition de gauche conduite par Romano Prodi, à l'issue d'une très courte défaite aux élections d'avril, le gouvernement Berlusconi laissait en héritage une réforme constitutionnelle soumise à référendum. Cette réforme, voulue surtout par la Ligue du Nord, comportait la fameuse "devolution", c'est-à-dire l'octroi aux Régions de pouvoirs très étendus, mais aussi le renforcement de la fonction de Premier Ministre et la réduction du nombre des parlementaires, ainsi qu'une nouvelle définition des compétences du Sénat, qui devait devenir une Chambre des Régions.
La consultation populaire a eu lieu les 25 et 26 juin. Pour la première fois depuis 11 ans, la participation des électeurs à un référendum (ils sont relativement fréquents en Italie, mais généralement perturbés par les jeux politiciens) a dépassé la barre des 50%, s'établissant à 53,7% du corps électoral.
Le résultat des urnes est clairement négatif: le NON l'a emporté par 61% des suffrages. La Constitution de 1948 restera donc en vigueur. Mais toutes les composantes politiques, à l'exception de l'extrême-gauche, réclament de nouvelles discussions pour moderniser un système constitutionnel qui a largement montré ses faiblesses depuis 58 ans...
Les votes des régions ont été fortement contrastés, sans toutefois faire apparaître clairement une opposition entre Italie du nord et Italie du sud. La Lombardie et la Vénétie, bastions de la Ligue, ont approuvé la réforme du centre-droit à environ 55%. Mais la ville de Milan a voté NON, de même que Venise et Turin (mais les provinces piémontaises hors Turin ont voté majoritairement OUI). Le Frioul Vénétie Julienne est également partagé entre OUI et NON.
Le refus de la réforme l'a clairement emporté dans toutes les Régions autonomes, aussi bien au nord (Val d'Aoste, Trentin Haut-Adige) qu'au sud (Sardaigne, Sicile). La réforme proposée, qui concédait des pouvoirs nouveaux aux Régions ordinaires, semblait restreindre les libertés des Régions à statut spécial.
Le record du vote négatif a été remporté par la Calabre, avec 82,5% de NON. Le vieux problème du Mezzogiorno italien reste entier.
Avec cet échec électoral, la Ligue du nord voit s'effondrer les espoirs qu'elle avait placés dans l'alliance avec Berlusconi. S'il veut survivre, le parti d'Umberto Bossi doit se doter d'une nouvelle stratégie. Un Congrès extraordinaire serait en préparation. Et pour le moment, le titre de champion du monde de football a redonné des couleurs à l'unité italienne. Pour combien de temps?
 
 
 
 
 
La Catalogne adopte un nouveau statut d'autonomie.
Le 18 juin, les électeurs de Catalogne sud, communauté autonome du royaume d'Espagne, ont approuvé par référendum un nouveau statut qui va plus loin que celui qui avait été accordé en 1979. Ce statut n'a pas satisfait tout le monde, loin de là: un peu moins de la moitié des électeurs a fait le déplacement jusqu'aux bureaux de vote, et 6% des votants ont choisi un bulletin blanc ou nul. Mais 74% des suffrages ont été favorables. Ainsi le nouveau statut d'autonomie, qui n'a recueilli l'approbation formelle que de 36% de la population pouvant voter, va entrer en vigueur. Il comporte des avancées importantes sur la gestion des finances publiques et la liberté de la nation catalane, qui disposera officiellement de ses symboles nationaux (drapeau, hymne, etc.).
Beaucoup pensent que le relatif insuccès du référendum traduit la lassitude d'une population plus en prise avec le bien-être économique certain de la Catalogne qu'avec les questions constitutionnelles. Mais il pourrait aussi préfigurer une redistribution des cartes, lors du renouvellement du parlement catalan à l'automne, au profit des autonomistes de centre-droit (Convergencia y Unio) et au détriment des indépendantistes de gauche (ERC) et des socialistes, qui ne présenteront pas comme tête de liste l'actuel président du gouvernement catalan, Pascual Maragall.
 
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Le Parlement de Catalogne à Barcelone.
 
 
 
 
 
Le catalan, langue d'Europe mais pas de France.
Depuis le 3 juillet, tout citoyen européen peut s'adresser en catalan au Parlement européen, et recevoir une réponse dans cette langue, qui a reçu le statut de "langue additionnelle". Les frais supplémentaires de traduction seront à la charge du royaume d'Espagne.
En France, rien de changé: le catalan, langue pourtant parlée par 10 millions de locuteurs dans le monde, reste clandestin au Pays des Droits de l'Homme. Qui fait fausse route, la France ou l'Europe?
 
