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N° 22
MARS 2007
Éditorial. Sous la tutelle des cigales.
Nouveau départ pour la Ligue savoisienne.
Pourquoi nous soutenons Jean-Philippe Allenbach.
Dans la clinique France...
Que peut-on attendre de François Bayrou?
Pourquoi la Suisse n'adhère pas à l'Union européenne.
REACH: fin de la loi de la jungle chimique?
J'ai une question à vous poser...
Des plaques d'immatriculation estampillées Savoie?
États-Unis et mondialisation.
La Sasson.
Bloc-notes.
Chauffage au bois dans le Parc des Bauges.
Trouvons le but de notre vie.
Parlez-vous ça?
Gilly sur "Misère": trop c’est trop!
Libérer sa voie ? Libérer la Savoie ? Libérer Sa Voie !
 
 
Éditorial.
Sous la tutelle des cigales.
Plus personne ne croit aux promesses électorales. Chacun sait qu'avec 2000 milliards de dettes, elles seront intenables. En attendant, le gaspillage continue à l'ombre du bipartisme "UMPS". Sous la présidence de Jacques Chirac, le budget de l'Élysée est passé de 3 à 32 millions d'euros. L'usine à gaz des 35 heures coûte chaque année aux contribuables des milliards d'euros (entre 3 et 15 selon les estimations, où est le sérieux?). Ce ne sont que deux exemples parmi des centaines.
La fourmi savoisienne souffre en silence des inconséquences de la cigale gauloise. Il est cruel de constater que la Savoie, monnaie d'échange avec Napoléon III en 1860 pour l'unification italienne, est aujourd'hui enclavée entre les deux États les plus endettés d'Europe, et les plus centralistes, la France et l'Italie! Pendant ce temps l'économie des pays fédéraux (Allemagne, Autriche, Espagne, Royaume-Uni) est florissante, et les petites nations émancipées comme la Slovénie ou l'Irlande rattrapent leur retard à grandes enjambées.
En France c'est la grande braderie. Les acheteurs étrangers ne misent pas un euro sur la politique française, mais ils savent repérer les bonnes affaires. Tout y passe: entreprises de toutes tailles, immobilier, patrimoine de l'État, entreprises publiques, autoroutes, marchés africains... Et les patrimoines français s'expatrient!
Tout doit disparaître! Et après la liquidation, quand la France ne sera plus qu'un parc de loisirs et d'affaires administré par des syndics extérieurs, la Savoie pourra renaître en s'appuyant sur ses droits historiques et sa qualité de nation européenne. Nous n'aurons de progrès que dans la douleur.
Joël Ducros.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Nouveau départ pour la Ligue savoisienne.
 
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Txaro Goikolea représentait le Parti Nationaliste Basque.
Jean-Pierre Rambicur
 
