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N° 23
AVRIL 2007
Communiqué. Élection présidentielle: votez Savoie, blanc ou nul.
Jean-Philippe Allenbach jette l'éponge pour la présidentielle mais continue le combat fédéraliste.
L'affaire Vauban.
Pierre Mont-Jovet.
Le Kosovo en route vers l'indépendance.
Vie parlementaire:
Plaques auto: La Haute-Savoie adopte la croix.
Le Savoisien a aimé
La forêt savoisienne sinistrée.
Amiante, de pire en pire.
Alerte: amiante au CHU!
Le Mont-Blanc candidat au patrimoine mondial?
Libérer sa voie? Libérer la Savoie? Libérer Sa Voie!
Val d'Isère: Rhône-Alpes = danger!
Couleurs de neige.
Bloc-notes.
Tintin parle savoyard (et Haddock lyonnais!).
 
 
 
Communiqué.
Élection présidentielle: la Ligue savoisienne appelle à voter Savoie, blanc ou nul.
Jean-Philippe Allenbach, le candidat fédéraliste soutenu par la Ligue savoisienne, n'a pas obtenu les 500 parrainages requis, il n'est donc pas admis à se présenter.
La Ligue savoisienne constate une fois de plus que le système français a mis en place tous les verrous qui empêchent de le réformer en profondeur.
Aucun des 12 candidats parrainés ne propose d'accorder aux régions françaises les pouvoirs et les ressources dont disposent la plupart des régions européennes. Aucun ne fait la moindre proposition d'émancipation à la Savoie.
La Ligue savoisienne a bien noté la différence de quelques-un(e)s des candidat(e)s sur le sujet important du statut des langues régionales. Cette différence ne suffit pas pour mériter un soutien.
Dans ces conditions, la Ligue savoisienne encourage les électeurs à signifier qu'ils se détournent du désolant spectacle de la monarchie républicaine française, en votant au moyen d'une croix de Savoie, d'un bulletin blanc ou d'une enveloppe vide.
Avec la présence de candidats savoisiens dans les 8 circonscriptions de Savoie, les élections législatives du 10 juin fourniront l'occasion aux électeurs de manifester leur volonté d'émancipation, de Région Savoie, d'autonomie ou d'indépendance, et tout simplement de démocratie.
Annecy le Vieux, le 25 mars 2007.
 
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Jean-Philippe Allenbach jette l'éponge pour la présidentielle mais continue le combat fédéraliste.
Le candidat fédéraliste, qui avait pour programme de donner le maximum de pouvoir et de ressources aux régions, notamment à une Région Savoie, n'a pas obtenu les 500 parrainages d'élus exigés, malgré de très nombreuses promesses. Écarté de l'élection principale de la monarchie républicaine, il a voulu marquer son éviction par une déclaration énergique, rendue publique le 19 mars à la brasserie L'Européen, située à Paris en face de la Gare de Lyon. Aussitôt après sa rencontre avec la presse, Allenbach prenait le TGV pour Genève, ville où il réside depuis lors avec tous les droits du citoyen franco-suisse qu'il est par sa naissance d'un père suisse et d'une mère franc-comtoise.
 
Déclaration de Jean-Philippe Allenbach, le candidat de la Province.
Faite le 19 mars 2007 à la Brasserie L’Européen face la Gare de Lyon à Paris.
J’ai dit et répété durant ma campagne que nous n’avions pas en France un problème "droite/gauche" mais un problème de système qui ne marche pas et qui a secrété laminage du pouvoir d’achat, déficits publics et irresponsabilité généralisée. Depuis des décennies, droite et gauche ont été au pouvoir, ils ont tout essayé et ont dépensé des sommes colossales. En vain.
Les piètres résultats obtenus aujourd’hui sont sans appel quant à l’inefficacité du "système à la française", où tout est décidé d’en haut par une nomenklatura politique, économique, financière, culturelle et médiatique rassemblée dans un rayon de 50km autour de la place de la Concorde et complètement déconnectée des réalités. Tous les experts en conviennent: à l’heure de la mondialisation ce sont les structures les plus décentralisées qui réagissent le mieux. Ainsi, par exemple, du chômage dont les taux les plus bas se trouvent dans les petits pays comme l’Irlande, le Danemark, les Pays-Bas, la Suisse ou l’Autriche ou dans les régions à forte identité comme la Catalogne, là où il est géré au plus près du terrain.
Or aucun des trois grands candidats n’a fait dans sa campagne de la régionalisation l’une de ses principales priorités.
Dont acte.
J’ai également dit et répété que face aux menaces extérieures qui s’accumulaient et qui ont pour noms prolifération nucléaire, terrorisme et menaces proférées contre la civilisation occidentale par certains pays, il fallait faire au plus vite les "États-Unis d’Europe" entre les pays fondateurs de l’Europe plus l’Espagne et le Portugal. En effet seuls de vrais États-Unis d’Europe seront capables de défendre politiquement, économiquement et militairement nos intérêts et notre identité d’Européens dans le monde notamment face aux pressions américaines, arabes et asiatiques.
Or aucun des trois grands candidats n’a fait de la situation internationale et en particulier de la construction européenne l’un de ses principaux thèmes de campagne, alors que ce sont là des questions fondamentales qui rentrent en plein dans les compétences du Président. En revanche, ils ont utilisé l’essentiel de leur temps de parole à abuser des électeurs en leur faisant des promesses notamment en matière économique et sociale aussi fallacieuses les unes que les autres puisque s’appliquant à des domaines qui ne seront pas de la compétence du Président mais de celle du gouvernement!
Dont acte.
J’ai enfin dit et répété que ce dont les Français ont besoin, ce n’est pas d'un "papa" qui commande ni d'une "maman" qui console mais de jobs, de pouvoir d’achat et de liberté. Que ce dont les régions françaises ont besoin ce n’est pas d’un État dominateur qui décide tout seul de tout et gaspille l’argent du ménage mais d’un État partenaire qui les respecte, leur fasse confiance et leur laisse plus d'argent.
Or tous les trois grands candidats font partie de ces "sachants" qui d’en haut veulent imposer à tout le pays une manière de vivre qui soit parfaitement uniforme quand bien même ce serait pour avoir au bout du compte l’égalité dans la pauvreté.
Dont acte.
Ne rêvons pas… J’ai étudié tous les programmes et toutes les hypothèses politiques possibles. Aucune des propositions concrètes des trois candidats n’aboutit à un changement fondamental du système. Or, les mêmes causes produisant les mêmes effets, cela veut malheureusement dire que les problèmes concrets des Français ont peu de chances d’être vraiment résolus demain, notamment celui de leur pouvoir d’achat scandaleusement bas par rapport aux autres pays européens.
Dès lors, j’ai pris la décision de rejoindre la région particulièrement dynamique des plus de deux millions de Français qui vivent à l’étranger et dont le nombre ne cesse d’augmenter. Plus précisément, je pars pour Genève au prochain train car étant double national Français et Suisse j’ai la possibilité de pouvoir vivre dans un système fédéraliste qui marche, plutôt que dans un système centraliste qui ne marche pas.
Je n’arrête pas pour autant mon combat fédéraliste. Je le mènerai désormais de Genève, un ancien département français devenu canton suisse et qui aujourd’hui ne demande pas à revenir. C’est, à mon sens, sans tabou qu’il convient d’engager au plus vite un vaste "débat participatif" notamment en Franche-Comté, en Alsace et en Savoie sur le point de savoir s’il ne serait pas préférable pour ces trois régions d’aller chercher ailleurs l’autonomie, l’argent et le respect que le système jacobin français ne veut pas leur donner.
Quant à tous ceux qui malheureusement ne peuvent pas envisager de partir, le candidat fédéraliste les appelle, pour le premier tour, à ne voter ni pour Nicolas Sarkozy ni pour Ségolène Royal, car les partis qu’ils représentent sont les principaux responsables de la situation économique et sociale délétère dans laquelle nous nous trouvons et les principaux instigateurs du complet verrouillage de la vie politique française.
J.-Ph. Allenbach.
 
