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- Affaire de la zone franche: requête à la Cour
européenne.
- Nos lecteurs n'ont pas oublié cette affaire qui avait fait grand bruit en 2005: une
Genevoise était poursuivie en justice par la Douane française pour avoir "importé
illégalement" une automobile. Cette automobile n'était que le véhicule personnel
utilisé par cette citoyenne de Genève pour se rendre à sa résidence secondaire,
située à Étrembières, sur le territoire de la "petite zone franche"
instituée par les traités internationaux de 1815 et 1816. Dans cette zone il ne doit pas
y avoir de contrôle douanier: c'est ce qu'avait rappelé en 1932 la Cour Permanente de
Justice Internationale, saisie par la Suisse contre les abus de la Douane française. 73
ans plus tard, les abus continuent...
- Le tribunal de police de Saint-Julien en Genevois avait débouté la Douane française
de ses demandes le 17 janvier 2005, sur le fondement du droit international. Il y eut de
l'affollement du côté de l'administration française, qui craint par-dessus tout de
devoir renoncer à ses activités hautement profitables sur la frontière franco-suisse. La
Cour d'appel de Chambéry fut prompte à ignorer le droit international, et condamna
lourdement la Genevoise le 21 juillet 2005. Un pourvoi en cassation fut rejeté à Paris
le 4 mai 2006.
- Mais l'affaire continue. En effet, Me. Thierry Mudry, qui assure gratuitement la
défense de la victime genevoise, a déposé le 31 octobre dernier une requête auprès de
la Cour Européenne des Droits de l'Homme, qui siège à Strasbourg. C'est probablement la
première fois depuis 1932 qu'un tribunal international est saisi d'une affaire concernant
la zone franche de Savoie.
- La requête pointe d'abord les incohérences de la poursuite douanière, qui a reproché
à sa proie plusieurs infractions différentes, sans lui permettre de comprendre la vraie
nature de l'infraction qu'elle aurait commise. En outre, la Douane a ignoré le droit
international, qui interdit les contrôles douaniers et le prélèvement de taxes
douanières dans la zone franche. Ces procédés sont contraires aux articles 6.3 et 7 de la
Convention européenne de sauvegarde des Droits de l'Homme.
- Il appartient donc à la Cour Européenne des Droits de l'Homme de statuer sur ce litige
entre une citoyenne genevoise et la France. Le cheminement juridique de cette affaire sera
long, et nous ne manquerons pas de tenir nos lecteurs informés de son évolution.
- La Ligue savoisienne a déjà plusieurs fois annoncé son intention d'organiser, le
moment venu, une manifestation à Strasbourg pour mettre en lumière le comportement
abusif de l'administration française en Savoie, qui porte atteinte aux droits historiques
du peuple savoisien.
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- Bauges: lupicide relaxé en appel.
- Nos lecteurs ont suivi cette affaire à rebondissements, qui a trouvé son épilogue à la
Cour d'appel de Chambéry le 30 novembre 2006. L'éleveur Denis Dupérier, qui avait
abattu un loup menaçant son troupeau de chèvres, le premier juillet 2005 au Margériaz,
était poursuivi par l'État et des associations écologistes pour atteinte à une espèce
protégée. Relaxé en première instance, Denis Dupérier l'a été une nouvelle fois en
appel. La Cour a retenu que l'éleveur faisait face à un danger imminent, un "état
de nécessité parfaitement caractérisé". Le seul moyen à sa disposition était de
faire feu sur l'animal menaçant, qu'il soit un chien ou un loup (officiellement il n'y
avait pas de loup dans les Bauges...).
- Le droit du propriétaire du troupeau de défendre ses bêtes a donc été reconnu. Seul
son frère Pierre Dupérier (maire de Jarsy, et non d'Aillon comme nous l'avions indiqué
par erreur dans un article précédent) a écopé d'une amende de 500 euros pour avoir
transporté le cadavre du loup jusqu'à la maison de la faune et de la flore à École en
Bauges.
- Dans cette affaire qui a fait grand bruit, personne n'a remercié Le Savoisien, seul
journal à avoir publié l'article L 427-9 du code de l'environnement, qui autorise
explicitement un acte de défense tel que celui de Denis Dupérier. L'article a pourtant
été utilisé par son avocat, Me. François Bern. Notre journal et la Ligue savoisienne
n'espéraient d'ailleurs aucune gratitude, leur seul objectif étant la défense des
éleveurs de montagne.
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- La Suisse
et l'Europe réduisent le bruit ferroviaire.
- Sur le trajet des principales lignes ferroviaires, les habitants sont prompts à se
mobiliser contre les projets d'augmentation du trafic. Ils craignent principalement les
nuisances sonores, car avec la traction électrique les émissions de gaz d'échappement
sont pratiquement nulles. Le bruit des trains est redouté par les riverains de l'axe
Lyon-Turin; le Val de Suse, au Piémont, est en révolte ouverte contre le projet
ferroviaire. Le bruit ferroviaire est déjà une réalité, depuis bien longtemps, le long
du lac du Bourget et dans les agglomérations d'Aix et de Chambéry.
- Or la nuisance sonore des voies ferrées n'est pas une fatalité. La Suisse, qui
détient le record mondial de la densité ferroviaire (en termes de réseau et de trafic),
met en oeuvre depuis plusieurs années un plan d'évaluation et de réduction du bruit
ferroviaire. L'Union européenne impose une cartographie du bruit et un plan de
réduction, pour 2007-2008 en ce qui concerne les voies principales (plus de 60 000 trains
par an) et les grandes agglomérations (plus de 250 000 habitants). En 2012-2013 les
seuils seront abaissés à 30 000 trains par an et 100 000 habitants.
- Il y a trois façons de réduire le bruit ferroviaire, dont le coût et l'efficacité
suivent des courbes inverses.
- La technique la moins coûteuse et la plus efficace est le remplacement des semelles de
frein en fonte du matériel roulant (locos, wagons, voitures) par des semelles composites.
Non seulement les nouveaux freins sont plus silencieux au freinage, mais surtout ils ne
génèrent aucune irrégularité sur la surface de roulement des roues. Or l'essentiel du
bruit créé par un train provient des irrégularités de surface des roues et des rails.