   
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La Fête nationale, célébrée à Ugine le 19 février dernier, a rassemblé plus de 400 personnes autour de l'idée d'une émancipation de la Savoie.
La Salle Festive d'Ugine avait été magnifiquement décorée par les employés de la commune et les bénévoles savoisiens de la province de Tarentaise. Les stands de la Ligue savoisienne et des Unions provinciales recueillaient l'affluence: chacun venait s'y approvisionner en livres, journaux, tracts, drapeaux, autocollants, pin's et autres objets dédiés à la Savoie.
En prélude au banquet, le chancelier Alain Ract prononça une allocution de bienvenue, insistant sur l'histoire de notre peuple et ses traditions de liberté.
Txaro Goikolea, envoyée spéciale du Parti Nationaliste Basque (qui est au pouvoir depuis 30 ans au Pays Basque d'Espagne) expliquait à l'assemblée attentive en quoi consiste l'autonomie des Basques du sud et la gravité du défi posé par la violence de l'ETA alors que l'écrasante majorité des Basques aspire à la paix et à un processus démocratique d'émancipation.
C'est alors que retentit le chant des Allobroges, mené par la voix de ténor de Pier-Yves Têtu, leader du groupe musical Edelweiss, qui assurait la partie mélodique de la journée. En enchaînement, Pier-Yves Têtu fit entendre les deux hymnes basques, l'historique et l'officiel. Tous les participants étaient debout et partageaient un moment d'émotion qui unissait les deux peuples, malgré la distance.
Un peu plus tard, tandis que les Savoisiens festoyaient en famille et avec leurs amis, Patrice Abeille et Jean-Pierre Rambicur montaient à la tribune. Jean-Pierre, maire de Margencel (Chablais) appelait tous les Savoisiens à prendre des engagements en vue des élections municipales de 2008. Les communes sont la base de la vie politique: il ne suffit pas de critiquer, il faut s'en occuper!
Patrice Abeille résumait d'abord en quelques mots les raisons de notre soutien à Jean-Philippe Allenbach, candidat à la présidence française. Il lisait un message de Guiu Sobiela-Caanitz, notre ami des Grisons (Suisse) qui allait dans le même sens. Puis le Secrétaire général fit l'annonce de deux nouveautés importantes dans l'action savoisienne.
C'est d'abord la création très prochaine de l'association Savoie Europe Liberté. Il s'agit d'une union durable entre la Ligue savoisienne et le Mouvement Région Savoie. Cette union permettra de rassembler toutes les personnes, de divers horizons, qui veulent faire quelque chose pour la Savoie.
Deuxième nouveauté: l'installation de Savoie Europe Liberté (et donc de la Ligue savoisienne) dans de nouveaux locaux à Ugine, au carrefour des vallées. Cette fois nos mouvements auront pignon sur rue et le secrétariat sera encore plus accessible, plus efficace au service de tous les Savoisiens.
Ainsi la Fête nationale de la Savoie, édition 2007, marque un nouveau départ de l'émancipation de notre pays.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pourquoi nous soutenons Jean-Philippe Allenbach.
La Ligue savoisienne existe depuis douze ans, forte de milliers de membres et de dizaines de milliers de sympathisants. Son but? Restaurer la souveraineté du peuple savoisien, annexé frauduleusement à la France par Napoléon III en 1860. La Ligue savoisienne travaille à la désannexion, à l'émancipation de la Savoie.
Pourquoi? Et pourquoi tant de sympathie rencontrée dans la population? Tout simplement parce que nous considérons le nationalisme français comme une abomination. Depuis bientôt 150 ans, ce nationalisme s'est imposé chez nous, en Savoie, par la ruse et par la force. Ce nationalisme étriqué, intolérant, dominateur et arrogant, n'a cessé d'enrégimenter les vies, de formater les esprits et les cœurs pour réduire la Savoie à la fonction d'un rouage dans la machine française. Machine guerrière de 1870 à 1962, machine coloniale puis postcoloniale, la France reste une machine, essoufflée mais plus bureaucratique et étouffante que jamais.
Par contraste, nous avons sous les yeux les éclatantes réussites des autres pays alpins: cantons suisses, Länder autrichiens et régions autonomes italiennes. Rien d'étonnant, donc, si la Ligue savoisienne a étudié le fédéralisme, qui semble convenir si bien aux Alpes, et a développé un projet d'avenir pour la Savoie: fédérale, démocratique, européenne.
La Ligue savoisienne est un mouvement légaliste et pacifique, et ne dévie pas de ce chemin. Légaliste, car elle s'appuie sur le droit international, le droit des peuples, ignoré par la France (sauf quand il s'agit du Québec!). Pacifique, car elle exclut toute tentation de violence ou de clandestinité.
Logiquement, la Ligue savoisienne s'exprime démocratiquement en participant aux élections politiques, quand le mode de scrutin le permet. Jusqu'à présent, l'élection présidentielle nous posait un problème particulier. Ce n'était pas à nous de proposer un programme pour la France, car notre projet se limite sagement à la Savoie. Mais aucun programme français ne s'approchait le moins du monde de nos conceptions politiques. En 1995 et 2002 nous n'avons soutenu aucun candidat. Nos sympathisants, quand ils se sont déplacés, ont généralement déposé dans l'urne un symbole de la Savoie, compté comme vote nul.
C'est donc pour nous une démarche nouvelle, mais constructive et parfaitement logique, que de soutenir un candidat fédéraliste.
Je connais Jean-Philippe Allenbach depuis 9 ans et j'ai pu apprécier la force de ses convictions fédéralistes et la parfaite cohérence de son parcours politique. Pour les régionales de 1998, nous n'avions pas pu nous ranger sous sa bannière ni conclure d'alliance, parce qu'il refusait, à l'époque, de reconsidérer le découpage des Régions françaises. Mais sur ce point il a évolué: il pense aujourd'hui que ce découpage présente bien des défauts, et il dit en particulier que la Savoie n'a rien à faire dans Rhône-Alpes. Cela nous convient, car nous croyons qu'une Région, pour être vivante et satisfaisante, doit avoir une identité géographique, historique et culturelle. La Savoie en particulier, même passée au broyeur de l'idéologie française, n'a pas oublié qu'elle fut pendant mille ans une nation d'Europe.
C'est donc sans réserve aucune et avec enthousiasme que nous avons décidé de soutenir la candidature de Jean-Philippe Allenbach, le seul candidat capable de rompre le carcan français qui nous conduit à la ruine matérielle et morale, le seul candidat qui offre à la Savoie (et aux autres peuples de France) de réelles perspectives d'émancipation. Nous lui souhaitons un grand succès.
Patrice Abeille.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Dans la clinique France...
Dans la clinique France, les malades sont mal en point. C'est une clinique mutualiste, dont les malades sont théoriquement copropriétaires. Mais ils ne pensent qu'à leurs maladies, ils se plaignent tout le temps, ils n'ont pas le moral. Et voilà qu'on leur demande d'élire le Directeur!
Les malades ont mal à la tête. Ils hésitent entre le chef de clinique et l'infirmière surveillante.
Le chef de clinique est un petit homme énergique, qui arpente les couloirs et les salles du matin au soir et même la nuit. Il a l'œil à tout, houspille le personnel, parle très fort de réformes depuis déjà des années et critique parfois le vieux Directeur en fin de carrière auquel il doit pourtant son recrutement. Le chef de clinique est un acharné du boulot. Il rassure et inquiète tout à la fois. Souvent il tape sur les nerfs des malades, qui voudraient qu'on les dérange moins dans leur sommeil difficile.
L'infirmière surveillante est moins connue bien qu'elle fasse partie de la clinique depuis 25 ans déjà. Elle porte bien la blouse blanche, qui met en valeur ses cheveux bruns. Toute la journée elle sourit à chacun, elle rassure, elle réconforte. C'est une jolie femme, on dit qu'elle a quatre enfants et vit avec un chef socialiste. Elle s'efforce d'avoir des mots de compassion pour chaque détresse et paraît vouloir le bonheur de tout le monde. Mais on a l'impression qu'elle ne connaît pas grand chose aux médicaments qu'elle distribue.
Le syndic de la clinique passe de plus en plus souvent dans les étages et se propose pour être élu Directeur. C'est un Béarnais tout en rondeur, fils de paysan, son loisir est l'élevage de chevaux. Sa voix est calme et posée. Le syndic affirme que depuis très longtemps la clinique est mal gérée, et que ni le chef de clinique ni l'infirmière surveillante ne parviendront à redresser la situation. Il voudrait réunir autour de lui tous les copropriétaires de bonne volonté, mais on ne sait pas s'il en trouvera.
Le sous-sol de la clinique est le domaine d'un homme terrible, un borgne à la voix rude et puissante, qui fait peur aux enfants et perturbe les malades. Il est là depuis les années cinquante et s'occupe de tout ce que personne ne veut voir: les canalisations, les déchets, les cambriolages. On l'entend souvent vociférer dans son antre, "torrent migratoire", "clinique ouverte aux quatre vents" et autres imprécations. Certains malades pensent à lui pour l'élection, mais bien peu l'imaginent Directeur.
Ainsi va la clinique France. De très nombreux experts ont publié d'épais rapports qui font état de graves désordres dans les fondations, les structures porteuses, la toiture et les équipements techniques. Selon certains le bâtiment menace de s'effondrer. Il n'y a plus d'argent pour faire les réparations. Quelques malades ont lu l'un ou l'autre de ces rapports, et beaucoup en ont entendu parler. Tous ont demandé un supplément de somnifères, souvent en association avec un anxiolytique. Vivement que le nouveau Directeur arrive!
Patrice Abeille.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Que peut-on attendre de François Bayrou?
"Lou Bayrou" est un produit du terroir, patiemment affiné dans les meilleures crémeries parisiennes. Ce fromage à pâte onctueuse (mais pas molle!) rencontre depuis peu un succès certain, peut-être même un engouement, auprès des enseignants, des agriculteurs, des cadres, des employés et, dans une moindre mesure, du reste de la population française. Mais en quoi les tommes et les reblochons sont-ils concernés? En d'autres termes, qu'y a-t-il de bon pour la Savoie dans le projet centriste de Bayrou?
Le programme du candidat trouble-fête n'a pas encore été publié à ce jour (5 mars) mais on peut commencer à s'en faire une idée en consultant le site www.bayrou.fr et en réfléchissant sur le parcours du personnage.
François Bayrou est très fier de son enracinement dans un village de son Béarn natal. Éleveur de chevaux (il se dit "agriculteur") à temps partiel, il parle couramment le béarnais, dialecte occitan. Sensible à la richesse de la diversité linguistique, il s'est clairement engagé pour la ratification de la charte européenne des langues moins répandues, et il souhaite, au-delà du respect des langues régionales, leur défense. Avec Bayrou président, les partisans du développement du francoprovençal seraient certainement mieux entendus que par ses prédécesseurs.
Y a-t-il autre chose? Il semble que non. François Bayrou veut une VIe République qui donne plus de poids au Parlement, il se préoccupe beaucoup de la réorganisation du pouvoir central. Mais il ne veut pas rompre avec la centralisation, il ne se réfère jamais au fédéralisme. En particulier, il s'oppose à toute régionalisation de l'Éducation nationale.
L'extrême centriste (Bayrou a copié cette formule sur la Ligue savoisienne!) veut parfaire la décentralisation en "fusionnant" les départements et les régions. Que deviendrait la Savoie? On ne le sait pas. Le Béarnais soutient, paraît-il, discrètement la pétition qui demande le rattachement de la Loire-atlantique à la Région Bretagne. Mais chez nous, on l'imagine mal demander la création d'une Région Savoie. En effet, l'UDF du Rhône est le plus puissant soutien du candidat, avec les Lyonnais Michel Mercier, trésorier de l'UDF, sénateur et président du Conseil général du Rhône, et Anne-Marie Comparini, députée, ancienne présidente de Rhône-Alpes. Madame Comparini m'avait dit à Charbonnières, parlant de la Savoie dans Rhône-Alpes, "nous sommes bien ensemble"...
L'analyse est donc simple: un léger mieux du côté des langues régionales, et rien d'autre. François Bayrou rêve avant tout d'être président et de changer le style du gouvernement de la France. Pour espérer y parvenir, il s'appuie sur les conceptions françaises ultra-majoritaires: le centralisme, la République, la nation une et indivisible.
Patrice Abeille.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pourquoi la Suisse n'adhère pas à l'Union européenne.
La carte de l'Union européenne comporte un trou en son centre: la Suisse, régulièrement sollicitée depuis trente ans, reste obstinément rétive à l'adhésion. Objectivement, elle n'aurait rien à gagner à rejoindre l'Union. En Suisse, le chômage est presque inconnu, les revenus sont élevés, la sécurité fait l'envie de tous ses voisins, l'environnement est fort bien protégé. Les accords conclus entre la Suisse et l'Union permettent tous les échanges bénéfiques à l'économie et à la société sans imposer de contraintes excessives.
Mais il y a une raison plus politique qui commande aux Suisses de rester à l'écart: la démocratie suisse. C'est ce qu'exposait récemment le Conseiller fédéral Christoph Blocher, en faisant un petit cours de science politique à une assemblée de juristes européens, le 13 décembre 2006. Voici une partie de son propos.
 