Ce n'est qu'un début...
Dans un message à ses soutiens qu'il remercie chaleureusement (notamment la Ligue savoisienne et la Ligue pour la Restauration des Libertés Niçoises), Allenbach revient sur sa courageuse campagne et annonce la suite:
"Jusqu'au tout dernier moment possible je suis resté à me battre pour bien faire entendre clairement et bien distinctement la voix des fédéralistes au milieu du brouhaha général des vieux partis politiques obsédés par le pouvoir et prêts à promettre n'importe quoi à n'importe qui dans le seul but de le garder ou de le prendre. Jamais je ne me suis soumis et encore moins couché devant l'un quelconque de ces vieux représentants de la nomenklatura française.
Non, l'avenir du fédéralisme n'est pas dans la collaboration. Il est dans la confrontation politique directe avec tous ceux qui brident nos libertés, nous intoxiquent avec leur TV-propagande, gaspillent notre argent et veulent nous dicter comment nous devons vivre.
Je peux vous assurer que ce n'est là qu'un début, que la voix du fédéralisme va se faire encore plus forte et que bientôt vont être engagées sur le terrain des actions fortes, en particulier sur le "front est" du territoire afin de tout faire pour, dans un premier temps, tenter de libérer l'Alsace, la Franche-Comté et la Savoie de la domination du pouvoir central.
Que tous ceux qui partagent mon analyse se mettent en rapport avec moi!
Préparez-vous pour la mobilisation!"
Jean-Philippe Allenbach.
 
 
 
 
 
 
 
 
L'affaire Vauban.
Cela n'a pas traîné! Apprenant que la ville de Besançon allait inaugurer le 30 mars une statue de Vauban, Allenbach a vigoureusement protesté en ces termes, adressés au maire de Besançon et à la presse:
 
Monsieur le Maire,
En ce jour d’inauguration officielle, à Besançon, d’une statue de 50 000 euros à la gloire de Vauban qui écrasa en 1674 les Bisontins sous le tir de ses canons et qui fit de la "Franche-Comté" une région qui n’a plus aujourd’hui de franche que le nom, je vous informe de ce que je suis prêt à financer intégralement la réinstallation dans l’alcôve de la Place du 8 Septembre de la statue de Charles Quint qui s’y trouvait et qui avait été réalisée à l’initiative des Bisontins pour remercier l’Empereur du Saint Empire romain germanique des privilèges qu’il avait accordés à Besançon, alors Ville Libre Impériale exemptée d’impôts.
Espérant une réponse positive de votre part, je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, mes très respectueuses salutations.
Jean-Philippe Allenbach.
 
Patrice Abeille, aussitôt informé, a adressé par fax sa propre missive à M. Fousseret, maire de Besançon:
 
Monsieur le Maire,
J'apprends que vous vous apprêtez aujourd'hui à inaugurer à Besançon une statue à la gloire de Vauban, un des bras armés du terrible roi Louis XIV, qui ruina son peuple en opprimant les peuples voisins et déclarait lui-même au soir de sa vie: "j'ai trop aimé la guerre". Les troupes de Louis XIV envahirent la Savoie à deux reprises et firent subir de terribles souffrances à la population civile.
Sachez qu'une initiative de ce genre ne pourrait se produire en Savoie qu'en déclenchant l'indignation d'un peuple qui n'a pas complètement oublié son histoire. Les Savoisiens, en juin 2006, ont prouvé qu'ils pouvaient perturber lourdement et déconsidérer une cérémonie organisée par M. Hervé Gaymard pour honorer la mémoire du général Dumas (père de l'écrivain Alexandre Dumas), chef de l'armée française d'occupation de la Savoie en 1794.
Je suis personnellement prêt à m'associer à l'initiative de M. Jean-Philippe Allenbach, qui propose de réinstaller sur la Place du 8 septembre la statue de Charles Quint, un empereur éclairé dont le gouvernement préfigurait l'Europe que nous connaissons et dont les fédéralistes souhaitent l'amélioration continue en faveur des peuples qui la composent.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Maire, mes salutations distinguées.
Patrice Abeille.
 
De son côté, Alain Roullier, président de la Ligue niçoise, a énergiquement protesté, et a annulé une conférence qu'il devait prononcer à l'automne à Besançon sur l'écrivain noir américain James Baldwin, à l'invitation de la médiathèque municipale.
 
Bel exemple de coordination entre trois fédéralistes, cette action salutaire est l'exemple de ce que nous pouvons faire pour réduire la sinistre impudence des colonisateurs français.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pierre Mont-Jovet.
Une figure de la Ligue savoisienne en Tarentaise vient de nous quitter: Pierre Mont-Jovet s'est éteint début mars à Albertville, son état de santé s'étant dégradé au cours des derniers mois. Il avait 64 ans. De nombreux Savoisiens ont témoigné à sa veuve et à son fils la compassion qu'ils éprouvent. Notre journal se joint en pensée à la famille et aux amis qui le regrettent.
La sépulture de Pierre Mont-Jovet a donné lieu à une controverse inhabituelle. Alors que le défunt avait laissé une lettre en forme de testament, demandant à recevoir les simples sacrements religieux avec un drapeau de Savoie posé sur son cercueil, le curé d'Albertville a refusé le drapeau, et la cérémonie n'a pas eu lieu.
 