Quand les rails et les roues ont été meulés à neuf, il est important que les semelles
de frein ne détériorent pas les surfaces. La Suisse a entrepris de changer les freins de
tout son matériel ferroviaire. L'Union européenne envisage de mettre en place des
incitations tarifaires et des aides financières pour rénover le parc roulant, car le
matériel ferroviaire a une durée de vie très longue (environ 50 ans) et le problème du
bruit ne sera pas vite résolu si on se contente d'attendre le renouvellement du matériel
avec des semelles de freins composites.
- Lorsque les habitations sont trop près de voies ferrées à très fort trafic, on ne
peut que traiter les façades en installant notamment des fenêtres anti-bruit: c'est la
méthode la plus coûteuse et la moins efficace.
- Entre les deux extrêmes on trouve la technique des écrans acoustiques: c'est celle qui
est en cours de réalisation en ce moment dans la traversée d'Aix-en-Savoie.
- Les nuisances sonores aux abords des voies ferrées, ce n'est donc pas "la faute à
Bruxelles"! Au contraire l'Europe et ses experts proposent des solutions techniques
et tentent même de les imposer. La Suisse, qui ne fait pas partie de l'Union européenne,
montre l'exemple. Quant à la France, comme d'habitude, elle ne fait rien d'autre que des
murs anti-bruit au cas par cas et parcimonieusement. Les autorails TER livrés récemment
par Alstom sont parmi les plus bruyants du marché, et il n'est pas rare d'entendre leurs
moteurs diesel rugir pendant 15 ou 20 minutes à l'arrêt en gare...
- Quel que soit le mode de traction (diesel ou électrique), le rail est le mode de
transport terrestre le plus respectueux de l'environnement. Mais ses nuisances sonores
sont à prendre en compte et à traiter, surtout en milieu urbain dense et en montagne
(car la montagne et les plans d'eau amplifient et répercutent le bruit). Or des solutions
techniques existent. La Suisse et l'Union européenne montrent le chemin à suivre.
- Sources: mensuel Le Rail.
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- Europe: Gérard Onesta propose son plan A+
- Il fallait "laisser retomber la poussière" après le refus des Français et
des Néerlandais. Mais il demeure évident que l'Union à 27 (avec l'adhésion récente de
la Bulgarie et de la Roumanie) a besoin au minimum de règles nouvelles pour mieux
fonctionner.
- Depuis un an et demi les gouvernements et les diplomates se creusent les méninges pour
sortir de l'impasse. Les candidats français à la présidentielle avancent à l'aveugle
en terrain mouvant. Gérard Onesta, député Vert européen, propose son plan A+, d'une
grande simplicité. Il s'agit de ne rien changer au texte constitutionnel qui a déjà
été approuvé par 18 États (qui viennent de rappeler leur détermination le 26 janvier
à Madrid), mais de faire le tri et de répartir ses nombreux articles en deux colonnes.
D'un côté les articles constitutionnels, qui décrivent les principes et les grands
mécanismes de prise des décisions; de l'autre tout le reste, c'est-à-dire les
dispositions déjà en vigueur, les traités européens, les procédures et les annexes.
- "Contrairement à ce qu'on a pu entendre ça et là, écrit Onesta, il ne suffisait
pas de détacher du texte la partie I (les institutions) et la partie II (la Charte) des
parties III (les politiques) et IV (les dispositions finales). Il a fallu procéder avec
un "tamis sémantique" beaucoup plus fin". Car dans le texte proposé au
référendum, les éléments constitutionnels et la définition des politiques
européennes sont parfois mêlés.
- Dans le plan Onesta, les articles purement constitutionnels pourraient être acceptés
par les Français et les Néerlandais (et les peuples n'ayant pas encore ratifié...) lors
de référendums. Les articles définissant les politiques européennes seraient soumis
aux parlements: ils sont moins solennels, car il est plus facile de changer une politique
qu'une constitution, comme on le voit avec la réforme en cours de la politique agricole.
- La plan A+ est le fruit d'un gros travail de réflexion et d'une longue élaboration
technique. Il brille par sa simplicité. Sera-ce suffisant? L'attitude actuelle de la
Pologne et de la Grande-Bretagne permet d'en douter. Mais le plan pourrait au moins calmer
les Français...
- Documents à télécharger sur www.onesta.net
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- Astérix
est de retour.
- Pendant que Gérard Onesta se donne du mal pour réformer l'Europe, un autre personnage,
du même bord politique, ne s'embarrasse pas de nuances. José Bové proclame, en lançant
sa candidature: "nous demandons la fin des traités existants et nous proposerons un
nouveau texte fondateur. Nous n'accepterons pas que la nouvelle politique qui aurait été
choisie par notre peuple soit interdite par les décisions européennes".
- L'Astérix de gauche fait équipe avec l'Obélix de droite. Comme Jean-Marie Le Pen,
Bové veut la fin des traités existants, c'est-à-dire l'abandon de l'euro et le retour
au franc (avec quelle valeur après tant de déficits?), le retour des douaniers français
aux frontières, la taxation du commerce européen, la fin des échanges universitaires...
- Ils sont fous ces Gaulois!
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- Les
Valdôtains craignent pour leurs bons d'essence et réclament une zone franche.
- Pour beaucoup de Valdôtains, l'aspect le plus concret de l'autonomie consiste à
pouvoir acheter des carburants détaxés. C'est ce qu'ils appellent les "bons
d'essence", même si depuis plusieurs années c'est une carte à puce qui leur sert
à faire le plein à prix avantageux.
- Mais voici qu'un technocrate de la Commission européenne s'est mis en tête d'anéantir
cet usage local, en prétendant que la dérogation fiscale prendrait fin le 31 décembre
2006, malgré la demande de renouvellement présentée en temps utile par le gouvernement
italien.
- Grosse émotion chez nos cousins du Val d'Aoste!
- Ils mettent en avant l'origine historique de la détaxe. Le statut d'autonomie du 26
février 1948 prévoyait notamment la création d'une zone franche fiscale en Vallée
d'Aoste. Or cette disposition n'a jamais été appliquée, pour des raisons politiques. En
1949, c'est à titre de compensation contre l'abandon de la zone franche que le
gouvernement de Rome accorda aux résidents de la vallée une exemption des taxes sur les
carburants.