Qu'est-ce donc que la Suisse? Elle est, d'abord, une partie de l'Europe, mais ne souhaite pas faire partie de l'UE. Et pourtant nous sommes tous, nous qui sommes réunis ici, citoyens de pays démocratiques respectant l'État de droit.
La différence tient simplement au fait que, dans le cas de la Suisse, il s'agit d'une démocratie directe. Que recouvre exactement cette expression? En Suisse, la démocratie directe signifie que le peuple a le droit de se prononcer en dernier ressort sur tout projet de loi adopté par le Parlement. C'est cette forme de démocratie, de gouvernement du peuple, qui constitue la principale raison de la non-appartenance de la Suisse à l'UE. En effet, le peuple appelé aux urnes a toujours la possibilité de rejeter les projets qui lui sont soumis. Et cela n'est pas compatible avec une adhésion à l'UE.
 
Fonctionnement de la démocratie directe.
Comment la démocratie directe fonctionne-t-elle concrètement dans le quotidien politique? Une votation populaire sur une loi adoptée par le Parlement est organisée lorsque 50 000 citoyens disposant du droit de vote en font la demande dans les 100 jours suivant la publication officielle de cette loi. Contrairement à ce qui se passe pour une modification de la Constitution, le peuple n'est pas obligatoirement invité à se prononcer. C'est pourquoi on parle souvent de référendum facultatif plutôt que de démocratie directe.
Si les citoyens approuvent la loi, celle-ci peut entrer en vigueur. Sinon, le projet échoue. La votation n'est donc pas purement consultative. Elle n'a pas non plus le caractère d'un plébiscite: un Gouvernement désavoué dans les urnes n'est pas contraint à la démission, de même que le Parlement n'est pas automatiquement dissous. Si le Gouvernement devait démissionner après chaque votation perdue, nous aurions sans doute changé de gouvernement plus fréquemment que l'Italie, ce qui n'est pas peu dire.
 
Importance de la démocratie directe.
La démocratie directe offre la possibilité de dire "non".L'ensemble des acteurs politiques de Suisse -depuis les partis jusqu'au Conseil fédéral, sans oublier le Parlement- ne savent ainsi que trop bien qu'il ne leur sert à rien d'être convaincus par un projet s'ils ne parviennent pas à en convaincre également les électeurs. L'éventualité du référendum accompagne ainsi le travail législatif dès le début. La démocratie directe peut dès lors être décrite comme un système préventif empêchant l'adoption de lois qui seraient contraires à l'intérêt général.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
REACH: fin de la loi de la jungle chimique?
Il a fallu trois ans d’âpres débats pour que le Parlement européen adopte enfin le 13 décembre 2006 la directive REACH (acronyme anglais de enregistrement, évaluation, autorisation des produits chimiques). Trois ans de polémiques où l’industrie chimique a utilisé tous les moyens du lobbying pour contrer un projet destiné à évaluer la nocivité éventuelle des milliers de produits chimiques qui sont importés ou fabriqués et commercialisés sur le marché européen. Mais cela allait coûter trop cher pour être supportable sans de graves conséquences économiques: 0,5% du chiffre d’affaire de l’industrie chimique! Il a fallu l’intervention du président Chirac, flanqué de Tony Blair et de Gerhardt Schröder, pour que la Commission européenne revienne à la raison… La directive REACH en a subi les conséquences: tous les produits chimiques commercialisés avant 1981 (soit environ 100 000 substances) continueront à être pratiquement exemptés de tout contrôle. Environ 30 000, commercialisés à plus d’une tonne par an, devront être enregistrés… au plus tard en 2018.
Ce sera aux sociétés de certifier l’innocuité de leurs produits, sous le contrôle d’une agence européenne et non plus des autorités publiques nationales (celles-ci ont déjà montré qu’elles étaient "influençables").
Dernière concession majeure: certaines substances suspectes d’un effet nocif, cancérigène, mutagène ou toxique pour la reproduction pourront continuer à être commercialisées tant qu’il n’existera pas de produit de substitution, sous condition que l’industrie s’engage à entreprendre des recherches pour permettre leur remplacement.
En l’état, même si elle est jugée insuffisante par les défenseurs de l’environnement (les écologistes ont voté contre), la directive REACH a le mérite d’exister et d’initier la protection du citoyen soumis jusqu’à présent à la loi de la jungle chimique. C’est un début!
uscp.savoie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
J'ai une question à vous poser...
Il faut expliquer à ceux qui n’ont pas la télé que c’est le titre d’une émission "phare" de TF1, huit millions de téléspectateurs au moins, scotchés sur leur écran, pour voir un candidat dans l’arène. Un Candidat à l’élection présidentielle, ou une Candidate, livré(e) en direct, non pas aux fauves comme à Rome mais à un échantillon de cent personnes représentatif de la population française. Quel spectacle! Quelles questions! Tout y passe. Il vaut mieux que soit évoqué un cas personnel, dramatique ou douloureux si possible, mais pas forcément, pourvu que ça ait l’air authentique. Le (la) Candidat(e) va t’il (elle) être capable d’y répondre? Suspense… en direct!
Mais oui! C’est formidable! La réponse est instantanée, même pas le temps de réfléchir… Elle est intelligente, sensible, humaine, compassionnelle s’il le faut. C’est magique ! Le (la) Candidat(e) emploie des mots qui parlent au cœur, il (elle) a la solution ou promet de tout faire pour la trouver tout de suite. Il (elle) sait tout, a réponse à tout, c’est miraculeux. Mais le miracle n’est pas dans la réponse, c’est la réponse. Les électeurs ont fait une prière et ils ont été exaucés! Encore plus fort que la démocratie directe, grâce à la télé c’est la démocratie divine, en direct. C’est l’image de la centralisation absolue: le Candidat-Président tout puissant, à qui il suffit de s’adresser pour être exaucé.
Déjà avant la Révolution française Tocqueville nous avait mis en garde, comme le rappelle Jean-Philippe Allenbach dans son livre La province c’est capital (*): "Le pouvoir central en France est parvenu à détruire tous les pouvoirs intermédiaires entre lui et les particuliers, il n’existe plus rien qu’un immense vide". Maintenant, c’est pire qu’à Rome, les citoyens sont traités comme des cons. Il ne leur reste plus qu’une chance, le 22 avril, et une autre, peut-être, le 6 mai, pour prouver le contraire.
Jean Aymard
 