 
 
 
 
Embrouille dans l'internet rural.
Une nouvelle technique fait irruption pour procurer des accès à l'internet aux zones d'habitat dispersé: le Wimax, qui utilise les ondes radio, complètement indépendantes des longueurs des câbles téléphoniques.
Le Wimax sera installé par des opérateurs qui auront obtenu une licence et paieront une redevance à l'État. Les licences sont actuellement attribuées par l'ARCEP, Autorité de Régulation des Communications Électroniques et Postales.
La Région Rhône-Alpes avait déposé un dossier de candidature. Il a été écarté, et l'ARCEP a attribué les licences pour Rhône-Alpes à Bolloré et Maxtel, filiale de la société d'autoroutes SAPRR.
Rhône-Alpes n'accepte pas cette décision et dépose un recours en annulation devant le Conseil d'État.
L'embrouille est d'autant plus complexe que la société Iliad (propriétaire de Free) détient une licence plus ancienne qui reste valable sur l'ensemble du territoire français.
Les ruraux sont priés d'attendre des jours meilleurs...
 
 
 
 
 
 
La Slovénie adopte l'euro en 2007.
 
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Ljubljana, capitale de la Slovénie.
 
Le Conseil européen de la mi-juin a confirmé les conclusions de la Commission européenne: la Slovénie est déclarée apte à intégrer la zone euro dès le premier janvier 2007. À cette date le tolar, monnaie nationale de ce nouvel État sorti de la Yougoslavie en 1991 (1 euro = 239 tolar) sera retiré de la circulation et remplacé par l'euro. Belle réussite pour les autorités slovènes, ainsi couronnées du titre de meilleurs élèves parmi les dix nouveaux membres de l'Union européenne. Le gouvernement et le président de la Banque de Slovénie attendent du changement de monnaie une simplification des échanges commerciaux et de la vie quotidienne des Slovènes au cours de leurs déplacements internationaux. Les Slovènes, eux, redoutent les hausses de prix difficiles à détecter à cause du taux de conversion compliqué, mais éprouvent une légitime fierté en voyant leur nouveau pays encore une fois récompensé comme meilleur élève des 10 nouveaux États membres de l'Union.
La Commission européenne a souligné la bonne santé financière du pays, qui satisfait largement à tous les critères de l'euro: inflation, déficit et dette publique sont parfaitement maîtrisés. Le Premier Ministre de Slovénie a même déclaré, un brin sarcastique, que son pays "ne souhaite pas suivre le malheureux exemple de certains membres de l'UE qui ont enfreint les dispositions du Pacte de stabilité et de croissance". Suivez son regard, en direction de la France et de l'Allemagne...
La Slovénie prend au sérieux la recommandation de la Commission sur l'urgente nécessité d'une réforme du système des retraites. En effet le taux de natalité de la petite république est un des plus bas du monde et l'âge moyen de sa population augmente rapidement.
La Commission, en saluant les performances de la Slovénie, a recalé un autre État pour des broutilles: la Lituanie se voit reprocher une inflation de 0,1% supérieure à la moyenne des trois États les mieux placés (Finlande, Pologne, Suède) alors que deux de ces trois États ne font même pas partie de la zone euro! Par ailleurs la Lituanie a d'excellentes finances (déficit à 0,5% du PIB, dette à 20%), et les dernières statistiques révèlent que son différentiel d'inflation n'est que de 0,04% et non de 0,1%.
Un tel formalisme, alors que de nombreux États de la zone euro se moquent des critères (outre la France et l'Allemagne, déjà citées, l'Italie n'a toujours pas ramené sa dette publique au-dessous des 100% de son PIB!) discrédite l'Union européenne, dont la crise est profonde.
 
 
 
 
 
C'est vous qui le dites...
Échanges européens.
Voici une anecdote, qui peut être riche de conséquences.
Un jeune étudiant de la région aixoise recevait au cours des vacances un lycéen allemand, dans le cadre d'un programme d'échange.
Ce jeune homme devait rendre un devoir à son retour. Il s'interrogeait sur le sujet qu'il serait intéressant de traiter, et il en parlait à sa famille d'accueil.
Ces amis, liés à une Savoisienne de cœur, eurent une bonne idée: pourquoi ne pas choisir de parler de l'histoire de la Savoie et, bien entendu, du mouvement indépendantiste?
Sujet original à exposer en Allemagne! Sujet sur lequel le jeune Allemand pouvait obtenir une documentation intéressante par l'intermédiaire de cette amie savoisienne qui, depuis la création du mouvement, travaille avec enthousiasme à la reconquête de nos droits.
Ainsi, notre jeune étudiant exposa devant sa classe l'histoire millénaire de la Savoie, grand État d'Europe, volé de son indépendance, qui aspirait à la reconquérir! Il eut la meilleure note de toute sa classe.
Et pour nous, indépendantistes savoisiens, une large ouverture sur un public intellectuel et jeune: les deux étudiants, un Français et un Allemand, tous les élèves, leurs professeurs et leurs familles. Tout ce petit monde apprendra que la Savoie se réveille, après cent cinquante ans d'assujettissement, qu'elle travaille fermement à reconquérir sa place de nation indépendante au sein de l'Europe.
Germaine Rosaz, Tresserve (Savoie Ducale)
Dauphiné occitan?
Je voudrais vous complimenter tout particulièrement sur le dernier numéro du Savoisien. Outre la réjouissante nouvelle de la leçon donnée par les Savoisiens à des dignitaires français en mal d'autorité, lors d'une cérémonie caricaturale, j'y ai lu avec intérêt le compte-rendu du programme politique du Partit Occitan. Les forces et les faiblesses de ce texte y sont bien analysées, me semble-t-il. Peut-être pourrait-on ranger encore un point dans la deuxième catégorie: la constitution d'un "Dauphiné occitan" comprenant l'Ardèche et la Drôme me semble être un contresens historique absolu. Si, en effet, l'actuel département de la Drôme constitue l'essentiel de l'ancien Bas Dauphiné, celui de l'Ardèche représente le Pays de Vivarais, qui, comme le Velay (Haute-Loire) et le Gévaudan (Lozère) était un ensemble territorial rattaché, avec une large autodétermination, au gouvernement de Languedoc. Il serait en revanche moins absurde de rattacher à ce "Dauphiné occitan" les vallées piémontaises de langue occitane, qui faisaient partie du Dauphiné jusqu'en 1713...
François Ploton-Nicollet, Paris (France).
 