- Puisque la Commission européenne prétend supprimer la détaxe, les Valdôtains
menacent d'instaurer la zone franche promise...
- En attendant, une pétition circule. Elle demande "au Parlement européen, seul
représentant légitime des citoyens de l'Europe, de prendre position en faveur du
maintien de la mesure fiscale dont la Région bénéficie depuis 1949 à titre de
compensation pour la non-application de la disposition relative à la création de la zone
franche et prévue par son statut d'autonomie". Et aussi "que le territoire de la
Région autonome Vallée d'Aoste soit inséré dans la liste de ceux qui bénéficient du
régime fiscal de zone franche aux termes de la directive 92/12/CEE du Conseil".
- Affaire à suivre...
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- Bonnes nouvelles. Il y a des choses qui
marchent en Savoie, parlons-en!
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- Entretien du chemin de fer Évian Saint-Gingolph.
- Longue de 18 kilomètres, la ligne ferroviaire entre Évian et Saint-Gingolph a été
fermée depuis plus de 15 ans. On ne sait pas à quoi elle pourrait servir dans l'avenir,
mais elle fait partie de la ceinture ferroviaire du lac Léman.
- Pour éviter que cette ligne ne tombe irrémédiablement en ruine, des travaux de
débroussaillage ont été entrepris. Ils ont duré du 20 novembre au 20 janvier. Si la
végétation prenait le dessus, elle dégraderait l'emprise de la voie ferrée et des
travaux de remise en service seraient bien plus coûteux.
- On ne peut donc que féliciter la Région Rhône-Alpes, qui a lancé les travaux de
débroussaillage afin de préserver l'avenir de la ligne ferroviaire du sud-Léman.
- Mais Rhône-Alpes ne finance que 40% du chantier: le reste du prix est payé par le
Canton du Valais (40%) et le Canton de Genève (20%). Rhône-Alpes, une "grande
région à taille européenne" est donc obligée de faire la manche en Suisse pour
sauvegarder le patrimoine ferroviaire. On aimerait savoir quels travaux, ferroviaires ou
autres, effectués sur territoire suisse, ont reçu l'aide financière de Rhône-Alpes...
- Les cantons suisses, minuscules en territoire comme en population, très éloignés de
la "taille européenne", sont certainement bien trop petits pour se rendre
capables de demander l'aide d'une "grande région" française!
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- Un TER tout neuf pour le Chablais.
- La Région Rhône-Alpes, qui achète les trains régionaux pour le compte de la SNCF,
vient de mettre en service une rame neuve à deux étages (TER2N), construite par Alstom,
sur la ligne Évian-Genève. Cette rame climatisée assure notamment le parcours du matin
(7h13-8h05) très fréquenté par les travailleurs frontaliers. Le nombre de places passe
de 160 à 250.
- Le confort des nouveaux TER est apprécié par les voyageurs dans toute la Région: la
fréquentation des lignes régionales est en augmentation de 15% en 2006 par rapport à
l'année précédente. Malheureusement ces trains confortables retiennent aussi
l'attention des vandales qui les détériorent. On aimerait connaître la somme que les
actes de vandalisme coûtent au contribuable chaque année...
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- Valloire produit son électricité.
- La station mauriennaise va innover cette année, en appliquant pour la première fois en
France un procédé suisse: produire de l'électricité à partir des eaux usées.
- Les égoûts de Valloire sont en effet raccordés à la station d'épuration de
Maurienne-Galibier, dans la vallée près de Saint-Michel de Maurienne, 980 mètres plus
bas. L'idée est simple: utiliser la hauteur de chute d'eau pour produire de
l'électricité grâce à une turbine. Cela fonctionne aussi bien avec des eaux usées
qu'avec l'eau d'un barrage ou d'une rivière. L'installation, à partir des vacances de
février, délivrera d'autant plus d'énergie que la station sera plus remplie: cela tombe
bien, puisque c'est justement pendant les périodes d'affluence que la consommation
électrique est la plus élevée.
- Un stockage des eaux usées près du col du Télégraphe permettra d'améliorer le
rendement. En effet les eaux usées coulent abondamment aux heures où les résidents
utilisent leurs salles de bains et leurs cuisines, mais sont rares à d'autres moments de
la journée ou de la nuit.
- Excellent exemple d'énergie renouvelable et non polluante, l'initiative de Valloire
devrait inspirer bien d'autres stations et communes.
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- Pendant ce temps, d'autres candidats bavardent...
Verbiage électoral.
- La candidate Ségolène Royal était interrogée sur ses affinités avec le Québec:
"Elles sont conformes aux valeurs, celles qui nous sont communes, c'est-à-dire la
souveraineté et la liberté du Québec, et je pense que le rayonnement du Québec et la
place qu'il occupe dans le cur des Français vont dans ce sens".
- José Bové, tout nouveau candidat mais pas inconnu, propose, au septième point de sa
déclaration: "Nous nous engageons à pratiquer l'équité pour les départements et
territoires d'outre-mer et leur laisser le choix de l'autodétermination".
- Et sur la Savoie? Rien, bien sûr, c'est trop près de Paris! Rappelons que la Savoie
n'est française que depuis l'opération frauduleuse de Napoléon III en 1860, alors que
le Québec est canadien depuis quatre siècles et les DOM-TOM sont français depuis aussi
longtemps.
- Mais Nicolas Sarkozy ne fait-il pas encore plus fort que ses deux concurrents quand il
promet de rétablir en France le plein emploi?
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- Comment ne pas faire mémoire de la parole prophétique de mon prédécesseur Benoît XV
qui, au cours de la Première Guerre mondiale, rappelait à tous que "les nations ne
meurent pas" et qui invitait "à examiner avec une conscience sereine les droits
et les justes aspirations des peuples"? (...)
- Le droit d'une nation à l'existence est certainement antérieur à tous ses autres
droits: personne -ni un État, ni une autre nation, ni une organisation internationale-
n'est jamais fondé à considérer qu'une nation déterminée ne serait pas digne
d'exister.