(*) Éditions de l’Archipel, Paris, 2006.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Des plaques d'immatriculation estampillées Savoie?
Le Mouvement Région Savoie a envoyé une lettre, datée du 19 février 2007, à tous les Conseillers généraux de Savoie du nord et du sud, pour leur demander de se prononcer sur l'emblème régional qui pourrait figurer sur les plaques d'immatriculation du nouveau système (dont l'entrée en vigueur est toujours repoussée à une date ultérieure).
En voici le texte:
 
Monsieur le Conseiller Général,
À partir du 1er janvier 2008 les véhicules français devraient être équipés de plaques d'immatriculation d'un type nouveau, portant sept caractères, avec à gauche le F de la France et la couronne d'étoiles de l'Union Européenne, tandis qu'à droite une plage symétrique laisserait la possibilité d'afficher un symbole montrant une appartenance régionale.
Le Mouvement Région Savoie suggère qu'en ce qui concerne les véhicules qui sont la propriété de personnes résidant dans les Pays de Savoie ou y ayant des attaches particulières, le blason de la Savoie puisse figurer sur la partie droite de la plaque. Nous aimerions aussi que l'Assemblée des Pays de Savoie contribue à promouvoir une telle initiative, laquelle constitue par ailleurs un moyen de mieux faire connaître et reconnaître notre territoire. Vous savez certainement que plusieurs collectivités territoriales ont déjà décidé de prendre des initiatives similaires.
Nous vous serions reconnaissants de nous faire connaître votre position ainsi que, si une telle proposition vous agrée, l'action que vous comptez mener pour obtenir les accords nécessaires.
Dans l'attente de votre réponse nous vous prions d'agréer, Madame/Monsieur, nos salutations les meilleures.
Pour les adhérents du M.R.S.,
Le Président,
Alain FAVRE
 
Nous tiendrons nos lecteurs informés des réponses des élus départementaux.
 
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États-Unis et mondialisation.
par Jean Villanove.
 
Revenons à l'histoire de la naissance des États-Unis d'Amérique. Ce pays s'est formé avec une poignée d'Européens qui ont fui leurs pays d'origine: c'était un acte de protestation contre l'intolérance religieuse, puis contre l'oppression politique. Dans la Déclaration d'Indépendance du 7 juin 1776, sous la plume de Jefferson, les Américains se prononcent sur les points fondateurs de la nouvelle nation.
Nous considérons que les vérités suivantes sont évidentes:
- que les hommes sont créés égaux,
- qu'ils sont doués par leur Créateur de certains droits inaliénables,
- que parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté, la poursuite du bonheur.
L'État de Virginie fut le premier à proclamer les Droits de l'Homme: Tous les hommes sont naturellement égaux, libres et indépendants.
Beaucoup d'ambitions pour ce nouveau pays qui ne compte que quatre millions d'habitants, quand la France dépasse les vingt millions...
 
Lors de la Révolution française de 1789, Jefferson se trouvait à Paris, il participa activement à la rédaction de la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Mais il assista bientôt horrifié à la Terreur qui anéantissait tous les espoirs de liberté et de fraternité.
Il se souvenait des discussions pacifiques qui avaient eu lieu entre les 55 délégués des États américains: il fallut quatre mois de travaux pour rédiger la Constitution américaine. On comprend pourquoi, vu de l'Amérique, le spectacle donné par la France était consternant...
Les conséquences ont été très lourdes. Après les guerres révolutionnaires et napoléoniennes, l'Europe fut encore plus royaliste, plus antirépublicaine et plus conservatrice. L'Europe venait de s'écarter de l'orientation libérale et tolérante des États-Unis.
 
Il est donc impossible de comprendre la politique américaine si on ignore pourquoi les États-Unis se sont formés et comment ils se sont formés, autour des valeurs suivantes: tolérance religieuse, libertés politiques, puis, dès la fin des guerres à partir de 1815, indépendance vis à vis de l'Europe toujours prête à la guerre. Cette méfiance, qui date des années 1800, sera malheureusement confirmée par les deux guerres mondiales démarrées en Europe.
 
À Paris, au cours des premières années de la Révolution, Jefferson fit la connaissance d'un Français, Dupont de Nemours. Celui-ci quitta la France et prit la nationalité américaine: actuellement le groupe DuPont pèse 42 milliards de dollars...
Grâce aux nombreux courriers échangés entre les deux hommes, on découvre la vision américaine. Quelle est-elle?
Déjà les États-Unis comptaient quelques étoiles sur leur drapeau, vivant sous une Constitution souple et ouverte (c'est la même Constitution aujourd'hui encore). Écoutons Dupont de Nemours: "Dix ou douze grandes républiques se forment sur votre continent... Elles se confédèreront toutes et aussi avec votre République victorieuse, qui leur donnera de bons exemples et pourra même en recevoir. Ces confédérations, si elles sont bien conçues et sagement stipulées, pourront faire de l'Amérique une république immense ayant 2000 lieues de long sur 500 lieues de largeur moyenne (8000 km sur 2000 km). Nous rirons alors de ceux qui ont cru si longtemps qu'on ne pouvait pas organiser de république hors de l'enceinte d'une petite ville ou d'un canton..."
 
Dupont de Nemours espère le même scénario pour l'Europe: "L'Italie, l'Allemagne, l'Angleterre renverront leurs rois et renonceront non seulement à leurs rois, mais à la royauté..." Mais, après Waterloo, le Congrès de Vienne en 1815 ne fait, au contraire, que renforcer l'Europe des rois. Alors il ajoute pour l'Amérique: "Les trois républiques unies de la Nouvelle-Grenade, de Cartagène, de Caracas (Venezuela et Colombie d'aujourd'hui) m'ont demandé des idées sur une Constitution à laquelle elles voudraient adhérer... Je crois qu'il pourra y avoir douze grandes républiques espagnoles en Amérique et qu'elles devront se confédérer tant entre elles qu'avec les États-Unis. Et je tâche de leur appliquer, autant que leurs circonstances locales pourront le permettre, les projets que mes amis et moi avions formés pour le rétablissement de la République française, si nous avions pu, comme nous le voulions, renverser Bonaparte sans recevoir ni accepter d'autres lois."
 
Un homme hors du commun travaillait depuis de longues années à ce projet de confédération des nouveaux pays d'Amérique centrale et d'Amérique du sud. Il s'agissait de Simon Bolivar, El Libertador, père fondateur de l'indépendance de l'Amérique latine. Après une quinzaine d'années de guerres dures contre les Espagnols, il tenta à son tour de créer une confédération. En 1826, il réunit un congrès panaméricain à Panama pour créer les "États-Unis d'Amérique centrale". Malheureusement, Bolivar ne put empêcher la guerre entre le Pérou et la Colombie en 1829. Profondément désespéré, Bolivar mourut quelques mois plus tard.
 