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Pierre Mont-Jovet en 1999 devant le drapeau de son pays qu'il aimait.
 
 
Lors de la sépulture, le 9 mars, Guy Martin a prononcé ce bref mais sensible hommage:
 
Pierre,
Tes amis savoisiens sont là, pour t'accompagner à ta dernière demeure, et pour exprimer à Paule et à Cédric toute notre compassion.
L'amour que nous partageons pour la Savoie nous avait réunis. Tu étais alors à Tignes à la tête d'un commerce florissant. La Savoie de tes ancêtres était dans ton cœur, comme dans toutes les fibres de ton corps. Tu t'es engagé à la Ligue Savoisienne dès sa création. Très rapidement tu as pris des responsabilités en devenant le trésorier de la Tarentaise. Nous avons même, ensemble, mené une campagne électorale: tu étais candidat aux élections de Conseiller Général du canton de Bourg-St-Maurice.
Pierre, ton enthousiasme fut à la hauteur de ton idéal: immense! Tu n'avais pas le soutien des médias mais tu avais la conviction d'être dans la vérité en  luttant pour ta Patrie, la Savoie. Un enthousiasme, un idéal, des convictions... Tu volais au-dessus des arguments carriéristes des politiciens français.
Aujourd'hui, la liberté pour laquelle tu t'es battu, on te la refuse encore à l'instant du départ pour ton dernier voyage. Un petit clergyman en mal d'autorité, à l'esprit obtus et préoccupé de conformisme, se veut mêler de politique et refuse de t'accueillir avec ton drapeau, notre drapeau. Tu le sais, Pierre, cette Croix de Savoie défendit ta religion; en la refusant  dans notre église, ce curé bafoue  le Dieu qu'il devrait servir.
Un jour la Savoie renaîtra, libre; tu l'as toujours cru et nous sommes nombreux à croire comme toi. Ta lutte n'aura pas été inutile. Les Savoisiens sauront se souvenir de ton combat et le perpétueront.
À Dieu... à nous revoir, Pierre, là où est la Liberté!
G.M.
 
Guy Martin et Joseph Duchosal, deux Savoisiens de Tarentaise, amis de Pierre Mont-Jovet, fervents catholiques, ont écrit à Monseigneur Ulrich, archevêque de Chambéry, pour connaître la position officielle de l'Église concernant l'admission de drapeaux au cours des cérémonies funèbres. La réponse ne leur est pas encore parvenue.
Guy Martin, dans son courrier à Mgr. Ulrich, écrit ceci, que nous reproduisons:
 
La Croix de Savoie serait-elle sacrilège en ce lieu? Rappelons qu'elle est l'emblème de notre pays, la Savoie. Elle est antécédente à la bannière tricolore de plus d'un demi millénaire!
Monseigneur, notre drapeau de Savoie compte parmi les plus nobles et dignes de respect. Il n'a  jamais abrité de ses plis: La Terreur, la Guillotine, la Colonisation, l'Annexion, l'Esclavage, la Rafle du Vel-d'hiv., la Déportation, etc.
En cherchant bien, au 12ème. siècle, on pourra reprocher la présence de notre drapeau dans la seconde croisade. En 1148, le Comte Amédée III, revêtu de la Croix de neige sur fond de braise, y laissa sa vie pour défendre l'Église. Loin des valeurs qu'il prêche, ce curé ignore jusqu'à la reconnaissance!
Aujourd'hui, les Savoisiens, peuple pacifiste et tolérant, ont le droit a une sépulture religieuse; comme l'ont toujours eu leurs ancêtres! Les idées politiques d'un curé (notoirement à contre courant de la majorité de ses confrères) ne doivent pas chasser de l'église une âme sur le départ vers l'éternité.
 
Dans leurs éditions du vendredi 23 mars, les hebdomadaires La Savoie et L'Essor savoyard en Savoie du sud ont consacré un reportage à cette affaire (repris le 29 mars par L'Essor et Le Messager en Savoie du nord). L'indignation de Guy Martin y est reproduite:
"Pierre Mont-Jovet, chrétien et d'une vieille famille respectablement connue, demandait dans ses dernières volontés écrites une cérémonie religieuse classique avec un drapeau de Savoie recouvrant son cercueil. Le choix du curé de refuser l'entrée avec le drapeau le prive d'une sépulture chrétienne. Plusieurs personnes furent outrées d'une décision partisane, prise à l'encontre de la liberté de chacun. Le curé n'est pas propriétaire de l'église, il en est le servant."
Cédric, le fils de Pierre Mont-Jovet, déclare:
"J'ai du mal à comprendre ce refus, le curé a fait son choix et je l'accepte, mais mon père a exprimé une volonté et c'est elle que nous avons choisi de respecter. Personnellement, je ne mettrai plus jamais les pieds à l'église."
Il ajoute:
"Il n'avait demandé rien d'autre que ce drapeau, pas d'inscription, pas de discours. Si ce geste avait eu une connotation purement politique, nous aurions pu comprendre le refus de l'Église, mais ce n'était pas le cas."
Interrogé par le journaliste Johan Fabin, le curé Georges Roche s'abrite derrière son évêque (qui n'a pas encore répondu à Guy Martin et à Joseph Duchosal) et s'embrouille dans des distinctions embarrassées. Le drapeau de Savoie serait l'affirmation d'une appartenance au mouvement savoisien, et un service religieux ne saurait faire de la propagande pour un mouvement. Le curé reconnaît pourtant que le drapeau français est admis lors des sépultures, "eu égard aux services rendus à la nation" (par Maurice Papon, par exemple?) mais il n'y voit bien sûr aucune propagande pour la France. Pour ce curé, le drapeau de Savoie "n'est pas reconnu dans le civil" (on le voit pourtant au fronton de la plupart des mairies...) et c'est pourquoi il n'est pas admis dans les églises...
Le curé Roche, n'hésitant pas à commettre une faute pénale (voir encadré), s'affirme comme le fidèle continuateur du clergé de 1860 qui fit une intense propagande pour la France. Les curés de l'époque sermonnèrent les Savoisiens pour obtenir leur consentement à l'annexion française et conduisirent leurs naïfs paroissiens en cortège pour aller voter oui au référendum farcesque organisé par Napoléon III.
Nous constatons pourtant que certains curés se montrent plus ouverts et plus respectueux de leurs paroissiens, tel celui d'Aiguebelle qui accueillit, il y a quelques mois, la sépulture du Savoisien Albert Prallet avec autant de drapeaux de Savoie que le défunt et sa famille l'avaient souhaité.
Nous publierons volontiers la réponse qu'enverra peut-être Monseigneur Ulrich, archevêque de Chambéry.
 