- Le pape Jean-Paul II, 1995.
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- En te voyant venir, à peine adolescente,
- Des techniciens choqués de ta mise indécente
- Et de ta gorge offerte aux regards indiscrets
- Ont couru en haut lieu provoquer maints décrets.
- C'est pour ne plus te voir ainsi déboutonnée
- Qu'ils sont venus t'offrir la guimpe bétonnée.
- Soyons sûrs que pour eux ce merveilleux support
- Emplit leur âme d'aise et... jusqu'au coffre-fort.
- Mais pour toi, c'est fini de courir toute nue,
- Il te faudra montrer beaucoup d'(eau) retenue.
- C'est compris? Ton plastron hautement tuyauté
- Portera l'EDF vers la félicité.
- Or tu sais que chez nous les femmes en frontière (1),
- Dont on admire fort la belle allure altière,
- Arborent sur leur sein le cur et la croix d'or;
- Contemplons ton barrage et remarquons encore
- Qu'en vain nous chercherons du cur le moindre
insigne;
- Seule reste la croix, la grande croix sur Tignes,
- Où viendront méditer de nombreux pèlerins
- Quand un lac au village offrira son écrin.
- Mais l'homme en ses desseins jamais ne se limite,
- Avant l'eau ces maisons prennent la dynamite.
- Contre tant de fléaux, que peuvent les regrets,
- Si le grand destructeur s'est baptisé Progrès?
- Chacun sait, ici-bas, ta très grande naissance
- Au sein de grands glaciers protégeant ta croissance.
- À peine descends-tu si fraîche du berceau
- Q'un village demande au très jeune ruisseau
- De lui prêter son nom, lui paraissant plus digne
- Et surtout plus fiérot que l'ancien Val de Tignes (2).
- Son désir accueilli par les autorités,
- Il en va bien asseoir la notoriété
- Et claironnant très fort le nom de Val d'Isère
- Dans le monde sportif avec brio s'insère.
- Ne croyons pourtant pas que son voisin tignard
- S'est souvent consigné dans le genre mignard:
- Élevé durement dans la nature alpestre,
- N'assurant pas au mieux le bien-être terrestre,
- Il garde au fond du cur l'amour du sol natal
- Et défend fièrement son espace vital.
- Il s'est mis, nous savons, dans une folle rage
- En voyant s'élever l'uvre du grand barrage
- Permettant d'engloutir avec férocité
- Ses maisons, son clocher et son vieux cimetière.
- Mais toi qui vas ravir aux morts l'humble prière
- Quand tu submergeras les tombes sous tes eaux,
- Sois bonne, ô mon Isère, et prends soin de leurs os!
- Édouard Payot.
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- (1) frontière: coiffe traditionnelle descendant sur le
front.
- (2) Val de Tignes: ancien nom de Val d'Isère.
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- Voyage: Découvrez le Monténégro,
nouvel État souverain!
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- Petit pays montagneux des Balkans occidentaux, le
Monténégro est une merveille qui ressemble beaucoup à la Savoie (en plus beau?
Peut-être...).
- Le 21 mai dernier, par référendum, le peuple du
Monténégro a choisi nettement l'indépendance. Le résultat est sans ambiguïté: 86% de
participation, 55,5% des suffrages en faveur de l'indépendance. Cette indépendance
entraîne de facto celle de la Serbie. Il est amusant de penser que la Serbie est
lun des rares pays, sinon le seul, à bénéficier de lindépendance sans
lavoir demandée! Désormais ce territoire de 88 000 Km2 se retrouve totalement
enclavé puisque le Monténégro détenait le seul accès à la mer. Ce voyage se veut
touristique et surtout politique avec la rencontre ceux qui ont travaillé pour
lindépendance du Monténégro.
- Visitez le Monténégro dans des conditions
exceptionnelles, avec la Ligue savoisienne et l'agence SlowTravel de Zürich,
- du vendredi 20 avril au vendredi 27 avril 2007.
- Pour tout renseignement, appelez Evelyne au 04 50 09 87 13
ou 06 84 18 13 21.
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- Carnet savoisien.
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- Raymond Lalliard.
- Notre ami Raymond Lalliard, de
Saint-Pierre en Faucigny, est décédé le 30 janvier des suites d'une longue maladie. Sa
sépulture a été célébrée le 3 février à Saint-Pierre. Un des doyens de la Ligue
savoisienne, Raymond a gardé jusqu'au bout sa lucidité, son esprit et son humour. Il
nous manquera beaucoup. Le Comité du Faucigny, au nom de toute la Province, présente ses
sincères condoléances à sa famille et à ses amis.
- Lucien Frossard.
- Nous saluons avec tristesse la disparition de Lucien
Frossard, d'Anthy sur Léman (Chablais) survenue le 7 janvier 2007. Lucien Frossard était
né en 1920.
- André Chambaud.
- André, 60 ans, vivait au Mont-Villaret sur la commune de
Séez (Tarentaise). Il avait récemment adhéré à la Ligue savoisienne. Il a été
emporté par un cancer. Nos amicales pensées vont d'abord à son épouse Michelle et à
son fils Stéphane.
- Remerciements.
- Monique Cavalié remercie le journal Le Savoisien et les adhérents pour le
témoignage rendu et les marques de sympathie reçues lors du décès de Jean-Paul
Cavalié.
- Naissance.
- À tous nos amis savoisiens nous voulons faire partager une
joie toute récente: nous sommes grand-parents d'une petite Élisa, elle est née le 26
janvier à Lyon chez notre fille Anne-Christine.
- Denise et Paul Girard (Genevois).
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- Bloc-notes.
- Prochaine
réunion des Savoisiens et sympathisants du Chablais:
- Vendredi 16 février à 20 heures
- Douvaine
- Salle des Voirons
- Cinéma L'espace
- (à proximité de la Bulle)
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- Changement
au Conseil consultatif.
- Jean de Pingon, le fondateur de la Ligue savoisienne, a
été nommé membre du Conseil consultatif par le Bureau exécutif le 3 décembre 2006.