En 1820, Jefferson envisage l'avènement d'États-Unis des Amériques, dont la jeune espérance s'oppose à la décrépitude réactionnaire d'une Europe qui n'en finit pas de sortir de ses contradictions. Il place ses espoirs "dans une fraternisation cordiale entre toutes les nations américaines et leur réunion en un système politique américain, totalement indépendant, et sans lien avec le système européen. Le jour n'est pas loin où il nous sera possible de réclamer une ligne de partage à travers l'Océan qui sépare les deux hémisphères; de ce côté-ci, on n'entendra plus jamais parler d'empiètement européen, ni d'empiètement américain de l'autre côté; en ce jour, alors que feront rage les éternelles guerres de l'Europe, le lion et l'agneau reposeront en paix dans nos régions."
 
Voici donc l'Amérique qui tourne clairement le dos à l'Europe. En 1837, le penseur Ralph Emerson prononça un discours retentissant à l'Université de Harvard, discours considéré comme la "Déclaration d'indépendance intellectuelle américaine". Désormais, ce sera le credo du Nouveau Monde: indépendance politique, économique et intellectuelle vis à vis de l'Europe.
Malheureusement pour les Américains, ils seront rattrapés par une incorrigible Europe, guerrière et sanguinaire: deux guerres mondiales auxquelles ils ne voulaient surtout pas participer... mais qu'ils ont payé très cher: 111 000 morts pour la première guerre mondiale et 291 000 morts pour la seconde.
 
Actuellement, il existe des accords et plusieurs organisations entre divers pays des Amériques. Depuis 1991 le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, avec pour associés Pérou, Bolivie, Chili), depuis 1992 l'Alena (USA, Mexique, Canada). Tous ces accords entrent parfaitement dans le projet conçu lors de la naissance des États-Unis.
 
Si vous ne connaissez pas les constantes de l'histoire des États-Unis, vous ne pouvez pas comprendre pour quelles raison George W. Bush, quand il fut élu, réunit les présidents des pays des deux Amériques. Cela n'a rien à voir avec la mondialisation si violemment décriée dans tant de manifestations, surtout en Europe. La vraie question est de savoir si les populations des pays américains seront gagnantes, c'est-à-dire plus heureuses, avec ces accords économiques. Aujourd'hui, il est bien difficile de comprendre comment un pays comme les États-Unis est un pays riche et prospère, et pourquoi son voisin le Mexique est à la traîne! Qu'on ne parle pas de climat ou de géographie: les voisins directs du Mexique sont le Texas, le Nouveau Mexique, l'Arizona, la Californie, ils sont le prolongement du Mexique.
Qu'est-ce qui a bien pu creuser un tel fossé? Les raisons sont multiples et mériteraient un long développement. Des coups de force, des dictatures militaires, des pronunciamientos se succèdent, allant même jusqu'à refuser l'amitié des États-Unis. On peut en déduire que la décolonisation anglaise a été réussie, alors que la décolonisation espagnole et la décolonisation française se sont enlisées. Dans le même ordre d'idées, la décolonisation de l'Afrique a plongé les divers pays dans le même chaos politique et social, et notamment les pays francophones.
 
Parlons d'avenir. Si vous avez saisi les deux siècles de leurs motivations, alors vous serez capables de comprendre l'action des États-Unis. Ils veulent servir de locomotive pour sortir de l'ornière les autres pays des Amériques. Souhaitons bonne chance à tous les peuples des Amériques.
J.V.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La Sasson.
Quand pauvre psychologue et mal documenté
Falguière entreprit de bâtir la Savoyarde
Il ne se mit en frais pour une montagnarde
Et se soucia peu d'en faire une beauté.
 
Une croupe de mule avec des mains énormes
Et des pieds de vachère en sabots et difformes
Tels sont les éléments rassemblés sans façon
Sous un petit bonnet, et voilà la Sasson.
 
C'est d'un sans gêne qui dépasse un peu les bornes
Messieurs les délégués de la Convention
Ne s'attardèrent pas avec des maritornes
On sait bien qui s'offrit à leur attention
 
C'est vous, candide Aurore et sémillante Adèle
Au lieu d'une matrone au torse de jument
Vous que le grand David prit un jour pour modèle
C'est vous qu'on voudrait voir orner ce monument
 
Le père la pudeur pourra me chercher noise
Et trouver que l'honneur serait peu mérité,
Je le sais, il existe un cheveu, c'est Chinoise
(fils naturel d'Adèle)
Adèle n'avait pas fait vœu de chasteté
 
Qu'importe en attendant qu'on envoie à la fonte
Ce bronze injurieux qui parfois nous fait honte
Il faut qu'une autre femme, une fleur d'un beau sang
Se dévoue et se donne en spectacle au passant
 
Il faut qu'à la Savoie on prête une autre allure
Qu'elle paraisse avec une noble figure
Plantureuse sans doute et mère de l'alpin
Mais accorte et coquette et chaussant l'escarpin
 
Nos vachères sont bien, qu'on les laisse à l'étable
Mais pour faire parade, il faut chercher ailleurs
Il existe chez nous plus d'un type sortable
Qui pourriez défier la verve des railleurs
 
Ô femmes qui portez la frontière avec grâce
Ne vous dérobez pas quand on vous demandera
De poser pour fixer la beauté de la race
La gloire du pays vous récompensera...
 
François Miquet, mai 1928.
 
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Bloc-notes.
Prochaine réunion des Savoisiens et sympathisants du Chablais:
Vendredi 30 mars à 20 heures
Sciez
Salle des Oiseaux (derrière la mairie)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Chauffage au bois dans le Parc des Bauges.
Depuis plusieurs années, le Parc Naturel Régional impulse le développement du bois-énergie et coordonne l’approvisionnement de chaufferies collectives du massif des Bauges. Il fournit une véritable solution aux communes désireuses de s’engager dans une démarche de bois énergie:
- en leur fournissant  une plaquette forestière provenant de l’entretien des forêts du massif dont les arbres sont bostrychés, mais aussi de l’entretien des haies et lisières,
- en garantissant une filière locale structurée et compétitive,
- en participant au développement économique du territoire et à l’entretien du paysage.
À ce jour, le Parc livre les communes d’École, Cusy, Arith, la Maison du Parc, l’ITEP de la Ribambelle, et la Chambre d'Agriculture de la Savoie (Saint-Baldoph) via la COFORET/COFALP.
D’autres communes ayant des projets de chaufferies ont également manifesté leur intérêt pour l’hiver 2006-2007 (Aillon-le-Jeune, Lescheraines…).
Cette année, le dispositif aura permis d’augmenter de manière significative la quantité de map (mètre apparent de plaquettes) produites: 2 000 contre 1 400 l’an dernier. Un succès grandissant grâce à la volonté commune de tous les acteurs de faire avancer la filière.
 