CODE PENAL
(Partie Législative)
Article 433-21-1
(Loi nº 92-1336 du 16 décembre 1992 art. 366 et 373 Journal Officiel du 23 décembre 1992 en vigueur le 1er mars 1994)
(Ordonnance nº 2000-916 du 19 septembre 2000 art. 3 Journal Officiel du 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002)
Toute personne qui donne aux funérailles un caractère contraire à la volonté du défunt ou à une décision judiciaire, volonté ou décision dont elle a connaissance, sera punie de six mois d'emprisonnement et de 7500 euros d'amende.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le Kosovo en route vers l'indépendance.
Des négociations laborieuses, entre Serbes et Kosovars, duraient depuis l'automne, sous l'égide d'un médiateur désigné par l'ONU, l'ancien président finlandais Martti Ahtisaari. Les discussions avaient lieu à Vienne, en Autriche. Le médiateur a fait preuve d'une infinie patience et a usé de toute son expérience diplomatique. Mais il a fini par trancher en remettant son rapport fin mars au Conseil de sécurité de l'ONU, qui devrait l'examiner fin avril.
"L'indépendance est la seule option pour assurer la stabilité politique et la viabilité économique du Kosovo", affirme M. Ahtisaari.
Le médiateur propose que le Kosovo indépendant reste placé au début sous une supervision internationale, avec une présence civile et militaire pour garantir la paix pendant la transition. La force internationale aurait pour mission de protéger les droits des communautés, la décentralisation, l'Église serbe et l'État de droit. Il ne reste en effet que moins de 10% de Serbes chrétiens dans un Kosovo à majorité albanophone et musulmane. Après tant d'années de guerre, de bombardements et d'occupations, la paix civile est encore mal assurée. Le projet du médiateur est une indépendance qui respecte l'existence et les droits de la minorité. Rappelons que la France est le seul grand État du Conseil de l'Europe, avec la Turquie, qui refuse obstinément de signer la charte des droits des minorités nationales...
La Serbie se cramponne pour le moment à la fiction d'un Kosovo serbe, berceau historique de la nation serbe. Martti Ahtisaari a pourtant constaté que cette option n'est pas viable dans les conditions historiques présentes. L'issue de ce problème dépend essentiellement de l'attitude qui sera adoptée par la Russie, traditionnel alliée de la Serbie avec la France, au Conseil de sécurité.
En France on se résigne mollement à l'indépendance du Kosovo. Un éditorial du Monde en prenait acte, tout en souhaitant vivement que la communauté internationale affirme à cette occasion que l'indépendance du Kosovo serait la dernière, la der des der! Des fois que cela donnerait des idées aux Écossais, aux Catalans, aux Flamands, aux Basques, et pourquoi pas aux Savoisiens...
 
 
 
 
 
 
 