Avant Noël, Jean de Pingon a fait savoir qu'il refusait cette désignation. Réuni
mi-janvier, le Bureau a donc procédé à une nouvelle désignation: Josiane Baulat, de
Saint-Germain la Chambotte (Savoie Ducale) a accepté de rejoindre le Conseil consultatif,
qui a pour fonction de veiller à ce que la Ligue savoisienne reste fidèle aux objectifs
définis par ses statuts.
- Le Conseil consultatif, qui s'est réuni le 25 janvier, a
élu son président et son vice-président, et se compose des personnes suivantes:
- Pierre Mudry (Chablais), Président.
- Guy Martin (Tarentaise), vice-président.
- Jean-Marc Jacquier (Faucigny)
- Alain Dupuis (Genevois)
- Josiane Baulat (Savoie Ducale)
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- Après la neige de culture? La Culture!
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- Le Mont-Blanc vu de Passy: bientôt sans neige?
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- Le tourisme et la neige semblent chez nous inséparables.
Comment attirer les touristes en cas d'absence de neige en Savoie? Avec le canon à neige,
coûteux et aléatoire? Comme le disait Sully, il vaut mieux avoir deux mamelles qu'une.
Or la Savoie a deux mamelles, et même trois ou quatre à condition d'utiliser sa matière
grise, plutôt que de s'acharner à tirer sur un téton qui ne répond plus, au risque de
recevoir un coup de corne ou de queue.
- Que répond la matière grise si on veut bien la consulter?
Interrogeons le touriste lui-même: que trouve-t-il chez les concurrents (Suisse,
Autriche, Slovénie, etc.) qui fait défaut en Savoie?
- Tout simplement un cadre d'idées qui ajoute magiquement au
dépaysement et qui le transporte dans un ailleurs féerique où il retrouve les ailes du
rêve et du goût à la vie. Or la Savoie, terre de légende, est admirablement bien
dotée à cet égard. Je ne parle pas des habituelles légendes, sympathiques mais
insipides. Je veux simplement évoquer son passé, son histoire qui ne se réduisent pas,
on s'en doute, au petit ramoneur et à sa marmotte. L'appartenance de la Savoie au saint
empire romain germanique, à une épopée romantique et héroïque reflétée par son
architecture, son âme, son dynamisme: tout ce charisme attire. L'esprit centralisateur et
le tourisme industriel voudraient l'étouffer comme s'il risquait de porter ombrage à
l'unité nationale au lieu de l'enrichir. Interrogez l'Écosse: la reconnaissance de son
identité légendaire nuit-elle au rayonnement indiscutable de la Grande-Bretagne?
L'Angleterre cherche-t-elle à étouffer la légende du monstre du Loch Ness au profit de
Robin des Bois?
- Les luttes héroïques de l'Écosse pour se libérer,
chantées par Stevenson et d'autres, nuisent-elles à son aura, célébrée par la
littérature et le cinéma? L'histoire de la Savoie, conquise et anéantie 8 fois et
libérée à force de courage 7 fois, ne mérite-t-elle pas d'intéresser le touriste
curieux et cultivé? Surtout si nous faisons l'effort d'ajouter un accueil chaleureux et
personnalisé aux joies de la glisse...
- De ce côté tout est à faire. Le fait que la culture soit
locale et non parisienne ne la dévalorise pas, au contraire! L'authenticité, le vécu
prévalent sur le livresque et l'officiel. "Soyons nous-mêmes" disait déjà
Jean-Jacques Rousseau, notre grand ancêtre commun à la Suisse et à la Savoie, qui a
été le premier, avant Lamartine, à célébrer la beauté de nos cimes et de nos lacs et
le bonheur de vivre en harmonie avec la nature dans sa simplicité. Nous avons en Savoie
une mine d'artistes, de poètes, d'hommes de guerre et d'État, de grands industriels,
qu'il faut faire sortir de l'oubli.
- Ce sera une cure de vitalité pour le touriste qui ne
rechigne pas à s'instruire et à s'enrichir moralement et culturellement, mais aussi pour
l'éducation locale, pour nos jeunes qui seront fiers de leur passé, et aussi pour
l'industrie et l'économie, qui doutent de la spécificité et du potentiel propre à leur
génie.
- Anne-Marie Châtelain.
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- Saint-Jean d'Aulps perd la MGEN et 120
emplois.
- Tempête dans un verre dAulps.
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- Déjà en 1912, le calme et le bon air de Saint-Jean
dAulps avaient justifié louverture dune clinique pour accueillir des
malades des voies respiratoires parmi lesquels la tuberculose faisait des ravages. Vingt
ans après, en 1932, arrivent les premiers enseignants et leur Mutuelle achète la
clinique pour en faire un sanatorium. Celui-ci est géré depuis 1947 par la Mutuelle
générale de léducation nationale (MGEN) qui lagrandit et en fait un
Centre climatique national en 1973, agréé comme centre hospitalier public en
1976, puis pour les cures de repos et de convalescence en 1985, puis pour les
rééducations et les soins de suite en 1995 et enfin comme hôpital de jour et centre
dhospitalisation à domicile en 2006.
- Ainsi, depuis presque un siècle la vocation de Saint Jean
dAulps comme lieu de repos, de cure, de post-cure et dhospitalisation
sest peu à peu développée et confirmée au fur et à mesure que le Centre Alexis
Léaud de la MGEN prenait plus dimportance. Avec un personnel de 120 employés le
Centre était devenu, et de loin, le premier employeur de la Vallée dAulps et
entretenait les meilleures relations avec la municipalité et le Conseil général. Depuis
cette année la piscine de létablissement était même ouverte aux élèves du
collège et la bibliothèque aux habitants de Saint Jean dAulps.
- De cette prospérité remarquable était né un grand
projet de rénovation et dextension qui devait porter la capacité du Centre de 85
à 125 lits pour un coquet budget de travaux de lordre de 17 millions deuros.
Ce projet ambitieux avait reçu dès novembre 2002 lapprobation de lAgence
régionale hospitalière de Rhône-Alpes (ARH) mais le permis de construire fut plus long
à obtenir du maire de Saint-Jean.