Un "plus" pour l’économie et l’environnement.
Avec une filière locale d’approvisionnement en plaquettes forestières et la mise en place d’une plate-forme de stockage et séchage de plaquettes sur le massif, la filière deviendra de plus en plus compétitive.
Au-delà de la rentabilité économique, le bois énergie offre:
- un bilan positif en terme de CO2: les 2 000 map produites ont épargné le rejet de 1 200 000 kg de CO2 et l’utilisation de 200 000 litres de fioul;
- une énergie renouvelable;
- un approvisionnement local en bois garanti et une indépendance énergétique;
- la création d’emplois sur le massif (environ 60 000 euros de CA);
- la valorisation du bois de moindre qualité.
Le Parc n’ayant pas vocation à poursuivre l’initiative prise sur la gestion de la structuration de la filière d’approvisionnement, il ne fournira plus de plaquettes pour l’hiver 2007-2008. Le Parc fera appel à un prestataire privé.
 
 
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Chantier de production de plaquettes.
 
 
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La plaquette bois, du bois déchiqueté
prêt à l'emploi en chaudière automatique.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Trouvons le but de notre vie.
Lettre aux jeunes Savoisiens, par Germaine Rosaz.
Jeunes Amis, je pense à vous pour qui la vie s'ouvre avec ses rêves, ses illusions, ses déceptions...
Et j'ai réfléchi: comment pourrais-je vous aider à la vivre avec le plus de succès possible?
Il me semble que le caractère est un des atouts majeurs dans la joie de vivre. Alors ayons bon caractère, soyons accommodants. Mais, me direz-vous, "je ne veux pas être faible!" Vous avez raison. Quand on est dans son bon droit, on peut le revendiquer. Mais il y a la façon de le faire... Et là se manifeste le bon caractère. Intelligence et doigté!
Le travail qui apporte les ressources nécessaires à la famille, s'il est bien choisi, correspondant à nos goûts, sera aussi un des facteurs d'une existence réussie.
Les distractions, télévision, ordinateur, vous apportent une grande variété de plaisirs, à toutes sortes de niveaux. Essayez de vous maintenir dans le haut! Et attention à ne pas devenir "accro"... Ce sont des dévoreuses de temps! Nos distractions, veillons à ce qu'elles nous élèvent, développent nos dons, nos connaissances, élargissent notre vie. Une magnifique distraction: les voyages d'agrément. Alors efforçons-nous d'économiser pour voyager quelquefois, ou alors rêvons!
Mais pour que notre vie soit vraiment bonne, utile, l'essentiel est que nous vivions les uns avec les autres, les uns pour les autres! Que cette société, nous nous efforcions de l'élever par notre manière de vivre, par nos relations avec l'Humanité.
Nous ici, en Savoie, sommes plus que partout ailleurs en situation pour agir dans un but exaltant, profitable à tous ceux qui nous entourent. Faire régner enfin la justice sur ce pays, notre pays si cher à notre cœur!
Cependant, dans l'enthousiasme de la jeunesse, Amis, soyez prudents! Ne vous lancez pas dans n'importe quel groupe d'action. Remarquez les manières d'agir. Pas d'excès, de démesure, par lesquels on arrive à être malfaisant, dangereux pour notre cause. Travaillez avec ceux qui ont fait leurs preuves, ceux qui sont sages, prudents, instruits et agissent en accord avec la vérité.
Ce groupe, vous l'avez reconnu: il est fait de ceux qui se fédèrent pour une Savoie forte de son droit, qui, grâce à eux, à leur action calme dans la légalité, deviendra bientôt un État indépendant dans l'Europe des peuples.
Au travail, jeunes Amis, unissons-nous avec courage!
Votre vieille amie savoisienne,
G.R.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Parlez-vous ça?
1. Il a aboché.
a- Il est tombé en avant.
b- Il a cassé un outil.
c- Il a tout sali.
 
2. Le joli bachal!
a- Le joli banc en bois!
b- Le joli veau!
c- Le joli bassin de fontaine!
 
3. Regarde le châble!
a- ... le bâtiment pour garder le fromage.
b- ... le couloir d'avalanche.
c- ... le sentier.
 
4. Ramassons les éclapons.
a- ... les copeaux.
b- ... les bouts de verre.
c- ... les épluchures.
 
5. Passe-moi le fourgon...
a- ... que j'enfourne le pain.
b- ... que je remue la braise.
c- ... que je nettoie le four.
 
6. En voilà des gôgnes!
a- ... des malpropres!
b- ... des types bizarres!
c- ... des manières!
 
7. Faut ouvrir.
a- ... parler un peu.
b- ... faire une entaille dans le pain.
c- ... déblayer le chemin
 
8. C'est rampant.
a- C'est sournois.
b- C'est en pente.
c- C'est faible.
 
9. C'est de la suiffe?
a- ... du sapin?
b- ... de la gnôle maison?
c- ... de l'occasion?
 
10. Tu as vu la vardache?
a- ... cette prétentieuse?
b- ... cette belle soirée?
c- ... l'écureuil?
 
Solutions:
1a, 2c, 3b, 4a, 5b, 6c, 7c, 8b, 9a, 10c
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Gilly sur "Misère": trop c’est trop!
 
 
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Dominique Frey et Pierre Trolliet pendant l'assemblée générale de l'ACALP.
 
 
L’assemblée générale de l’ACALP a permis le 3 février de faire un terrible constat: le citoyen, victime des malversations d’entreprises privées qui bénéficient de la complicité de membres de l’Administration et des Services publics, aggravée par l’incompétence et les complaisances de responsables de collectivités locales, n’a aucun secours à attendre de l’État.
Quelle déception pour l’ACALP qui, en 2001, se voulait une Association Citoyenne et Active pour Lutter contre les Pollutions et souhaitait venir en aide aux victimes de l’incinérateur de Gilly sur Isère!
Malgré la vaillance de Dominique Frey, malgré l’opiniâtreté de Pierre Trolliet, les co-présidents de l’ACALP, malgré la combativité de Me. Thierry Billet, leur avocat-conseil, il faut bien se rendre maintenant à l’évidence: les malheureuses victimes sont en train de perdre leur combat contre la coalition de tous les pouvoirs qui se sont ligués contre elles.
Au delà de la révolte et du désespoir, c’est avec la rigueur et la froideur d’une autopsie qu’a été fait pour l’Assemblée générale le bilan des démarches sanitaires et judiciaires de l’année écoulée. En voici quelques exemples édifiants.
 
Pour la santé.
Les études épidémiologiques réalisées autour de l’incinérateur n’apportent aucun résultat concluant. Les taux de dioxines, mesurés dans le sang au lieu des tissus adipeux, sont sans valeur. Il faudrait croire que dans une zone fortement polluée par les dioxines, ce qui a justifié l’abattage de près de 8 000 animaux d’élevage, la contamination humaine a été inférieure à la moyenne française? Le recensement des cancers montre que seulement une dizaine pourraient être attribués à l’incinérateur, sans qu’il y ait d’augmentation de la survenue ni de la mortalité dans la zone exposée. Comme la méthodologie de ces études n’a pas été révélée (seuls les résultats globaux ont été annoncés) elles n’ont aucune valeur de preuve. Il est très facile de faire semblant de chercher ce qu’on ne veut pas trouver!
N’est il pas étonnant d’apprendre que d’autres études officielles, faites autour d’autres incinérateurs que celui de Gilly sur Isère démontrent, elles, qu’il y a, par exemple, une augmentation significative de tous les cancers chez les femmes exposées ?
 