 
Vie parlementaire:
1. En Suisse.
Fonctionnaires: licenciement facilité.
C'est une "brève " du GHI (Genève Home Informations, journal gratuit) qui nous l'apprend sous ce titre: le Grand Conseil genevois (parlement cantonal) a adopté à l'unanimité une loi facilitant le licenciement des fonctionnaires ne donnant pas satisfaction. Il ne sera plus nécessaire d'ouvrir une lourde enquête administrative avant de les mettre à la porte.
Vérité au-delà de la douane de Bardonnex, erreur en-deça...
2. En France.
Les députés français se votent 5 ans d'indemnités de chômage à 6 952 euros par mois.
Avant de quitter la présidence de l'Assemblée Nationale, Jean Louis Debré, nouveau président du Conseil constitutionnel, a fait un joli cadeau à ses amis députés de tous les partis: une loi, votée en catimini par tous les groupes, permettant à tous les députés non-réélus en juin prochain de continuer à percevoir leur indemnité parlementaire pendant encore 60 mois, au lieu de 6 actuellement. L'indemnité mensuelle se monte à 6952 euros (brut), ce qui génère un coût budgétaire, pour chaque député non réélu, de 417 120 euros.
Bien entendu cette généreuse "indemnité chômage" est totalement inconditionnelle, et l'heureux bénéficiaire de cette jolie rémunération n'est tenu à aucun engagement quelconque, comme par exemple justifier de la recherche d'un nouvel emploi, d'une visite mensuelle auprès d'un conseiller ANPE, ou d'une activité justifiant cette "aide sociale", bref, tout ce qui est demandé à des chômeurs ordinaires.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Plaques auto: La Haute-Savoie adopte la croix.
Interpellés récemment par un courrier du Mouvement Région Savoie daté du 19 février (voir Le Savoisien n°22, mars 2007), les Conseillers généraux n'ont pas été lents à réagir, pour une fois. Le Conseil Général de Savoie du nord (74) a adopté en séance publique une motion qui accorde aux automobilistes le droit d'apposer sur les nouvelles plaques de leurs véhicules, dans le nouveau système d'immatriculation qui devrait entrer en vigueur en 2008, un emblème régional sous la forme d'une croix de Savoie, blanche sur fond rouge. Cet emblème prendra place sur le côté droit de la surface de la plaque, à la suite d'une série arbitraire de chiffre et de lettres attribuée indistinctement à toutes les immatriculations françaises.
Le MRS demandait une délibération de l'Assemblée (des Pays) de Savoie, qui réunit périodiquement les Conseillers généraux des deux départements savoisiens. On sait que cette Assemblée est en sommeil et que ses réunions ne mobilisent que peu d'élus. La décision rapide du Conseil Général de Savoie du nord répond probablement à un impératif tactique. Il reste maintenant à connaître les intentions de son homologue de Savoie du sud. Espérons que ce sujet, symbolique, ne ravivera pas une rivalité artificielle et nuisible entre les deux assemblées...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le Savoisien a aimé, mais pas trop...
... le commentaire d'Ernest Nycollin, après la décision du Conseil Général de Savoie du nord, votée en réunion publique, de permettre aux automobilistes d'apposer sur leur plaques l'emblème de la Savoie, dans le cadre du futur système d'immatriculation. Ernest a "émis le souhait que ce signe distinctif régional soit le même pour tous les Hauts-Savoyards". Et les Bas-Savoyards, Ernest?
Le Savoisien a moins aimé...
... cette chose vue le 12 janvier dans le foyer des sous-officiers du 13e. BCA (caserne du Roc Noir): un drapeau de Savoie servant de nappe sur une table au fond à gauche. Attention au gros rouge qui tache!
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Point de vue.
La vache à lait suisse.
Ce n'est pas la bave bête, teintée -écologiquement- aux couleurs d'une grande marque de chocolat, qui sera l'objet de mes propos. La "vache à lait" suisse en question ne prodigue point le précieux liquide nourricier, mais de bons gros sous sonnants et trébuchants, afin de pallier les carences, ou la mauvaise volonté, de la "cinquième puissance économique du globe". Cela en matière d'infrastructures ferroviaires et sur le propre territoire de ladite puissance!
Incroyable et intolérable paradoxe au pays du TGV et des inaugurations aussi tapageuses qu'onéreuses...
Petit tour du propriétaire, dans le sens des aiguilles d'une montre (suisse, évidemment).
Relations avec la Savoie.
Les cantons de Genève et du Valais ont financé à 60% le récent et salutaire débroussaillage du tronçon de 18km Évian/Saint-Gingolph, dédaigné par RFF. Certains bruits en provenance d'outre-Léman laissent supposer l'idée d'une électrification au standard CFF jusqu'à Évian. Qui paiera? En tout cas, cette ligne pourrait bien se révéler à terme plus utile qu'il n'y paraît au premier abord.
Ligne de Genève Eaux-Vives/Annemasse, incluse dans le fameux projet CEVA, lui-même partie intégrante de la restructuration du nœud ferroviaire genevois. La partie française fait la sourde oreille concernant l'aménagement du tronçon frontière/Annemasse et a déclaré tout de go ne rien vouloir modifier à l'existant. Au grand dam des élus annemassiens, intéressés par la suppression des passages à niveau indésirables. Les autorités helvétiques, principalement le canton de Genève, sont dans l'attente d'une position claire de SNCF-RFF. En fait, certains semblent attendre que la "vache à lait", énervée et pressée par les évènements, paie le plus possible, au risque de priver le bassin lémanique d'une opportunité historique de développement de son réseau ferroviaire.
Certains seraient favorables à faire transiter par Genève les TGV à destination d'Évian et de Saint-Gervais, mais pour des raisons techniques cela coûterait un peu plus cher aux Suisses, qui s'y refusent en l'état, à moins d'un arrangement équitable. Jusqu'à présent, la partie française n'a pas voulu discuter sur sa participation à ces frais supplémentaires: on n'a pas d'argent, mais on a du culot!
Relations avec la France.
Ligne Bourg en Bresse/Bellegarde, dite "des Carpates". Malgré l'importante participation de la Confédération, à hauteur de 44% du coût de réhabilitation, le torchon brûle entre la Région Rhône-Alpes et l'État français, qui peine de plus en plus à tenir ses engagements! Conséquence: les délais de mise en service sont constamment repoussés et l'on parle maintenant de 2009, voire...
Lignes Dôle/Vallorbe et Frasne/Pontarlier (Lyria). La participation suisse est passée de 11% à 26% en 2005.
Enfin, notre brave vache à lait débourse encore 12 millions d'euros pour la remise en service de la ligne Delle/Belfort (partie française).
Dites voir? De quoi contracter une monstre mammite! Mais, entre nous, ne trouvez-vous pas que de ce côté-ci, ça va vraiment "de mâle en pis" (parole de taureau)?
Jean-Marie Goumy, Bourg Saint-Maurice (Tarentaise).
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La forêt savoisienne sinistrée.
Les épicéas sont attaqués par le bostryche, un petit insecte aux élytres rouges qui pond ses œufs dans l’écorce et dont les larves vivent dans le bois où elles creusent des galeries. Les épicéas sont condamnés: les rois de nos forêts perdent leur verdure, se dessèchent et meurent sous nos yeux. L’Office national des forêts (ONF) estime que la Savoie du nord est le premier département sinistré de France depuis la canicule de 2003. Sous l’effet du réchauffement le bostryche se reproduit 5 à 6 fois par an au lieu de 2 fois auparavant, en s’attaquant de préférence aux arbres les plus fragiles, ceux qui manquent d’eau et dépérissent au dessous de 1200 m d’altitude. L’ONF les coupe et replante des feuillus. La forêt se transforme, l’écosystème et le paysage changent. Il n’y aura pas besoin d’attendre 2050 pour constater le désastre, il a commencé, chez nous! Les Savoisiens qui doutent et prennent pour des bobards les prévisions des climatologues n’ont qu’à regarder leur forêt pour voir ce qu’ils dénient. Ils verront du même coup partir en fumée les revenus de ceux qui travaillent le bois: parasité, il est inutilisable pour la menuiserie et la charpente, il ne peut qu’être brûlé.
Le chauffage au bois reste donc le seul débouché à brève échéance de la forêt d’altitude. La filière des plaquettes forestières (voir Le Savoisien de mars dernier) a de l’avenir! Elle valorise le bois bostryché au prix des déchets forestiers: c’est peu, mais c’est toujours ça.
Les pays alpins -où l’État ne privilégie pas l’électricité d’origine nucléaire- ont pris de l’avance sur la France pour cette filière. Il suffit de passer la frontière pour constater, une fois de plus, que la Savoie retarde sur ses voisins!
Jean Aymard
 