- Après bien des péripéties, les travaux commençaient
enfin au printemps 2005
pour s'arrêter presque aussitôt à la suite dun
glissement de terrain qui mettait en danger lédifice au point dobliger la
MGEN à évacuer une partie des malades! Les travaux sont
toujours au point mort et nul ne sait sils reprendront un jour: la bataille des
experts ne fait que commencer
-
- La MGEN se défausse.
- Alors que la situation à Saint-Jean dAulps
paraissait bloquée, une solution inattendue, mais sans doute pas inespérée par
certains, allait apparaître à la mi-décembre 2006: le 12 décembre, le Comité central
dentreprise de la MGEN se prononçait, à Paris, en faveur du départ de la MGEN
pour Evian! Dès le 15 décembre, le Conseil dAdministration des Hôpitaux du Léman (groupement formé par lhôpital de Thonon
et celui dEvian) mettait aux voix le choix du repreneur de lhôpital
dEvian entre le groupe privé Vitalia et la MGEN
et celle-ci triomphait
aisément de son concurrent! Notons au passage que, fait peu courant pour une
collectivité publique, le président du C.A. Jean Denais, maire de Thonon les bains, et
le vice-président Marc Francina, député-maire dEvian, étaient mis en minorité
par ce vote, puisquils préconisaient la reprise par Vitalia!
Un tel
enchaînement, bien huilé, de coups de théâtre sur la scène chablaisienne donne bien
sûr envie de regarder dans les coulisses pour trouver le metteur en scène! Qui donc tire
les ficelles? Qui est le Deus ex machina?
-
- De Clochemerle à Shakespeare.
- De Saint-Jean dAulps on peut voir et comprendre
certaines choses mais, si larrêt des travaux est bien réel, lincertitude sur
la suite est totale, ce qui inquiète les habitants et les élus de la vallée
dAulps. La MGEN a déjà annoncé son départ de Saint-Jean dAulps et son
installation à Evian pour 2009, dans un hôpital de 180 lits rénové pour la belle somme
denviron 30 millions deuros. Laugmentation de la capacité permettant à
la fois demployer à Evian le personnel de Saint-Jean dAulps et celui de
lex-hôpital dEvian, il ny aurait pas de licenciements prévus. Sur le
papier, cette arithmétique est imparable mais ne répond pas à toutes les questions. Que
vont devenir les bâtiments de la MGEN à Saint-Jean dAulps? Vont-ils être vendus
en létat où les a laissés le glissement de terrain? Les travaux entrepris
vont-ils être terminés par la MGEN? Ou par un nouvel acquéreur? Combien de temps va
sécouler avant que le village retrouve son compte dans les retombées économiques
dun nouvel établissement? Combien demployés actuels de la MGEN vont pouvoir
supporter un trajet supplémentaire de 60 km par jour sur une route difficile pour aller
travailler à Evian? Quelles seront les possibilité de retrouver du travail sur place?
Quel sera finalement le coût humain de cette belle opération?
- Toutes ces questions sont encore sans réponse et risquent
de le rester pendant longtemps!
- Dautant que ces vagues à la surface de lAulps
ne sont que la conséquence de terribles remous en profondeur. Là, le drame villageois se
transforme en tragédie shakespearienne!
-
- Les décideurs sont loin.
- Le destin de la vallée d'Aulps se joue dans des réunions
lointaines. Deux stratégies sont en concurrence: celle du public et celle du privé, qui
se disputent le marché des soins hospitaliers du Chablais et du Faucigny jusqu'à Cluses.
- Fer de lance du Service public, l'ARH Rhône-Alpes,
dirigée par un préfet, veut dune part recentrer à Findrol les hôpitaux vétustes
dAnnemasse et de Bonneville et, dautre part, concentrer à Thonon les
Hôpitaux du Léman (Thonon et Evian) dont lexploitation était déficitaire. Coût
total encore inconnu.
- Entreprise privée, la Générale de santé veut installer
à Annemasse un grand hôpital privé formé par la fusion de la Polyclinique de Savoie
(à Annemasse) et de la Clinique Lamartine (à Thonon). La Générale de Santé a acheté
le 12 décembre la Clinique Lamartine, dont les services médicaux les plus actifs seront
transférés à Annemasse dici 2010. Coût approximatif: 50 millions deuros.
- C'est dans cette tranquille partie de quilles entre Public
et Privé qu'a déboulé le chien de Blackstone, premier fond de pension américain, dont
la société Vitalia était en position dacquérir lhôpital dEvian et
de mettre à mal les deux champions.
- Quand la Patrie est en en danger, les politiciens
s'agitent! En très haut lieu (à Paris) quelqu'un a su expliquer à la MGEN où se
situait lhonneur et lavantage de la France et ce quil convenait de faire
pour que les pensionnés américains restent chez eux. Bien sûr, il y aurait quelques
"dommages collatéraux" du côté de Saint-Jean dAulps, mais il resterait
tout de même aux Savoisiens de la vallée dAulps le calme et le bon air, plus le
souvenir de cinquante ans de bonheur avec la MGEN! Et, peut-être, du souffle pour
acclamer le patriotisme économique!
-
- Qu'est-ce qu'on y peut?
- Pas grand chose, sinon choisir dêtre une victime
révoltée, plutôt que dêtre une victime consentante. Mais révoltée contre qui? Contre quoi?
- Pas contre les Services publics, ni contre les géants
financiers du privé, qui se battent à coup de dizaines de millions deuros pour
préserver ou accroître leur territoire, dans le seul souci, bien sûr, dapporter
une qualité de soins toujours améliorée au bon public dont nous faisons partie! Ils
volent trop haut pour être à notre portée!
- Pas contre le pouvoir politique qui ne peut plus que gérer la pénurie, avec le seul
souci de favoriser le plus possible ses électeurs, un coup à gauche, un coup à droite,
puis on prend les mêmes et on recommence!
- Mais contre qui, alors? Contre lesprit étroit de la
centralisation politique et bureaucratique qui, à linverse du principe de
subsidiarité, exige que les décisions soient prises le plus loin possible des gens qui
en subissent les conséquences. La France fonctionne ainsi depuis toujours, et la Savoie
depuis 1860, quand un Napoléon (le Petit) a mis la main dessus. Cela na-t-il pas
assez duré?