Pour la justice.
La Chancellerie a refusé à l’ACALP le statut d’association de victimes car elle n’existait pas au moment des faits. Le Tribunal a rejeté les plaintes de 161 victimes sous le prétexte qu’elles étaient domiciliées au siège de l’Association. C’est pourtant ce qui avait été demandé par ce même Tribunal, alors soucieux d’alléger sa charge en secrétariat! Huit parties civiles ont été rejetées, d’abord parce qu’elles n’habitaient pas près de l’incinérateur puis, lorsque la preuve en a été fournie, parce qu’elles n’apportaient pas celle des dommages subis. Il ne reste plus, finalement, qu’une trentaine de plaintes sur plus de 200 déposées. La clôture de l’instruction a été annoncée le 19 janvier alors que le rapport des experts médico-légaux ne devait être rendu que le 10 février…
N’est il pas étonnant de voir la justice multiplier les perfidies pour décourager ceux qui auraient tellement besoin d’être aidés?
 
Pour la morale.
Il est bien loin le temps ou la chevalerie se consacrait à la défense du pauvre et de l’orphelin. La recherche par des industriels du profit maximum fait courir des risques pour la santé des citoyens. Des élus n’ont pas la force de résister aux séductions des industriels et négligent leurs responsabilités devant les électeurs. Des membres de l’Administration sont aux ordres d’un pouvoir politique corrompu. Tout cela a assez duré: trop, c’est trop!
Face aux pauvres gens dont la maladie et la souffrance sont les seuls privilèges se dresse la coalition des puissants qui disposent du pouvoir scientifique et du pouvoir judiciaire parce qu’ils se sont mis au service du pouvoir de l’Argent. Il n’y a pas qu’en Italie que la mafia est au pouvoir. En France, elle est seulement plus discrète.
Pierre Ottin Pecchio.
 
Incinérateurs, dioxines et cancer.
Résultats des dernières études épidémiologiques réalisées en France et en Savoie.
L’incinération des déchets fait-elle courir des risques à la population? Ces risques sont-ils d’autant plus élevés que l’on habite plus près d’un incinérateur? Quelques rares études dites "épidémiologiques" puisqu’elles cherchent, comme pour une épidémie, à évaluer le nombre de malades et le nombre de décès dans la population, ont été réalisées ces dernières années. Elles montraient une augmentation du risque de cancer et de malformations congénitales dans la zone soumise aux retombées de fumées polluantes de certains incinérateurs. Dernièrement, et pour la première fois, des études ont été réalisées par les organismes officiels que sont l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS) et l’Agence Française de Sécurité Sanitaire et Alimentaire (Afssa) sous l’égide du Ministère de la santé et de la solidarité. Les premiers résultats ont été rendus publics en novembre: ils ne sont pas rassurants.
 
Études épidémiologiques "nationales".
Le 30 novembre l’INVS publie deux études réalisées en collaboration avec l’Afssa sur les dioxines émises par les usines d’incinération et l’incidence des cancers à proximité de celles-ci.
L’étude sur les dioxines, basée sur leur dosage dans le sang chez 1000 personnes vivant auprès de 8 incinérateurs situés dans 8 départements, montre qu’il n’y a pas de différence  entre les personnes qui vivent sous le panache de fumées et celles qui vivent à 20 km et plus, mais que l’imprégnation est augmentée chez les consommateurs de produits locaux d’origine animale (lait, viande, œufs). Voir www.invs.sante.fr .
La seconde étude répertorie les cancers apparus entre 1990 et 1999 dans la population vivant à proximité ou non d’un incinérateur entre 1972 et 1985. Elle montre un lien significatif entre le lieu de résidence et l’augmentation du risque. Chez les femmes le risque est accru pour tous les cancers. Pour les deux sexes une augmentation du risque est observée pour le cancer du foie, les lymphomes non Hodgkiniens et certains sarcomes. Voir www.invs.sante.fr .
Malgré toutes les réserves qui ont pu et pourront être faites par l’INVS et le Ministère de la santé et de la solidarité, il est donc démontré que les incinérateurs sont la cause d’une augmentation de l’imprégnation en dioxines et du risque de cancers chez les personnes habitant à proximité.
 
Études épidémiologiques locales.
Une information du public à été faite Albertville (73) pour présenter les résultats de 4 études réalisées dans la zone exposée au panache de l’incinérateur (qui avait causé une émission massive de dioxines avant d’être fermé en octobre 2001) comprenant une population totale de 48.000 habitants (voir www.invs.sante.fr). Ces études ont été réalisées par le Centre Rhône-Alpes d’épidémiologie et de prévention sanitaire (Careps), le Registre des cancers de l’Isère (RcI), et la Cellule interrégionale d’épidémiologie (Cire) de Rhône-Alpes.
Évaluation des risques sanitaires: une dizaine de cancers a pu être causée en 25 ans par les dioxines sur la zone d’étude.
Concentration en dioxines du lait maternel: inférieure à la moyenne nationale.
Mortalité par cancer: pas d’évidence d’un rôle de l’incinérateur.
Survenue des cancers: pas d’excès significatif, ni sur la zone exposée, ni sur une sous-zone plus fortement exposée.
Ces résultats inattendus ont été résumés dans une plaquette intitulée Principaux résultats des 4 études locales pour l’incinérateur de Gilly-sur-Isère. Ils ont été mis sur le site de l’INVS le 30 novembre et présentés à Albertville sous forme de posters le 2 décembre, alors que les études correspondantes ne sont pas toutes publiées.
Bien que l’INVS considère que les résultats sont "globalement cohérents" entre eux, on ne peut que s’interroger sur la divergence entre, d’une part, les études "nationales" qui mettent en évidence l’augmentation des risques de cancers et de l’imprégnation en dioxines, et d’autre part les études "locales" qui ne relèvent aucune anomalie sauf une dizaine de cancers en 25 ans. On ne peut, également, s’empêcher de penser que les épidémiologistes locaux auraient pu bénéficier de la protection d’une loi fixant des règles d’éthique et de déontologie pour la recherche publique… si elle avait existé en France!
Union Santé Contre Pollution
http://uscp.savoie.free.fr  uscp.savoie@free.fr
  
Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire.
On sait déjà que le cancer est au premier rang des maladies causées par la pollution avec 300.000 cas par an et 150.000 décès. C’est une vérité qui n’est pas bonne à dire car elle fait peur. Il vaudrait peut-être mieux parler du Plan Cancer (objectif "prioritaire" du 2e quinquennat de Chirac: 100 millions par an pendant 5 ans) ou du Plan Santé Environnement avec ses 45 objectifs dont 12 "prioritaires" de Raffarin: 85 millions en 3 ans. Hélas, on sait ce que valent les plans: à entretenir l’illusion "qu’on s’en occupe" alors que la réalité est bien différente!
Les ventes des médicaments anticancéreux ont doublé en cinq ans pour atteindre 24 milliards d’euros en 2006, soit une croissance trois fois plus rapide que celle des autres médicaments. Mieux, la société d’études de marché IMS Health, qui fait référence au niveau mondial, estime que ce sera le premier marché de la pharmacie en 2010, qui atteindra un chiffre d’affaires de 70 milliards de dollars (53 milliards d’euros) en 2020. Le nombre de malades du cancer devrait augmenter de 50% pendant le même temps.
Voilà la réalité: la pollution, les cancers et les ventes d’anticancéreux participent à la croissance économique mondiale. Voilà une vérité qui est bonne à dire!
Jean Aymard.
 