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Épicéas bostrychés en Haut-Chablais, mars 2007.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Amiante, de pire en pire.
Après 50 ans de manœuvres calamiteuses, les pouvoirs publics ont enfin interdit l’amiante cancérigène en 1997. Trop tard pour les innombrables victimes (estimées entre 50 000 et 100 000) informées ou pas de leur maladie. Le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (FIVA) a été créé en 2002 pour prendre en compte la totalité du préjudice subi, y compris la souffrance physique et morale et la perte de la qualité de vie. On peut, bien sûr, s’interroger sur le prix de la souffrance et de la qualité de vie… mais ça n’est plus le problème! Il y a pire: le FIVA a eu l’incroyable prétention de fixer un délai au-delà duquel les malades ne seraient plus indemnisés! Quatre ans! Vous imaginez la stupeur et l’indignation de la courageuse Association nationale de défense des victimes de l’amiante (ANVA) qui s’est battue sur tous les fronts pour obtenir cette indemnisation! Elle demande un report immédiat d’un an de la date limite, tout en souhaitant un délai de prescription de 30 ans. Réponse décevante du ministre délégué à la Sécurité sociale: report du 31 décembre au 30 juin 2007!
Aux antipodes, ce n’est pas mieux. La Nouvelle-Calédonie est riche en nickel, très riche, même si les Kanaks sont toujours aussi pauvres. Il y a pire: le minerai de nickel renferme des fibres d’amiante qui affleurent à même le sol sur près de 40% de la surface de l’île. Sans tenir aucun compte de l’expérience chèrement acquise en métropole, les pouvoirs publics ne font rien. Jacques Chirac avait annoncé pour 2004 la création d’un Centre spécialisé sur le nickel et l’environnement: il n’existe toujours pas.
Union Santé Contre Pollution
http://www.uscp.savoie.free.fr, uscp.savoie@ free.fr
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Alerte: amiante au CHU!
Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Caen abrite un service pour les maladies professionnelles qui est spécialisé dans la pathologie de l’amiante, plus un Centre de référence national pour le mésothéliome, le cancer spécifique de l’amiante. On envierait les Caennais d’être aussi bien soignés si… leur CHU n’était pas bourré d’amiante depuis 1970! Bien qu’en 1997 l’établissement ait été l’objet d’un diagnostic exigeant des "travaux impératifs et immédiats" les services techniques sont restés en l’état, la direction se contentant de répéter que "le risque était maîtrisé". Depuis quelques mois , un plan de désamiantage est enfin en place, trop tard pour six employés du CHU auxquels le même CHU a dû reconnaître une maladie professionnelle à l’amiante. Ce n’est qu’un début,  il y en aura d’autres car la maladie ne se déclenche que plusieurs années après l’inhalation des fibres.
Une plainte a été déposée, qui est allée rejoindre les 36 procédures en enquête préliminaire au pôle de santé publique du tribunal de Paris. Pour l’instant un seul dossier a débouché sur des mises en examen… mais les magistrats s’activent comme jamais: perquisitions dans l’Administration sanitaire, à la Direction   générale du Travail, dans les caisses régionales et départementales d’assurance maladie, dans les inspections du travail… Des auditions de responsables sanitaires et administratifs seraient même prévues , afin d’éclaircir les raisons qui ont permis de retarder jusqu’en 1997 l’interdiction de l’amiante. De quoi détromper (peut-être?) Michel Parigot, président du Comité anti-amiante de Jussieu, qui déclarait il y a peu: "La réglementation peut être totalement bafouée, on peut faire n’importe quoi pendant très longtemps sans que cela n’ait strictement aucune conséquence".
Les magistrats qui vont instruire et juger les fautes de l’Administration publique se contenteront-ils de trouver des responsables plutôt que des coupables? On verra bien si le procès de l’amiante ressemble ou non à celui de la dioxine, s’il vaut mieux vivre à Caen qu’à Gilly sur Isère.
Union Santé Contre Pollution
http://www.uscp.savoie.free.fr, uscp.savoie@ free.fr
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le Mont-Blanc candidat au patrimoine mondial?
Le 23 mars, le Conseil régional de Rhône-Alpes a adopté un vœu, présenté par l'exécutif, demandant le classement du massif du Mont-Blanc, par l'UNESCO, au patrimoine mondial pour l'humanité. Ce classement impliquerait une protection accrue et un plan de développement durable. Le but est encore lointain, car le massif s'étend sur le territoire de trois États (France, Suisse et Italie) et une voie routière le traverse, sur laquelle passent chaque jour des milliers de camions. La démarche, si elle se poursuit, devra impliquer les collectivités locales, communes et intercommunalité.
Avec le lac d'Annecy, le Mont-Blanc devient le deuxième site de Savoie du nord pour lequel un classement par l'UNESCO est envisagé.
La Région relève que "le massif du Mont-Blanc est un élément majeur de la notoriété et de l'attractivité internationale de la Région Rhône-Alpes". Plus que Lyon, "capitale européenne"?
On a vraiment du mal à le croire!
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Libérer sa voie? Libérer la Savoie? Libérer Sa Voie!
 
Commencer par se libérer soi-même pour pouvoir libérer son pays, c’est le sens du message que nous adresse Michel Fontaine dans son ouvrage Libérer Sa Voie (à paraître) dont Le Savoisien publie de larges extraits.
Michel Fontaine, né en 1947, Docteur en Médecine, vit à Chamonix où il exerce la médecine générale depuis une vingtaine d’années après avoir consacré plus de dix ans à la recherche médicale en immunologie.
C’est de sa réflexion de chercheur, de praticien au contact des malades et de Savoisien passionné de montagne qu’il tire le message fort qu’il nous adresse aujourd’hui.
 
Pour qu’on leur donne le pouvoir, les politiciens français ont fait toutes sortes de promesses, ont fait croire toutes sortes de fausses idées, toutes plus folles les unes que les autres. Ils se sont comportés comme des parents immatures qui cherchent à acheter l’affection de leurs enfants et à se les attacher en les pourrissant, en leur évitant l’inconfort passager du moindre problème de vie qu’ils seraient aptes à confronter, en se mettant à leur place dans ce qu’ils devraient être capables de faire et résoudre par eux-mêmes au fur et à mesure qu’ils grandissent. Un enfant soumis à une telle éducation est déjà détruit avant d’avoir commencé à exister: il ne peut plus être que le prolongement de ses parents qui existeront à travers lui, qui vivront par procuration, à travers lui, leurs fantasmes, mais lui ne s’appartiendra jamais (S’aimer soi, à travers et au moyen de l’autre, ne sera jamais aimer l’autre, c’est le réduire à l’état d’appendice affective de soi-même et lui dénier toute existence propre...). À moins de prendre conscience de l’intégralité de ce scénario gravé dans son âme à l’aide d’une bonne psychothérapie, il ne pourra jamais avoir d’existence autonome. Son autonomie potentielle lui aura été volée.
Aider un papillon à sortir de la chrysalide, le tue. Il a un besoin vital de faire l’effort d’en sortir seul pour développer son aptitude à vivre, sa force de vivre. Le fait de l’aider l’en prive, définitivement.
En considérant que les problèmes de vie que nous avons à confronter et à résoudre seuls sont les équivalents de la sortie de cocon du papillon, nous pouvons en déduire que c’est à travers ce travail que nous nous engendrons et développons notre aptitude à vivre, notre désir et notre force à le faire. Une mère ou un père qui, croyant bien faire, se substitue à son enfant dans ce qu’il se doit à lui-même et alors qu’il est en mesure de le faire, que ce soient des choses aussi simples que se vêtir, ranger sa chambre, explorer seul le monde extérieur, ou participer à la mise en place de la table familiale, l’empêche de se construire harmonieusement, de découvrir la responsabilité de lui-même et sa place dans le monde.
Chacun des problèmes fondateurs que nous n’avons pu poser et solutionner nous manque dans notre construction personnelle et si nous souhaitons un jour atteindre notre complétude, il nous faudra affronter ces lacunes et les combler.
Il est ainsi inacceptable que les éléments les plus rudimentaires et les plus nécessaires de la psychologie ne soient pas enseignés aux parents et aux enseignants. De ce fait, beaucoup d’entre eux n’ont pas pris la mesure de leur immense responsabilité dans le développement harmonieux des enfants, et ils continuent à les élever et les enseigner "de bric et de broc", "au petit bonheur, la chance", en répétant inlassablement les erreurs dont eux-mêmes ont été victimes étant enfants. "De mon temps, ça se passait comme ça et on ne discutait pas!" ne peut plus être une référence en matière d’éducation des enfants ni même de développement des adultes. La gestion des êtres humains par le stress, la contrainte, la terreur, l’oppression, les manipulations, la fourberie, le conditionnement, l’asservissement ont fait leur temps. Il est temps de définir ce que la vie et l’évolution demandent aujourd’hui comme modalités de relations épanouissantes entre les êtres humains.
 