 
 
 
 
ÉCOnomies: chasse au Gaspi!
Avec l’augmentation vertigineuse du prix de l’essence et du gazole depuis un an, personne ne peut plus ignorer qu’il y a un problème d’approvisionnement en énergie. Les prix montent car la demande augmente fortement alors que les ressources sont limitées, comme pour toutes les sources d’énergies dites fossiles (pétrole, gaz, charbon). Les experts sont d’accord: il s’agit d’une crise durable car ce n’est pas avant longtemps que les énergies renouvelables seront capables de prendre le relais. Le dérèglement climatique, par ailleurs, imposera une réduction de la consommation des énergies fossiles.
La solution proposée par Jean-Marc Jancovici et Albert Grandjean dans leur livre Le plein s’il vous plaît! est de faire baisser progressivement la consommation par l’augmentation régulière de la taxe sur l’énergie non renouvelable (voir Le Savoisien n°13, p.12). Donc d’augmenter les prix encore plus vite, alors que les revenus stagnent ou régressent!
Qu’on l’aime ou pas, la chasse au Gaspi va devenir un sport obligatoire, sauf pour quelques rares privilégiés. Comme tout le monde n’est pas chasseur, voici quelques conseils aux débutants…
 
Gaspi voiture.
 
Marcher ou pédaler plutôt que de prendre la voiture pour 5 minutes: 40% des déplacements font moins de 2 km et 95% des conducteurs sont seuls à bord.
 
Prendre le bus: un bus plein remplace 40 voitures et économise 100.000 litres de carburant par an… alors qu’un bus vide vous coûte de l’argent en impôts locaux.
Moins de carburant consommé = moins de pollution = moins de dépenses.
 
Gaspi électricité.
 
Éteindre la lumière dans les pièces où il n’y a personne: trois pièces éclairées consomment autant d’électricité qu’un réfrigérateur.
 
Remplacer les ampoules ordinaires, les ampoules à décharge consomment 5 fois moins.
 
Éteindre la télé et l’ordinateur au lieu de les laisser en veille quand ils sont inutilisés.
 
Débrancher le chargeur des batteries du téléphone portable s’il est inutilisé.
 
Fermer les plaques électriques avant la fin de la cuisson: elles chauffent encore pendant un quart d’heure.
 
Mettre un couvercle sur les casseroles: 30% d’énergie en moins pour le même résultat.
 
Laver le linge seulement quand la machine est complètement remplie, à basse température avec le programme court.
Moins d’électricité consommée = moins de pollution = moins de dépenses.
 
Gaspi eau.
 
Prendre une douche (30 litres d’eau) plutôt qu’un bain (200 à 300 litres): une douche tiède coûte 20 fois moins qu’un bain brûlant.
 
Équiper votre WC d’une chasse d’eau avec économiseur.
 
Fermer le robinet pendant que vous faites la vaisselle ou que vous vous brossez les dents.
 
Récupérer l’eau de pluie pour arroser le jardin ou utiliser un arrosage goutte à goutte.
Moins d’eau consommée = moins d’eau polluée = moins de dépenses.
 
Gaspi chauffage (pour cet hiver).
 
Isoler le toit, les combles et les murs extérieurs: 10 à 20% d’économie de chauffage.
 
Faire la chasse aux courants d’air par les portes et les fenêtres: calfeutrez-vous.
 
Installer un double vitrage aux fenêtres.
 
Chauffer moins : 19° maximum, moins en s’habillant davantage.
 
Fermer les volets pendant la nuit pour réduire la déperdition de chaleur par les fenêtres.
Moins de combustible ou d’électricité = moins de pollution = moins de dépenses.
Manifestez votre solidarité avec les Savoisiens en adressant au Journal vos recettes de chasse au Gaspi. Merci pour eux!
 
Pierre Ottin Pecchio
Union Santé Contre Pollution