 Des experts aux mains sales.
L’actualité vient d’illustrer de manière saisissante la faiblesse d’un maillon de la chaîne qui lie les politiques aux scientifiques pour les décisions concernant l’environnement, celui des expertises à finalité politique. À l’évidence, les décideurs politiques, qui n’ont pas de compétence scientifique, doivent s’appuyer sur des conseillers scientifiques indépendants: des experts qui appartiennent à des organismes publics, qui disposent de la plus grande notoriété et dont l’intégrité ne peut être mise en doute.
Ces conditions ne sont pas toujours remplies, comme le montre l’exemple suivant tiré du journal Libération du 9 décembre.
Selon The Guardian, un grand quotidien britannique, le célèbre épidémiologiste anglais Sir Richard Doll, qui a découvert le lien entre le tabac et le cancer du poumon et a consacré toute sa carrière à l’étude des effets sur la santé des produits chimiques, aurait reçu depuis plus de 20 ans d’importantes sommes d’argent de plusieurs multinationales de l’industrie chimique. En 1980 Richard Doll avait publié, avec l’épidémiologiste américain R. Peto, une étude dans laquelle ils estimaient que la pollution ne jouait qu’un rôle négligeable (de 1 à 3%) dans les causes de cancer, chiffres formellement contestés par le Pr. Belpomme dans son livre Ces maladies créées par l’Homme (Albin Michel, 2004). Ces valeurs fausses, qui détournaient l’attention des polluants chimiques, ont servi d’argument pendant plus de 20 ans à ceux qui attribuaient, innocemment ou pas, le cancer au vieillissement…
De très nombreux autres exemples sont connus, principalement aux États-Unis où le NIH (Institut national de santé) a dû prendre des mesures strictes pour protéger ses propres chercheurs des tentatives de corruption. Rien de tel en France, où les organismes publics se contentent de discours lénifiants! Au point que André Cicolella, lui-même chercheur en santé environnementale, préconise dans son livre Alertes Santé (Fayard, 2005) que des règles d’éthique et de déontologie soient fixées d’urgence par la loi pour la recherche publique, mais aussi pour la recherche privée, ainsi que la création d’une Haute Autorité de l’expertise en sécurité sanitaire et environnementale.
On n’a pourtant pas encore vu le moindre projet de loi en ce sens au programme de l’Assemblée nationale!
uscp.savoie
 
 
 
 
 
 
Libérer sa voie ? Libérer la Savoie ? Libérer Sa Voie !
 
Commencer par se libérer soi-même pour pouvoir libérer son pays, c’est le sens du message que nous adresse Michel Fontaine dans son ouvrage Libérer Sa Voie (à paraître) dont Le Savoisien publie de larges extraits.
Michel Fontaine, né en 1947, Docteur en Médecine, vit à Chamonix où il exerce la médecine générale depuis une vingtaine d’années après avoir consacré plus de dix ans à la recherche médicale en immunologie.
C’est de sa réflexion de chercheur, de praticien au contact des malades et de Savoisien passionné de montagne qu’il tire le message fort qu’il nous adresse aujourd’hui.
 
Il est important de comprendre, une bonne fois pour toutes, que la vie a besoin de difficultés pour s’engendrer et pas de n’importe lesquelles, de celles qui permettent la meilleure adaptation à la réalité, de celles qui font sens en terme de vie et d’évolution. Si elle n’en rencontre pas, si elle n’en a pas une dose suffisante, elle stagne, se flétrit et meurt, ou alors en crée d’autres pour montrer son insatisfaction, sa révolte contre le mépris qui lui est ainsi témoigné. C’est en bonne partie pour cela qu’à notre époque, tuées par les surprotections de toutes sortes, il existe autant de personnes névrosées et dépressives qui s’empressent de se créer des problèmes d’ordre psychologiques. Mieux vaut être agressif, violent, dépressif ou névrosé que mort.
À un niveau collectif, c’est la même chose. À force de se protéger de la vie, on s’en retranche. Par manque de courage et de lucidité la classe politique a passé son temps à fuir les véritables problèmes qui méritaient d’être solutionnés, au fond, pour renouveler la vie de la France. Cette classe politique est en fait allée au pouvoir uniquement pour en jouir sous couvert d’un vernis de motivations idéologiques ou altruistes, pas pour l’assumer dans ses dimensions les plus inconfortables. Afin d’en jouir le plus possible, elle s’y est créé un univers artificiel coupé de la réalité. Mais les vrais problèmes devaient et doivent toujours être affrontés, obligatoirement, comme un point de passage inévitable que doivent franchir la conscience et la société humaine dans leur aventure. De plus, ils ne peuvent être solutionnés définitivement qu’au fond, c’est à dire d’une façon faisant sens au maximum en terme de vie et d’évolution,  pour intégrer tous les acquis possible de l’expérience et de la conscience humaines qu’ils renferment. Ne pouvant être fuis, ils ont été refoulés par la conscience sociale et se sont accumulés dans un coin sombre de l’inconscient collectif, où ils agissent quand même, au cœur de la société française, se rappelant sans cesse à elle, quitte à la détruire un jour pour ne pas avoir été résolus. Et la classe politique manquant toujours de courage et de lucidité passe son temps à essayer d’en conjurer les effets négatifs par des mesures de déni de réalité à la petite semaine qui créent, par elles-mêmes, comme dans une névrose, plus de problèmes qu’elles n’en résolvent. À ne pas avoir su ou voulu mettre en oeuvre la médecine des causes indispensable pour guérir à la source la société française de ses problèmes -qui passe par l’instauration de la démocratie directe redonnant pouvoir aux Français sur leur vie d’une façon équivalente au malade retrouvant le pouvoir sur sa santé à travers la médecine des causes- la classe politique est aujourd’hui obligée de se contenter d’une médecine des effets. Celle-ci, qui ne peut que masquer très momentanément les symptômes, n’empêche absolument pas la maladie mortelle de continuer à s’étendre. On se trouve là dans le cas de la figure biblique: rajouter des pièces neuves sur un vieux vêtement ne fait qu’accélérer sa déchirure définitive en lambeaux.
À fuir les problèmes centraux, les politiques français n’ont pas réussi à créer l’utopie qu’ils souhaitaient mais en ont engendré une nouvelle réalité, fatale, qui croule sous une montagne de faux problèmes périphériques créés de toutes pièces: folie de la réglementation qui paralyse tout -il existe 7 niveaux de contrôles administratifs, depuis le niveau municipal jusqu’au niveau européen alors que par exemple il n’en existe que trois dans la société helvétique- inquisition sociale, fiscale et administrative, charges de toutes sortes à des taux aberrants, impôts et taxes au taux maximum juste à la limite de l’insupportable et de l’effondrement, asservissement collectif des Français à cette tyrannie. Là où les vrais problèmes centraux étaient porteurs de vie, de vitalité, de renouvellement, leurs faux problèmes périphériques font donc strictement l’inverse en rigidifiant le cadavre de la France.
Dr Michel Fontaine