À partir de quand, de quelle limite, assister quelqu’un cesse de l’aider et le détruit?
Il est donc tout à fait scandaleux et criminel que le système demande aux individus un permis pour conduire de simples machines mécaniques rudimentaires comme les automobiles, et qu’il ne leur demande pas un permis attestant de leur capacité et de leur maturité pour conduire un enfant dans son évolution, organisme d’une toute autre complexité et d’une toute autre valeur. Le fait que les connaissances psychologiques minimum de base relevant du bon sens et nécessaires à l’éducation des enfants ne soient pas transmises aux parents et aux enseignants amène que beaucoup d’entre eux perpétuent à travers les générations futures des erreurs monstrueuses et destructrices. Les leçons que le système impose aux Français pour gérer leur vie ne portent en fait que sur les secteurs où il veut installer ou renforcer son emprise sur eux: leur intérêt ne lui importe que dans la mesure où ça le sert.
Une erreur fondamentale et presque généralisée est celle où l’enfant est instauré dans le rôle de responsable du bien-être ou de la santé de ses parents, à travers la programmation qui lui est faite d’assumer leur contentement, leur plaisir de vivre, leur absence de problème. En prenant un soin anxieux à ne pas déroger à cette règle par ses comportements d’enfant, à ne pas être source pour eux de la moindre frustration, il se met en inhibition, il remplace son programme personnel-enfant par le programme parents-adultes, il ne se détermine plus lui-même en fonction des nécessités de sa vie d’enfant mais il se fait déterminer par le programme des autres, il s’interdit de vivre ce qu’il a à vivre pour n’être que "gentil", "agréable", procurateur de bonheur à ses parents au détriment si nécessaire de ses propres besoins et désirs.
La soumission à une obéissance quasiment militaire comme le conditionnement à ne vivre que dans le désir et le plaisir des parents ne sont pas des modes d’éducation épanouissants, bien au contraire puisque l’enfant y est dépossédé de lui-même. Tandis que la discipline juste, bien comprise et responsabilisante, limitée au strict nécessaire qui laisse l’enfant libre de vivre sa vie d’enfant est un facteur de développement positif.
Jamais un petit enfant ne devrait avoir à porter ses parents, à être responsable d’eux, à se conformer et se nier pour correspondre strictement à leurs désirs. L’adulte doit se porter lui-même, résoudre ses problèmes de vie lui-même et non pas s’en défausser sur l’enfant. Un enfant n’a pas à vivre pour ses parents, par les aspirations qu’ils nourrissent pour lui: sa vie lui appartient en propre et pas à eux, et s’ils remplissent bien leur rôle, ils l’aideront à trouver son propre chemin de vie et y encourageront son développement. Pour son propre épanouissement, il a à découvrir le respect qu’il leur doit, mais cela ne peut se faire qu’au prorata du respect qu’ils lui témoignent en tant que personne et du respect qu’il peut alors découvrir se devoir à lui-même.
Tout ce qui vient d’être dit sur les relations abusives que certains parents entretiennent avec leurs enfants, peut être transposé aux relations abusives que beaucoup d’enseignants et d’éducateurs entretiennent avec leurs élèves, ainsi qu’aux relations abusives que l’État entretient avec les Français.
Dr Michel Fontaine.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Val d'Isère: Rhône-Alpes = danger!
Le 28 mars, le président régional Jean-Jack Queyranne était à Val d'Isère et inaugurait la "piste Rhône-Alpes", une piste de Solaise remodelée à grands frais. Le lendemain, les épreuves féminines de super G et super combiné avaient lieu sur cette piste. Émilie Tavernier, blessée aux cervicales, a été évacuée sur un traîneau. Ingrid Jacquemod a abandonné. Les épreuves ont été annulées à cause des trop nombreux abandons, car la piste se révèle trop dangereuse et devra être rectifiée.
Le Dauphiné (Libéré) titrait le 30 mars: "Trop risquée, la Rhône-Alpes!"
Mais pour l'équipe de Jean-Claude Killy (qui réside en Suisse au bord du Léman) et de Bernard Catelan (maire de Val d'Isère) il n'y a rien de mieux que les euros, d'où qu'ils viennent, et si possible suivis d'un grand nombre de zéros.
 
 
 
 
 
 
 
 
Couleurs de neige.
Pour Céline Coulet, artiste peintre du Chablais, la neige était blanche lorsqu’elle dessinait le blason de Savoie qui illustre la couverture du livre de Patrice Abeille, Renaissance savoisienne. Croix de neige sur fond de braise, blanc sur rouge. Ce n’est plus vrai maintenant que dix ans ont passé, Céline sait voir et montrer les couleurs de la neige.
La neige ne fait pas partie de la culture gréco-latine dominante. La Grèce et Rome n’évoquent pas la neige mais la douceur méditerranéenne où tout ce qui venait du nord ou de l’est était "barbare". La neige y évoque le froid, le frisson et la mort. Le blanc est funèbre.
Les toiles que Céline exposait à Morzine du 5 au 10 février s’appellent Bataille de boule de neige, Bonhomme de neige, Chalet sous la neige. La neige y est partout et sous toutes ses couleurs. Un peu de blanc, juste un peu, mais du rouge, de l’orangé, du jaune et du bleu…
La neige de Céline n’est pas triste ni funèbre, elle éclate du rire des enfants et des cris joyeux des batailles, elle résonne des appels des skieurs, elle crépite de la chaleur des chalets. Elle vit. C’est la "chaude neige", comme l’appelait Anna de Noailles dans un oxymore devenu célèbre, celle que nous portons dans nos cœurs savoisiens.
Pour en voir davantage il faut aller sur le site http://www.celine-coulet.com ou consulter celui de l’association Artisalp qui assure la promotion des métiers d’art dans les Alpes sur http://www.artisalp.com .
 