- Si vous avez besoin dun avis objectif, posez la
question à un ami genevois, vaudois ou valaisan, ou même à un Valdôtain, et vous
verrez le regard de commisération quil vous jettera! Dans leur canton ou Région
autonome, laffaire de la MGEN serait impensable sans que la population concernée
soit consultée par une votation! Les Français seraient-ils tous des veaux qui se
laisseront mener à labattoir? Et les Savoisiens aussi?
- Il ny aura que deux occasions en 2007 et deux en 2008
pour se servir dun bulletin de vote et changer la règle du jeu politique:
cest notre seule arme et, même si elle ne vaut pas grand chose, utilisons-là!
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- Pierre
O
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- Appel
de Paris: le Mémorandum.
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- LAppel de
Paris lancé le 7 mai 2004 a été diffusé dans le n°1 du Savoisien en janvier 2005 avec une pétition qui
a permis à lUSCP (Union Santé Contre Pollution) de recueillir plus de 300
signatures sur les 200.000 centralisées par lAssociation pour la Recherche
Thérapeutique AntiCancéreuse (ARTAC) du Pr. Belpomme. Les petits ruisseaux font les
grandes rivières
- Deux ans
après, le 2e colloque international de lAppel de Paris servait de base de lancement
à un missile destiné à frapper lopinion publique, les élus et les gouvernements
de lUnion Européenne. Un Mémorandum explosif chargé de 164 recommandations et
mesures à mettre en uvre durgence pour sauver ce qui peut encore
lêtre.
-
- Le
2e colloque organisé par lARTAC a eu lieu à Paris le 9 novembre 2006. Il faisait
suite à lAppel de Paris, qui a été signé et appuyé par de nombreuses
personnalités médicales et scientifiques (dont 2 prix Nobel, des membres des Académies
de médecine et des sciences) ainsi que par des personnalités médiatiques comme Nicolas
Hulot et Albert Jacquard. Depuis 2004, lARTAC avait mis en place et coordonné une
expertise indépendante conduite par 68 experts internationaux, dans tous les domaines de
la santé environnementale. Cette expertise, qui a produit 164 mesures et recommandations
pour limiter les conséquences de la pollution chimique sur la santé, est destinée aux
peuples et aux gouvernements des États membres, au Parlement, au Conseil et à la
Commission de lU.E. Elle constitue le Mémorandum
de lAppel de Paris, diffusé le 9 novembre, qui peut être consulté sur le site
www.artac.info .
- Ce
Mémorandum est difficile à résumer car il ne
contient que des choses importantes. Il commence par définir un nouveau concept: la
santé durable. Aucune des nombreuses déclarations officielles sur le développement
durable nenvisage en effet les conséquences dun développement économique
excessif sur la santé et, en particulier, lexistence de maladies induites par la
pollution chimique de lenvironnement.
- Ses
conséquences néfastes sont dès maintenant des certitudes et le Titre III du Mémorandum énumère, par exemple, les mesures à
prendre pour la protection des femmes enceintes et des enfants vis à vis des substances
chimiques dangereuses, des pesticides et des additifs alimentaires.
- Le
Titre V, autre exemple, sapplique à la pollution de lair, de leau et
des sols. Pollution de lair extérieur (poussières, trafic routier, aérien,
maritime, pollution industrielle), destruction de lozone, pollution de lair
intérieur (matériaux, mobilier et produits émettant des substances volatiles toxiques,
amiante
), pollution de leau et des sols (nitrates, pesticides, OGM, boues
dépuration, mercure, traitement des déchets
). On peut citer en particulier
la mesure M145 qui demande linterdiction de la construction de tout nouvel
incinérateur, lincinération des déchets étant "extrêmement dangereuse
(
) et de plus insuffisamment rentable".
- Le
mémorandum se termine par des propositions plus générales concernant linformation
(renforcement de la démocratie participative), léducation (enseignement de
lécologie et de lhygiène), la formation professionnelle, la santé au
travail, léquité sociale et la correction des injustices, lenseignement, la
recherche et le développement technologique. Cest donc un catalogue de mesures
concrètes, toutes réalisables en pratique à condition den avoir la volonté
politique, plus un guide qui engage une réflexion pour lavenir.
- La prise en
compte des problèmes environnementaux doit conduire lEurope à pallier les lacunes
et les déficiences des États européens, dont la France a donné jusquà présent
un triste exemple. Lannée 2007 sera-t-elle celle du renouveau après quinze ans de
turpitudes politiciennes et de marasme environnemental? On peut toujours lespérer!
- Union Santé
Contre Pollution http://uscp.savoie@free.fr
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- Libérer
sa voie? Libérer la Savoie? Libérer Sa Voie!
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- Commencer par
se libérer soi-même pour pouvoir libérer son pays, cest le sens du message que
nous adresse Michel Fontaine dans son ouvrage Libérer Sa Voie (à paraître) dont Le
Savoisien publie de larges extraits.
- Michel
Fontaine, né en 1947, Docteur en Médecine, vit à Chamonix où il exerce la médecine
générale depuis une vingtaine dannées après avoir consacré plus de dix ans à
la recherche médicale en immunologie.
- Cest de
sa réflexion de chercheur, de praticien au contact des malades et de Savoisien passionné
de montagne quil tire le message fort quil nous adresse aujourdhui.
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- La principale
fausse valeur implicite qui se dégage de la société française en ce début de XXIème
siècle, est la meilleure affaire réalisée par les "marchands de bonheur" sur
le dos des Français, à qui ils ont réussi à vendre la croyance que "le bonheur
est labsence de problème". À cette fin, ils leur ont fait avaler que tout ce
qui concourt à ce "bonheur" devait leur être dû, pris en charge et garanti
par la société sous les labels "État providence", "Socialisme",
"Communisme" avec ses sous-produits "Justice sociale", "Avantages
acquis", "Assurance sociale", "Sécurité de lemploi",
"Solidarité", droit de ceci et de cela, droit à ceci et à cela
- Mais le
bonheur est-il labsence de problème?