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Céline Coulet, l'artiste devant ses oeuvres.
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Bloc-notes.
Forum savoisien
(ouvert aux adhérents et sympathisants de la Ligue savoisienne)
dimanche 15 avril à Taninges
Salle des Fêtes.
 
Réunion du comité de province de la Tarentaise
vendredi 4 mai à 19h30
Albertville, salle communale du parc
Rue du Commandant Dubois
 
Fête du pain de mai à Grésy sur Aix
dimanche 13 mai en matinée
Village des Filliards
 
Fête du pain de mai à Lathuile (Genevois)
dimanche 20 mai en matinée
 
Prochaine réunion des Savoisiens et sympathisants du Chablais:
Vendredi 25 mai à 20 heures
Mairie de Féternes (Pays de Gavot)
Venez nombreux à la rencontre de nos candidats aux élections législatives!
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tintin parle savoyard (et Haddock lyonnais!).
 
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Dominique Stich
 
Alain Favre, Alban Lavy, Dominique Stich
Était-ce comme une naissance, mobilisant l'affectivité des géniteurs après une longue et difficile gestation? La parole de Dominique Stich vibrait d'émotion quand il présentait, le 24 mars à la bibliothèque de Cervens (Chablais), L'afére Pecârd, fruit de trois ans d'efforts. Émotion de voir revivre sur le papier une langue longtemps oubliée, négligée, niée: le francoprovençal. Émotion encore plus forte quand Stich évoquait la vie d'Hergé et les nombreux échos de cette vie tourmentée dans les aventures de Tintin et des autres personnages de la saga.
C'est en 2004 que Dominique Stich et Alain Favre formèrent le projet d'adapter dans la langue régionale l'album L'affaire Tournesol, dont la moitié de l'action se déroule sur les bords du Léman. Cette entreprise a été fortement soutenue par l'association culturelle arpitane (http://aca.arpitania.eu) présidée par Alban Lavy.
Stich et Favre, avec l'aide de plusieurs spécialistes des dialectes francoprovençaux, ont eu à résoudre plusieurs problèmes. Le premier était le titre, car L'afére Soleil n'était guère satisfaisant. Dominique Stich savait que le personnage de Tryphon Tournesol était inspiré de la figure d'un vrai savant vaudois, le professeur Auguste Piccard, père de Jacques Piccard inventeur du bathyscaphe, et grand-père de l'actuel collectionneur d'exploits circumplanétaires. Tournesol fut donc rebaptisé Pecârd.
Il fallait aussi définir la langue de traduction, dont les différents dialectes sont nombreux et variés. Pour donner une idée de cette diversité, un vocabulaire distinct a été attribué à chaque personnage: Tintin parle savoyard, Haddock et les gens de Moulinsart parlent lyonnais, Pecârd et les personnages secondaires du nord du Léman parlent vaudois, l'automobiliste virtuose (milanais dans la version originale) parle valdôtain. Quant aux Syldaves et aux Bordures, ils s'expriment dans un francoprovençal standardisé, émaillé de quelques barbarismes imputables à leur mauvais niveau linguistique...
L'orthographe adoptée est évidemment l'ORB (Orthographe de Référence B) inventée par Dominique Stich lui-même. Son auteur l'a une nouvelle fois justifiée dans son exposé de Cervens. Il s'agit d'une orthographe "qui note plus de choses que ce qu'on entend", comme dans la plupart des langues. Elle permet à chaque patoisant, moyennant un petit effort d'apprentissage, de lire tout en prononçant à la manière de son village. Elle permet aussi aux non-patoisants de s'initier à la langue régionale.
Cette orthographe "supradialectale" (qui se veut unique par rapport aux différents dialectes) ne prétend pas imposer une langue artificielle commune: c'est seulement une notation qui convient à tous les "patois". Dominique Stich accepte d'ailleurs tout à fait cette appellation de "patois", quand elle est utilisée par les patoisants eux-mêmes. C'est un mot intime et affectueux. Le mot devient pourtant gênant quand il est utilisé de l'extérieur pour dévaloriser ou même insulter le francoprovençal, qui selon certains ne serait même pas une langue. Ce terme scientifique de francoprovençal n'est pas satisfaisant non plus, car il véhicule une confusion toujours possible avec le français et le provençal. C'est pourquoi Dominique Stich et ses amis encouragent la diffusion du mot "arpitan", inventé au Val d'Aoste dans les années 1970: il signifie "langue de ceux qui vivent sur l'Alpe, sur la montagne". Faisant référence au grand linguiste français André Martinet, qui produisit sa fameuse thèse sur le "patois d'Hauteville" (dans le Val Gelon), Dominique Stich affirmait fortement: "tous les êtres humains parlent une langue". Il n'y a pas des surhommes parlant une langue et des sous-hommes parlant un patois...
Pour Dominique Stich, les orthographes phonétiques, comme la graphie de Conflans, sont très utiles pour l'apprentissage des débutants, car elles notent exactement ce qui est prononcé et entendu. Mais dès qu'un dialecte est suffisamment maîtrisé (dès qu'on est à l'aise avec la grammaire et un vocabulaire de 1000 à 2000 mots), il est profitable de passer à l'ORB supradialectale, afin de prendre connaissance de textes issus d'autres dialectes.
Quand on est tout près, de village à village, on est extrêmement attentif aux différences (de mots, de tournures, de prononciation). Quand on est très loin (entre un Valdôtain et un vaudois par exemple) on est plus attentif aux ressemblances, qui permettent de se comprendre après un temps d'acclimatation.
Toutes ces réflexions de linguistes pourraient nous éloigner de L'Afére Pecârd. Rassurez-vous, il n'y a rien de plus simple que d'ouvrir l'album et de se laisser guider par cette histoire, que nous avons tous lue au moins une fois dans notre enfance, et de la voir reprendre vie avec de nouveaux mots, qui sont ceux du pays savoisien. Et nous vous laissons découvrir l'adaptation arpitane des célèbres jurons du capitaine Haddock...
Bonne lecture!
 
Pour acheter l'album L'afére Pecârd (au prix de 11,50€):
- sur le site de l'ACA: http://tintin.arpitania.eu/
- au secrétariat du Savoisien ou sur le site du journal.