- En tout état
de cause, une telle idéologie est une folie, un délire dont on prend immédiatement
conscience dès que lon a un peu de bon sens pour voir, à lévidence, que la
vie nest quune suite de problèmes. Ils sont posés, et résolus, par le
processus de lévolution à travers le temps: tout ce qui existe aujourdhui
nest que la somme des expériences passées, le résultat des leçons tirées de ces
problèmes.
- Notre
existence dêtre humain repose sur le fait même de savoir poser et résoudre nos
problèmes. Cest le fait par lequel on sengendre soi-même. Donc, sil
est inhérent à la vie davoir des problèmes et que cela constitue un des facteurs
indispensables qui la génèrent et la font évoluer, on peut comprendre quune
idéologie qui prône leur évitement, leur fuite, leur non-sens amène ipso facto lévitement, la fuite, le non-sens
de la vie, son non-mouvement, sa non-évolution.
- On peut
imaginer un pays dominé par cette idéologie comme totalement figé, en "arrêt sur
image". Là, il ny a plus aucun mouvement, aucune remise en cause de quoi que
ce soit, aucun renouvellement de la pensée, chacun est immobile et agrippé à son petit
territoire, ses petites prérogatives, lavenir se résume pour lessentiel à
être la répétition stérile du présent. Les seuls changements porteraient sur des
détails accessoires et sur les divertissements, les panem
et circenses modernes qui permettraient de distraire les survivants de cette réalité
artificielle mortelle. Pour maintenir ce statu quo
et bloquer tous les mouvements de vie et dévolution éventuels qui pourraient le
bousculer, seul un régime politique totalement despotique pourrait faire laffaire,
mais il faudrait que ce soit une tyrannie douce, aussi invisible que possible pour
décourager toute révolte.
- Dr Michel
Fontaine.
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- Une Histoire de la Savoie en images.
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- Peu avant Noël est arrivé dans les librairies un livre
magnifique, un fort volume de grand format (25 X 32 cm), lourd à la pesée, et surtout
richement illustré. C'était un beau cadeau à placer sous le sapin: pour 50 euros, une
histoire complète de la Savoie, de la préhistoire à nos jours, une présentation qui
fait la part belle à l'image puisqu'elle fait dialoguer le texte, sur 460 pages, avec un
bon millier d'illustrations de très grande qualité photographique. L'ouvrage s'intitule Histoire de la Savoie en images, c'est une
réalisation de l'éditeur de Montmélian La Fontaine de Siloé. La direction éditoriale
a été assurée par le professeur (à l'université Lyon II) Christian Sorrel, qui a
confié chacun des 18 chapitres à l'un de ses collègues des universités de Savoie et
Grenoble.
- Le style du texte et son contenu se ressentent du
parti-pris strictement universitaire affirmé dès l'avant-propos. Ces chers professeurs,
habitués des colloques de spécialistes, écrivent mal, lourdement, s'embrouillent dans
leur érudition, laissent passer des contradictions et des incohérences, accablent le
lecteur de détails parfois obscurs, et oublient souvent que leur vocabulaire technique
n'est pas à la portée du grand public, même cultivé. Ils n'ont pas tout à fait
atteint leur but, qui était de présenter une vue d'ensemble de notre histoire. Pas un
mot, par exemple, sur la participation aux croisades. Rien sur la langue pratiquée par
nos ancêtres (celte, latin puis francoprovençal et français). Fort peu de choses sur
les Burgondes, dont on se demande s'ils ont vraiment existé...
- Mais l'essentiel n'est pas là, car très peu d'acheteurs
de ce livre en feront la lecture complète de la première à la dernière page. Ils le
consulteront de temps en temps, comme une source abondante d'informations et
d'illustrations sur la Savoie. Ce n'est déjà pas mal. La taille imposante de l'ouvrage
prouve par elle-même que la Savoie existe et qu'elle a une histoire qui ne se confond pas
avec celle de ses voisins, et surtout pas avec celle de la France, qui fut pendant des
siècles le menaçant voisin occidental.
- Qu'est-ce que la Savoie? On sent que la question de
l'identité tourmente les auteurs et les met mal à l'aise. L'éditeur lui-même étale
ses contradictions sur le bandeau publicitaire du livre: Un "pays", 2 départements. Qu'est-ce
qu'un pays entre guillemets? Un non-pays? Un pseudo-pays? Un pays de légende? Évidemment
la Savoie n'est pas une Région, puiqu'elle demeure incluse dans Rhône-Alpes. Si la
Savoie est un pays sans guillemets, ce pays est annexé et a droit à
l'autodétermination, ce qui embête bien l'éditeur pour des raisons de complaisance
politique envers les autorités françaises établies. Mais si ce n'est pas un pays, qui
s'intéressera à son histoire? Qui achètera le livre? D'où les guillemets. Nous vivons
donc dans un pays entre guillemets...
- Il est bien difficile de définir l'identité savoisienne.
Mais pourquoi publier une Histoire de la Savoie s'il ne s'agissait que d'un territoire
impersonnel, ballotté par les hasards et les opportunités? Le géographe Claude Meyzenq,
qui ne cache pas son allergie à l'indépendantisme de la Ligue savoisienne, tente à la
page 455 de sortir de la contradiction:
- "Il peut sembler insolite de traiter de l'identité
territoriale au sein d'une population dont le brassage a été aussi important dans cette
moitié de siècle. Mais, d'entrée de jeu, ce qui apparaît remarquable, c'est que les
grands traits de caractère se perpétuent, un peu comme si l'identité savoyarde, si
difficile à définir par ailleurs, convenait parfaitement aux nouveaux arrivants, un peu
aussi comme si le pays ou le territoire savoyard et ses intérêts l'emportaient, au
moment des élections, sur les idéologies. C'est d'ailleurs là que l'on reconnaît un
véritable territoire". Dont acte.
- Les traitements des auteurs de ce livre leur sont virés
ponctuellement par le Trésor Public de la République française. Lorsque ce lien
matériel n'existera plus, les mêmes universitaires, ou leurs collègues d'une
génération nouvelle, pourront refaire un travail similaire sans se sentir obligés
d'arranger quelques épisodes en faveur de la France ni de faire apparaître leur aigreur
à l'égard de ceux qui travaillent à l'émancipation de la Savoie. C'est aussi simple
que cela.
- Patrice Abeille.
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